- Appartenance politique :
- Groupe des Républicains Indépendants
- État civil :
- Né le 8 septembre 1890
Décédé le 26 décembre 1976 - Profession :
- Agriculteur
- Département :
- Oran
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 30 septembre 1951
Elu le 18 mai 1952
Fin de mandat le 31 mai 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
1940-1958 (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1889-1940
ENJALBERT (RENÉ), né le 8 septembre 1890 à Aïn-Temouchent (Algérie).
Député d'Oran de 1936 à 1942.
Après des études qui le mènent au baccalauréat de mathématiques élémentaires, M. Enjalbert est mobilisé. Elève officier d'artillerie de côte en 1912 à Toulon, il devint sous-lieutenant en 1913. Sa brillante conduite pendant la Grande guerre lui vaudra la Croix de guerre et le grade de capitaine.
Il se consacre alors à la vie politique locale. Il occupe de 1919 à 1940 les fonctions d'adjoint au maire, puis de maire de sa ville natale et sera membre des délégations financières de l'Algérie de 1920 à 1936. Il se présente aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1916, dans la circonscription d'Oran. Arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 8.404 voix contre 5.087 à son principal adversaire, M. Valleur, il triomphe au second tour par 9.890 voix contre 7.968 à ce même adversaire sur 18.130 votants.
Il s'inscrit à la Chambre au groupe de la gauche démocratique et radicale indépendante et fait partie des commissions des douanes et des conventions commerciales, des mines et de la force motrice, de l'aéronautique, des bois sons. Représentant un département extra-métropolitain, c'est aux questions douanières - concernant surtout l'empire - qu'il consacre ses activités parlementaires. Ses interventions dans l'hémicycle ont essentiellement pour objet les questions algériennes : observations relatives au crédit foncier d'Algérie lors de la discussion d'un projet de loi portant dévaluation, opposition au vote sans débat d'un projet de loi tendant à ratifier un décret instituant la police d'Etat dans certaines communes d'Algérie; interventions dans la discussion d'un projet de loi tendant à inclure l'Algérie dans le champ d'action de la commission d'enquête créée par la loi du 30 janvier 1937, interpellation sur les remèdes à apporter pour rétablir rapidement la vie économique et accroître la participation des populations françaises et indigènes d'Algérie à la défense nationale et sur la politique algérienne. Il était également intervenu en 1936 lors de la création d'un Office national interprofessionnel du blé.
Au Congrès de Vichy, le 10 juillet 1940, il fut des 80 qui refusèrent leur vote au maréchal Pétain.
M. René Enjalbert est officier de la Légion d'honneur.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
ENJALBERT (René)
Né le 8 septembre 1890 à Aïn-Témouchent (Oran)
Décédé le 26 décembre 1976 à Hyères (Var)
Député d'Oran de 1936 à 1942
Sénateur d'Oran de 1951 à 1958
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1369 à 1371)
Comme député d'Oran, René Enjalbert compte parmi les 80 parlementaires qui votèrent contre la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940.
Il renoue avec la vie politique nationale lors de son élection au Conseil de la République, le 30 septembre 1951, comme sénateur du premier collège d'Oran, en remplacement d'Henri Fouques-Duparc, élu député.
Sous l'étiquette de Républicain Indépendant, il recueille alors 320 voix sur 527 suffrages exprimés.
Il est facilement réélu au premier tour, le 18 mai 1952 ; il mène alors la liste d'entente constituée avec le sortant Jules Gasser, et obtient 316 voix sur 626 exprimés.
Membre du groupe des Républicains Indépendants, il siège à la Commission des affaires économiques et des douanes, et à celle de l'intérieur.
Parlementaire actif, il intervient fréquemment sur tous les aspects, économiques, sociaux et politiques, de l'évolution des départements d'Algérie.
Ainsi est-il chargé, au nom de la Commission de l'intérieur, des rapports sur les régimes de sécurité sociale en Algérie, et sur les houillères du Sud oranais (1952), sur les allocations familiales au profit des marins-pêcheurs d'Algérie (1953), l'exécution des travaux géodésiques et topographiques en Algérie, sur la retraite des officiers publics et ministériels d'Algérie (1954) ; cette même année, il est chargé par la Commission des douanes, du rapport sur le tarif douanier algérien.
