N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME V
FORMATION PROFESSIONNELLE
Par Mme Annick BOCANDÉ,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. Nicolas About, président ; MM. Alain Gournac, Louis Souvet, Gilbert Chabroux, Jean-Louis Lorrain, Roland Muzeau, Georges Mouly, vice-présidents ; M. Paul Blanc, Mmes Annick Bocandé, Claire-Lise Campion, M. Jean-Marc Juilhard, secrétaires ; MM. Henri d'Attilio, Gilbert Barbier, Joël Billard, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Jean Chérioux, Mme Michelle Demessine, M. Gérard Dériot, Mme Sylvie Desmarescaux, MM. Claude Domeizel, Michel Esneu, Jean-Claude Étienne, Guy Fischer, Jean-Pierre Fourcade, Serge Franchis, Francis Giraud, Jean-Pierre Godefroy, Mme Françoise Henneron, MM. Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, André Lardeux, Dominique Larifla, Jean-René Lecerf, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Mme Valérie Létard, MM. Jean Louis Masson, Serge Mathieu, Mmes Nelly Olin, Anne-Marie Payet, M. André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Gérard Roujas, Mmes Janine Rozier, Michèle San Vicente, MM. Bernard Seillier, André Vantomme, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vézinhet.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
17
)
(2001-2002)
Lois de finances . |
SOMMAIRE
Pages
AVANT-PROPOS
6
I. UN BUDGET INADAPTÉ FACE À LA DÉGRADATION DE
L'ENVIRONNEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
7
A. UN ENVIRONNEMENT FRAGILE
7
1. Un effort global de la Nation en diminution relative
7
2. Une croissance de l'emploi non qualifié
8
3. Un accès toujours difficile à des formations de plus en
plus courtes et encore largement inégalitaires
8
4. Un léger fléchissement de la participation des
entreprises
8
5. Un essoufflement de la négociation collective
9
6. Un ralentissement prévisible de l'activité des organismes
de formation
10
B. UN REPLI BUDGÉTAIRE ET FISCAL POURTANT CONFIRMÉ
10
1. Un désengagement progressif de l'Etat
11
2. Des crédits à nouveau orientés à la baisse en
2002
11
3. La discrète non-reconduction du crédit impôt
formation
15
II. UNE GESTION BUDGÉTAIRE ALARMANTE DES FORMATIONS EN ALTERNANCE
18
A. LES CONTRATS D'APPRENTISSAGE : DE LOURDES INCERTITUDES
18
1. Un développement toujours soutenu
18
2. Un risque d'insuffisance des dotations budgétaires
20
B. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-JEUNES : UN FINANCEMENT DÉSORMAIS
NON ASSURÉ
21
1. Une dynamique apparemment préservée malgré le
désengagement budgétaire de l'Etat
21
2. Une grave crise de financement
23
3. Une solution de bon sens
27
C. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-ADULTES : UNE RÉFORME INACCEPTABLE
DE L'AIDE DE L'ÉTAT
30
1. Une indispensable relance
30
2. Une réforme inopportune de l'aide de l'Etat
33
III. UNE POLITIQUE DE FORMATION DES DEMANDEURS D'EMPLOI EN FRICHE
35
A. UNE POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DES STAGIAIRES DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE FRAGILISÉE
36
1. Un paysage bouleversé par la nouvelle convention d'assurance
chômage
36
2. L'absence de compensation budgétaire à la disparition de
l'AFR
38
3. Un risque important de blocage
41
B. UNE ADAPTATION DE L'AFPA AU POINT MORT
43
1. La réorientation délicate de l'activité de l'AFPA
vers les demandeurs d'emploi
43
2. Une indispensable révision du contrat de progrès
46
IV. L'OPACITÉ CONFIRMÉE DES AUTRES CONCOURS DE
L'ÉTAT
50
A. DES DOTATONS DE DÉCENTRALISATION TOUJOURS IMPARFAITES
50
1. Une évolution somme toute mécanique
50
2. Une gestion encore déficiente
51
