ELLES IMPOSENT A LA FOIS DÉBAT DÉMOCRATIQUE ET DIALOGUE SOCIAL
L'opinion publique doit être informée de
l'importance des enjeux que recouvrent les réformes envisagées,
ainsi que des avantages qui en résulteront pour tous les Français.
On doit le proclamer avec force :
la loi de démonopolisation
sera une loi de liberté qui favorisera la diminution du prix du
téléphone et l'enrichissement de la gamme des services. Elle
profitera au consommateur
. Telle qu'articulée par les
propositions du présent rapport, elle confortera les acquis du service
public tant pour les abonnés les plus défavorisés que pour
les zones peu peuplées du territoire.
Qui, aujourd'hui pourrait prétendre que le service public de
radiodiffusion et de l'audiovisuel ait pâti de l'affirmation du principe
de liberté des ondes et de la création des chaînes de
télévision privées ? Qui, aujourd'hui, oserait proposer de
bâillonner les radios libres ou de diminuer le nombre de chaînes de
télévision ?
L'évolution qui s'annonce dans le domaine du téléphone
sera de même nature. La concurrence accélérera la diffusion
du progrès technique dans l'ensemble du tissu social. Elle contribuera
à ce que les nouveaux services de télécommunications -dont
on commence à peine à percevoir la diversité et la
richesse- améliorent la vie quotidienne des gens.
Parallèlement, la loi de sociétisation évitera aux
contribuables de supporter le coût du sinistre qui, à terme, ne
manquerait pas de résulter du statu quo. Un syndrome Air France,
ça suffit ! Il faut écarter tout risque de même nature avec
France Télécom. La sociétisation le permettra et, en
outre, bien conduite, elle aboutira à faire financer le coût des
adaptations concurrentielles de notre opérateur historique par les
marchés boursiers internationaux.
Surtout, les attentes du personnel de France Télécom doivent
pouvoir être exprimées et prises en compte.
Il existe dans cette entreprise publique, un déficit de communication
sociale qui doit être rapidement comblé. L'Etat doit y veiller.
Emportée vers le " grand bain concurrentiel ", France
Télécom semble encore s'y préparer avec des
méthodes d'administration centrale, voire dans la fidélité
à certaines traditions militaires qui, en la circonstance,
n'apparaissent pas les plus appropriées pour entraîner
l'adhésion du personnel aux projets de l'entreprise.
La motivation des hommes et des femmes qui composent sa plus grande richesse
est, pourtant, un enjeu essentiel au regard des échéances qui
s'approchent.
Dans une lettre qu'il a adressée le 16 janvier dernier à
M. François Fillon, ministre délégué
à la poste, aux télécommunications et à l'espace,
votre rapporteur suggérait
d'organiser un vaste dialogue social
autour de l'avenir de France Télécom.
Il s'agissait de
permettre la plus large expression des personnels de l'opérateur et de
leurs organisations représentatives, mais aussi de conférer une
dimension nationale au dossier en associant aux réflexions d'autres
acteurs concernés (entreprises, collectivités locales,
élus nationaux...). Pour conduire une telle opération, il
était avancé l'idée de désigner un médiateur
extérieur pouvant être un homme disposant d'une expérience
politique mais n'exerçant plus de mandat national.
Ces suggestions restent valables aujourd'hui.