L'année suivante, il intervient, pour la Commission de l'intérieur, sur le projet de loi relatif au recrutement, à l'avancement et au statut des magistrats du cadre des justices de paix d'Algérie, ainsi que sur la création de cours d'appel et de postes de magistrats et de fonctionnaires judiciaires dans ces départements.
L'extension des troubles en Algérie ne le laisse naturellement pas indifférent, et son intervention dans la discussion sur l'octroi de pouvoirs spéciaux au Gouvernement en Algérie, résume, avec dignité et hauteur de vue, ses interrogations sur l'évolution du conflit. S'il y exprime « sa confiance dans la République pour maintenir l'indivisibilité du territoire français », il y affirme que « l'Algérie est en danger, et ses ennemis ne sont pas tous à l'intérieur de nos frontières » ; il se félicite de l'assurance donnée par le Gouvernement que « les pouvoirs spéciaux ne seraient pas utilisés pour promulguer des réformes institutionnelles », et termine en affirmant que : « La perte de l'Algérie sonnerait le glas de la puissance française. Vous voudrez être, non pas les hommes de l'abandon, mais ceux de la renaissance française dans le monde. Pour cette tâche, messieurs du Gouvernement, nous serons, l'Algérie sera, à vos côtés ».
Mais, lors du débat, le 15 janvier 1958, sur les institutions et les élections en Algérie, son discours se fait plus radical, et il appelle à la « défense de la civilisation occidentale, appuyée sur la volonté farouche de la France et de ses alliés de poursuivre inlassablement l'oeuvre de pacification, faite de générosité, mais aussi d'autorité bienveillante ».
A la suite de la crise du mois de mai 1958, il vote, les 2 et 3 juin, en faveur des pleins pouvoirs, et de la révision constitutionnelle.
Il est réélu sénateur d'Oran le 31 mai 1959.
Ve République
ENJALBERT (René)
Né le 8 septembre 1890 à Aïn-Témouchent (Oran)
Décédé le 26 décembre 1976 à Hyères (Var)
Député d'Oran de 1936 à 1942
Sénateur d'Oran de 1951 à 1962
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, pp. 1369-1371, et deuxième partie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, pp. 15-16)
Réélu sénateur d'Oran le 31 mai 1959, René Enjalbert s'inscrit au groupe des Républicains et indépendants, et devient membre de la commission des affaires économiques et du plan. Durant son bref mandat sous la Ve République, il ne procède à aucun dépôt législatif, mais intervient à trois reprises en séance publique au sujet de l'Algérie.
Le 25 juin 1959, il prend part à la discussion des projets de loi portant dispositions financières et monétaires concernant l'Algérie, demandant au Gouvernement de s'attacher à « renforcer les liens qui unissent indissolublement et pour toujours les destinées de [ce pays] à celles de la France ».
Le 7 décembre 1959, à l'occasion de l'examen du projet de loi portant fixation des crédits des services civils en Algérie pour 1960, il demande à l'Etat d'apporter un soutien financier aux agriculteurs qui supportent les dépenses de pacification, qu'il s'agisse de la construction de tours de guet ou de leurs frais de gardiennage. Depuis que cette « méthode d'autodéfense » a été mise en action, explique t-il, « l'armée a pu établir ce grand canevas, ce grand quadrillage qui a assuré la sécurité [ ...], qui a permis la reprise des travaux agricoles et qui a remis un peu de vie dans nos campagnes ».
Après s'être abstenu lors du vote de la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie, il intervient sur le budget de l'Algérie pour 1961. Désignant les fonds indisponibles consacrés à la couverture des événements calamiteux ou des déficits budgétaires, il demande au Gouvernement, reprenant les mots de Théodore Steeg, ancien gouverneur général, s'il est possible d'utiliser ces crédits pour donner au « jeune pays non seulement sa ration d'entretien, mais [également] une ration de croissance », qu'il regarde comme nécessaire à son développement.
Le mandat de René Enjalbert prend fin le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance n° 62-737 du 3 juillet 1962 consécutive à l'indépendance de l'Algérie. L'ancien sénateur d'Oran se retire de la vie publique et quitte sa terre natale pour s'installer dans le Var. Il y décède quatorze ans plus tard. Il était officier de la Légion d'honneur, chevalier du Mérite agricole, et décoré de la Croix de guerre 1914-1918.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de René ENJALBERT
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