Projet de loi de finances pour 2002 - Tome V : Formation professionnelle
BOCANDÉ (Annick)
AVIS 91 (2001-2002) TOME V - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 20 9 Ko )Table des matières
-
AVANT-PROPOS
-
I. UN BUDGET INADAPTÉ FACE À LA
DÉGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
-
A. UN ENVIRONNEMENT FRAGILE
- 1. Un effort global de la Nation en diminution relative
- 2. Une croissance de l'emploi non qualifié
- 3. Un accès toujours difficile à des formations de plus en plus courtes et encore largement inégalitaires
- 4. Un léger fléchissement de la participation des entreprises
- 5. Un essoufflement de la négociation collective
- 6. Un ralentissement prévisible de l'activité des organismes de formation
- B. UN REPLI BUDGÉTAIRE ET FISCAL POURTANT CONFIRMÉ
-
A. UN ENVIRONNEMENT FRAGILE
- II. UNE GESTION BUDGÉTAIRE ALARMANTE DES FORMATIONS EN ALTERNANCE
- III. UNE POLITIQUE DE FORMATION DES DEMANDEURS D'EMPLOI EN FRICHE
- IV. L'OPACITÉ CONFIRMÉE DES AUTRES CONCOURS DE L'ÉTAT
-
I. UN BUDGET INADAPTÉ FACE À LA
DÉGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
-
EXAMEN DES ARTICLES RATTACHÉS
-
Art. 70
(article 25 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation
relative à la lutte contre les exclusions)
Réforme des contrats de qualification adultes -
Article additionnel après l'article
70
Financement des contrats de qualification en 2002 -
Article additionnel après l'article 70
(art. 244 quater C du code général des impôts)
Reconduction du crédit d'impôt pour dépenses de formation
-
Art. 70
- TRAVAUX DE LA COMMISSION
- AMENDEMENTS ADOPTÉS PAR LA COMMISSION
-
ANNEXE
-
GLOSSAIRE DES SIGLES
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME V
FORMATION PROFESSIONNELLE
Par Mme Annick BOCANDÉ,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : M. Nicolas About, président ; MM. Alain Gournac, Louis Souvet, Gilbert Chabroux, Jean-Louis Lorrain, Roland Muzeau, Georges Mouly, vice-présidents ; M. Paul Blanc, Mmes Annick Bocandé, Claire-Lise Campion, M. Jean-Marc Juilhard, secrétaires ; MM. Henri d'Attilio, Gilbert Barbier, Joël Billard, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Jean Chérioux, Mme Michelle Demessine, M. Gérard Dériot, Mme Sylvie Desmarescaux, MM. Claude Domeizel, Michel Esneu, Jean-Claude Étienne, Guy Fischer, Jean-Pierre Fourcade, Serge Franchis, Francis Giraud, Jean-Pierre Godefroy, Mme Françoise Henneron, MM. Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, André Lardeux, Dominique Larifla, Jean-René Lecerf, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Mme Valérie Létard, MM. Jean Louis Masson, Serge Mathieu, Mmes Nelly Olin, Anne-Marie Payet, M. André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Gérard Roujas, Mmes Janine Rozier, Michèle San Vicente, MM. Bernard Seillier, André Vantomme, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vézinhet.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
17
)
(2001-2002)
Lois de finances . |
SOMMAIRE
Pages
AVANT-PROPOS
6
I. UN BUDGET INADAPTÉ FACE À LA DÉGRADATION DE
L'ENVIRONNEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
7
A. UN ENVIRONNEMENT FRAGILE
7
1. Un effort global de la Nation en diminution relative
7
2. Une croissance de l'emploi non qualifié
8
3. Un accès toujours difficile à des formations de plus en
plus courtes et encore largement inégalitaires
8
4. Un léger fléchissement de la participation des
entreprises
8
5. Un essoufflement de la négociation collective
9
6. Un ralentissement prévisible de l'activité des organismes
de formation
10
B. UN REPLI BUDGÉTAIRE ET FISCAL POURTANT CONFIRMÉ
10
1. Un désengagement progressif de l'Etat
11
2. Des crédits à nouveau orientés à la baisse en
2002
11
3. La discrète non-reconduction du crédit impôt
formation
15
II. UNE GESTION BUDGÉTAIRE ALARMANTE DES FORMATIONS EN ALTERNANCE
18
A. LES CONTRATS D'APPRENTISSAGE : DE LOURDES INCERTITUDES
18
1. Un développement toujours soutenu
18
2. Un risque d'insuffisance des dotations budgétaires
20
B. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-JEUNES : UN FINANCEMENT DÉSORMAIS
NON ASSURÉ
21
1. Une dynamique apparemment préservée malgré le
désengagement budgétaire de l'Etat
21
2. Une grave crise de financement
23
3. Une solution de bon sens
27
C. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-ADULTES : UNE RÉFORME INACCEPTABLE
DE L'AIDE DE L'ÉTAT
30
1. Une indispensable relance
30
2. Une réforme inopportune de l'aide de l'Etat
33
III. UNE POLITIQUE DE FORMATION DES DEMANDEURS D'EMPLOI EN FRICHE
35
A. UNE POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DES STAGIAIRES DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE FRAGILISÉE
36
1. Un paysage bouleversé par la nouvelle convention d'assurance
chômage
36
2. L'absence de compensation budgétaire à la disparition de
l'AFR
38
3. Un risque important de blocage
41
B. UNE ADAPTATION DE L'AFPA AU POINT MORT
43
1. La réorientation délicate de l'activité de l'AFPA
vers les demandeurs d'emploi
43
2. Une indispensable révision du contrat de progrès
46
IV. L'OPACITÉ CONFIRMÉE DES AUTRES CONCOURS DE
L'ÉTAT
50
A. DES DOTATONS DE DÉCENTRALISATION TOUJOURS IMPARFAITES
50
1. Une évolution somme toute mécanique
50
2. Une gestion encore déficiente
51
B. DES ACTIONS DE FORMATION À LA CHARGE DE L'ETAT EN DÉCALAGE
AVEC LES OBJECTIFS AFFICHÉS
53
1. Un programme national de formation professionnelle toujours aussi peu
lisible
53
2. Une politique contractuelle de formation des salariés peu
dynamique
54
3. La portée incertaine des contrats de plan Etat-région
56
EXAMEN DES ARTICLES RATTACHÉS
59
• Art. 70 (article 25 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions)
Réforme des contrats de qualification adultes
59
• Article additionnel après l'article 70
Financement des
contrats de qualification en 2002
61
• Article additionnel après l'article 70 (art. 244 quater C du
code général des impôts)
Reconduction du
crédit d'impôt pour dépenses de formation
62
TRAVAUX DE LA COMMISSION
63
I. AUDITION DE MME ÉLISABETH GUIGOU, MINISTRE DE L'EMPLOI ET DE LA
SOLIDARITÉ
63
II. EXAMEN DE L'AVIS
64
AMENDEMENTS ADOPTÉS PAR LA COMMISSION
69
ANNEXE - GLOSSAIRE DES SIGLES
71
AVANT-PROPOS
Mesdames, Messieurs,
En cette année 2001, la formation professionnelle aura été
au coeur du débat public.
Sur le plan législatif, l'année en cours aura été
marquée par l'examen de deux projets de loi modifiant l'architecture de
notre système de formation professionnelle.
Le
projet de loi de modernisation sociale
comporte ainsi des
dispositions relatives à la validation des acquis de
l'expérience, au financement de l'apprentissage, à la
restructuration de l'offre de formation et à la rénovation des
organismes de pilotage et de coordination de la formation. Ces dispositions,
qui procèdent à une adaptation significative sans toutefois
constituer la réforme d'ensemble annoncée par le Gouvernement, ne
font pas l'objet d'un désaccord de fond entre les deux assemblées.
Plus récemment, le
projet de loi relatif à la
démocratie de proximité
, adopté en première
lecture à l'Assemblée nationale en juin dernier, comporte deux
articles tendant à poursuivre le transfert aux régions de
nouvelles compétences en matière de formation professionnelle. Il
pourrait être examiné en janvier par le Sénat.
Mais, au-delà de ces dispositions législatives encore en cours
d'examen, c'est surtout le dialogue social qui a permis de replacer le
thème de la formation professionnelle au coeur de notre politique de
l'emploi.
Ainsi, l'entrée en vigueur à compter du
1
er
juillet 2001 de la
nouvelle convention d'assurance
chômage
tend à faire des actions de formation le vecteur
principal d'un retour rapide vers l'emploi des chômeurs, grâce
notamment à l'implication financière de l'UNEDIC.
Surtout, cette année a été rythmée par la
négociation
interprofessionnelle
des partenaires sociaux
sur l'adaptation de la formation professionnelle. Certes, cette
négociation a été suspendue «
sine
die
» le 23 octobre sans qu'il ait été
possible d'aboutir à un accord. Il reste que cette négociation a
d'ores et déjà permis d'explorer une approche novatrice de la
formation continue, même si les conditions d'application de cette
nouvelle approche sont encore à éclaircir. Votre rapporteur pour
avis ne peut que souhaiter que ce dialogue se poursuive en temps voulu.
Dans un contexte aussi foisonnant, votre commission aurait pu espérer
que le projet de budget de la formation professionnelle pour 2002 s'inscrirait
également dans une démarche ambitieuse et novatrice.
Or, celui-ci se caractérise au contraire par deux évolutions
très préoccupantes -la fragilisation des formations en alternance
et le désengagement budgétaire de l'Etat de la formation des
demandeurs d'emploi- auxquelles votre commission ne peut en aucun cas
s'associer.
I. UN BUDGET INADAPTÉ FACE À LA DÉGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
A. UN ENVIRONNEMENT FRAGILE
Plusieurs années de conjoncture économique
favorable
auraient dû contribuer à conforter significativement
l'environnement de la formation professionnelle.
Or, celui-ci apparaît aujourd'hui pourtant fragile, voire
dégradé.
Plusieurs indices témoignent d'une telle dégradation dont la
conjonction conduit à dresser un tableau quelque peu préoccupant
de la situation actuelle de la formation professionnelle et surtout de ses
perspectives d'évolution.
1. Un effort global de la Nation en diminution relative
En
1999
1(
*
)
, la Nation a dépensé 22
milliards d'euros (soit près de 145 milliards de francs) en faveur
de la formation professionnelle et de l'apprentissage, soit une hausse de
1 % en francs constants.
Mais, d'année en année, les dépenses de formation tendent
à se restreindre dans la richesse nationale. Alors qu'elles
représentaient encore 1,75 % du PIB en 1996, elles n'atteignent
plus que 1,64 % du PIB en 1999.
Evolution de la dépense globale de formation professionnelle
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
En milliards d'euros |
21,2 |
21,4 |
21,6 |
22,1 |
En % du PIB |
1,75 |
1,71 |
1,67 |
1,64 |
Source : MES-DARES
2. Une croissance de l'emploi non qualifié
La
reprise de l'emploi ne s'est pas traduite par une amélioration des
qualifications.
Au contraire, le nombre d'emplois non qualifiés s'est fortement accru
depuis 1996. En mars 2001, on comptait ainsi un peu plus de cinq millions de
salariés occupant un emploi non qualifié, soit 24 % de
l'emploi salarié
2(
*
)
.
Plus inquiétant encore, la croissance de l'emploi non qualifié a
été plus rapide entre 1994 et 2000 que celle des autres
emplois : 2,6 % contre 1,7 %
3(
*
)
.
3. Un accès toujours difficile à des formations de plus en plus courtes et encore largement inégalitaires
En 1999,
29 % des salariés ont pu suivre une formation financée par
leur employeur
4(
*
)
.
Or, ce taux d'accès à la formation a désormais tendance
à stagner, après avoir pourtant très fortement
progressé dans la première moitié des années 1990.
Il n'était ainsi que de 19 % en 1992.
Et la formation continue ne fait souvent que renforcer les
inégalités de la formation initiale. De fait, en 1999, seuls
13 % des non qualifiés ont suivi une formation contre 34 % des
personnes en emploi qualifié
5(
*
)
.
Les formations tendent en outre à être plus courtes. Ainsi,
66 % des formations effectuées en 1999 ont duré moins d'une
semaine
6(
*
)
. Et la durée moyenne des
formations dans les entreprises de plus de 10 salariés est
passée de 40 heures à 35 heures entre 1996 et
1999
7(
*
)
.
4. Un léger fléchissement de la participation des entreprises
Dans le prolongement des années précédentes, le taux de participation financière des entreprises de 10 salariés et plus au financement de la formation professionnelle continue de diminuer. Il n'est plus que de 3,18 % de la masse salariale en 2000 contre 3,29 % en 1993.
Evolution du taux de participation financière des
entreprises
depuis 1996 selon leur taille
(en % de la masse salariale)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 (provisoire) |
10 - 19 salariés |
1,73 |
1,69 |
1,77 |
1,84 |
1,68 |
20 - 49 salariés |
1,87 |
1,90 |
1,89 |
2,01 |
1,97 |
50 - 249 salariés |
2,52 |
2,52 |
2,53 |
2,44 |
2,42 |
250 - 499 salariés |
|
|
|
2,99 |
2,91 |
500 - 1.999 salariés |
3,48 |
3,47 |
3,54 |
3,55 |
3,52 |
2.000 salariés et plus |
4,87 |
4,73 |
4,65 |
4,42 |
4,40 |
Ensemble |
3,25 |
3,24 |
3,23 |
3,22 |
3,18 |
Source : Exploitation des déclarations fiscales
des
employeurs n° 24-83, CEREQ - « jaune
budgétaire ».
Certes, cette participation reste encore très nettement
supérieure à l'obligation légale qui n'est que de
1,5 %. Il reste que le fléchissement constaté
révèle une certaine frilosité des entreprises à
poursuivre leur investissement en formation, dans un contexte, il est vrai,
passablement brouillé par la mise en place de la réduction du
temps de travail.
5. Un essoufflement de la négociation collective
L'année 1999 s'était traduite par une
augmentation
exceptionnelle de la négociation collective sur la formation
professionnelle. Cette hausse était d'ailleurs logique dans la mesure
où la plupart des accords sur le temps de travail abordaient
également pour partie la formation professionnelle.
Mais il semble qu'une telle tendance n'ait été que transitoire,
les informations disponibles pour 2000 marquant un essoufflement évident
de la négociation collective en ce domaine.
La négociation collective 8( * ) sur la formation professionnelle depuis 1996
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|||||
|
nombre |
% du total |
nombre |
% du total |
nombre |
% du total |
nombre |
% du total |
nombre |
% du total |
Négociation de branche |
123 |
11,9 |
101 |
11,5 |
90 |
12,1 |
132 |
18,0 |
89 |
10,4 |
Négociation d'entreprise |
236 |
2,5 |
257 |
2,2 |
288 |
2,2 |
1.458 |
4,1 |
960 |
3,2 |
Source : Bilan de la négociation collective -
MES-DARES.
Certes, le nombre d'accords d'entreprise conclus en 2000 reste
élevé, bénéficiant sans doute encore de l'effet
d'entraînement de l'année précédente.
En revanche, s'agissant de la négociation de branche, l'année
2000 marque un repli sensible par rapport à la situation qui
prévalait en 1996.
6. Un ralentissement prévisible de l'activité des organismes de formation
En
septembre dernier,
l'Observatoire permanent économique de la
fédération de la formation professionnelle
(FPP) publiait son
enquête sur l'évolution du marché de la formation
professionnelle, dont les conclusions sont plutôt pessimistes.
Après cinq ans de croissance annuelle moyenne de l'ordre de 5 %,
les organismes de formation professionnelle prévoient un ralentissement
très significatif de leur activité en 2001 de l'ordre de 6 %.
Ce ralentissement prévu aurait deux sources principales : le retard
dans la mise en oeuvre du volet formation de la nouvelle convention d'assurance
chômage et la dégradation de l'environnement économique.
Si ces prévisions doivent être interprétées avec
prudence
9(
*
)
, elles n'en soulignent pas moins de
sérieuses inquiétudes sur l'évolution immédiate du
marché de la formation professionnelle.
B. UN REPLI BUDGÉTAIRE ET FISCAL POURTANT CONFIRMÉ
Il
semble cependant que le Gouvernement n'ait pas pris la mesure de la
dégradation de l'environnement de la formation.
Le projet de budget pour 2002 est en effet, comme ses
prédécesseurs, orienté à la baisse, prolongeant
ainsi le désengagement budgétaire et fiscal de l'Etat du
financement de la formation professionnelle malgré ce contexte
défavorable.
1. Un désengagement progressif de l'Etat
L'Etat a
longtemps été en France le principal contributeur au financement
de la formation professionnelle. Il finançait ainsi encore près
de 50 % de la dépense totale au début des années 1990.
Mais, depuis cette date, la dépense des entreprises et des
ménages a crû bien plus vite que celle des financeurs publics et,
notamment de l'Etat. Ainsi, alors que l'Etat finançait encore
40,6 % de la dépense totale de formation en 1996, il n'en
finançait plus que 39,7 % en 1999.
Le
financement final de la formation professionnelle
et de l'apprentissage
depuis 1996
(en millions d'euros et en %)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 (1) |
||||
|
|
% |
|
% |
|
% |
|
% |
Etat |
8.594 |
40,6 |
8.503 |
39,8 |
8.681 |
40,3 |
8.766 |
39,7 |
Régions |
1.928 |
9,1 |
1.990 |
9,3 |
2.084 |
9,7 |
2.101 |
9,5 |
Autres collectivités territoriales |
25 |
0,1 |
21 |
0,1 |
22 |
0,1 |
23 |
0,1 |
Autres administrations publiques |
1.753 |
8,3 |
2.134 |
10,0 |
1.747 |
8,1 |
1.702 |
7,7 |
Entreprises |
8.489 |
40,1 |
8.266 |
38,7 |
8.533 |
39,6 |
8.934 |
40,5 |
Ménages |
399 |
1,9 |
436 |
2,0 |
498 |
1,3 |
535 |
2,4 |
TOTAL |
21.188 |
100 |
21.350 |
100 |
21.565 |
100 |
22.060 |
100 |
Source : MES - DARES.
(1)
Provisoire.
L'année 1999 marque à cet égard sans doute une
étape importante pour le financement de la formation
professionnelle : pour la première fois, les entreprises sont
devenues les premiers financeurs, dépassant l'Etat.
2. Des crédits à nouveau orientés à la baisse en 2002
Il est
à craindre que le projet de budget pour 2002 n'accentue cette tendance.
