Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 19 septembre 1911
Décédé le 18 avril 1996
Profession :
Adjoint d'enseignement
Département :
Var

Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

SOLDANI (Edouard)

Né le 19 septembre 1911 aux Arcs (Var)

Décédé le 18 avril 1996 à Draguignan (Var)

Conseiller de la République puis Sénateur du Var de 1946 à 1958

Fils d'ouvriers agricoles, Edouard Soldani est né en 1911 dans la commune varoise des Arcs. Après des études secondaires au collège de Draguignan puis au lycée d'Aix-en-Provence, il obtient un baccalauréat de philosophie.

Edouard Soldani entame alors une carrière d'adjoint d'enseignement, en 1934, qui le conduit à l'école primaire supérieure d'Aix-en-Provence et au collège de Draguigan dont il devient maître d'internat en 1937. Par ailleurs, il milite activement dans les rangs du parti socialiste durant l'entre-deux-guerres.

Entré dans la Résistance, sous le pseudonyme de Valmy, comme chef-adjoint de l'action politique du mouvement Combat puis des MUR, il est par la suite inspecteur des maquis et agent de liaison du colonel Fourrier, alors chef régional de l'Armée Secrète. Pendant l'occupation, Edouard Soldani occupe également les fonctions de rédacteur en chef du journal clandestin Résistant du Var et de secrétaire-adjoint de la fédération socialiste clandestine. A l'issue de la guerre, il sera nommé chevalier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance et décoré de la Croix de guerre 1939-1945 ainsi que de la Médaille de la Résistance.

Porte-parole du MLN et du parti socialiste mais également inspecteur de presse au Provençal à la Libération, il est élu en septembre 1945, dans le canton de Lorgues, au conseil général du Var où il est porté à la vice-présidence. Il se présente ensuite au Conseil de la République comme candidat SFIO. Avec 288 voix contre 341 au candidat communiste Toussaint Merle sur 765 suffrages exprimés, Edouard Soldani remporte alors le siège à pourvoir sur le plan interdépartemental. Il n'est alors âgé que de 35 ans, ce qui lui vaut de devenir secrétaire d'âge du Conseil de la République aux sessions de 1946 et 1947.

Inscrit au groupe socialiste, le représentant du Var au Palais du Luxembourg siège aux commissions des affaires économiques, du travail, du ravitaillement et de la pêche. La seule proposition de loi qu'il dépose est relative à diverses dispositions budgétaires pour l'exercice 1948.

Aux élections sénatoriales du 7 novembre 1948, Edouard Soldani est réélu en tête de la liste de Rassemblement des socialistes républicains et résistants varois pour la défense de la République et des intérêts communaux et départementaux qui remporte les deux sièges à pourvoir ; lui-même obtient 419 voix des 692 suffrages exprimés.

Membre de la commission de l'intérieur durant toute la durée de ce second mandat à la Haute Assemblée, il siège également à la celles du ravitaillement en 1949, des affaires économiques de 1949 à 1950 et de la presse de 1951 à 1952.

Mais c'est toutefois au sein de la première que se déploie l'activité du sénateur du Var. Il dépose deux rapports sur plusieurs propositions de résolution tendant à venir en aide à plusieurs communes de l'hexagone victimes des intempéries du printemps 1950, ainsi que deux rapports supplémentaires sur le même sujet. Toujours au nom de la commission de l'intérieur, Edouard Soldani présente le 6 septembre 1951 un rapport sur la proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale tendant à instituer des bonifications d'ancienneté pour les personnes ayant pris une part active et continue à la Résistance et à prévoir des dérogations temporaires aux règles de recrutement et d'avancement dans les emplois publics. Il dépose également trois propositions de loi ou de résolution qui concernent l'adjonction de la bauxite à la liste des minerais faisant l'objet des redevances communale et départementale (1949), la création d'un réseau de pistes et chemins de lutte contre les incendies en forêt (1951) ainsi que le classement des agents de travaux et conducteurs de chantiers des ponts et chaussées dans les emplois de la catégorie B de la fonction publique (1952).

