- Appartenance politique :
- Groupe du Mouvement Républicain Populaire
- État civil :
- Né le 30 décembre 1900
Décédé le 13 décembre 1976 - Profession :
- Expert-comptable
- Département :
- Finistère
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Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Ne se représente pas)
1940-1958
JAOUEN (Yves)
Né le 30 décembre 1900 au Relecq-Kerhuon (Finistère)
Décédé le 11 (*) décembre 1976 à Plougastel-Daoulas (Finistère)
Conseiller de la République, puis Sénateur du Finistère de 1946 à 1958
Fils de poudrier, Yves Jaouen effectue sa scolarité à l'École pratique d'industrie et de commerce de Brest où il obtient un brevet d'études commerciales et s'installe comme comptable-agréé. A Brest, il apparaît avant guerre comme expert-comptable. Séduit par le projet de démocratie chrétienne de Marc Sangnier, il milite au Parti Démocrate Populaire représenté dans le Finistère par Pierre Trémintin et Paul Simon. Le 12 mai 1929, il est élu conseiller municipal et adjoint au maire de Saint-Marc, une commune limitrophe de Brest. Il devient conseiller général du Finistère pour le 2e canton de Brest, le 14 octobre 1934. Puis, il accède aux fonctions de maire à Saint-Marc, aux élections du 19 mai 1935.
A la suite d'un accident, on lui ampute une jambe. Mais ce handicap ne l'empêche pas de s'engager comme interprète franco-anglais le 28 mai 1940, au moment de la débâcle. Après l'Armistice, il retourne administrer Saint-Marc, à la tête du conseil municipal.
Marié, avant guerre, à Charlotte Anne Marie Lacoentre, il épouse en secondes noces, le 23 décembre 1941, Marie-Louise Renée Pluet. Un enfant naît de cette union.
Comme maire, Yves Jaouen pratique de 1940 à 1944 une politique de résistance passive et de désobéissance systématique à l'égard des forces d'occupation. Il facilite l'évasion de prisonniers français en août 1940. Il organise et dirige l'oeuvre du Colis du prisonnier de guerre. Il crée une caisse clandestine en faveur des familles de déportés politiques et de fusillés. Il refuse de nommer un seul Français à la garde des postes de DCA et aux travaux de fortification de la ville contre les alliés. En 1943, la transmission des plans de la forteresse allemande de Bot à un délégué de « Libération-Nord » lui vaut d'être traduit devant une juridiction nazie et révoqué par le gouvernement de Vichy, en février 1944. Yves Jaouen se maintient pourtant à la direction de la défense passive de sa ville. Il représente l'autorité municipale pendant l'état de siège et accueille les Américains avant de planter le drapeau tricolore à la mairie. Il est décoré de la médaille d'argent de 1re classe pour « actes de courage et de dévouement ». Il obtient également la Croix de guerre au titre de la Résistance et redevient maire de Saint-Marc en septembre 1944.
En octobre, suite au rattachement des communes de Saint-Pierre, Lambézellec et Saint-Marc à l'agglomération brestoise, il perd son siège de maire, mais devient membre de la commission spéciale chargée d'administrer le grand Brest et retrouve son siège de conseiller général. Puis, sous l'étiquette MRP, il remporte les cantonales du 30 septembre 1945 et préside l'assemblée départementale d'octobre 1945 à septembre 1949. Le 13 mai 1945, il est élu conseiller municipal de Brest et adjoint spécial à la section de Saint-Marc.
Deuxième candidat de la liste MRP aux élections du 8 décembre 1946 dans le Finistère, il obtient le troisième siège de conseiller de la République au titre de la répartition interdépartementale. Il s'inscrit au groupe du Mouvement républicain populaire et est nommé, le 28 janvier 1947 et jusqu'en novembre 1948, membre des commissions de la marine et des pêches, d'une part, et de la reconstruction et des dommages de guerre, d'autre part. Lors de son premier mandat au Palais du Luxembourg, il dépose trois propositions de résolution : sur l'aide aux populations sinistrées de la ville de Brest, pour l'organisation du comité national des sinistres, en faveur des mutilés et invalides civils. Au cours de ses nombreuses interventions, il propose plusieurs amendements. Il présente également deux rapports sur un projet de loi relatif à l'organisation du travail manutentionnaire dans les ports.