Les crédits de la formation professionnelle devraient en effet diminuer
en 2002.
L'ampleur de cette baisse varie néanmoins selon le
périmètre budgétaire retenu.
A ce propos, votre rapporteur ne peut que regretter une fois encore
l'opacité des documents budgétaires
.
Car ni le « bleu » au travers de l'agrégat
«
Participation de l'Etat à la formation
professionnelle
», ni le « jaune » au travers
du «
projet de budget de la formation
professionnelle
» ne permettent d'isoler l'ensemble des
crédits en faveur de la formation. Ceux-ci s'élèveraient
en 2002 à 3,9 milliards d'euros selon le bleu, mais à
5,2 milliards d'euros selon le jaune. L'écart est donc substantiel.
Aussi, votre rapporteur tient à rappeler ses observations de l'an
passé en faveur d'une révision de la nomenclature
budgétaire et à s'associer aux propositions formulées tant
par M. Jacques Barrot, rapporteur spécial de l'Assemblée
nationale, que par la Cour des comptes, d'intégrer les concours
accordés à l'AFPA figurant au chapitre 43-71 dans
l'agrégat «
Participation de l'Etat à la
Formation
professionnelle
» tant ceux-ci relèvent
à l'évidence de la formation professionnelle.
Toujours est-il qu'il devient alors difficile d'évaluer l'ampleur
réelle de la diminution des crédits.
Les crédits du projet de budget de la formation professionnelle (hors
programme TRACE
10(
*
)
) devraient diminuer de
2,2 % pour ne plus s'élever qu'à 5,2 milliards d'euros
en 2002.
Les crédits de l'agrégat «
Participation de l'Etat
à la formation professionnelle
» diminuent pour leur part
plus rapidement. Ils baissent ainsi de 3,9 % pour atteindre
3,9 milliards d'euros.
Participation de l'Etat à la formation professionnelle
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution en % |
A - Formations en alternance |
2.083,6 |
2.069,1 |
- 0,7 |
Primes apprentissage |
758,3 |
786,0 |
+ 3,7 |
Exonérations contrats d'apprentissage |
801,5 |
824,7 |
+ 2,9 |
Primes de qualification-jeunes |
23,9 |
0 |
- 100 |
Exonérations contrats de qualification jeunes |
424,4 |
423,7 |
- 0,2 |
Primes qualification adultes |
16,9 |
2,9 |
- 82,9 |
Exonérations contrats de qualification adultes |
58,1 |
31,7 |
- 45,4 |
B - Actions de formation à la charge de l'Etat |
719,5 |
527,4 |
- 26,7 |
a. Dépenses de fonctionnement de la formation professionnelle |
|
|
|
Politique contractuelle |
43,3 |
41,9 |
- 3,2 |
CFPER |
64,2 |
53,5 |
- 16,7 |
Autres dispositifs |
71,7 |
73,8 |
+ 2,9 |
b. Dépenses de rémunération de la formation professionnelle |
|
|
|
Programme national de formation professionnelle |
153,2 |
155,4 |
+ 1,4 |
Jeunes Etat |
1,7 |
1,7 |
0,0 |
Stagiaires AFPA |
152,4 |
146,9 |
- 3,6 |
AFR |
228,7 |
38,1 |
- 83,3 |
c. Dépenses d'investissement de la formation professionnelle |
4,2 |
12,4 |
+ 192,5 |
d. Validation des acquis de l'expérience |
- |
3,6 |
NS |
C - Dotation globale de décentralisation |
1.255,9 |
1.305,8 |
+ 4 |
Total Agrégat n° 2 |
4.059,0 |
3.902,3 |
- 3,9 |
Budget de la formation professionnelle
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
||||
43-06 - Dotation de décentralisation : formation professionnelle et à l'apprentissage |
1.214,1 |
|
1.255,9 |
|
1.307,2 |
|
|
Apprentissage et rééquilibrage, aménagement du territoire |
519,9 |
|
537,9 |
|
559,9 |
|
|
Actions décentralisées. Loi quinquennale (formations qualifiantes) |
283,9 |
|
293,6 |
|
305,6 |
|
|
Actions décentralisées en faveur des jeunes |
410,3 |
|
424,4 |
|
441,7 |
|
|
43-70 - Financement de la formation professionnelle |
2.771,1 |
|
2.828,1 |
|
2.622,9 |
|
|
Formation en alternance |
|
|
|
|
|
|
|
Primes des contrats d'apprentissage |
627,1 |
|
758,3 |
|
786,0 |
|
|
Exonération des cotisations sociales des contrats d'apprentissage |
719,7 |
|
801,9 |
|
824,7 |
|
|
Primes contrats de qualification |
35,5 |
|
23,9 |
|
|
|
|
Exonération des cotisations sociales des contrats de qualification |
405,5 |
|
424,4 |
|
423,7 |
|
|
Contrats de qualification adultes (primes ) |
18,3 |
|
16,9 |
|
2,9 |
|
|
Contrats de qualification adultes (exonérations de cotisations sociales) |
60,5 |
|
58,1 |
|
31,7 |
|
|
Dépenses de fonctionnement des organismes |
|
|
|
|
|
|
|
Subvention à divers organismes (FFPPS) |
3,1 |
|
3,0 |
|
3,0 |
|
|
Centre INFFO ( FFPPS ) |
4,3 |
|
4,3 |
|
5,0 |
|
|
Validation des acquis de l'expérience |
|
|
|
|
3,6 |
|
|
Actions de formation : fonctionnement |
|
|
|
|
|
|
|
Politique contractuelle ( FFPPS ) |
51,1 |
|
43,3 |
|
41,9 |
|
|
Ingénieurs ( FFPPS ) |
12,6 |
|
10,7 |
|
10,7 |
|
|
Catégoriel ( FFPPS ) |
18,1 |
|
15,3 |
|
17,6 |
|
|
International communautaire +FORE ( FFPPS ) |
3,7 |
|
3,7 |
|
5,8 |
|
|
Organisations syndicales ( FFPPS ) |
11,1 |
|
11,1 |
|
11,1 |
|
|
Actions hors champ de la décentralisation de 1993 - APP ( FFPPS ) |
16,8 |
|
16,3 |
|
16,3 |
|
|
Actions en faveur des jeunes à la charge de l'Etat ( FFPPS ) |
4,6 |
|
4,3 |
|
4,3 |
|
|
Contrats de plan Etat-régions ( FFPPS ) |
60,5 |
|
64,2 |
|
53,5 |
|
|
Actions de formation : rémunération |
|
|
|
|
|
|
|
Programme national de formation professionnelle ( FFPPS ) |
141,2 |
|
153,3 |
|
155,4 |
|
|
Actions en faveur des jeunes à la charge de l'Etat ( FFPPS ) |
2,0 |
|
1,7 |
|
1,8 |
|
|
Stagiaires AFPA |
152,4 |
|
152,4 |
|
153,3 |
|
|
Allocation formation reclassement - Allocation de fin de formation |
387,4 |
|
228,7 |
|
38,1 |
|
|
Frais de gestion du CNASEA |
32,4 |
|
29,3 |
|
32,3 |
|
|
Actions expérimentales |
3,1 |
|
3,1 |
|
|
|
|
43-71 - Formation professionnelle des adultes |
667,5 |
|
697,1 |
|
712,4 |
|
|
Subvention de fonctionnement à l'AFPA |
660,9 |
|
688,7 |
|
704,3 |
|
|
Subvention à divers organismes |
6,6 |
|
6,5 |
|
6,5 |
|
|
AFPA - CPER |
|
|
1,9 |
|
1,6 |
|
|
44-70 - Dispositifs d'insertion des publics en difficulté |
519,0 |
|
466,4 |
|
565,8 |
|
|
Programme en faveur des chômeurs de longue durée ( fonctionnement ) |
220,1 |
|
201,7 |
|
193,3 |
|
|
Programme en faveur des chômeurs de longue durée dans les DOM ( fonctionnement ) |
|
|
|
|
|
|
|
Programme en faveur des chômeurs de longue durée ( rémunération au titre du Livre IX du code du travail) |
216,1 |
|
185,8 |
|
198,0 |
|
|
Programme en faveur des cadres ( fonctionnement ) |
10,6 |
|
2,1 |
|
|
|
|
Programme en faveur des cadres ( rémunération au titre du Livre IX du code du travail ) |
1,8 |
|
0,3 |
|
|
|
|
Trajectoire d'accès à l'emploi ( fonctionnement ) |
10,7 |
|
11,7 |
|
18,3 |
|
|
Trajectoire d'accès à l'emploi ( protection sociale ) |
|
|
|
|
|
|
|
Jeunes en insertion : bourses d'accès à l'emploi |
|
|
|
|
76,2 |
|
|
Réseau d'accueil et orientation des jeunes (PAIO), missions locales |
59,8 |
|
64,7 |
|
79,9 |
|
|
Dotations en capital |
71,5 |
|
59,9 |
|
65,0 |
|
|
Acquisitions immobilières de l'AFPA |
0,4 |
|
|
|
|
|
|
Dotation en capital Fonds de la formation professionnelle |
16,1 |
|
4,2 |
|
12,3 |
|
|
Formation Professionnelle des adultes |
54,9 |
|
55,6 |
|
52,7 |
|
|
Total
du budget de la formation professionnelle
|
5.243,2
|
|
5
307,4
|
|
5
273,3
|
|
Mais le
périmètre le plus significatif est sans doute
l'agrégat
n° 2 « consolidé »
par la subvention
de l'Etat à l'AFPA (article 43-71). Dans ce cadre, les crédits
s'élèveront en 2002 à 4,6 milliards d'euros, soit une
baisse de 2,8 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2001.
Aussi, en l'absence de « bleu budgétaire »
spécifiquement dédié à la formation
professionnelle, le présent avis s'attachera principalement à
analyser les crédits de cet « agrégat
consolidé » isolé dans le « bleu »
relatif à l'emploi.
Il reste que cette diminution prévue en 2002 s'inscrit dans un
mouvement de baisse continue des crédits depuis 1998.
Pour s'en tenir à cet agrégat n° 2
« consolidé », les crédits devraient diminuer
de 1,7 % en francs courants entre 1998 et 2002, soit une diminution de
6,2 % en francs constants sur la période.
Evolution des crédits de la formation professionnelle depuis 1998
(en millions d'euros)
|
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 11( * ) |
PLF 2002 |
Crédits agrégat n° 2 |
4.080 |
4.028 |
3.965 |
4.055 |
3.906 |
Crédits de l'article 43-71 |
621 |
640 |
667 |
697 |
712 |
Total |
4.701 |
4.668 |
4.632 |
4.752 |
4.618 |
Evolution annuelle |
- |
- 0,7 % |
- 0,8 % |
+ 2,6 % |
- 2,8 % |
Au total, sur la période, se confirme donc une tendance au désengagement de l'Etat du financement de la formation professionnelle, celui-ci privilégiant d'ailleurs la mobilisation de ressources extra-budgétaires.
3. La discrète non-reconduction du crédit impôt formation
Ce
désengagement budgétaire devrait en outre s'accompagner en 2002
d'un désengagement fiscal puisque le projet de loi de finances ne
prévoit pas la reconduction du crédit d'impôt formation.
En 2000, 32.527 entreprises relevaient du régime du crédit
d'impôt. Parmi elles, 3.724 ont bénéficié d'un
crédit d'impôt positif d'un montant net moyen de 11.100 euros.
Le crédit d'impôt formation
Institué par la loi de finances pour 1988, le
crédit
d'impôt pour dépenses de formation a pour objectif de favoriser
l'accroissement des dépenses de formation dans les entreprises.
Dans ce cadre, les entreprises qui accroissent leurs dépenses de
formation professionnelle d'une année sur l'autre peuvent
bénéficier, sur option, d'une réduction d'impôt
égale à 35 % de l'excédent des dépenses de
formation de l'année N par rapport à l'année N-1. Le
crédit d'impôt est plafonné à un million de francs
par entreprise et par an.
Afin de bénéficier de ce crédit, les entreprises doivent,
de façon irrévocable, opter pour ce régime. En sont donc
exclues les entreprises qui ont renoncé au crédit d'impôt
après avoir initialement opté pour celui-ci.
Les dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt sont les
seules dépenses de formation professionnelle visées au livre IX
du code du travail, qui excèdent la participation obligatoire des
employeurs (1,5 % de la masse salariale pour les entreprises de dix
salariés et plus), ainsi que les dépenses engagées au
titre de l'accueil d'élèves en stages.
Le crédit d'impôt s'impute sur l'impôt sur les
sociétés ou sur l'impôt sur le revenu dû au titre de
l'année au cours de laquelle les dépenses éligibles se
sont accrues.
Le dispositif du crédit d'impôt, codifié à l'article
244
quater C
du code général des impôts, a
été reconduit pour la période 1994-1998 par la loi
quinquennale du 20 décembre 1993, puis pour la période
1999-2001 par la loi de finances pour 1999.
Votre commission s'élève très fermement contre la
suppression subreptice de ce dispositif.
Aucun document budgétaire
ne mentionne en effet la disparition du crédit d'impôt, que le
Gouvernement comptait visiblement entériner dans la plus parfaite
discrétion.
Cette non-reconduction est d'autant plus inadmissible que le crédit
d'impôt formation reste aujourd'hui encore un dispositif utile, efficace
et susceptible d'inciter les entreprises à investir dans la formation de
leurs salariés.
Il reste en outre une dépense fiscale d'un
coût raisonnable pour l'Etat : 42 millions d'euros en 2000.
La majorité plurielle semblait d'ailleurs partager cette analyse.
Ainsi, en 1998, au moment de la reconduction du dispositif pour la
période 1999-2001, M. Didier Migaud, rapporteur général,
estimait que
« la reconduction du crédit d'impôt pour
dépenses de formation, qui constitue une incitation à
l'accroissement des dépenses de formation non obligatoires, paraît
opportune ».
12(
*
)
De son côté, M. Patrick Malavieille, rapporteur pour avis de la
formation professionnelle, observait au même moment que
« le
crédit d'impôt formation est une disposition de nature à
corriger les inégalités d'accès à la formation et
à la qualification »
13(
*
)
.
Pour sa part, le Gouvernement considérait à l'époque qu'il
importait de reconduire le crédit d'impôt
« afin
d'encourager la poursuite de la participation des entreprises en faveur de la
formation professionnelle et de l'accueil
d'élèves ».
14(
*
)
Votre commission ne saurait être plus convaincante et s'étonne
alors du revirement subit du Gouvernement sur ce point, ou de cet oubli
regrettable.
Elle observe de surcroît que la reconduction du crédit
d'impôt lui paraît aujourd'hui d'autant plus nécessaire que
la participation des employeurs à la formation professionnelle tend
désormais à diminuer. La suppression du crédit
d'impôt risque alors d'accélérer cette tendance.
Votre commission regrette donc ce nouveau mauvais coup porté à la
formation des salariés, qui plus est au pire instant. Elle proposera
donc un
amendement
reconduisant ce dispositif, à l'identique,
pour trois ans.
II. UNE GESTION BUDGÉTAIRE ALARMANTE DES FORMATIONS EN ALTERNANCE
Les
formations en alternance, touts formes confondues, concernent aujourd'hui
près d'un million de personnes, soit trois fois plus qu'il y a
25 ans. Votre commission se félicite d'un tel développement
car elles constituent un instrument précieux d'insertion professionnelle
durable des jeunes et des adultes.
En apparence, le projet de budget pour 2002 pourrait sembler s'inscrire dans
une perspective de «
poursuite du développement des
formations en alternance
»
15(
*
)
.
Il est vrai que les crédits budgétaires en leur faveur
s'élèvent à 2.069 millions d'euros, soit 45 %
des crédits de l'agrégat n° 2 consolidé.
Il est également vrai que ces crédits se fondent sur
l'hypothèse d'un développement significatif des formations en
alternance en 2002 : 389.000 nouveaux contrats seraient ainsi
signés alors que 371.000 seulement l'ont été en 2000.
Cette présentation n'est pourtant pas conforme à la
réalité budgétaire.
Les crédits budgétaires consacrés à l'alternance
devraient en effet diminuer de 0,7 % en 2002, alors même que le
financement des contrats en alternance apparaît d'ores et
déjà problématique.
A. LES CONTRATS D'APPRENTISSAGE : DE LOURDES INCERTITUDES
1. Un développement toujours soutenu
Ces dernières années, la croissance de l'apprentissage a été rapide : entre 1993 et 2000, le nombre de contrats conclus a augmenté de 86 %, même si l'on constate un certain ralentissement depuis 1998.
Flux annuels d'entrées en contrats d'apprentissage
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 1 |
2002 1 |
Nombre de contrats |
127.887 |
164.970 |
178.091 |
198.169 |
211.880 |
218.767 |
228.422 |
237.876 |
230.000 |
240.000 |
Evolution annuelle |
- |
+29,0% |
+8,0% |
+11,3% |
+6,9% |
+3,3% |
+4,4% |
+4,1% |
- |
- |
1
Prévisions
budgétaires
Source : DARES
Cette dynamique semble pourtant devoir se poursuivre : sur les trois
premiers trimestres de l'année 2001, les flux d'entrée ont
augmenté de 5,5 %.
Les contrats d'apprentissage
Le
contrat d'apprentissage, d'une durée au moins égale à
celle du cycle de formation qui fait l'objet du contrat (1 à
3 ans), est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans
révolus ayant satisfait à l'obligation scolaire. Il peut aussi
bénéficier aux jeunes d'au moins 15 ans, s'ils justifient
avoir effectué la scolarité du premier cycle de l'enseignement
secondaire. Dans tous les cas, l'apprenti suit une formation
générale théorique et pratique en vue de l'obtention d'une
qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme de
l'enseignement professionnel ou technologique du second degré ou du
supérieur, ou un ou plusieurs titres d'ingénieurs ou titres
homologués. Dans l'entreprise, le maître d'apprentissage contribue
à l'acquisition des compétences correspondant à la
qualification recherchée et au titre ou diplôme
préparé par l'apprenti.
Ces contrats ouvrent droit à une indemnité compensatrice
forfaitaire (qui n'est pas applicable au secteur public) composée d'une
indemnité au titre de soutien à l'embauche (6.000 francs) et
d'une indemnité de soutien à l'effort de formation
(10.000 francs ou 12.000 francs par an avec majorations possibles).