Edouard Soldani conduit ensuite le 18 mai 1952 la liste d'union des républicains et des socialistes et de défense des intérêts départementaux et communaux, présentée par le parti socialiste. Les deux sénateurs-sortants du Var sont une nouvelle fois reconduits dans leur mandat au Conseil de la République.

Membre des commissions de l'intérieur et des moyens de communication à partir de mai 1952, Edouard Soldani siège également à celles de la marine de 1953 à 1958, des finances et des affaires étrangères de 1956 à 1958. Il fait aussi partie du conseil national des services publics départementaux et communaux en 1953 ainsi que de la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles nationalisées et des sociétés d'économie mixte à partir de 1955. Enfin, il est appelé à siéger en 1956 à la présidence du conseil général du Var, fonction dans laquelle il sera régulièrement reconduit.

Au cours de ce troisième mandat au Conseil de la République, il présente trois rapports au nom de la commission de l'intérieur sur la réparation des préjudices de carrière subis par certains fonctionnaires (1952), la titularisation des assistants sociaux des administrations de l'Etat (1954), l'application aux cadres algériens des dispositions de la loi instituant des bonifications d'ancienneté pour les personnes ayant pris une part active et continue à la Résistance et prévoyant des dérogations temporaires aux règles de recrutement et d'avancement dans les emplois publics (1956). Il est également l'auteur de quatre propositions de loi ou de résolution portant sur la codification des textes législatifs concernant les pensions civiles et militaires et la modification de législation relative certaines catégories d'aveugles et de grands infirmes (1953), ainsi que l'aide aux populations du Var et des Bouches-du-Rhône victimes de calamités atmosphériques (1953, 1956). Il intervient par ailleurs, le 16 décembre 1954, dans la discussion du projet de loi relatif à l'aménagement de la Durance en proposant un amendement relatif aux réserves d'eau constituées à partir du Verdon au bénéfice des Bouches-du-Rhône et du Var.

En juin 1958, il vote pour la reconduction des pouvoirs spéciaux en Algérie, accorde les pleins pouvoirs au gouvernement et approuve la révision constitutionnelle puis est réélu au dernier Conseil de la République de la IVe République, en tête de la liste SFIO dont il est le seul élu. Il siège alors à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation.

Ve République

SOLDANI (Edouard)

Né le 19 septembre 1911 aux Arcs (Var)

Décédé le 18 avril 1996 à Draguignan (Var)

Conseiller de la République puis sénateur du Var de 1946 à 1986

Sous la Ve République, Edouard Soldani est réélu à trois reprises au Palais du Luxembourg. Aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, il mène la liste d'Union des Républicains et des socialistes et de défense des intérêts départementaux et communaux. Il obtient un succès électoral dès le premier tour face à la liste communiste : il remporte les trois sièges à pourvoir avec ses colistiers Edouard Le Bellegou et Clément Balestra. Aux élections du 22 septembre 1968, les trois hommes sont réélus dès le premier tour sur la liste d'Union des élus républicains démocrates et socialistes pour la défense et la promotion du Var et la sauvegarde des libertés et des intérêts des communes. Aux élections du 25 septembre 1977, sa liste obtient 3 élus au deuxième tour contre la liste communiste et des candidats isolés. Ses colistiers sont alors Pierre Gaudin et Jean-Jacques Perron.

De 1959 à 1961, il est membre de la commission des affaires économiques et du Plan puis siège entre 1962 et 1983 à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. A partir de 1983, il intègre la commission des affaires sociales dont il démissionne en 1986. Il devient alors membre de la commission des affaires culturelles.