A Brest, il est réélu conseiller municipal le 10 octobre 1947, mais perd son poste d'adjoint. Le 7 novembre 1948, il est réélu au Conseil de la République en étant tête de liste pour le MRP. Il retrouve de 1949 à 1952 les commissions dont il était membre depuis 1946 et intensifie son activité parlementaire. Du 7 novembre 1948 au renouvellement de mai 1952, il dépose six projets de résolution et trois rapports. Il intervient à une quarantaine de reprises, propose plusieurs amendements et pose cinq questions au gouvernement, sur les affaires maritimes, les civils sinistrés, la reconstruction ainsi que lors des débats sur les projets de loi de finances. Le 13 juillet 1951, il est par ailleurs nommé membre du conseil d'administration de l'Association parlementaire pour la liberté de l'enseignement. Le 5 juin 1952, il reste membre de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre et retrouve la commission de la marine et des pêches le 15 janvier 1953. Il devient également membre suppléant des commissions de l'agriculture et de la défense nationale et multiplie les amendements lors des discussions sur la reconstruction, le logement et sur le budget de la défense.
Sur le plan local, il est réélu conseiller municipal de Brest le 9 mai 1953 puis, le 26 avril suivant, il succède au troisième tour au maire gaulliste Alfred Chupin. Constamment reconduit à l'assemblée départementale depuis 1934, il cumule alors et pour cinq ans, les fonctions de maire de Brest, son mandat de conseiller général et son mandat de sénateur. A Brest, il démissionne de ses fonctions municipales le 18 février 1954, suite à un différend au sujet du vote du budget. Mais, après la dissolution du conseil, les nouvelles élections du 16 mai le portent à nouveau au conseil et ses pairs le réélisent comme maire le 22 mai, par 22 voix contre 15 au socialiste Robert Gravot.
A Paris, il est nommé, le 13 janvier 1955, membre titulaire des commissions de l'agriculture et de la défense nationale et, le 18 janvier, il se propose comme suppléant des commissions de la marine et des pêches et de la coordination pour l'examen des problèmes intéressant les affaires d'Indochine
Il se présente une nouvelle fois comme tête de liste Action sociale, familiale et rurale, au renouvellement du 19 juin 1955 et remporte le premier siège du Finistère. Pour son troisième mandat, il redevient, le 7 juillet, membre titulaire des commissions de la défense nationale et de la reconstruction, puis, le 12 juillet, membre suppléant des commissions de l'agriculture, de la marine et des pêches et des affaires d'Indochine. On le nomme membre titulaire de cette dernière commission, le 11 octobre suivant. Il participe toujours intensément aux travaux parlementaires, assiste de manière assidue aux séances et intervient longuement, notamment sur la loi cadre de reconstruction, sur l'Algérie et sur le budget militaire.
Il vote les pleins pouvoirs au gouvernement de Gaulle et la révision constitutionnelle les 2 et 3 juin 1958.
Aux législatives de novembre 1958, Yves Jaouen échoue en étant candidat MRP dans la circonscription de Brest. Cette défaite semble marquer une rupture dans sa carrière et l'incite à démissionner de son mandat de maire, le 2 décembre suivant. Sénateur depuis le début de la IVe République, il prépare son retrait de la politique nationale et ne se représente pas aux élections d'avril 1959.
Il est décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'honneur au titre de la défense nationale, le 25 juin 1958 et obtient la médaille d'honneur départementale et communale d'argent en 1959, de vermeil en 1965. Lors des élections municipales de mars 1959, les électeurs brestois l'envoient à nouveau siéger au conseil municipal. Mais, en mai 1961, ce professionnel de la politique abandonne le siège de conseiller général qu'il détenait depuis vingt-sept ans. Consciencieux administrateur, il participe à la gestion des affaires brestoises jusqu'à la fin de son mandat et se retire définitivement de la vie publique en mars 1965. Il partage alors son existence entre Brest et sa propriété de Plougastel-Daoulas, où il s'éteint le 13 décembre 1976, à l'âge de 76 ans. Après des obsèques religieuses dans ce village, il est inhumé le 15 décembre, au cimetière de Saint-Marc.
(*) Note de la Division des Archives : Décédé le 13 décembre 1976
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Yves JAOUEN
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