Toutefois, en application de l'article 131 de la loi de finances pour 1999
et de l'article 119 de la loi de finances pour 2001, l'aide à
l'embauche est désormais réservée aux seuls apprentis
titulaires d'un diplôme inférieur au niveau du baccalauréat
et employés dans les entreprises de vingt salariés au plus.
Tous les employeurs, y compris les employeurs du secteur public non industriel
et commercial, peuvent conclure un contrat d'apprentissage sur la base d'une
déclaration en vue de la formation d'apprentis. Selon leur taille et
leur activité (artisans et employeurs de moins de
11 salariés, employeurs de plus de 10 salariés), les
entreprises bénéficient de deux régimes différents
d'exonération de charges sociales. L'employeur s'engage à verser
un salaire et à assurer une formation au jeune qui s'oblige en retour
à travailler et à suivre la formation dispensée en centre
de formation d'apprentis. Ce salairel varie de 25 % du SMIC pour les 16-17
ans au cours de la première année de leur contrat, à
78 % du SMIC (ou du salaire minimum conventionnel correspondant à
l'emploi occupé s'il est plus favorable) pour les plus de 20 ans
à partir de la troisième année.
2. Un risque d'insuffisance des dotations budgétaires
L'Etat
finance l'apprentissage d'une double manière.
D'une part, il compense auprès des régimes sociaux
l'exonération de cotisations sociales dont bénéficient les
apprentis.
D'autre part, il verse à l'employeur une aide à l'embauche (mais
depuis le 1
er
janvier 2001, cette aide ne concerne plus que les
jeunes titulaires d'un diplôme de niveau inférieur à celui
du baccalauréat et employés dans des entreprises de moins de
20 salariés) et une indemnité de soutien à la
formation.
En 2002, les crédits consacrés aux contrats d'apprentissage
devraient augmenter de 3,2 % par rapport à ceux inscrits en loi de
finances initiale pour 2001.
Crédits budgétaires en faveur du contrat d'apprentissage
(en millions d'euros)
|
Gestion 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Primes |
746 |
758 |
786 |
Exonérations |
801 |
802 |
825 |
Total |
1.547 |
1.560 |
1.611 |
Votre
commission se félicite que le projet de budget ne prévoit cette
année aucune réduction des aides à l'apprentissage comme
ce fut le cas dans les lois de finances pour 1999 et pour 2001.
Mais elle craint que le financement budgétaire de l'apprentissage ne
soit pas pour autant assuré
.
Elle observe ainsi que la hausse des crédits inscrits en loi de finances
initiale ne serait que de 3,2 % en 2002 contre 15,8 % en 2001 en
l'absence pourtant de toute mesure nouvelle.
Deux incertitudes planent en effet sur ces prévisions budgétaires.
D'une part, on peut observer que les crédits n'augmentent que de
3,2 % alors que le nombre de contrats prévus progresse lui de
4,3 %. Ce décalage semble résulter d'une
réévaluation à la baisse de l'âge moyen de
conclusion du contrat qui aurait alors une incidence sur le poids de l'aide de
l'Etat, celle-ci étant croissante avec l'âge de l'apprenti. Cette
analyse, d'ailleurs sujette à caution pour l'avenir
16(
*
)
, doit pourtant être tempérée par
une tendance à l'allongement de la durée du contrat qui a, elle,
pour conséquence de renchérir le coût moyen de l'aide pour
l'Etat. Il est alors probable que ces deux effets se neutralisent, conduisant
alors au maintien du coût moyen par contrat hors hausse du SMIC.
D'autre part, ces dotations reposent sur une hypothèse de
240.000 contrats signés en 2002. Or, ce niveau a déjà
presque été atteint en 2000 et les trois premiers trimestres de
2001 confirment la poursuite de cette dynamique. Dès lors, on peut
craindre que les crédits ne soient sensiblement
sous-évalués et se révèlent insuffisants en gestion
comme ce fut le cas en 2000. Le budget 2000 avait en effet été
établi sur la base de 230.000 entrées en apprentissage. Or,
le nombre de contrats effectivement signés a été proche de
238.000. Il en a résulté une insuffisance de crédits de
200 millions d'euros (soit 1,3 milliard de francs) qui a dû
être «
partiellement compensée par la mobilisation
des disponibilités sur d'autres lignes, laissant un report de charges de
500 millions de francs sur 2001
».
17(
*
)
Votre commission ne peut alors que s'inquiéter de ce risque de
sous-estimation des dépenses budgétaires.
Elle considère, pour sa part, que la plus élémentaire
prudence aurait consisté à prévoir des dotations plus
élevées. Elle craint également que le Gouvernement,
à moins qu'il ne fasse le pari d'un ralentissement de l'apprentissage,
n'en soit réduit, en cours d'exercice, à imaginer de nouvelles
mesures restrictives ou de nouveaux « tours de
passe-passe » budgétaires, autant de mesures qu'elle avait
dénoncées l'an passé
.
B. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-JEUNES : UN FINANCEMENT DÉSORMAIS NON ASSURÉ
1. Une dynamique apparemment préservée malgré le désengagement budgétaire de l'Etat
Les contrats de qualification constituent également un instrument efficace d'insertion professionnelle des jeunes. On estime ainsi qu'environ 60 % des jeunes sous contrat de qualification restent, à l'issue de leur contrat, dans l'entreprise d'accueil, en décrochant dans leur très grande majorité un contrat à durée indéterminée.
Le contrat de qualification
Le
contrat de qualification est un contrat de travail à durée
déterminée (6 à 24 mois) destiné aux jeunes de
16 à 25 ans révolus qui n'ont pu acquérir une
qualification au cours de leur scolarité ou dont la qualification ne
permet pas l'accès à un emploi. Ce contrat prévoit une
période de formation dont les enseignements généraux,
professionnels et technologiques, représentent au minimum 25 % de
la durée totale du contrat. Il doit déboucher sur une
qualification professionnelle qui doit être sanctionnée par un
titre homologué ou un diplôme de l'enseignement technologique, ou
être reconnue dans les classifications d'une convention collective de
branche, ou figurer sur une liste établie par la commission paritaire
nationale de l'emploi de la branche professionnelle.
L'employeur bénéficie de l'exonération des cotisations de
sécurité sociale et cotisations patronales dues au titre des
accidents du travail et des allocations familiales dans la limite du
SMIC ; une prise en charge forfaitaire de 60 francs (majoration
possible de 25 %) par heure de formation et par jeune accueilli est
assurée par l'employeur dans le cadre de sa participation au financement
de la formation professionnelle. L'aide à l'embauche attachée
à ces contrats, qui variait de 5.000 à 7.000 francs selon
leur durée, a cependant été totalement supprimée
à compter du 1
er
janvier 2001.
La rémunération du jeune est calculée en fonction de son
âge et de son ancienneté dans la mesure. Elle varie de 30 %
du SMIC pour les 16-17 ans au cours de la première année du
contrat, à 75 % du minimum conventionnel pour les plus de
20 ans à partir de la seconde année.
Dès lors, on ne peut s'étonner de la croissance soutenue de ce
type de contrat qui témoigne de l'attractivité d'un dispositif
répondant aussi bien aux aspirations des jeunes qu'à celles des
employeurs.
Flux annuels d'entrées en contrats de qualification
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 1 |
2002 1 |
Nombre de contrats |
96.604 |
101.364 |
116.787 |
118.548 |
134.306 |
123.000 |
135.000 |
Evolution annuelle |
- |
+4,9 % |
+15,2 % |
+1,5 % |
+13,3 % |
- |
- |
1
Prévisions
budgétaires
Source : DARES
Il semble désormais que les contrats de qualification aient atteint leur
rythme de croisière, les flux d'entrée annuels devant à
l'avenir se stabiliser entre 135.000 et 140.000.
Cette dynamique persistante des contrats de qualification contraste pourtant
avec un évident repli budgétaire
.
Depuis 1998, le Gouvernement a en effet progressivement supprimé les
aides à l'embauche en contrat de qualification, le décret du
26 décembre 2000 prévoyant la disparition de toute prime
à l'embauche et marquant ainsi la fin de ce processus.
Aussi, la diminution de 5,5 % des crédits budgétaires qui
leur seront consacrés en 2002 apparaît principalement comme la
conséquence mécanique de cette politique restrictive.
Crédits budgétaires en faveur des contrats de qualification
(en millions d'euros)
|
Gestion 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Primes |
43 |
24 |
0 |
Exonérations |
367 |
424,4 |
423,7 |
Total |
410 |
448,4 |
423,7 |
2. Une grave crise de financement
L'essentiel du financement des contrats de qualification repose
aujourd'hui sur les employeurs. Les organismes paritaires collecteurs
agréés (OPCA) au titre des formations en alternance prennent en
effet en charge les dépenses de formation liées à ces
contrats dans la limite forfaitaire, mais modulable, de 9,15 euros (soit
60 francs) par heure de formation. Ainsi, en 2000, les OPCA ont
consacré 749 millions d'euros à ces dépenses, soit
une prise en charge moyenne de 7.558 euros par contrat pour une
durée moyenne de formation de 852 heures.
La régulation de ce système de financement est assurée par
un organisme, l'AGEFAL, qui exerce en définitive une fonction de
mutualisation et de péréquation.
L'AGEFAL
Agréée par arrêté du ministre
chargé de la formation professionnelle en vertu des dispositions de
l'article 45 de la loi de finances rectificative pour 1996,
l'association de
gestion du fonds des formations en alternance
(AGEFAL), créée
le 9 janvier 1987 par les partenaires sociaux, est chargée de la
régulation du système de financement de l'alternance.
L'AGEFAL est alimentée par les disponibilités
excédentaires des OPCA agréés au titre de l'alternance, la
part des 35 % de la contribution alternance des entreprises non
reversée par les OPCA de branches aux OPCA interprofessionnels en
application de l'article 30 IV
bis
de la loi de finances pour 1985
modifié, les sommes versées au Trésor public par les
entreprises, à défaut de versement à un OPCA, au titre de
la contribution alternance.
En contrepartie, l'AGEFAL garantit les engagements de financement de formation
souscrits par les OPCA déficitaires auprès des entreprises et
couvre les besoins constatés de trésorerie de ces derniers.
Un commissaire du Gouvernement est désigné par le ministre
chargé de la formation professionnelle auprès de l'AGEFAL, qui
adresse chaque année un compte rendu d'activité à
l'autorité administrative.
Au titre de 2000, les produits de l'AGEFAL se sont élevés
à 177 millions d'euros et les dépenses à
238 millions d'euros.
Or, c'est aujourd'hui tout l'édifice du financement des contrats de
qualification qui est en crise, la dégradation de la situation de
trésorerie de l'AGEFAL l'empêchant désormais de jouer son
rôle de régulateur dans des conditions satisfaisantes.
Trésorerie de l'AGEFAL
(en millions de francs)
|
Réalisations 1998 |
Réalisations 1999 |
Réalisations 2000 |
Prévisions 2001 |
Prévisions 2002 |
Trésorerie en début d'exercice |
1.543 |
1.646 |
759 |
50 |
82 |
Encaissements de l'année |
1.926 |
1.126 |
1.167 |
1.320 |
1.095 |
Décaissements de l'année |
- 1.223 |
- 1.513 |
- 1.876 |
- 1.288 |
- 1.340 |
Trésorerie en fin d'exercice |
2.146 |
1.259 |
50 |
82 |
- 163 |
Prélèvement de l'Etat |
- 500 |
|
|
|
|
Contribution au fonds de concours |
|
- 500 |
|
|
|
Trésorerie nette en fin d'exercice |
1.646 |
759 |
50 |
82 |
- 163 |
Source : AGEFAL, novembre 2001.
La trésorerie de l'AGEFAL menace en effet d'être négative
en 2001. Dans ces conditions, l'AGEFAL s'est d'ores et déjà vue
dans l'obligation de limiter ses engagements de 15 % cette année pour
éviter des cessations de paiement.
Une telle limitation des engagements de l'AGEFAL est lourde de
conséquences.
Certes, elle ne signifie pas forcément une diminution de 15 % du
nombre de contrats de qualification car il reste toujours possible de moduler
la durée des contrats et la rémunération des heures de
formation.
Il reste que plusieurs OPCA ont d'ores et déjà limité le
nombre de contrats pris en charge. Et cette limitation devrait se prolonger en
2002 compte tenu des prévisions financières très
pessimistes de l'AGEFAL.
Votre commission considère cette situation d'autant plus regrettable
qu'elle est très largement imputable aux initiatives hasardeuses du
Gouvernement
.
Entre 1997 et 2000, celui-ci a en effet ponctionné 2,37 milliards
de francs (361 millions d'euros) sur l'AGEFAL avec pour résultat d'en
assécher la trésorerie, de compromettre la continuité de
son exploitation et de l'entraver dans sa mission de régulation.
Les ponctions de l'Etat sur les fonds de la formation professionnelle
Depuis
1996, l'AGEFAL et le COPACIF ont fait l'objet de prélèvements
réguliers au profit de l'Etat.
L'article 29 de la loi de finances pour 1996
a inauguré ces
prélèvements, en soumettant le COPACIF à une contribution
exceptionnelle au budget de l'Etat qui s'est élevée à
1,465 milliard de francs
(223 millions d'euros).
L'article 40 de la loi de finances pour 1997
a poursuivi le mouvement,
mais en visant cette fois l'AGEFAL. Une contribution exceptionnelle de
1,370 milliard de francs
(209 millions d'euros) a ainsi
été prélevée sur la trésorerie de
l'organisme.
L'article 75 de la loi du 2 juillet 1998 portant diverses dispositions
d'ordre économique et financier
a institué un nouveau
prélèvement sur les disponibilités de l'AGEFAL de
500 millions de francs
(76 millions d'euros).
En 1999, une contribution de
500 millions de francs
(76 millions
d'euros)a été versée à l'Etat par l'AGEFAL. La
nature du prélèvement avait cette fois cependant
évolué car il était affecté, via la création
d'un fonds de concours, au financement des primes d'apprentissage.
Les disponibilités au titre de l'alternance ou du congé
individuel de formation commençant à s'épuiser, il
importait de diversifier les sources de ces ponctions
répétées. Aussi la
loi de finances pour 2000, dans son
article 131
, a habilité le COPACIF à gérer les
excédents financiers au titre du capital de temps de formation, mais a
parallèlement permis leur affectation exceptionnelle aux actions de
l'Etat en matière de formation professionnelle. Une nouvelle
contribution de
500 millions de francs
(76 millions d'euros)
était alors programmée.
Mais cette fois, le conseil d'administration du COPACIF, composé des
partenaires sociaux, a refusé de verser cette contribution au fonds de
concours. La rémission n'a pourtant été que de courte
durée puisque
l'article 50 de la loi de finances rectificative pour
2000
a inscrit ce prélèvement d'autorité.
Au total, de 1996 à 2001, ce sont 4.335 millions de francs
(661 millions d'euros)
qui ont été
prélevés par l'Etat sur les fonds de la formation
professionnelle, 2.370 l'étant sur les disponibilités de l'AGEFAL
et 1.965 sur celles du COPACIF.
En outre, la loi de finances initiale pour 2001 avait prévu un nouveau
versement de
150 millions de francs
(23 millions d'euros) du
COPACIF à un fonds de concours. Mais, le conseil d'administration du
21 octobre 2001 du COPACIF a refusé de verser cette contribution
compte tenu de la situation de trésorerie de l'organisme. On peut
toutefois craindre, comme ce fut le cas l'an passé, que le Gouvernement
ne profite du collectif budgétaire de fin d'année pour inscrire
ce prélèvement d'autorité.
Votre commission avait pourtant souligné à maintes reprises la
menace que constituait la dégradation progressive de la
trésorerie de l'AGEFAL, véritable « bombe à
retardement » pour l'avenir du contrat de qualification.
«
La situation de trésorerie de l'AGEFAL apparaît
aujourd'hui très dégradée.
« Elle apparaît si inquiétante que le commissaire aux
comptes de l'AGEFAL considère que l'insuffisance de couverture des
engagements de l'AGEFAL est de nature à compromettre la
continuité de son exploitation. (...)
« Dans ces conditions, il est à craindre que les flux
d'entrée en formation par alternance ne se restreignent car les OCPA ne
sont plus en mesure de prendre en charge ces contrats, compte tenu de la
situation de trésorerie de l'AGEFAL, chargée de garantir leur
financement au titre de sa mission de mutualisation des fonds de l'alternance.
« Votre commission estime alors qu'à force d'avoir joué
à l'apprenti-sorcier, le Gouvernement a réussi à
assécher la trésorerie de l'AGEFAL. Dès lors, deux
solutions sont aujourd'hui ouvertes : soit diminuer les entrées en
formation par alternance comme semble le prévoir le présent
budget, soit verser une contribution à l'AGEFAL afin d'équilibrer
sa trésorerie et de lui permettre de faire face à ses
engagements. »
18(
*
)
Or, il est à craindre que le Gouvernement ne respecte pas son
engagement
«
à prendre toutes les dispositions
(...)
pour assurer la couverture effective des engagements pris par
l'AGEFAL
»
19(
*
)
.
Les propos de Mme Nicole Péry à l'Assemblée nationale
n'ont en effet rien de rassurant.
« Vous avez les uns et les autres, particulièrement Jacques
Barrot et Patrick Malavieille, évoqué les tensions relatives au
financement des contrats de qualification, en soulignant les difficultés
de certains organismes collecteurs paritaires à assurer la prise en
charge de nouveaux contrats en cette fin d'année. Je vais vous dire
très directement ce que je pense de cette situation et répondre
de façon précise à l'interrogation de Jacques Barrot. A
mon sens, malgré la situation conjoncturelle de sa trésorerie,
l'AGEFAL doit pouvoir abonder les fonds de ces organismes de telle sorte que le
flux d'embauches ne soit pas ralenti. J'ai donc cherché à
comprendre d'où vient ce chiffre de 15.000 contrats qui seraient
gelés par manque de moyens. Selon les propos qui me sont
rapportés, il est vraisemblable que l'AGEFAL, par précaution eu
égard au volume financier de ses avoirs, a donné consigne aux
organismes de ne pas monter plus de 85 % de dossiers par rapport au nombre
de contrats signés l'année dernière. Mais cette mesure de
précaution ne signifie pas du tout que l'argent ne sera pas
versé. Je pense au contraire qu'il le sera, ce qui permettra d'assumer
tous les contrats.
