IV. LA GRANDE INQUIÉTUDE DES CHRÉTIENS ET NOTAMMENT DES MARONITES : LE RISQUE DE LA MARGINALISATION
Face aux résultats des élections qui ont
donné une écrasante majorité aux députés
pro-syriens, les chrétiens éprouvent une très grande
inquiétude. Le patriarche maronite a tenu à le souligner,
lorsqu'il a reçu la délégation de la commission des Lois.
Cette inquiétude est bien entendu alimentée par l'importance de
la présence syrienne au Liban, mais lors de l'entretien qu'il a
accordé à la délégation, M. Rafic Hariri a tenu
à rappeler que c'étaient les chrétiens qui avaient
appelé les Syriens (et non lui-même).
Il reste que la Chambre des Députés pourrait se prononcer en
faveur d'une confédération syro-libanaise dont le premier acte
serait l'union monétaire.
Quoiqu'il en soit,
la campagne pour les élections législatives
a aggravé la division de la communauté chrétienne
, de
même que le conflit libanais s'était achevé par un combat
fratricide entre l'armée du Général Aoun et la Milice de
M. Samir Geagea.
Le résultat des élections législatives consacre d'une
certaine façon la perte d'influence des chrétiens.
Certes les maronites constituent avec les druzes l'élément
fondateur du Liban et conservent la Présidence de la République
qui demeure malgré tout le pivot central de la constitution libanaise.
Mais la prépondérance des chrétiens est menacée par
le nouvel équilibre démographique entre chrétiens et
musulmans.
Les églises chrétiennes du Liban sont également en
première ligne face à la progression des intégrismes
islamistes qui encerclent l'enclave chrétienne du Liban.
Pour toutes ces raisons, les maronites redoutent de ne pas être mis
à même de tenir toute leur place dans la
" reconstitution " du Liban.