B. DES ACTIONS DE FORMATION À LA CHARGE DE L'ETAT EN DÉCALAGE
AVEC LES OBJECTIFS AFFICHÉS
53
1. Un programme national de formation professionnelle toujours aussi peu
lisible
53
2. Une politique contractuelle de formation des salariés peu
dynamique
54
3. La portée incertaine des contrats de plan Etat-région
5
6
EXAMEN DES ARTICLES RATTACHÉS
59
• Art. 70 (article 25 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions)
Réforme des contrats de qualification adultes
59
• Article additionnel après l'article 70
Financement des
contrats de qualification en 2002
61
• Article additionnel après l'article 70 (art. 244 quater C du
code général des impôts)
Reconduction du
crédit d'impôt pour dépenses de formation
62
TRAVAUX DE LA COMMISSION
63
I. AUDITION DE MME ÉLISABETH GUIGOU, MINISTRE DE L'EMPLOI ET DE LA
SOLIDARITÉ
63
II. EXAMEN DE L'AVIS
64
AMENDEMENTS ADOPTÉS PAR LA COMMISSION
69
ANNEXE - GLOSSAIRE DES SIGLES
71
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
En cette année 2001, la formation professionnelle aura été
au coeur du débat public.
Sur le plan législatif, l'année en cours aura été
marquée par l'examen de deux projets de loi modifiant l'architecture de
notre système de formation professionnelle.
Le
projet de loi de modernisation sociale
comporte ainsi des
dispositions relatives à la validation des acquis de
l'expérience, au financement de l'apprentissage, à la
restructuration de l'offre de formation et à la rénovation des
organismes de pilotage et de coordination de la formation. Ces dispositions,
qui procèdent à une adaptation significative sans toutefois
constituer la réforme d'ensemble annoncée par le Gouvernement, ne
font pas l'objet d'un désaccord de fond entre les deux assemblées.
Plus récemment, le
projet de loi relatif à la
démocratie de proximité
, adopté en première
lecture à l'Assemblée nationale en juin dernier, comporte deux
articles tendant à poursuivre le transfert aux régions de
nouvelles compétences en matière de formation professionnelle. Il
pourrait être examiné en janvier par le Sénat.
Mais, au-delà de ces dispositions législatives encore en cours
d'examen, c'est surtout le dialogue social qui a permis de replacer le
thème de la formation professionnelle au coeur de notre politique de
l'emploi.
Ainsi, l'entrée en vigueur à compter du
1
er
juillet 2001 de la
nouvelle convention d'assurance
chômage
tend à faire des actions de formation le vecteur
principal d'un retour rapide vers l'emploi des chômeurs, grâce
notamment à l'implication financière de l'UNEDIC.
Surtout, cette année a été rythmée par la
négociation
interprofessionnelle
des partenaires sociaux
sur l'adaptation de la formation professionnelle. Certes, cette
négociation a été suspendue «
sine
die
» le 23 octobre sans qu'il ait été
possible d'aboutir à un accord. Il reste que cette négociation a
d'ores et déjà permis d'explorer une approche novatrice de la
formation continue, même si les conditions d'application de cette
nouvelle approche sont encore à éclaircir. Votre rapporteur pour
avis ne peut que souhaiter que ce dialogue se poursuive en temps voulu.
Dans un contexte aussi foisonnant, votre commission aurait pu espérer
que le projet de budget de la formation professionnelle pour 2002 s'inscrirait
également dans une démarche ambitieuse et novatrice.
Or, celui-ci se caractérise au contraire par deux évolutions
très préoccupantes -la fragilisation des formations en alternance
et le désengagement budgétaire de l'Etat de la formation des
demandeurs d'emploi- auxquelles votre commission ne peut en aucun cas
s'associer.