« Cependant, si jamais nous avions une mauvaise surprise, et encore
une fois je ne le pense pas, il est évident que le Gouvernement
prendrait, conformément au courrier que j'ai signé le
16 octobre 2000 et qui a valeur d'engagement, « toutes les
dispositions qui s'imposent pour assurer la couverture de nouveaux contrats
d'ici à la fin de l'année »
. (...)
«
J'ai demandé à mes services si, dans le
passé, l'AGEFAL avait été confrontée à une
telle difficulté. Il m' a été rapporté que cela
s'était produit à la fin des années 80 et que l'Etat avait
alors choisi de garantir une ligne de crédits ouverte par l'AGEFAL
auprès d'un établissement bancaire. Cela ne veut pas dire que
nous ferons forcément la même chose.
« Bref, malgré l'augmentation régulière du
nombre des contrats, j'ai la conviction que l'équilibre financier n'est
pas menacé
».
20(
*
)
De toute évidence, le Gouvernement n'apparaît pas disposé
à tenir ses engagements, rien n'étant prévu en ce sens
dans le présent projet de loi de finances.
3. Une solution de bon sens
Nous
sommes pourtant au pied du mur, la trésorerie de l'AGEFAL risquant
d'être négative de près de 25 millions d'euros en 2002
et l'organisme au bord du dépôt de bilan.
Votre commission tient alors, en l'absence de toute initiative du
Gouvernement, à formuler une proposition à la fois raisonnable et
praticable, susceptible de permettre la continuité de l'exploitation de
l'AGEFAL.
Cette proposition consiste en un recyclage des prélèvements
à venir de l'Etat sur les fonds de la formation professionnelle afin de
rendre possible une mutualisation exceptionnelle des disponibilités de
ces différents fonds.
L'Etat doit ainsi prélever en 2001, 150 millions de francs
(23 millions d'euros) sur la trésorerie du COPACIF. Toutefois, le
conseil d'administration du COPACIF du 21 octobre 2001 a refusé de
procéder au versement de cette somme à un fonds de concours pour
éviter l'assèchement de sa trésorerie qui est elle aussi
très fragile. Mais le Gouvernement pourrait profiter de l'examen du
collectif 2001 pour inscrire ce prélèvement d'autorité.
Le COPACIF
L'article L. 961-13 du code du travail introduit par l'article
29 de
la loi de finances pour 1996 a créé un fonds national
habilité à recueillir les excédents financiers des
organismes collecteurs gérant les contributions des employeurs au
financement du congé individuel de formation. L'organisation de ce fonds
a été confiée aux organisations syndicales
interprofessionnelles de salariés et d'employeurs représentatives
au plan national.
Le
Comité paritaire du congé individuel de formation
(COPACIF), institué par les partenaires sociaux par l'avenant du 21
septembre 1982 pour veiller au bon fonctionnement de la gestion paritaire du
dispositif du congé individuel de formation, et agréé par
arrêté du 5 juin 1996 du ministère chargé de la
formation professionnelle, a ainsi vocation à gérer les
excédents financiers des OPACIF et à les réaffecter aux
organismes déficitaires après constatation de besoins de
trésorerie.
En outre, en application de l'article 131 de la loi de finances pour 2000, il
est désormais compétent pour recevoir les disponibilités
excédentaires dégagées au titre du capital du temps de
formation, et les affecter aux OPACIF déficitaires.
Un commissaire du Gouvernement est désigné par le ministre
chargé de la formation professionnelle auprès du COPACIF, qui
adresse chaque année un compte-rendu d'activité à
l'autorité administrative.
En 2000, il a recueilli 150 millions d'euros de disponibilités
excédentaires au titre de 1999 et versé 45 millions d'euros
au titre des besoins de trésorerie des OPACIF.
Votre commission suggère pour sa part, à défaut d'un
abandon pur et simple du principe de cette nouvelle ponction et d'un soutien
direct de l'Etat à l'AGEFAL, une solution alternative : l'Etat
renoncerait à prélever les 150 millions de francs sur le
COPACIF, mais celui-ci serait alors autorisé à verser
100 millions de francs à l'AGEFAL.
Une telle solution aurait un triple avantage.
D'une part, elle permettrait de rétablir pour partie la situation de
trésorerie de l'AGEFAL en 2002 et de réduire en
conséquence d'autant son désengagement du financement des
contrats de qualification. Plus de 2.000 contrats de qualification
supplémentaires verraient ainsi leur financement garanti.
D'autre part, la perte de trésorerie pour le COPACIF serait moins
élevée : 100 millions de francs au lieu de 150. Cela
lui garantirait alors le maintien d'une trésorerie
légèrement positive
21(
*
)
et donc
l'existence d'une indispensable marge de manoeuvre pour le financement des
congés individuels de formation.
Trésorerie du COPACIF
(en millions de francs)
|
Réalisation 2000 |
Prévisions 2001 |
Prévisions 2002 |
Trésorerie en début d'exercice |
130 |
927 |
213 |
Encaissements de l'année |
1.086 (1) |
266 |
350 |
Décaissements de l'année |
- 289 |
- 480 |
- 450 |
Trésorerie en fin d'année |
927 |
713 |
113 |
Prélèvement de l'Etat |
|
- 500 |
|
Trésorerie nette en fin d'exercice |
927 |
213 |
113 |
Source : COPACIF - octobre 2001.
(1) dont 566 millions de francs issus de l'affectation des excédents du
CTF.
Enfin, cette solution permettrait à l'Etat de respecter, en
définitive à bon compte, la parole donnée.
Votre commission conçoit fort bien les limites d'une telle solution qui
n'a, par définition, qu'une portée de circonstance.
Elle juge donc souhaitable d'explorer, dans les meilleurs délais, les
conditions d'une nouvelle mutualisation des versements des entreprises au titre
de la formation.
La législation actuelle, issue des lois de 1993 et de 1996, permet en
effet tant une mutualisation horizontale vers les OPCA qu'une mutualisation
verticale
via
l'AGEFAL et le COPACIF, véritables fonds nationaux
de péréquation.
Mais elle n'autorise pas d'éventuels transferts de trésorerie
entre ces fonds de péréquation, en fonction des besoins et des
disponibilités réciproques.
Ce cloisonnement pourrait se justifier par le souci d'assurer l'affectation
effective de la participation des employeurs au type de formation qu'elle a
pour vocation de financer : apprentissage, alternance, congé
individuel de formation, plan de formation.
Or, cette justification initiale a désormais perdu sa cohérence,
dès lors qu'il existe une « porosité »
évidente entre les différents types de participations et que
l'Etat prélève les disponibilités restantes pour alimenter
en bloc le budget général.
Dès lors, la mise en place d'une possibilité, bien entendu
encadrée, de péréquation « au sommet »
entre l' AGEFAL et le COPACIF permettrait d'éviter une régulation
strictement budgétaire des fonds de la formation et d'assurer en
définitive leur affectation finale à leur objectif initial :
le financement de la formation.
C. LES CONTRATS DE QUALIFICATION-ADULTES : UNE RÉFORME INACCEPTABLE DE L'AIDE DE L'ÉTAT
1. Une indispensable relance
Votre
commission est, depuis l'origine, favorable au dispositif des
contrats de
qualification adultes
(CQA) qu'elle avait qualifié
d'
« utile »
lors de l'examen de la loi du 29 juillet
1998
22(
*
)
. Elle considère en effet que,
s'agissant du seul véritable contrat d'insertion en alternance pour les
adultes, il est susceptible de favoriser le retour à l'emploi des
demandeurs d'emploi les plus en difficulté.
Une récente enquête de la DARES
23(
*
)
souligne d'ailleurs l'effet très positif des
CQA pour l'insertion professionnelle durable d'adultes très
éloignés de l'emploi : 70 % des employeurs d'adultes en
contrats de qualification seraient ainsi prêts à les recruter
à l'issue de leur contrat.
Le contrat de qualification adulte
La loi
d'orientation n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte
contre les exclusions a ouvert, à titre expérimental, le contrat
de qualification aux demandeurs d'emploi de 26 ans et plus, et ce jusqu'au 31
décembre 2000. La loi de finances pour 2001 a prorogé cette phase
d'expérimentation jusqu'au 30 juin 2002.
Le contrat de qualification adulte est un contrat d'insertion en alternance qui
vise à permettre à son bénéficiaire
d'acquérir une qualification professionnelle reconnue.
Les employeurs souhaitant conclure des contrats de qualification adulte doivent
au préalable conclure une convention avec un organisme de formation ou
adhérer à un accord-cadre, et être habilités par le
préfet.
Le contrat de qualification adulte est ouvert aux demandeurs d'emploi depuis au
moins douze mois durant les dix-huit mois qui ont précédé
leur embauche et âgés de 26 ans ou plus. Une dérogation
à la condition d'ancienneté d'inscription comme demandeur
d'emploi et une prolongation de la période de référence
sont possibles dans certains cas (bénéficiaires du RMI,
travailleurs handicapés).
Le dispositif prévoit un temps de formation supérieur ou
égal à 25 % de la durée du contrat,
l'exonération des charges sociales pour l'employeur, l'utilisation des
fonds de l'alternance pour le financement de la formation et la
possibilité de renouveler le contrat si ses objectifs ne sont pas
atteints.
La rémunération est calculée sur la base du SMIC à
taux plein ou sur la base des minima conventionnels. Les employeurs
bénéficient d'une prime à l'embauche de 10.000 francs
à laquelle vient s'ajouter, à l'issue du contrat, une prime
additionnelle de 10.000 francs si la personne embauchée est
restée demandeur d'emploi 24 mois au cours des 36 mois qui ont
précédé l'embauche et qu'elle se voit confier un contrat
de travail à durée indéterminée dans l'entreprise.
Ces aides peuvent exceptionnellement être majorées dans le cas des
employeurs qui accueillent des adultes handicapés.
Pourtant, ce dispositif fonctionne mal. Alors que le Gouvernement
annonçait, au moment de l'examen de la loi du 29 juillet 1998, 25.000
entrées dans le dispositif en 2000, elles ont été
inférieures à 7.000, en dépit de la
« relance » réalisée par le Gouvernement en
mars 2000.
L'enquête précitée de la DARES observe ainsi que
« cette mesure a connu une montée en charge moins rapide
que prévu : près de 10.000 contrats ont été
enregistrés entre la fin décembre 1998 et la fin décembre
2000 (dont 3.000 durant la première année
d'expérimentation), ce qui reste en deçà de l'objectif
initial ».
Il est vrai que les résultats quantitatifs sont pour l'instant
très modestes.
Flux annuels d'entrées en contrat de qualification adultes
(en nombre de contrats signés par an)
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (1) |
2002 (1) |
4 |
3.236 |
6.677 |
14.000 |
14.000 |
(1)
Prévisions budgétaires
Source : DARES
Plusieurs éléments concourent à expliquer ces
débuts difficiles.
Comme tout dispositif non pérenne, le CQA souffre de son
caractère expérimental : il constitue encore un instrument
peu proposé, peu demandé et mal maîtrisé au sein
d'une large palette des dispositifs d'aide au retour à l'emploi qui lui
sont alors souvent privilégiés. Ainsi, l'ANPE s'est pour
l'instant faiblement mobilisée en faveur du CQA qui reste rarement
prescrit par le service public de l'emploi. De même, les employeurs
manifestent un certain attentisme tant que le régime définitif du
CQA n'est pas stabilisé. Enfin, les demandeurs d'emploi restent mal
informés de l'existence de ce dispositif.
Le CQA est également un dispositif complexe et lourd à
gérer. Cette complexité pèse sur les employeurs qui
doivent alors s'engager dans une procédure lente et difficile. La
complexité touche aussi les organismes de formation, qui doivent pour
leur part faire face à de réelles difficultés pour la
construction de l'ingenierie formation dans la mesure où les publics
visés, en grandes difficultés, doivent se voir proposer des
parcours très individualisés et donc lourds à mettre en
oeuvre.
Enfin, les conditions d'accès au CQA se révèlent
très restrictives et paradoxalement contre-productrices. La condition
d'ancienneté au chômage (12 mois sur les 18 derniers mois) est
ainsi discriminante et tend à retarder la prise en charge des publics
les plus difficiles, qui ont pourtant pu être identifiés bien
avant.
Pour autant, deux évolutions importantes sont intervenues ces
derniers mois, qui devraient être de nature à lever la plupart des
difficultés du CQA et à relancer le dispositif.
D'une part, la nouvelle convention d'assurance chômage du
1
er
janvier 2001 a prévu, à son article premier,
§ 4, qu'
« accès privilégié aux contrats
de qualification adultes sera aménagé en faveur des
salariés involontairement privés d'emploi ayant besoin
d'acquérir une qualification favorisant le retour à l'emploi avec
une prise en charge des coûts de formation correspondant par le
régime d'assurance chômage »
.
Dans cette perspective, l'article 2 de la loi n° 2001-624 du
17 juillet 2001 autorise l'UNEDIC à financer les CQA. L'UNEDIC
s'est d'ores et déjà engagée à participer à
hauteur de 1 milliard de francs par an
24(
*
)
, sur
la période 2001-2003 pour financer des actions de formation et
d'accompagnement dans ce cadre. Une convention en ce sens doit être
signée avec l'AGEFAL dans les prochains jours pour préciser les
modalités d'application d'une telle participation.
D'autre part, les partenaires sociaux, par l'accord paritaire du 6 juin
2001, ont pérennisé le dispositif jusqu'alors expérimental
du CQA, tout en y apportant certaines innovations.
Ainsi, l'accord prévoit notamment la suppression de toute condition
liée à une durée minimale d'ancienneté comme
demandeur d'emploi, la possibilité de conclure des CQA à
durée indéterminée, l'autorisation pour les entreprises de
travail temporaire de conclure des CQA et la fixation de la
rémunération minimale à hauteur de 80 % du minimum
conventionnel (au lieu de 1000 % précédemment) sans pouvoir
être inférieure au SMIC.
Votre commission considère ces évolutions comme très
positives et estime qu'elles sont de nature à relancer efficacement le
dispositif des CQA.
Elle observe d'ailleurs d'ores et déjà un léger
frémissement autour de ces contrats : sur les neuf premiers mois de
l'année 2001, les flux d'entrée ont progressé de
30 %.
2. Une réforme inopportune de l'aide de l'Etat
Votre
commission aurait alors espéré que le projet de budget accompagne
avec force cette tentative de réforme.
Or, il n'en est rien. Le soutien budgétaire aux contrats de
qualification adultes devrait se réduire très fortement en 2002
(- 54 %) et s'accompagner d'une réforme pour le moins
hasardeuse du régime de l'aide de l'Etat y afférant, alors
même que le projet de budget se fonde sur l'hypothèse ambitieuse
de 14.000 en CQA en 2002.
Crédits budgétaires en faveur du contrat de qualification adultes
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Primes |
18,3 |
16,9 |
2,9 |
Exonérations |
60,5 |
58,1 |
31,7 |
Total |
78,8 |
75,0 |
34,6 |
Cette
réduction des crédits, au-delà du simple ajustement aux
besoins, s'explique avant tout par la réforme du régime d'aide de
l'Etat qu'autorise l'article 70 du présent projet de loi de finances.
Cette réforme aurait un double volet.
S'agissant des exonérations, il est prévu de supprimer le
régime actuel d'exonération totale des cotisations sociales pour
le remplacer par le dispositif d'allégement de droit commun lié
à la réduction du temps de travail.
Votre commission observe à cet égard que l'aide deviendrait ainsi
moins favorable et serait conditionnée au passage aux 35 heures, dont on
connaît pourtant toutes les difficultés d'application dans les
petites et moyennes entreprises qui constituent pourtant le principal
utilisateur des CQA. Dès lors, l'attractivité et la
simplicité du dispositif seraient réduits d'autant pour des
employeurs qui ont toujours du mal à s'approprier le dispositif.
S'agissant des primes, il est envisagé d'en moduler le montant en
fonction de la durée du contrat, mais surtout de modifier leur date de
versement : celles-ci seraient versées non plus à la
signature du contrat, mais au bout d'un an (ou à l'issue du contrat s'il
est d'une durée inférieure à un an). Il en résulte
un gain de trésorerie évident pour l'Etat en 2002 qui n'aura
quasiment aucune prime à verser l'année prochaine, mais qui devra
en supporter la charge en 2003.
Ce report paraît pourtant totalement inadapté. L'embauche d'un
adulte en contrat de qualification nécessite en effet pour l'employeur
un accompagnement lourd qui passe souvent par un aménagement des postes
de travail, un accompagnement social et la mise en oeuvre d'un tutorat. Or,
tout cela a un coût immédiat, qui intervient dès l'embauche
et que la prime à l'embauche a précisément pour vocation
de compenser. Si son versement était différé, elle
perdrait donc sa signification.
Au total, votre commission craint fort que la relance du CQA, voulue par les
partenaires sociaux, ne soit très fortement entravée par ces
innovations budgétaires qui lui apparaissent bien inopportunes.
*
* *
En
matière de formation en alternance, la politique du Gouvernement s'est
en définitive résumée depuis 1997 à une simple
politique de régulation budgétaire de l'alternance.
Dès qu'une forme de l'alternance tend à se développer, le
Gouvernement réduit systématiquement les aides budgétaires
y afférentes. Ce fut le cas en 1999 et en 2001 pour l'apprentissage. Ce
fut encore le cas, en 1999 et en 2001, pour les contrats de qualification
jeunes. Ce sera le cas en 2002 pour les contrats de qualification adultes. Pour
éviter une dérive du coût budgétaire de
l'alternance, le Gouvernement se désengage progressivement et
massivement au risque de limiter l'attractivité de ces formations et,
finalement, de réduire les entrées en alternance.
Votre commission regrette cette vision strictement budgétaire qu'a le
Gouvernement de l'alternance. Elle lui semble à
« contre-vue », mais surtout bien périlleuse dans un
contexte de ralentissement sensible de l'activité.
Elle observe
d'ailleurs que les entrées en alternance, toutes formes confondues, ont
diminué de 1,5 % en septembre 2001 par rapport à septembre
2000. Elle craint donc qu'il ne faille y voir l'amorce d'un retournement de
tendance, auquel le projet de budget pour 2002, par sa frilosité, ne
sera pas en mesure d'apporter de réponse.
III. UNE POLITIQUE DE FORMATION DES DEMANDEURS D'EMPLOI EN FRICHE
Chaque
année, près de 800.000 demandeurs d'emploi accèdent
à des actions de formation professionnelle.
