2. La coopération franco-mexicaine dans les domaines des armées, de la police et de la justice
a) Des relations militaires bilatérales modestes
Les
relations militaires franco-mexicaines, bien que peu développées,
se caractérisent -ainsi que les contacts de votre
délégation l'ont illustré- par leur grande
cordialité.
Les
échanges entre les armées
françaises et
mexicaines sont ainsi marquées :
- par les
escales
régulières de la " Jeanne
d'Arc " au Mexique ou du voilier-école " Cuauthemoc " en
France,
- et par un courant faible mais régulier d'
officiers mexicains
dans les écoles françaises (notamment le Collège
interarmées de défense).
La France dispose d'une bonne image au Mexique dans le domaine de
l'équipement militaire
et une amélioration de la situation
économique et financière du pays pourrait permettre aux
autorités mexicaines d'être en mesure de reprendre des programmes
d'équipement et de modernisation, pouvant comporter des perspectives de
coopération accrue avec la France.
Mais ces besoins restent limités compte tenu de l'absence de menace
extérieure et, surtout, la
présence américaine
dans
le domaine de l'équipement reste prépondérante. Les
armées mexicaines -traditionnellement loyales à l'égard
des institutions- bénéficient d'une aide américaine
active, en particulier dans le domaine de la lutte contre le narcotrafic et le
blanchiment d'argent.
L'armée mexicaine est en effet chargée d'importantes
activités non militaires (lutte contre la guérilla et contre le
narcotrafic) qui offrent un nouveau champ à la coopération
bilatérale.
b) Une coopération active en matière de police et de justice
Confronté à des problèmes de
criminalité
de toutes natures -à commencer par l'activité des cartels de la
drogue et par celle des bandes organisées spécialisées
dans les enlèvements de personnes (plusieurs milliers par an)- dans un
contexte général de violence et d'insécurité, le
Mexique a été contraint de recourir prioritairement à
l'aide américaine
, au demeurant indispensable compte tenu de la
situation géographique du Mexique et de la place qui lui revient
désormais sur la carte mondiale du crime organisé.
Le Mexique, sans pouvoir s'affranchir de la présence américaine,
est toutefois particulièrement intéressé par une
coopération renforcée avec la France
, dont l'image est
particulièrement positive et dont l'efficacité est garantie par
le fait qu'elle est mise le plus souvent en oeuvre sur place -alors que
d'autres pays européens se limitent à l'attribution de bourses
dans leurs établissements professionnels.
C'est ainsi qu'une
délégation du SCTIP
(service de
coopération technique internationale de police) a été
ouverte au Mexique en 1986 et accomplit à la fois des activités
d'enseignement, de conseil technique, et de formation théorique et
pratique.
Cette
coopération dans le domaine de la sécurité
publique
a surtout reçu un nouvel élan à l'occasion de
la récente visite d'Etat du Président de République,
durant laquelle une
déclaration conjointe et un accord de
coopération technique
ont été signés dans ce
domaine. Ces textes revêtent une
importance politique significative
dans un secteur sensible qui constitue sans doute la première des
priorités des autorités mais aussi de l'opinion mexicaines. Leur
portée économique
est également substantielle dans
un secteur où les fournisseurs américains détenaient
jusqu'à présent un quasi-monopole.
C'est pourquoi votre délégation -qui s'est efforcée de
faire valoir aux diverses autorités gouvernementales mexicaines
compétentes, la
très grande qualité des systèmes
et équipements français proposés
et la valeur des
conditions financières proposées- estime nécessaire que la
mise en oeuvre des projets décidés lors de la visite d'Etat du
Président de la République fasse l'objet du suivi le plus
attentif et puisse être rapidement concrétisée dans un
domaine sensible où le renforcement de la coopération
franco-mexicaine symboliserait le nouvel élan des relations
bilatérales.
La coopération bilatérale dans le domaine de la
police
judiciaire
et de la
justice
s'appuie enfin également sur une
série d'accords signés entre les deux pays, notamment une
convention d'assistance judiciaire, une convention d'extradition, un accord de
lutte contre l'usage et le trafic de stupéfiants, et un accord pour
l'échange d'informations en matière de blanchiment.
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