Parlementaire pendant 40 ans, il s'inscrit au groupe socialiste du Sénat. Ses interventions au cours des débats sont rares. Il s'intéresse surtout à des sujets ayant une incidence locale. Il défend l'intérêt des communes varoises, notamment dans le domaine touristique : il dépose ainsi en 1961 une proposition de loi tendant à permettre aux communes d'obtenir des concessions trentenaires pour l'exploitation des bains de mer et des plages. En 1967, il intervient dans le débat sur la situation critique de la viticulture. Président de la société du canal de Provence et d'aménagement de la région provençale, il s'intéresse également à l'aménagement du territoire : au cours de la discussion du projet de loi de finances pour 1968, il fait des observations portant sur l'équipement hydraulique varois et sur le problème du canal de Provence. Il évoque également les questions environnementales. En 1966, il intervient dans les débats sur le projet de loi relatif à la protection et à la reconstitution des massifs forestiers : il dépose un amendement permettant aux départements d'utiliser, dans une limite maximale de 50%, le produit de la redevance départementale d'espaces verts pour le financement des opérations de protection et de reconstitution des forêts.

Edouard Soldani vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il approuve la loi portant réforme des régimes matrimoniaux et la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances. Il s'oppose en revanche à la loi portant création et organisation des régions en 1972 et s'abstient lors du vote de la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973. Il est favorable, en 1974, à la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité, et à la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse puis, en 1975, à la loi portant réforme du divorce. Il vote contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980. Il est favorable à la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et s'abstient lors du vote de loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982. Il vote la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982.

Tout au long de sa carrière politique, Edouard Soldani demeure attaché à la défense du pouvoir des assemblées locales. En 1971, il célèbre le centenaire de la loi du 10 août 1871 qui donne aux départements le statut de collectivité territoriale en publiant un ouvrage intitulé Lumière d'un centenaire paru aux Publications du Conseil général du Var. En 1974, il mène un combat acharné pour que Draguignan demeure la préfecture du Var. Il intervient d'ailleurs dans la discussion du projet de loi de finances pour 1975 pour évoquer la décision de Gouvernement de transférer la préfecture du Var de Draguignan à Toulon et les incidents qui en ont découlé. Il publie également plusieurs articles contre le transfert de la préfecture du Var.

Edouard Soldani est alors une des figures dominantes de la vie politique locale : il reste maire de Draguignan pendant 25 ans (de 1959 à 1984) et pendant 46 ans il représente le canton de Lorgues au conseil général du Var dont il occupe la présidence de 1956 à 1985. En octobre 1973, il devient vice-président du conseil régional de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. En 1974, n'ayant pu empêcher le transfert de la préfecture du Var de Draguignan à Toulon, il démissionne de son mandat de maire mais il est réélu à la tête de la municipalité jusqu'en 1984.

La fin de sa carrière politique est toutefois marquée par des échecs électoraux : après l'invalidation de des élections municipales de 1983 par le Conseil d'Etat, il est battu aux élections municipales de 1984 face à son adversaire politique du Rassemblement pour la République, Jean-Paul Claustres. Il est par ailleurs victime entre les deux tours de ces élections municipales partielles d'un attentat au fusil de chasse dont les auteurs et les motivations n'ont jamais été clairement identifiés. En mars 1985, Edouard Soldani, qui n'a exceptionnellement été réélu conseiller général qu'à l'issue du deuxième tour des élections cantonales, perd la présidence au profit de Maurice Arreckx (UDF) car, pour la première fois depuis 1871, l'assemblée varoise a une majorité de droite. Contesté à l'intérieur des instances locales de son parti, il n'obtient pas l'investiture du Parti socialiste pour les élections municipales de 1986.

Edouard Soldani, surnommé le « vieux lion », ne se représente pas aux élections sénatoriales du 28 septembre 1986. Promu au grade d'officier de la Légion d'Honneur le 3 juillet 1990, il s'éteint le 18 avril 1996 à l'âge de 84 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Edouard SOLDANI

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