Mais, alors que la formation des demandeurs d'emploi devrait constituer la
composante majeure des politiques actives de lutte contre le chômage dans
une perspective de retour durable à l'emploi, celle-ci reste encore
très imparfaite.
Le Gouvernement est d'ailleurs le premier à formuler un tel
constat :
« Il faut constater que la formation des demandeurs d'emploi
souffre aujourd'hui de nombreuses limites.
« Tout d'abord le paysage est complexe et peu lisible pour celui qui,
au chômage, souhaite suivre une formation ; l'accès aux
financements, l'accès à l'information, à l'insertion,
à l'offre de formation restent difficiles (...)
« En dehors des formations offertes par l'AFPA (plus de
70.000 personnes par an) la plupart des formations ne débouchent
sur aucune qualification ou certification ; d'ailleurs lorsque c'est le
cas, il ne s'agit même pas d'un critère de mesure de
l'efficacité de ces actions (...).
« L'éclatement des structures d'information et d'orientation
et la faiblesse des moyens consacrés à l'aide à la
construction du projet et au choix d'une formation sont des obstacles tout
aussi importants à lever que la diversité des dispositifs de
formation eux-mêmes (...).
« Malgré les progrès accomplis par les méthodes
d'évaluation, le contrôle de la qualité de l'offre et de la
pertinence des actions conduites au regard du public et de l'objectif
professionnel est encore insuffisant (...).
« Les conditions juridiques de la relation entre les organismes de
formation et les commanditaires publics résultent d'une circulaire de
1974. Ce cadre n'a pas été réactualisé, il en est
ainsi en particulier de la notion « d'heure-stagiaire » qui
enferme la commande publique et empêche une approche plus dynamique et
plus efficace au bout du compte.
« Le statut du stagiaire de la formation professionnelle qui est le
statut réservé aux demandeurs d'emploi en formation
nécessiterait un réexamen (...).
« Un phénomène préoccupant se
développe : à côté de ces stagiaires
rémunérés apparaît une population de plus en plus
importante, celle des stagiaires non
rémunérés. »
25(
*
)
Or, malgré ce diagnostic sévère, l'action du Gouvernement
en la matière a surtout pris la forme, là encore, d'un
désengagement budgétaire.
On observe en effet depuis 1997 une tendance à la baisse de la
dépense finale de formation en faveur des demandeurs d'emploi.
Part
des dépenses en faveur des demandeurs d'emploi
dans la dépense
finale de formation professionnelle
1997 |
1998 |
1999 (1) |
20 % |
18,2 % |
16,8 % |
(1) provisoire Source : DARES
Si cette tendance s'explique en partie par la baisse du chômage, elle tient aussi à une politique délibérée de retrait de l'Etat. Le projet de budget pour 2002 témoigne avec force de la poursuite d'une telle tendance.
A. UNE POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DES STAGIAIRES DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE FRAGILISÉE
1. Un paysage bouleversé par la nouvelle convention d'assurance chômage
Jusqu'à présent, l'Etat contribuait au
financement des
rémunérations des demandeurs d'emploi en formation selon un
double mécanisme.
Pour les chômeurs relevant du régime de solidarité, l'Etat
assure une rémunération au titre du livre IX du code du travail.
Il s'agit principalement des rémunérations des stagiaires de
l'AFPA et de celles, financées par le programme national de formation
professionnelle, des chômeurs suivant des formations
agréées par l'Etat.
Pour les chômeurs relevant du régime d'assurance, l'Etat
intervient, en complément de l'UNEDIC, en participant au financement de
l'allocation formation reclassement
(AFR).
L'Allocation Formation Reclassement
L'Allocation Formation Reclassement (AFR) a été
instituée par un accord des partenaires sociaux en date du
30 décembre 1987. Financée conjointement par l'Etat et
l'UNEDIC, elle a vocation à assurer la rémunération des
chômeurs bénéficiaires de l'allocation unique
dégressive (AUD) et entrant en formation.
L'AFR, dont le montant est égal à l'AUD et qui n'est pas
dégressive, est servie à titre de rémunération au
maximum pendant la durée des droits à l'assurance chômage
restant à courir après l'entrée en stage. Si la
durée de la formation excède la durée des droits à
l'assurance chômage, une allocation de formation de fin de stage, de
même nature et de même montant, est versée jusqu'à la
fin de la formation.
Un avenant à la convention financière du 2 juillet 1997
prévoit que l'Etat prend en charge 41 % des dépenses de
l'AFR, alors que les dispositions antérieures aboutissaient à un
taux de prise en charge d'environ 80 %.
Le montant des prestations versées au titre de l'AFR s'est
élevé à 969 millions d'euros en 1997,
859 millions d'euros en 1998, 789 millions d'euros en 1999 et
à 757 millions d'euros en 2000.
La convention d'assurance chômage du 1
er
janvier 2001 a
supprimé les nouvelles entrées en AFR à compter du
1
er
juillet 2001.
En 1998, ce furent ainsi quelque 400.000 demandeurs d'emploi qui
bénéficièrent d'une rémunération au titre du
régime public et 190.000 autres qui bénéficièrent
de l'AFR.
La rémunération des demandeurs d'emploi constituait alors, dans
ce cadre, l'un des trois principaux postes du budget de la formation aux
côtés des formations en alternance et des dotations de
décentralisation.
Crédits budgétaires de rémunération des stagiaires de la formation professionnelle
(en millions d'euros)
|
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Programme national de formation professionnelle |
141 |
141 |
153 |
156 |
Jeunes Etat |
2 |
2 |
2 |
2 |
Stagiaires AFPA |
137 |
153 |
153 |
153 |
AFR |
414 |
387 |
229 |
38 |
TOTAL |
694 |
683 |
537 |
349 |
C'est
ce paysage, au demeurant fort complexe et peu lisible, qui a été
bouleversé par la nouvelle convention d'assurance chômage du
1
er
janvier 2001.
La formation y est désormais considérée, dans le cadre du
projet d'action personnalisée
(PAP), comme le vecteur principal
de retour à l'emploi. Cela entraîne alors deux conséquences.
D'une part, les demandeurs d'emplois continuent à
bénéficier de
l'allocation de retour à l'emploi
(ARE) durant les périodes de formation. En conséquence, l'AFR est
supprimée à compter du 1
er
juillet 2001. L'UNEDIC
prend ainsi à sa charge la totalité de la
rémunération des demandeurs d'emploi indemnisés en
formation.
D'autre part, est instituée une nouvelle aide, financée par
l'UNEDIC, à la formation des demandeurs d'emploi indemnisés qui
suivent une action de formation prescrite par l'ANPE dans le cadre du PAP.
Cette aide doit permettre la prise en charge des frais de formation, des frais
de dossier et d'inscription et des frais de transport et d'hébergement
restant à la charge du salarié privé d'emploi. Elle vise
soit les actions de formation sélectionnées en fonction des
débouchés qu'elles offrent sur le marché de l'emploi, soit
les actions de formation dont la réalisation constitue un
préalable à l'embauche.
Cette convention vise en définitive à lever les obstacles encore
existants à l'entrée en formation des demandeurs d'emploi.
2. L'absence de compensation budgétaire à la disparition de l'AFR
Cette transformation du paysage de la formation des demandeurs d'emploi n'est pas sans conséquence budgétaire pour l'Etat car elle se traduit par l'extinction progressive de sa participation au financement de l'AFR.
Versement de l'Etat à l'UNEDIC au titre de l'AFR
(en millions d'euros)
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
414 |
387 |
229 |
38 |
En 2002,
seuls 38 millions d'euros de dotations budgétaires à ce
titre sont inscrits dans le projet de loi de finances : 15 sont
destinés à rémunérer les demandeurs d'emploi dont
l'entrée en stage a été décidée avant le
1
er
juillet 2001 et qui par conséquent
bénéficient encore de l'AFR, 23 sont destinés à
financer la future allocation de fin de formation.
Au total, la suppression de l'AFR se traduit par un
« gain » budgétaire de l'ordre de 380 millions
d'euros (soit près de 2,5 milliards de francs) en année
pleine.
On aurait alors pu imaginer que le Gouvernement en profite pour
redéployer au moins une partie de ces économies
budgétaires afin de favoriser la formation des demandeurs d'emploi, et
tout particulièrement ceux relevant du régime de
solidarité, qui reste largement imparfaite.
Or, le projet de budget pour 2002 se contente simplement de prévoir deux
mesures nouvelles en faveur de la formation des demandeurs d'emploi.
D'une part, il prévoit une
revalorisation des barèmes
forfaitaires de rémunération des stagiaires de la formation
professionnelle
. La dotation arrêtée pour 2002 à ce
titre est de 21 millions d'euros.
La
revalorisation des barèmes de rémunération
des
stagiaires de la formation professionnelle
Les
demandeurs d'emploi non indemnisés par le régime d'assurance
chômage qui sont stagiaires de la formation professionnelle sont
actuellement rémunérés en fonction d'un système
extrêmement complexe, comptant pas moins de dix barèmes
différents (dont huit forfaitaires). Ces barèmes sont
eux-mêmes fonction de critère d'activité professionnelle
antérieure, de situation personnelle (handicap, âge,
détention) ou familiale (parent isolé ou femme seule). Les
rémunérations s'échelonnent ainsi de 11 % du SMIC
à 1,8 SMIC.
Ce système souffre aujourd'hui de trois limites :
- une extrême complexité ;
- une très forte distorsion des barèmes ;
- l'absence de revalorisation depuis 1993.
Le programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion, présenté le 18 juillet dernier, a prévu la
simplification et la revalorisation des barèmes sur deux ans. Le nombre
de barèmes forfaitaires sera ainsi réduit de moitié et les
rémunérations des demandeurs d'emplois qu ne sont plus
indemnisés seront ainsi portés de 2.000 à 2.600 francs par
mois en 2002, puis à 3.200 francs en 2003.
D'autre part, la perspective de
mise en place d'une allocation de fin de
formation
(AFF) aux demandeurs d'emploi ayant épuisé leur
droit à indemnisation par le régime d'assurance sans avoir
achevé leur formation se traduit par l'inscription de 23 millions
d'euros de crédits à ce titre.
Ces mesures nouvelles sont à apprécier différemment.
Votre commission estime notamment que la revalorisation des barèmes est
tout à fait appropriée même si elle considère
qu'elle aurait dû s'accompagner d'une simplification accrue du dispositif.
Elle observe ainsi qu'elle devrait notamment contribuer à
prévenir les abandons de formation en cours de stage qui se sont
multipliés ces dernières années. On estime en effet que 15
à 20 % des stagiaires n'achèvent pas leurs parcours de
formation, souvent pour reprendre un emploi non qualifié, voire un
emploi intérimaire. Ces ruptures, fondée sur une démarche
à très court terme, semblent dangereuses car elles risquent
d'entraver l'employabilité à venir de ces personnes faute de
qualification reconnue. Dès lors, une revalorisation des barèmes
semble de nature à renforcer l'attractivité des formations sans
pour autant atteindre un niveau tel qu'elle désinciterait au retour
à l'emploi.
Votre commission ne méconnaît certes pas qu'une telle
revalorisation aura mécaniquement des répercussions
financières sur les régions, même si elles devraient
être relativement modestes, car les régions alignent leurs
barèmes de rémunération sur ceux de l'Etat.
Elle se félicite tout de même que le Gouvernement ait retenu une
telle mesure. Il est vrai qu'il en avait largement les moyens
budgétaires compte tenu de l'extinction de l'AFR.
Mais, à l'évidence, le compte n'y est pas.
Votre commission ne peut alors que constater que les craintes qu'elle avait
exprimées l'an passé sont devenues une réalité.
« Il reste qu'à partir du 1
er
juillet 2001, la
nature de la participation de l'Etat au financement de la formation des
chômeurs n'est ni définie, ni budgétée (...).
« Dans ces conditions, votre commission exprime la crainte que cette
incertitude budgétaire ne reflète qu'une volonté de
désengagement de la part de l'Etat laissant la charge de la formation
des demandeurs d'emploi aux seuls partenaires sociaux ».
26(
*
)
.
Le désengagement budgétaire de l'Etat du financement de la
formation des demandeurs d'emploi peut se chiffrer, pour la seule AFR, à
335 millions d'euros (2,2 milliards de francs) par an.
Votre commission considère un tel désengagement comme
inacceptable au moment où la formation des demandeurs d'emploi devrait
constituer une priorité nationale. Elle estime pour sa part que les
marges de manoeuvre budgétaires existantes auraient utilement pu
être redéployées dans le cadre d'une réforme
d'ensemble de la politique de formation des demandeurs d'emplois.
Celle-ci reste en effet segmentée entre deux logiques contradictoires.
D'un côté, on privilégie une politique d'incitation
à l'entrée rapide en formation des demandeurs d'emplois
indemnisés. C'était la logique de l'AFR. C'est désormais
la logique de la nouvelle convention d'assurance chômage.
De l'autre, la politique suivie à l'égard des demandeurs d'emploi
non indemnisés s'est largement restreinte à la formation des
chômeurs de longue durée, pour lesquels l'entrée en
formation n'est préconisée qu'après un an de
chômage : c'est la logique des stages d'insertion et de formation ou
celle des CQA.
Mais, entre ces deux logiques, il n'existe toujours pas de passerelle.
Votre commission regrette alors que le Gouvernement n'ait en définitive
choisi, dans un nouveau réflexe de frilosité budgétaire,
de déserter le champ de la formation des demandeurs d'emploi, laissant
celui-ci à la charge des partenaires sociaux, plutôt que d'engager
une réforme en profondeur du régime de
rémunération.
3. Un risque important de blocage
Ce
manque d'ambition est d'autant plus regrettable que le système de
formation des demandeurs d'emplois apparaît globalement fragilisé
par la mise en oeuvre, pour l'instant chaotique, du volet formation de la
convention d`assurance chômage.
Pour le moment, l'aide à la formation des demandeurs d'emploi n'est
toujours pas distribuée par l'UNEDIC, tandis que le taux d'accès
à la formation des demandeurs d'emploi sur prescription de l'ANPE n'a
pas augmenté.
Les blocages sont de deux ordres, chacun étant peu ou prou imputable
à l'action du Gouvernement.
D'une part, la mise en oeuvre du volet formation de la convention
d'assurance chômage passe par la conclusion préalable d'une
convention tripartite entre l'Etat, l'UNEDIC et l'association des
régions de France.
Cette convention doit établir le cadre des relations entre les trois
financeurs potentiels des formations accessibles aux demandeurs d'emploi
relevant du régime d'assurance chômage. Elle doit notamment
déterminer les missions respectives de l'Etat, de l'UNEDIC, et des
régions en matière d'identification des besoins de qualification,
de mise en place des dispositifs de formation, de prise en charge des
coûts et de suivi et d'évaluation des actions.
Or, cette convention n'est toujours pas signée alors même qu'elle
devra être ultérieurement déclinée dans chaque
région. Elle ne pourra vraisemblablement pas être mise en oeuvre
avant la fin du premier trimestre 2002.
Votre commission ne peut que regretter les retards accumulés par la
conclusion de cette convention. Certes elle ne méconnaît pas les
difficultés liées à cette négociation. Mais elle
observe cependant que la convention d'assurance chômage, conclue le 19
octobre 2000 et agréée le 4 décembre 2000, impliquait
dès l'origine une telle convention d'application.
Le second point de blocage est tout aussi préoccupant. Il tient au
retard très préjudiciable de publication du décret
instituant l'AFF.
La convention d'assurance chômage ayant supprimé l'AFR et
l'allocation de formation de fin de stage
(AFFS) qui avait vocation
à lui succéder, il est en effet nécessaire de mettre en
place une nouvelle
allocation de fin de formation
(AFF) destinée
à assurer la rémunération des demandeurs d'emploi ayant
épuisé leurs droits à indemnisation par le régime
d'assurance chômage sans avoir terminé leur formation. Cette
allocation, en garantissant un revenu de remplacement vise alors à leur
permettre de poursuivre la formation en cours. L'article 3 de la loi du 17
juillet 2001 portant diverses dispositions d'ordre social, éducatif et
culturel, instituait une telle AFF, mais renvoyait à un décret en
Conseil d'Etat la définition du régime de cette allocation.
Mais ce décret, pourtant successivement annoncé pour septembre,
puis pour octobre, n'est toujours pas publié. Votre commission craint
d'ailleurs qu'il ne le soit pas avant la fin de l'année.
Cette situation est inacceptable car elle entrave sérieusement
l'accès à la formation des demandeurs d'emploi. En l'absence
d'AFF, l'ANPE hésite, en effet, à prescrire des formations
longues pour lesquelles elle ne sait si les stagiaires seront
rémunérés jusqu'au bout. Cela conduit alors soit à
reporter les entrées en formation au détriment d'un retour rapide
à l'emploi, soit à refuser toute formation longue même s'il
peut pourtant exister de durables pénuries de main-d'oeuvre dans
certaines professions.
On peut penser ici notamment aux infirmières
et aux assistantes sociales.
Le projet de budget prévoit certes l'inscription de crédits
à hauteur de 23 millions d'euros.
Il reste que le projet de décret qui a été
communiqué à votre rapporteur pour avis paraît tout
spécialement restrictif dans sa version provisoire.
Jusqu'à présent, l'ensemble des demandeurs d'emploi titulaires de
l'AFR pouvaient bénéficier, à l'extinction de leur droit
à indemnisation, de l'AFFS si leur formation n'était pas
achevée. L'AFFS était alors versée jusqu'à la fin
de la formation entreprise.
L'AFF en revanche ne pourrait bénéficier qu'aux chômeurs
n'ayant droit qu'à un maximum de sept mois d'indemnisation et pour une
durée limitée à quatre mois, même si des
« dérogations exceptionnelles »,
dont on ne
connaît d'ailleurs pas la nature, pourraient être
éventuellement envisagées.
Dans sa version provisoire, la nouvelle AFF se situerait donc doublement en
retrait par rapport à l'AFFS :
- elle ne bénéficierait pas à tous les demandeurs
d'emploi ;
- elle ne garantirait pas l'indemnisation pendant toute la durée de
la formation.
Votre commission ne peut bien évidemment pas s'associer à la
rédaction actuellement envisagée. Il lui paraît pour le
moins paradoxal que le nouveau régime soit bien moins favorable que
l'ancien alors même que le Gouvernement bénéficie de marges
de manoeuvre budgétaires substantielles liées à la
suppression de l'AFR.
Elle souligne en outre que le dispositif envisagé ne répond pas
à l'intention initiale du législateur telle qu'exprimée
dans les travaux préparatoires de la loi du 17 juillet 2001
précitée.
