III. ANALYSE DES RÉFORMES EN COURS

A. LES RÉFORMES EN COURS

Les principales aides gérées par le CNC ont fait récemment l'objet de réformes importantes.

•  La réforme de l'agrément, qui concerne l'aide automatique à la production , devrait apporter, après accord de Bruxelles, une meilleure transparence sur les critères d'éligibilité et recentrer le soutien sur des critères de dépenses en France.

Elle prévoit, notamment, que l'accès au soutien devient variable selon une grille de points pondérée par des coefficients tenant compte pour chaque critère (langue, nationalités des producteurs, réalisateurs ou techniciens) du caractère français ou européen du film.

On note, d'une part, que des majorations pour inciter à l'utilisation de studios français n'ont pas été acceptées par Bruxelles et, d'autre part, que le CNC n'a ni plafonné, ni rendu dégressif le montant du soutien automatique afin d'encourager les films à succès.

• Des modifications doivent être apportées au soutien automatique à l'exploitation : il est prévu un coefficient dégressif pour éviter de favoriser les groupes et les multiplexes au détriment des salles indépendantes.

• Une réforme de l'avance sur recettes est en cours pour renforcer la sélectivité de l'aide (actuellement insuffisante, car 30 à 40 % des films en bénéficient) et favoriser les films d'auteur.

B. LES QUESTIONS EN SUSPENS

Concernant les SOFICA : pour le BIPE, l'apport de ces sociétés, " significatif jusqu'en 1987, n'a pas cessé de décroître depuis ". Au surplus, elles joueraient surtout pour les grosses productions, tout en ayant tendance à " exclure les producteurs indépendants ".

" Il est acquis que 4 ou 5 films par an n'auraient pu être produits sans les SOFICA. Compte tenu du niveau actuel de la production cinématographique en France, il faut se demander si ce résultat répond à une priorité et si son coût pour la collectivité (1,15 milliard de dépenses fiscales entre 1985 et 1996) est justifié . ".

Le régime des intermittents du spectacle est considéré comme " généreux et détourné par les conditions concrètes d'organisation du travail " (Cf. pages 60 à 65 du rapport) :

Le statut est devenu un outil régulier de gestion des ressources humaines pour les entreprises de ce secteur. Il attire de nombreux nouveaux venus, mais profite essentiellement aux " anciens ". Il semble inciter les intermittents à plafonner leur nombre de jours d'activité annuelle qui est stable depuis 1980 (autour de 65 jours par an) ;

• La pénétration des films français en Europe est à un niveau très bas : 2,8 % en Allemagne, 3,9 % en Espagne, 1,9 % en Grande-Bretagne, 1,5 % en Italie :

- Le système français d'aide privilégie le financement français à la production au détriment des financements internationaux. Il ne prend pas suffisamment en compte les impératifs liés à l'internationalisation des marchés, ainsi que des financements qui permettent de garantir un meilleur accès aux marchés internationaux et donc un meilleur amortissement des films français ;

- Unifrance
: des résultats plus que modestes au regard des efforts consentis ; le BIPE souligne la croissance de 18% par an des subventions et la présentation du budget en déficit; le contrôle du CNC est essentiellement réglementaire et encore, puisque ses décisions ne sont pas toujours suivies d'effets (demande concernant la suppression de délégations à l'étranger).

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