Au total, les retards enregistrés, pour une large partie liés aux
hésitations du Gouvernement, vont se traduire par un report de
près d'un an de la mise en oeuvre du volet formation de la nouvelle
assurance chômage, au détriment d'un retour rapide à
l'emploi des chômeurs.
B. UNE ADAPTATION DE L'AFPA AU POINT MORT
1. La réorientation délicate de l'activité de l'AFPA vers les demandeurs d'emploi
Le contrat de progrès 1999-2003 conclu entre l'Etat et l'AFPA a pour principal objectif de recentrer l'activité de l'AFPA vers la formation des demandeurs d'emploi, dans le cadre d'un nouveau partenariat avec l'AFPA.
L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes
Créée en 1949,
l'Association nationale pour la
formation professionnelle des adultes
(AFPA) est une association de la loi
de 1901 à gestion paritaire (Etat, partenaires sociaux) chargée
d'une mission de service public par délégation du ministre du
travail.
Composante du service public de l'emploi, elle intervient aux
côtés de l'ANPE et des services déconcentrés de
l'Etat, pour permettre à des personnes engagées dans la vie
active d'acquérir une qualification, de la maintenir ou de la
développer, afin de favoriser leur insertion ou leur évolution
dans l'emploi en fonction des besoins du marché du travail. Depuis 1994,
les relations de l'AFPA avec l'Etat sont régies par un
« contrat de progrès ». Le contrat signé pour
la période 1999-2003 précise que la mission centrale de l'AFPA
est de permettre à des demandeurs d'emploi adultes d'acquérir une
qualification favorisant leur insertion dans l'emploi.
L'AFPA est gérée par deux organes délibérants,
l'assemblée générale et le Bureau. Mais, comme le rappelle
la Cour des comptes dans son rapport public annuel de 1997, « le
président élu » par l'assemblée
générale a toujours été choisi au sein du
collège des représentants de l'administration ; le
ministère du travail, chargé de la tutelle de l'AFPA,
désigne en fait le directeur général et le fait ensuite
agréer par « l'assemblée
générale ».
L'AFPA emploie 11.400 salariés, dont 4.700 formateurs et 700
psychologues du travail, répartis sur 265 sites de formation et en 192
services d'orientation. Elle gère également 144 lieux de
restauration et 17.200 lits pour assurer l'accueil des stagiaires. Elle
propose environ 500 types de formations pour 300 métiers.
Le budget de l'AFPA en 2002 devrait être de 958 millions d'euros.
L'exercice 2000 a ainsi marqué la deuxième année
d'exécution du contrat de progrès. En 2000, parmi les 145.000
personnes ayant suivi une formation à l'AFPA, près de 92.000
étaient des demandeurs d'emploi.
Un bref examen rétrospectif souligne cependant les difficultés
rencontrées par l'AFPA dans la réorientation de son
activité.
Part des demandeurs d'emploi dans les entrées en formation à l'AFPA (1)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre d'entrées en stage |
159.300 |
161.120 |
149.200 |
145.259 |
Nombre de demandeurs d'emploi |
102.440 |
103.820 |
95.200 |
91.700 |
Proportion des demandeurs d'emploi |
64,3 % |
64,4 % |
63,9 % |
63,3 % |
(1)
Hors enseignement à distance.
Certes, l'activité d'orientation de l'AFPA s'est encore recentrée
sur les demandeurs d'emploi adressés par l'ANPE.
En 2000, l'AFPA a accueilli 194.000 personnes dans le cadre du
« service d'appui à l'élaboration d'un projet
professionnel »
(dit S2) dont 100.000 environ adressés par
l'ANPE. L'objectif fixé est donc atteint.
Il semble néanmoins difficile à l'avenir d'atteindre un objectif
de 80 % des entrées dans le programme S2 réservé aux
demandeurs d'emploi adressés par l'ANPE.
Activité d'orientation de l'AFPA en 2000
(en nombre d'entrées)
Services |
Commande publique et FSE |
Actions déconcentrées de l'Etat |
Collectivités territoriales |
CIF |
Marché privé |
Total 2000 |
Evolution sur un an |
Diagnostic des besoins |
67.311 |
139 |
24 |
366 |
55 |
67.895 |
- 18,9 % |
Construction et validation d'un parcours de formation (S2) |
190.837 |
667 |
122 |
1.551 |
883 |
194.060 |
+ 6,3 % |
Evaluation des compétences et des acquis professionnels (ECAP) |
18.806 |
495 |
17 |
499 |
496 |
20313 |
+ 28 % |
Suivi et soutien des stagiaires en formation |
44.737 |
243 |
108 |
53 |
189 |
45.330 |
- 5,4 % |
Accompagnement vers et dans l'emploi |
45.296 |
628 |
124 |
26 |
40 |
46.114 |
+ 1,2 % |
Services spécifiques |
27.370 |
15.061 |
6.116 |
511 |
45.187 |
94.245 |
- 7,5 % |
Total |
394.357 |
17.233 |
6.511 |
3.006 |
46.850 |
467.957 |
- 2,0 % |
Source : AFPA
De même, l'activité de formation de l'AFPA s'est elle aussi
concentrée sur la commande publique et sur la formation des
demandeurs d'emploi.
Désormais, la moitié des demandeurs d'emploi entrés en
formation le sont dans le cadre d'une relation organisée avec l'ANPE. On
reste cependant en deçà de l'objectif fixé à 65 %.
Activité de formation de l'AFPA en 2000
|
Entrées |
Evolution sur un an |
Etat (commande publique) et FSE |
73.095 |
- 2,0 % |
Hors commande publique dont : |
72.164 |
- 3,0 % |
Etat |
10.439 |
- 15,7 % |
Collectivités territoriales |
8.157 |
- 0,9 % |
Entreprises |
53.568 |
- 0,4 % |
Total |
145.259 |
- 2,5 % |
Enseignement à distance |
20.838 |
+ 41,2 % |
Total général |
166.097 |
+ 1,4 % |
Source : AFPA
Ces résultats en demi-teinte dans un contexte de ralentissement de
l'activité globale de l'AFPA ne doivent cependant pas masquer l'ampleur
des évolutions déjà accomplies par l'AFPA depuis quelques
années.
Il reste que l'évolution du contexte dans lequel intervient l'AFPA exige
désormais un nouvel élan dans son adaptation.
2. Une indispensable révision du contrat de progrès
En 2002, la subvention de fonctionnement de l'Etat à l'AFPA -qui représente les trois quarts des recettes de l'association- devrait augmenter de 2,3 %, soit un rythme près de deux fois moindre à celui enregistré en 2001.
Subvention de fonctionnement de l'Etat à l'AFPA
(en millions d'euros)
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
610 |
629 |
661 |
689 |
704 |
Cette
évolution s'inscrit, comme l'an passé, dans le cadre du
déroulement normal du contrat de progrès.
Elle n'appellerait donc pas d'observation particulière si
l'exécution du contrat de progrès pouvait encore faire l'objet
d'un tel déroulement normal.
Or, le contexte dans lequel a été conclu le contrat de
progrès a si profondément évolué qu'il tend
aujourd'hui à rendre celui-ci obsolète.
Les objectifs du contrat de progrès 1999-2003
Le
deuxième contrat de progrès, conclu pour la période
1999-2003, doit être l'occasion de poursuivre et de renforcer les
avancées du premier contrat : ainsi en est-il de la modernisation
de la gestion de l'AFPA, de la démarche engagée de
déconcentration interne et de répartition régionale de ses
moyens, de l'évolution de son dispositif de formation et de la gestion
de ses ressources humaines, en vue d'accroître la performance globale et
l'efficacité de l'association.
Il exprime par ailleurs des inflexions dont la finalité est de mieux
situer l'AFPA dans sa mission de service public. Cet objectif
général doit conduire l'association à progresser dans
quatre directions :
• centrer sa mission, en complémentarité avec celle
dévolue à l'ANPE, sur les services apportés aux demandeurs
d'emploi en vue de leur retour dans l'emploi.
Pour cela l'AFPA devra agir
de façon à :
-
organiser avec l'ANPE un dispositif intégré d'appui
personnalisé aux demandeurs d'emploi jeunes et adultes pour la
construction de leur projet professionnel, dans lequel l'AFPA veillera à
la bonne adéquation du recours à la formation, que celle-ci se
déroule à l'AFPA ou dans un autre organisme,
- permettre aux demandeurs d'emploi adultes, dans la perspective de la
formation tout au long de la vie, d'acquérir ou de développer une
qualification certifiée, adaptée aux évolutions des
activités économiques, des métiers, des techniques et des
organisations, en leur proposant un ensemble de prestations articulées
en fonction de leurs besoins et leurs capacités,
• ancrer plus fortement son activité dans les objectifs et les
priorités des politiques publiques pour la formation professionnelle et
l'emploi.
L'AFPA contribuera, par l'ensemble de son activité,
à la réalisation des objectifs définis par le plan
national d'action pour l'emploi et notamment son volet de prévention et,
en particulier, la promotion de l'égalité des chances entre les
femmes et les hommes ;
• renforcer ses liens avec les deux autres composantes du service
public de l'emploi,
les services déconcentrés de l'Etat et
l'ANPE, à la fois pour l'accès au dispositif qualifiant de
l'AFPA, et pour mettre en complémentarité les services en faveur
de l'accès à l'emploi des demandeurs d'emploi ;
• affirmer et clarifier ses modes de relations avec les partenaires du
service public de l'emploi
que sont les régions et les branches
professionnelles, et travailler plus étroitement avec les entreprises au
plus près du terrain, en complémentarité et en
cohérence avec sa mission centrale de qualification des demandeurs
d'emploi.
Source : préambule du contrat de progrès.
L'année 2002 devrait en effet transformer en profondeur les conditions
d'intervention de l'AFPA à deux égards.
En premier lieu, le volet formation de la convention d'assurance
chômage devrait enfin être pleinement applicable l'an prochain.
Dans ce cadre, la mise en oeuvre généralisée du PAP
impliquera une adaptation de l'action du service public de l'emploi. Or, le PAP
repose avant tout sur des actions d'orientation, d'évaluation des
compétences et de formation qui relèvent à
l'évidence du champ d'intervention traditionnel et des
compétences de l'AFPA.
Cela impose notamment à l'AFPA de restructurer son offre de formation
pour l'adapter aux nouvelles exigences posées par la convention.
Mais, pour l'heure, il semble qu'aucune réflexion approfondie n'ait
été menée sur le positionnement de l'AFPA dans ce nouveau
paysage de prise en charge des demandeurs d'emploi. Cette modernisation doit
principalement viser le développement de formations courtes et
« sur-mesure » dans la perspective d'un retour rapide
à l'emploi. On rappellera à ce propos que la durée moyenne
des formations proposées par l'AFPA était de 764 heures en
2000, en augmentation de 10 heures par rapport à 1999. Cette
modernisation exige également une réactivité accrue aux
évolutions du marché du travail pour mieux prendre en compte les
besoins de formation qui apparaissent à l'échelle territoriale.
En second lieu, le projet de loi relatif à la démocratie de
proximité devrait être également applicable courant 2002.
Or, celui-ci comporte d'importantes dispositions qui ne manqueront pas
d'influer fortement sur l'organisation et l'action de l'AFPA.
Ainsi, le projet de loi entend favoriser la contractualisation entre l'AFPA et
les régions, de manière à assurer une meilleure
adéquation entre l'offre de formation de l'AFPA et le
plan
régional de développement des formations professionnelles
(PRDF) élaboré par la région. Il autorise donc les
régions à arrêter les schémas régionaux de
formation de l'AFPA.
Au total, ce devrait être environ 80 % de l'activité de
l'AFPA qui sera à l'avenir définie à l'échelon
régional.
Or, là encore, aucune implication n'est pour l'instant tirée de
cette déconcentration de l'AFPA, au demeurant fort proche d'une
régionalisation pure et simple.
Ces deux évolutions majeures rendent désormais
nécessaire une révision rapide du contrat de progrès qui
semble désormais en partie caduc. Mais, pour l'heure, le Gouvernement ne
paraît pas pressé de redéfinir les orientations
stratégiques de l'AFPA. Votre commission le regrette et craint que cette
absence de pilotage n'entraîne en définitive une fragilisation de
l'AFPA qui reste pourtant un instrument indispensable de notre politique de
formation.
*
* *
La
politique de formation des demandeurs d'emplois, qui relève pourtant en
premier chef de la responsabilité de l'Etat au titre de la
solidarité nationale, apparaît aujourd'hui en
déshérence.
Le Gouvernement n'a pris la mesure de la nouvelle convention d'assurance
chômage, ni pour réformer sa politique de
rémunération des demandeurs d'emploi en formation, ni pour
moderniser les conditions d'intervention de l'AFPA, au risque de retarder la
mise en oeuvre du volet formation de cette convention et de mettre en
péril l'avenir de l'AFPA.
En la matière, le projet de budget pour 2002 témoigne en
définitive d'un immobilisme sans doute principalement motivé par
la perspective d'économies budgétaires de court terme.
IV. L'OPACITÉ CONFIRMÉE DES AUTRES CONCOURS DE L'ÉTAT
Au-delà de sa participation au financement de
l'alternance et
de la formation des demandeurs d'emploi, l'Etat assure budgétairement la
charge de deux types d'actions :
- la dotation de décentralisation ;
- les autres « actions de formation à la charge de
l'Etat »
Ces actions, de nature très diversifiée, se rejoignent
néanmoins par leur opacité.
A. DES DOTATONS DE DÉCENTRALISATION TOUJOURS IMPARFAITES
1. Une évolution somme toute mécanique
Les
dotations de décentralisation ont une triple origine :
- la loi du 7 janvier 1983 transférant aux régions la
compétence de droit commun en matière de formation
professionnelle continue et d'apprentissage ;
- la loi du 23 juillet 1987 portant réforme de l'apprentissage qui a
institué une dotation afin de compenser l'allongement de la durée
des formations en CFA ;
- la loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la
formation professionnelle du 20 décembre 1993, qui a poursuivi la
décentralisation des actions de formation pour les jeunes de 16 à
25 ans, ces dernières mesures de décentralisation ayant pris
effet le 1
er
juillet 1994 pour les actions qualifiantes et le
1
er
janvier 1999 pour les actions préqualifiantes.
Elles résultent ainsi de la sédimentation progressive de
plusieurs textes, ce qui explique alors que ces crédits de
décentralisation sont constitués de sept dotations
spécifiques, correspondant chacune à un transfert de charges
distinctes.
Dotations de décentralisation
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Dotation de décentralisation apprentissage (loi de 1983) |
494,7 |
511,9 |
532,3 |
Allongement des durées de formation en apprentissage (loi de 1987) |
16,4 |
17,0 |
17,7 |
Dotation de décentralisation collectivité territoriale de Mayotte |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
Dotation de décentralisation loi quinquennale |
283,9 |
293,6 |
305,3 |
Dotation complémentaire |
8,5 |
8,8 |
9,2 |
Dotation de décentralisation (actions préqualifiantes - fonctionnement) |
208,0 |
215,1 |
223,7 |
Dotation de décentralisation (actions préqualifiantes - rémunérations) |
198,2 |
205,0 |
213,2 |
Frais de gestion du CNASEA |
4,7 |
4,2 |
4,4 |
Total |
1.214,7 |
1.256,0 |
1.306,0 |
Ces
dotations devraient augmenter de 3,97 % en 2002 pour atteindre
1,3 milliard d'euros en 2002.
Il convient toutefois d'observer que cette croissance des crédits tient
à un fondement somme toute mécanique, ceux-ci étant
actualisés au même rythme que l'évolution de la dotation
globale de décentralisation.
2. Une gestion encore déficiente
Ces
dotations ont vocation à compenser le coût inhérent aux
transferts de charges intervenus parallèlement à la
décentralisation de la formation professionnelle.
Au regard de cet objectif, la gestion de ces dotations se
révèle aujourd'hui doublement déficiente.
D'une part, on peut regretter que la répartition des dotations entre les
régions ne soit figée depuis 1983
, comme l'a observé
la Cour des comptes dans son dernier rapport public.
« Quant aux modalités de répartition entre les
régions, elles ont été assez largement gelées.
« Le décret de 1985 a prévu la combinaison de
différents critères diversement pondérés :
nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis plus de six mois en avril de
l'année précédente (50 % de la pondération),
nombre total d'actifs de plus de seize ans sans diplôme au recensement
(30 %), nombre total d'apprentis en centre de formation d'apprentis en
1982 (12 %), durée totale des formations financées par
l'Etat en 1982 au titre du fonctionnement des stages ou de la
rémunération des stagiaires (8 %).
« Il est à noter que ces deux derniers critères
(20 % de la pondération) prennent en compte une situation qui date
de 18 ans et font double emploi avec l'évaluation et la
répartition de départ de la dotation globale. Pour ce qui est des
actifs de plus de 16 ans sans diplôme, le dernier recensement retenu est
celui de 1990. Seules les données intéressant les demandeurs
d'emploi sont actualisées annuellement. Compte tenu de la faible
proportion des sommes donnant lieu à modulation entre régions,
l'ajustement annuel de la dotation aux situations réelles de chacune des
régions peut être considéré comme négligeable.
« Les conditions de répartition de la dotation de la loi
quinquennale de 1993 qui concerne les formations qualifiantes des jeunes de
moins de 26 ans (article 50 du chapitre 43-06 du budget de l'emploi) ont fait
l'objet d'un décret en date du 2 juin 1994 : 80 % des
crédits sont répartis en fonction des dépenses
effectuées par l'Etat l'année précédant le
transfert (1993) au titre des formations qualifiantes, 10 % en fonction du
nombre de jeunes de 16 à 18 ans sortant sans diplôme du
système éducatif, 10 % en fonction du nombre de demandeurs
d'emploi de moins de 25 ans sans diplôme ou titulaires d'un diplôme
de niveau V. Ainsi, la répartition de 20 % de la dotation est
censée être évolutive.
« Depuis 1994, les critères évolutifs ont
été gelés. Le critère fondé sur le nombre de
jeunes sortis du système éducatif sans diplôme
reflétait la situation observée en septembre 1991 et celui
fondé sur le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans sans
diplôme ou titulaires d'un diplôme de niveau V correspondait
à la situation observée en janvier 1994.
« Un décret du 12 novembre 1999 a étendu le dispositif
précédent à la dotation correspondant aux formations
préqualifiantes ».
27(
*
)
Très largement figée, la répartition des dotations de
décentralisation en vient, en définitive, à ne plus
correspondre ni aux besoins, ni aux initiatives de chaque région.
D'autre part, les dépenses consacrées par les régions
à la formation professionnelle dépassent toujours plus largement
les recettes transférées à ce titre par l'Etat.
Un tel décalage, hélas fort classique, atteint cependant des
proportions particulièrement inquiétantes en matière de
formation professionnelle.
Ainsi, la dotation de décentralisation ne permet de couvrir qu'une part
chaque année moins élevée des dépenses des
régions, qui ont dû financer la formation à plus de
40 % sur les ressources propres en 2000.
Il semble désormais nécessaire, au moment où le projet de
loi relatif à la démocratie de proximité envisage de
nouveaux transferts de compétence, de réviser le régime
actuel des dotations de décentralisation en matière de formation
professionnelle afin de garantir une réelle couverture des transferts de
charges.
B. DES ACTIONS DE FORMATION À LA CHARGE DE L'ETAT EN DÉCALAGE AVEC LES OBJECTIFS AFFICHÉS
1. Un programme national de formation professionnelle toujours aussi peu lisible
Le programme national de formation professionnelle, qui avait initialement pour vocation de promouvoir l'accès à la formation et à la qualification des publics les plus en difficulté, continue de voir son champ d'intervention s'élargir.
Le programme national de formation professionnelle
Il met
en oeuvre diverses actions de formation professionnelle financées sur le
Fonds de la formation professionnelle et de la promotion sociale (FPPS) en
faveur de
publics particulièrement
défavorisés
: illettrés et détenus. Le
programme IRILL
(insertion, réinsertion, lutte contre
l'illettrisme)
destiné aux illettrés, aux détenus et
aux réfugiés (le volet concernant les réfugiés est
inscrit à partir de 2001 sur le budget de la solidarité) a pour
principal objectif l'apprentissage ou le réapprentissage des savoirs
fondamentaux. La formation continue des
ingénieurs
et des
cadres supérieurs
regroupe l'ensemble des actions
financées par l'Etat dans le domaine de la formation des cadres moyens
(salariés ou demandeurs d'emploi). Les
ateliers de pédagogie
personnalisée
(APP) ont pour mission d'assurer à toute
personne sortie du système scolaire un complément de formation
générale ou technologique et dont l'activité est
cofinancée par l'Etat, les conseils régionaux, les communes, les
entreprises et par des organismes paritaires agréés sur la base
d'un même cahier des charges. Le programme national intervient enfin sur
l'environnement de la formation
(études et audits sur la
formation, programme
« formations ouvertes et ressources
éducatives »
-FORE dans le domaine de l'enseignement
à distance et du multimédia-, subventions à divers
organismes de formation : INFA et Centre-Inffo).
En 2002, 53 millions d'euros (hors crédits de
rémunération) devraient lui être affectés.
Crédits du programme national de formation professionnelle 28( * )
(en millions d'euros)
Gestion 1999 |
Gestion 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
54 |
55 |
48 |
53 |
Mais
l'élargissement du champ du programme tend désormais à
brouiller sa cohérence, son opacité étant d'ailleurs
encore renforcée par le caractère évolutif des actions
menées dans son cadre.
L'exemple du programme « PICS »
(programme
ingénieurs et cadres supérieurs)
est à cet
égard significatif.
Ce programme vise à permettre à des personnes titulaires d'un
emploi de technicien d'accéder au statut d'ingénieur. C'est donc
un instrument tout à fait pertinent de promotion sociale qui permet
à environ 2.000 personnes par an d'accéder à des fonctions
d'encadrement. Mais, en 2001, ce programme a été suspendu pour
être fondue dans un autre programme -le programme
Nouvelles
Filières d'Ingénieurs
(NFI)- dont la vocation est identique
mais dont le financement est différent. L'accès à la
formation est désormais assuré non plus par des aides aux
organismes de formation mais par des aides directes à la personne en
partie d'ailleurs financées non plus par l'Etat mais par les
régions ou l'UNEDIC. On aboutit alors à ce résultat
aberrant que les personnes engagées dans le programme PICS ne peuvent
achever leur formation dans la mesure où le financement des cycles de
formation n'est plus toujours garanti. Dès lors, pour assurer la
continuité du programme, le ministère de l'emploi et de la
solidarité est dans l'obligation de se tourner vers les
ministères de l'éducation nationale, de l'agriculture et de
l'industrie pour obtenir leur appui financier.
Votre commission ne peut donc, une fois encore, que relever la faible
lisibilité et les difficultés de pilotage du programme national
de formation professionnelle et réitère sa suggestion que le
débat budgétaire soit chaque année l'occasion d'un examen
approfondi de ce programme et d'une définition concertée de ses
priorités.
2. Une politique contractuelle de formation des salariés peu dynamique
La
« politique contractuelle de formation des
salariés » est un dispositif tout particulièrement
intéressant. Bien intégré dans le dialogue social,
fondé sur la négociation, inscrit dans une logique de long terme,
il vise à favoriser le développement de l'effort de formation
continue des entreprises et à anticiper les besoins de
compétences par la mise en place d'une véritable gestion
prévisionnelle des emplois.
Dans le contexte actuel, où les questions relatives à
l'anticipation et au développement des compétences prennent une
place essentielle et appellent une étroite coopération des
pouvoirs publics et des partenaires sociaux, on aurait pu espérer une
relance de ce dispositif.
La politique contractuelle de formation des salariés
La
politique contractuelle de formation des salariés vise à
anticiper les besoins de compétences et à développer la
formation continue des entreprises en lien avec leurs stratégies de
développement économique. Deux outils sont à la
disposition de l'Etat pour mettre en oeuvre cette politique : un outil
d'étude, le contrat d'études prospectives permettant de
connaître, en partenariat avec les branches, l'évolution des
métiers et un outil d'action, l'engagement de développement de la
formation.
Les
contrats d'étude prospective
(CEP) lient les
partenaires sociaux et l'Etat et fournissent des bases partagées
à la négociation collective en permettant d'enrichir celle-ci.
L'Etat prend en charge en moyenne 50 % du coût de l'étude.
Ces contrats ont pour objectif de connaître l'évolution des
métiers et des qualifications afin de favoriser l'adaptation des
compétences des salariés confrontés à des mutations
économiques, organisationnelles, ou technologiques fortes.
Les accords
d'
engagement de développement de la formation
(EDDF) visent à subventionner les dispositifs de formation des
entreprises qui s'engagent, au-delà de leur obligation légale,
dans une démarche d'élévation des qualifications et des
compétences des salariés. Les EDDF sont conclus avec des
organisations professionnelles ou interprofessionnelles, des groupements
d'entreprises ou des entreprises. Ils ont pour objectif d'impulser et
d'accompagner les démarches d'investissement-formation dans les
entreprises, d'enrichir le dialogue social sur les métiers et sur la
formation professionnelle au sein des entreprises et des branches.
En 1999, la politique contractuelle a été réformée,
sur la base d'une circulaire, avec pour finalité affichée
« de renforcer l'intervention en faveur des démarches de
gestion prévisionnelle des compétences et des qualifications dans
un cadre expérimental et négocié avec les partenaires
sociaux ».
On observe pourtant une relative désaffection.
Les contrats d'études prospectives affichent un bilan décevant
depuis 1997. Seuls 18 contrats ont été conclus entre 1997 et
2001, limitant les dépenses de l'Etat à 19 millions de francs
à ce titre.
De leur côté, les engagements de développement de la
formation ont également tendance à stagner, plusieurs accords
cadres importants (métallurgie, agriculture) n'étant pas
reconduits.
Bilan des EDDF
|
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre d'entreprises |
3.804 |
3.976 |
3.866 |
Nombre d'agriculteurs et d'artisans |
2.740 |
3.023 |
2.729 |
Nombre de stagiaires |
271.680 |
248.779 |
183.282 |
Aides de l'Etat (en millions d'euros) |
52 |
46 |
44 |
En définitive, l'évolution -à la baisse- des crédits de la politique contractuelle ne fait que souligner les réticences du Gouvernement à dynamiser le dialogue social en ce domaine.
Crédits de la politique contractuelle
( en millions d'euros)
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
51 |
51 |
43 |
42 |
Votre commission estime pour sa part que le développement de la gestion prévisionnelle des compétences constitue une priorité et justifierait alors une gestion plus active de la politique contractuelle.
3. La portée incertaine des contrats de plan Etat-région
La
nouvelle génération des contrats de plan, portant sur les
années 2000-2006, a été conclue en 2000. Il est
prévu que l'Etat participe à hauteur de 828 millions d'euros
sur la période.
Il reste que, pour l'heure, le soutien budgétaire à cette
nouvelle génération de contrats de plan demeure parcimonieuse,
soulignant en cela la lenteur du démarrage des actions visées par
les contrats.
Crédits relatifs aux contrats de plan
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Fonctionnement |
61 |
64 |
54 |
Investissement |
15 |
4 |
12 |
Total |
76 |
68 |
66 |
Il est
vrai que, dans son dernier rapport public, la Cour des comptes se montrait
particulièrement sévère sur le volet formation
professionnelle des contrats de plan Etat-régions.
« Dans un domaine où les compétences des pouvoirs
publics sont partagées entre l'Etat et les régions, les contrats
de plan pouvaient constituer une procédure de concertation et
d'harmonisation de l'action locale de l'Etat et de ces collectivités et
même, dans une visée plus ambitieuse, contribuer à la
définition d'une politique d'ensemble de la formation professionnelle.
Les constatations de la Cour sont loin de correspondre à ces
perspectives. »
29(
*
)
Plus précisément, les critiques de la Cour s'articulent autour de
trois points :
- une procédure de portée limitée ;
- un suivi déficient ;
- une incidence difficile à apprécier pour les financements de
l'Etat.
Pour sa part, et compte tenu du démarrage difficile de la nouvelle
génération de contrats de plan, votre commission craint que
celle-ci ne soit en définitive passible des mêmes critiques que
celle qui l'a précédée.
*
* *
Depuis
1997, le Gouvernement a beaucoup parlé de formation professionnelle,
s'inscrivant apparemment dans un processus de réforme.
Mais, au terme de la législature, le bilan du Gouvernement en
matière de formation professionnelle est décevant.
La seule réforme réellement lancée depuis près de
cinq ans -le volet formation du projet de loi de modernisation sociale- reste
aujourd'hui encore inaboutie et ne devrait en définitive avoir qu'un
impact presqu'anecdotique.
Au fil des budgets successifs, il est apparu que le Gouvernement est
resté prisonnier d'une conception essentiellement budgétaire de
la formation professionnelle, sans aucune ambition politique.
Car le bilan du Gouvernement se limite aujourd'hui à quatre types de
mesures que votre commission ne peut en aucun cas cautionner :
- une fragilisation des formations en alternance, progressivement
privées des aides de l'Etat ;
- une succession de prélèvements sur les fonds de la formation
professionnelle lourds de conséquences pour le financement de la
formation ;
- un désengagement brutal de l'Etat de la formation des demandeurs
d'emploi ;
- la suppression des incitations fiscales en faveur du
développement de la formation professionnelle des salariés.
La présente législature apparaît donc au mieux comme
l'occasion manquée d'améliorer notre système de formation,
domaine pourtant si primordial pour l'avenir de notre pays.
EXAMEN DES ARTICLES RATTACHÉS
Art. 70
(article 25 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d'orientation
relative à la lutte contre les
exclusions)
Réforme des contrats de qualification
adultes
Le
présent article a un triple objet.
D'une part, il transpose dans notre législation l'accord conclu le
26 juin dernier par les partenaires sociaux afin de lui donner une base
légale et de le rendre applicable.
Il apporte ainsi plusieurs modifications au régime actuel du CQA tel que
fixé par l'article 25 de la loi du 29 juillet 1998 :
- il pérennise le dispositif, supprimant donc son caractère
expérimental ;
- il autorise la conclusion de CQA à durée
indéterminée, la période de qualification restant elle
limitée à une durée comprise entre 6 et 24 mois ;
- il précise les conditions d'ouverture du CQA aux adultes,
permettant aux personnes sans emploi
« susceptibles de rencontrer
des difficultés sociales et professionnelles »
de
bénéficier de ce dispositif et non plus aux seules personnes
rencontrant effectivement de telles difficultés ;
- il autorise les entreprises de travail temporaire à
procéder à des recrutements en CQA ;
- il renvoie à un décret la définition des conditions
de mise en oeuvre de ces contrats, notamment pour les conditions de
rémunération, l'accord du 6 juin ayant prévu à
cet égard la possibilité d'une rémunération
inférieure au minimum conventionnel.
D'autre part, le présent article précise les conditions
d'intervention de l'UNEDIC dans le financement des CQA.
La convention d'assurance chômage du 1
er
janvier 2001 a en
effet prévu la participation de l'UNEDIC au financement des CQA.
L'article 2 de la loi du 17 juillet 2001 a donné une base légale
à cette innovation en autorisant l'UNEDIC à procéder
à un tel financement.
Le présent article complète ce dispositif, en prévoyant
que le financement des CQA pour l'UNEDIC est alors exclusif de celui par les
OPCA.
Enfin, le présent article modifie le régime actuel
d'exonération de charges sociales pour le remplacer par le régime
de droit comme l'allégement de charges sociales lié à la
réduction du temps de travail.
En première lecture, l'Assemblée nationale, à l'initiative
de sa commission des Finances, a adopté un amendement visant à
transformer en décret en Conseil d'Etat le décret simple
prévu par le présent article, par cohérence avec les
dispositions de l'article 68 du présent projet de loi de finances.
Si votre commission ne peut bien entendu que partager les deux premiers
objectifs visés par cet article, elle ne peut en revanche en aucun cas
s'associer au troisième objectif.
La réforme du régime d'exonération du CQA lui paraît
en effet inacceptable.
D'abord, elle accroît le coût de l'embauche pour l'employeur car la
réduction de charges est bien moins favorable qu'une exonération
totale. Il importe pourtant de maintenir l'attractivité
financière du dispositif au moment où les partenaires sociaux
cherchent à le relancer.
Cette réforme aurait également pour conséquence d'exclure
du bénéfice de l'allégement de charges les entreprises qui
ne seraient pas passées aux 35 heures. Or, on connaît leurs
difficultés d'application dans les petites et moyennes entreprises, qui
constituent pourtant les principaux utilisateurs des CQA
30(
*
)
. Le champ d'application de l'aide serait alors
réduit d'autant.
Ensuite, une telle modification ne ferait que brouiller la lisibilité
d'un dispositif que les employeurs commencent à peine à
s'approprier. Elle entraînerait alors une complexification qui irait
là encore à l'encontre de l'objectif recherché : le
développement des CQA.
Enfin, cette modification vise surtout à faire basculer la prise en
charge financière de l'aide publique du budget de l'emploi vers le
FOREC. Et toutes les incertitudes qui planent sur le financement du FOREC, dont
l'équilibre est pour le moins précaire, ne peuvent que mettre en
garde contre un tel transfert.
Aussi votre commission vous propose un
amendement
tendant à
maintenir le régime actuel d'exonération.
Votre commission vous propose d'adopter cet article ainsi amendé.
Article additionnel après l'article 70
Financement des contrats de
qualification en 2002
Cet
article additionnel, que votre commission vous propose d'insérer par
voie d'amendement, vise à garantir le financement des contrats de
qualification en 2002.
Il prévoit d'autoriser le COPACIF à verser 15.422.902 euros
(soit 100 millions de francs) à l'AGEFAL en 2002, permettant ainsi
de rétablir la situation financière de l'AGEFAL afin de lui
permettre de garantir ses engagements de financement des contrats de
qualification, sans assécher pour autant totalement la trésorerie
du COPACIF.
Il tend en cela à instaurer une mutualisation transitoire des
disponibilités des fonds nationaux de la formation professionnelle afin
d'assurer une affectation effective des contributions versées à
ce titre en faveur de la formation continue et de l'alternance, en lieu et
place du prélèvement d'autorité de 150 millions de
francs (22,9 millions d'euros) envisagé par le Gouvernement.
Le présent amendement prévoit d'ailleurs que cette mutualisation
reste facultative. Il s'agit ici de lever un obstacle législatif pour
autoriser -et non contraindre- un tel versement qui relèvera en
définitive de l'appréciation des partenaires sociaux qui
siègent aux conseils d'administration des deux organismes.
Votre commission vous propose d'adopter, par voie d'amendement, cet article
additionnel.
Article additionnel après l'article 70
(art. 244 quater C du code
général des impôts)
Reconduction du crédit
d'impôt pour dépenses de
formation
L'article 93 du projet de loi de finances pour 1999 avait
reconduit
pour trois ans le crédit d'impôt formation. Celui-ci devrait donc
s'éteindre au 31 décembre prochain.
Or, le présent projet de loi de finances ne prévoit pas la
reconduction de ce dispositif, sans pour autant que le Gouvernement donne la
moindre explication à sa disparition.
Votre commission considère pour sa part que le crédit impôt
formation constitue une excellente incitation pour encourager les entreprises
à renforcer leur effort de formation professionnelle en faveur de leurs
salariés. Elle ne peut donc qu'être favorable à la
prorogation du dispositif.
En conséquence, le présent article additionnel vise à
reconduire, à l'identique, pour une nouvelle période de trois ans
(2002-2004), le crédit d'impôt formation.
Dans ce cadre, et dans la logique même de cet instrument, la prorogation
du dispositif est réservée aux seules entreprises qui ont
appliqué ce mécanisme cette année et à celles qui
n'en ont jamais bénéficié après option en ce sens.
Votre commission vous propose d'adopter, par voie d'amendement, cet article
additionnel.
TRAVAUX DE LA COMMISSION
I. AUDITION DE MME ÉLISABETH GUIGOU,
MINISTRE DE L'EMPLOI ET DE LA
SOLIDARITÉ
Après avoir entendu l'exposé de votre
rapporteur le
6 novembre 2001 (voir ci-après examen de l'avis), la commission avait
décidé de réserver sa décision sur les
crédits consacrés à la formation professionnelle ainsi que
sur les articles rattachés à ce fascicule budgétaire
jusqu'après l'audition de Mme Élisabeth Guigou, ministre de
l'emploi et de la solidarité fixée le 20 novembre 2001.
Cette audition ayant dû être annulée en raison de
l'indisponibilité de la ministre, la commission s'est prononcée
définitivement le 21 novembre 2001 sans avoir pu entendre le
Gouvernement (voir ci-après examen de l'avis).
II. EXAMEN DE L'AVIS
Réunie le mardi 6 novembre 2001 sous la
présidence de M. Nicolas About, président
, la commission a
procédé à l'
examen
du rapport pour avis
de
Mme Annick Bocandé
sur le
projet de loi de
finances pour 2002
(crédits consacrés
à la
formation professionnelle).
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis
, a présenté
les grandes lignes de son rapport pour avis (cf. exposé
général du présent avis).
M. Louis Souvet
a souligné la complexité
croissante des règles régissant la formation professionnelle. Il
s'est également inquiété de la progression des ruptures de
formation, précisant que celles-ci concernaient non seulement la
formation continue, mais aussi la formation initiale, comme en
témoignent, par exemple, les nombreux abandons d'études dans des
lycées professionnels.
M. Gilbert Chabroux
a relevé que le rapporteur pour
avis avait insisté sur le désengagement financier de l'Etat de la
formation professionnelle. Il a considéré qu'une telle
appréciation apparaissait excessive. Il a alors tenu à rappeler
l'importance du travail législatif accompli en ce domaine, à
l'initiative du Gouvernement, dans le projet de loi de modernisation sociale
qui ne suscite d'ailleurs pas de divergence de fond entre les deux
assemblées. Il a également insisté sur le récent
échec des négociations interprofessionnelles sur la formation
lancées par le MEDEF, soulignant ainsi que l'Etat n'était pas
seul à mettre en cause.
En réponse à M. Louis Souvet,
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis
, a reconnu que
la complexité du système de formation professionnelle
était extrême. Elle a estimé, à ce propos, que
chaque tentative d'adaptation ou de simplification conduisait paradoxalement
à une complexité accrue du fait de la multiplication des
partenaires et des financeurs. Elle a regretté cette opacité,
estimant qu'elle soulevait de graves difficultés pour les entreprises et
les salariés souhaitant développer ou accéder à la
formation.
Elle a également considéré que les ruptures des parcours
de formation, qu'elle soit initiale ou continue, pour occuper un emploi non
qualifié étaient à « courte-vue », la
qualification apparaissant aujourd'hui comme une exigence fondamentale, aussi
bien pour l'entreprise que pour le salarié.
En réponse à M. Gilbert Chabroux,
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis
, a
estimé que la formation des demandeurs d'emploi dans le cadre du
régime de solidarité relève à l'évidence de
la responsabilité de l'Etat et a regretté la forte diminution des
crédits budgétaires lui étant consacrés. Elle a
précisé que l'effort financier des entreprises en faveur de la
formation était devenu supérieur à celui de l'Etat depuis
1999. Revenant sur la négociation interprofessionnelle, elle s'est
félicitée que les partenaires sociaux aient pris une telle
initiative et a considéré que l'échec était un
échec des partenaires sociaux dans leur ensemble et non de tel ou tel.
Elle a alors espéré une reprise à venir des
négociations.
Sur proposition de
M. Nicolas About, président
, la
commission a alors décidé de
réserver son vote sur les
crédits du budget de la formation professionnelle et sur
l'article 70
qui lui est rattaché jusqu'à l'audition de
la ministre de l'emploi et de la solidarité.
*
* *
Au cours
d'une seconde réunion tenue le 21 novembre 2001, sous la
présidence de M. Nicolas About, président
, la commission
s'est prononcée sur les crédits de la formation professionnelle
et sur l'article 70 rattaché qu'elle avait précédemment
réservés.
M. Nicolas About, président,
a rappelé que lors de sa
réunion du 6 novembre 2001 la commission avait décidé
de réserver sa décision sur les crédits du travail et de
l'emploi et ceux de la formation professionnelle jusqu'après l'audition
de Mme Elisabeth Guigou, ministre de l'emploi et de la solidarité,
fixée, de longue date, le mardi 20 novembre.
Il a constaté que l'annulation de cette audition par la ministre en
raison de « contraintes d'agenda incontournables et de
dernière minute », l'impossibilité de se faire
remplacer, de façon impromptue, par un secrétaire d'Etat comme
elle l'avait fait le 7 novembre devant la commission des finances,
conduisait ces deux commissions à délibérer de l'important
projet de budget de l'emploi et de la solidarité sans avoir pu entendre
le Gouvernement.
Il a précisé que cette situation, à sa connaissance sans
guère de précédent, avait été
évoquée lors de la conférence des présidents du
20 novembre, à son initiative et à celle de M. Alain
Lambert, président de la commission des finances.
M. Nicolas About, président
, a indiqué qu'à la
suite probablement de l'intervention de M. le ministre des relations avec le
Parlement, Mme Elisabeth Guigou avait accepté le principe d'une
audition conjointe par les commissions des finances et des affaires sociales
à une date qui restait à déterminer, mais qui allait
nécessairement interférer avec la discussion en séance
publique du projet de loi de finances pour 2002, débutant le jeudi
22 novembre à 10 heures 30.
M. Jean Chérioux
a constaté qu'une audition de
« rattrapage » se déroulerait, à un moment
où la commission des finances saisie au fond du projet de loi de
finances et la commission des affaires sociales auraient déjà
arrêté leur position définitive sur les crédits de
l'emploi et de la solidarité, qu'il ne pouvait pas en être
autrement compte tenu des contraintes de l'ordre du jour et des délais
d'impression des rapports pour la séance publique. Il a observé
que, dans ces conditions, l'audition de la ministre présenterait un
caractère particulièrement « irréel ».
Il a estimé que la seule solution aurait été que la
ministre propose immédiatement une autre date avant la fin de la
présente semaine. Or, telle n'avait pas été son intention
comme en témoigne le dernier paragraphe de sa lettre, jointe à
l'annulation de la réunion de la commission, faisant état des
« débats approfondis et constructifs » que la
ministre se proposait d'avoir avec la commission « lors de l'examen
en séance publique, le vendredi 7 décembre 2001 ».
M. Alain Gournac
a considéré que la date de l'audition de
Mme Elisabeth Guigou, arrêtée depuis début octobre,
s'inscrivait dans la logique des travaux de la commission et de ceux du
Sénat en séance publique. Rappelant que le Gouvernement
était à la disposition du Parlement, il a émis la crainte
d'un précédent fâcheux qui verrait les ministres
déplacer à leur guise la date de leur audition devant les
commissions permanentes du Sénat.
M. Gilbert Chabroux
a rappelé que Mme Elisabeth Guigou avait
souhaité venir en personne devant la commission des affaires sociales et
qu'il lui avait été dès lors impossible de se faire
remplacer au dernier moment par un ministre délégué ou un
secrétaire d'Etat. Il a observé que l'audition de la ministre
avait pour objet de lui permettre de répondre aux questions des
commissaires, mais il a déclaré ne pas se faire d'illusion quant
à l'effet de ces réponses sur la position de la commission sur le
projet de budget qui lui semblait largement prédéterminée.
Mme Nelly Olin
a tenu à rappeler qu'en dépit des
divergences profondes qui la séparait de la majorité de la
commission, Mme Martine Aubry avait, lorsqu'elle était ministre de
l'emploi et de la solidarité, toujours fait preuve d'une parfaite
courtoisie et d'une grande disponibilité.
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis,
a regretté
l'annulation de l'audition de Mme la ministre de l'emploi et de la
solidarité, estimant qu'une telle audition aurait pu contribuer à
lever certaines craintes exprimées par la commission sur le budget de la
formation professionnelle, lors de la présentation des crédits le
6 novembre dernier.
Elle a rappelé que le projet de budget de la formation professionnelle
pour 2002 se caractérisait par deux évolutions qu'elle a
jugées inquiétantes. La première concerne les formations
en alternance, le financement des contrats de qualification n'étant plus
garanti du fait de la dégradation de la trésorerie de
l'Association de gestion du fonds des formations en alternance (AGEFAL) et de
la réforme du financement des contrats de qualification adultes. La
seconde porte sur la formation des demandeurs d'emploi, fragilisée par
le désengagement budgétaire massif de l'Etat et par les retards
préjudiciables de mise en oeuvre de l'allocation de fin de formation.
Elle a également observé que le projet de budget ne
prévoyait pas la reconduction du crédit d'impôt pour
dépenses de formation. Elle a regretté son absence de
prorogation, estimant qu'il s'agissait d'un dispositif souple et efficace qui
permettait d'encourager l'accroissement de l'effort de formation des
entreprises pour un coût fiscal très modique.
M. Roland Muzeau
a souligné les difficultés d'application
de la nouvelle convention d'assurance chômage, notamment en
matière de formation. Il a jugé que ces difficultés
n'étaient pas une surprise et qu'elles avaient été
anticipées par les syndicats non signataires de la convention.
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis,
a estimé que la
difficulté principale tenait à l'absence de publication du
décret instituant l'allocation de fin de formation et a
précisé que cette carence réglementaire avait pour
conséquence d'empêcher ou de retarder l'entrée en formation
des demandeurs d'emploi, ceux-ci n'étant pas assurés de
bénéficier d'une rémunération tout au long de leur
formation. Elle a alors indiqué que ce retard était exclusivement
imputable au Gouvernement, et non aux partenaires sociaux.
La commission a alors, sur proposition du rapporteur pour avis, donné
un avis défavorable à l'adoption des crédits relatifs
à la formation professionnelle.
A l'article 70
(réforme des contrats de qualification
adultes), la commission a adopté un amendement, présenté
par le rapporteur pour avis, tendant à maintenir le régime actuel
d'exonération de charges sociales.
Après l'article 70
, la commission a adopté un
amendement portant
article additionnel
, présenté par le
rapporteur pour avis, autorisant le Comité paritaire du congé
individuel de formation (COPACIF) à verser 100 millions de francs
à l'AGEFAL pour lui permettre de garantir ses engagements de financement
du contrat de qualification.
A cet égard,
M. Claude Domeizel
s'est demandé si une
circulaire n'aurait pas été suffisante pour une telle mesure.
En réponse,
Mme Annick Bocandé, rapporteur pour avis,
a
indiqué que les relations financières entre les fonds de la
formation professionnelle étaient régies par la loi et qu'en
conséquence l'autorisation d'un transfert financier entre ces fonds
exigeait une disposition législative.
Après l'article 70
, la commission a enfin adopté un
amendement portant
article additionnel
, présenté par le
rapporteur pour avis, tendant à reconduire, pour une période de
trois ans, le crédit d'impôt pour dépenses de formation.
AMENDEMENTS ADOPTÉS PAR LA COMMISSION
ARTICLE 70
I. - Supprimer le cinquième alinéa du texte
prévu par cet article pour modifier l'article 25 de la loi
n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation relative à la lutte
contre les exclusions.
II. - En conséquence, dans la première phrase du
deuxième alinéa du même texte, après la
référence :
L. 981-2,
insérer la référence :
L. 981-4
ARTICLE ADDITIONNEL APRES L'ARTICLE 70
Après l'article 70, insérer un article
additionnel
ainsi rédigé :
Le fonds national mentionné à l'article L. 961-13 du code du
travail est autorisé à verser 15.422.902 euros en 2002 aux
organismes paritaires collecteurs agréés pour recevoir les
contributions des employeurs prévues à l'article 30 de la loi de
finances pour 1985 (n° 84-1208 du 29 décembre 1984). A cette
fin, le compte unique prévu par le I de l'article 45 de la loi de
finances rectificatives pour 1986 (n° 86-1318 du
30 décembre 1986) est chargé de recevoir ce versement.
ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS L'ARTICLE 70
Après l'article 70, insérer un article
additionnel
ainsi rédigé :
I. - Au IV
bis
de l'article 244
quater
C du code
général des impôts, les années :
« 1998 », « 1999 » et
« 2001 » sont respectivement remplacées par les
années : « 2001 », « 2002 »
et « 2004 ».
II. - La perte de recettes résultant du I ci-dessus est compensée
à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux
droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général
des impôts.
ANNEXE
-
GLOSSAIRE DES SIGLES
AFF |
Allocation de fin de formation |
AFFS |
Allocation de formation de fin de stage |
AFPA |
Association pour la formation professionnelle des adultes |
AFR |
Allocation formation reclassement |
AGCC |
Association de gestion des conventions de conversion |
AGEFAL |
Association de gestion du fonds des formations en alternance |
ANPE |
Agence nationale pour l'emploi |
APEC |
Association pour l'emploi des cadres |
APP |
Atelier de pédagogie personnalisée |
AREF |
Allocation de retour à l'emploi - Formation |
ASFO |
Association de formation |
BEP |
Brevet d'études professionnelles |
BEPC |
Brevet d'études du premier cycle |
BTS |
Brevet de technicien supérieur |
CAFOC |
Centre académique de formation continue |
CAP |
Certificat d'aptitude professionnelle |
CARIF |
Centre d'animation, de ressources et d'information sur la formation |
Centre INFFO |
Centre d'information sur la formation |
CEP |
Contrat d'étude prospective |
CEREQ |
Centre d'étude et de recherche sur les qualifications |
CFA |
Centre de formation d'apprentis |
CFI |
Crédit formation individualisé |
CFPA |
Certificat de formation professionnelle des adultes |
CIBC |
Centre inter-institutionnel de bilans de compétences |
CIF |
Congé individuel de formation |
CIPPA |
Cycle d'insertion professionnel par alternance |
CNASEA |
Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles |
COPACIF |
Comité paritaire du congé individuel de formation |
COREF |
Comité régional de la formation professionnelle, de la promotion sociale et de l'emploi |
CPNE |
Commission paritaire nationale de l'emploi |
CPTA |
Centre pédagogique et technique d'appui |
CQA |
Contrat de qualification adultes |
CTF |
Capital de temps de formation |
CRA |
Contrat de réinsertion en alternance |
EDDF |
Engagement de développement de la formation |
FAF |
Fonds d'assurance formation |
FFPPS |
Fonds de la formation professionnelle et de la promotion sociale |
FNE |
Fonds national pour l'emploi |
FORE |
Formations ouvertes et ressources éducatives |
FPC |
Formation professionnelle continue |
FSE |
Fonds social européen |
GNC |
Groupe national de contrôle |
GRETA |
Groupement d'établissements de l'Education nationale |
IATP |
Impôt additionnel à la taxe professionnelle |
MIF |
Maison d'information sur la formation |
ML |
Mission locale |
NFI |
Nouvelle filière de formation d'ingénieurs |
OBNI |
Objet budgétaire non identifié |
OCA |
Organismes collecteurs agréés |
OMA |
Organisme mutualisateur agréé |
OPA |
Organisme paritaire agréé |
OPCA |
Organisme paritaire collecteur agréé |
OPACIF |
Organisme paritaire agréé dans le cadre du congé individuel de formation |
OREF |
Observatoire régional emploi-formation |
PAIO |
Permanence d'accueil, d'information et d'orientation |
PAQUE |
Préparation active à la qualification et à l'emploi |
PEO |
Procédure d'évaluation et d'orientation |
PICS |
Programme ingénieurs et cadres supérieurs |
SAE |
Stage d'accès à l'emploi |
SIFE |
Stage d'insertion et de formation à l'emploi |
SRC |
Service régional de contrôle |
SRP |
Stage de reclassement professionnel |
UNEDIC |
Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce |
VAP |
Validation des acquis professionnels |
Au cours de ses réunions du 6 et du 21 novembre 2001, la commission des Affaires sociales a émis un avis défavorable à l'adoption des crédits de la formation professionnelle pour 2002. Elle a émis un avis favorable à l'adoption de l'article 70 sous réserve de l'adoption d'un amendement. Elle a enfin adopté deux amendements tendant à insérer deux articles additionnels après l'article 70.
1
Derniers chiffres connus.
2
INSEE Première, n° 796, juillet 2001.
3
DARES, Premières informations et premières
synthèses, décembre 2000.
4
INSEE Première, n° 759, février 2001.
5
INSEE Première, n° 796, juillet 2001.
6
CEREQ, Enquête « Formation continue
2000 ».
7
CEREQ, Exploitation des déclarations fiscales des
employeurs.
8
Nombre d'accords et d'avenants signés.
9
Elles émanent des adhérents de la FFP, qui ne
représentent qu'environ le tiers du chiffre d'affaires des organismes
privés de formation.
10
Le programme TRACE relève en effet moins de la
politique de formation stricto sensu que de celle de l'emploi et de l'insertion.
11
La hausse des crédits en LFI pour 2001 est largement
factice. Elle tient au rattachement de 500 millions de francs de
crédits issus d'un prélèvement sur les
disponibilités du COPACIF.
12
Rapport général sur le projet de loi de finances
pour 1999, n° 1111, tome III, AN, onzième législature.
13
Avis n° 1112, tome IX, AN, onzième législature.
14
Selon l'exposé des motifs de l'article 65 du projet de loi
de finances pour 1999.
15
Dossier de presse du ministère de l'emploi et de la
solidarité sur le projet de loi de finances pour 2002, septembre 2001.
16
On observe en effet une hausse de la part des moins de
18 ans de 1,5 % en 2000, mais elle succède à trois
années de baisse : - 1,1 % en 1999, - 1 % en 1998, -
1,2 % en 1997.
17
Comme il est indiqué dans le compte rendu de gestion
budgétaire pour 2000.
18
Avis « Formation professionnelle »,
n° 96 - Tome V - 2000-2001.
19
Lettre du 16 octobre 2001 signée par Mmes
Martine Aubry et Nicole Péry.
20
JO Débats AN, deuxième séance du mardi 6
novembre 2001, p. 7227.
21
La trésorerie serait, fin 2002, positive de 13 millions de
francs (2 millions d'euros) au lieu d'être négative de
37 millions de francs (5,6 millions d'euros) en cas de
prélèvement par l'Etat.
22
Cf. rapport présenté par M. Bernard Seillier
(n° 450, tome I, 1997-1998, p. 154).
23
DARES, « Premières informations,
premières synthèses » mars 2001, n° 10-1.
24
Cela représente environ 20.000 contrats par an.
25
« La formation professionnelle : diagnostics,
défis et enjeux », contribution du secrétariat d'Etat
aux droits des femmes et à la formation professionnelle, mars 1999.
26
Avis n° 96 tome V (2000-2001), p. 26.
27
Cour des comptes - Rapport Annuel public - p. 514 et 515
28
hors crédits de rémunération
29
Cour des comptes - rapport public pour 2000 - p. 512.
30
En 2000, 65 % des personnes en CQA ont été
embauchées dans un établissement de moins de
50 salariés.