CHAPITRE I - FRANCE TÉLÉCOM EST UNE ENTREPRISE STRATÉGIQUE POUR LA FRANCE: SON AVENIR EST UN ENJEU NATIONAL
Si d'aucuns doutaient de l'assertion qui précède, le seul bilan des acquis de notre opérateur de télécommunications et des perspectives qui lui sont ouvertes suffirait à étouffer leur scepticisme.
FRANCE TÉLÉCOM EST AUJOURD'HUI L'UNE DES PLUS GRANDES ENTREPRISES FRANÇAISES
UN GÉANT NATIONAL
Par les résultats
Mieux qu'un long exposé, le rappel lapidaire de
quelques chiffres permet de prendre conscience de la force des positions
qu'occupe France Télécom dans notre économie.
En 1994, en France, l'entreprise téléphonique est
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*
)
:
celle qui a réalisé
le plus gros bénéfice
(9,2 milliards de francs), devançant largement les banques, tels le
Crédit agricole (2e ; 5,8 milliards) ou la Caisse des
dépôts (3e ; 4 milliards), les industriels comme LVMH (5e) ou
Alcatel (8e ; 3,6 milliards), les pétroliers (Total, 10e ; 3,3
milliards), les assureurs (Axa, 15e ; 2,2 milliards) et les distributeurs
(Carrefour, 18e ; 2,1 milliards) ;
le plus gros investisseur
(35,8 milliards de francs) devant EDF, la
SNCF et la Générale des Eaux (14,9 milliards de francs) ;
la deuxième entreprise de services
avec 130 milliards de francs
de chiffre d'affaires, derrière EDF mais devant la Poste et la SNCF.
le cinquième employeur
(150.000 salariés en effectifs
permanents), la Poste (près de 300.000), la SNCF, la
Générale des Eaux (215.000) et Alcatel Alsthom (197.000) se
classant avant.
Ce poids, propre à l'entreprise France Télécom stricto
sensu, ne reflète qu'une partie de sa puissance. Elle est, en effet,
à la tête d'un groupe totalisant quelque
150 filiales,
qui
ajoutent 20 milliards de francs de chiffre d'affaires à celui issu du
téléphone et environ 17.000 salariés aux effectifs de la
maison mère.
Par l'étendue des activités
Une large diversification autour du métier de base
France Télécom a cessé depuis longtemps
de cantonner ses activités au seul téléphone. Elle pilote,
au travers de ses filiales, toute une gamme de services
périphériques à son coeur de métier.
A ce titre, la compagnie générale des communications (Cogecom),
la holding
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*
)
qui rassemble
l'ensemble des filiales et gère les participations du groupe dans une
cinquantaine d'autres sociétés, est organisée en quatre
grands pôles d'activité : réseaux, mobiles et terminaux,
logiciels et services audiovisuels.
Au premier rang du
pôle réseaux
, on trouve des entreprises
de renom sur la scène nationale et internationale : Transpac et FCR.
Transpac exploite le réseau français de transmission de
données par paquets. C'est le réseau public de transmission de
données le plus important dans le monde. Il compte plus de 100.000
abonnés en France et s'étend dans plusieurs pays d'Europe.
Transpac propose également des services à valeur ajoutée :
administration de réseaux, sécurisation des données,
messagerie professionnelle, échange de documents informatisés...
FCR commercialise les liaisons spécialisées internationales,
l'épine dorsale des grands réseaux mondiaux d'entreprises. A
travers ses partenariats, FCR est le représentant de France
Télécom dans la gestion des réseaux publics
étrangers. A la tête d'une flotte de navires câbliers, cette
filiale est également spécialisée dans l'ingénierie
financière et technique des systèmes de câbles sous-marins.
Le
pôle mobile
est un domaine où le groupe a
incontestablement pris du retard par rapport à ses homologues
étrangers.
Il commence néanmoins à décliner une palette de
prestations très complète dans la téléphonie mobile
(Radiocom 2000, le radiotéléphone analogique, Bi-Bop, le
téléphone de poche, Itinéris, le
radiotéléphone numérique à la norme
européenne GSM), mais aussi en matière de radiomessagerie
(Alphapage, Eurosignal et Opérator).
Operator est commercialisé par TDF-RS, filiale à 100 % de
Télédiffusion de France (TDF). France Télécom
Mobiles Radiomessagerie propose pour sa part Alphapage, à vocation
essentiellement urbaine, et Eurosignal, service " bip "
couvrant la
France, l'Allemagne et la Suisse.
En matière de
terminaux
, EGT fournit une large gamme
d'équipements commercialisés sous le nom de France
Télécom Équipements : radiotéléphones,
télécopieurs, téléphones, récepteurs de
radiomessagerie. France Télécom Logiciels et Systèmes
(FTLIS) regroupe les
activités logiciels et services à valeur
ajoutée
de Cogecom.
FTLIS comprend notamment les sociétés
Télésystèmes, Diagram (ex-SCBF) et leurs filiales
respectives, ainsi que des participations dans le domaine des logiciels (Sema,
IBSI...) et des services à valeur ajoutée, notamment à
travers Eucom. Ces prises de participations, majoritaires et minoritaires,
permettent à France Télécom d'être un intervenant
majeur dans le secteur français de l'informatique.
Télésystèmes (administration de réseaux...) et
Diagram (banques, finances...) comptent notamment parmi les plus importantes
sociétés françaises de services et d'ingénierie en
informatique.
Trois filiales sont tout particulièrement présentes dans le
domaine de l'image : Télédiffusion de France (TDF), VTCOM et
France Télécom Câble.
" Dialogues ", la revue interne du groupe France
Télécom, dans le numéro intitulé " Portrait de
groupe " en faisait la présentation suivante :
"
TDF
maîtrise l'ensemble de la chaîne de diffusion
des images, du son et des données, de la conception à
l'exploitation. A ce titre, elle commercialise des réseaux de
radiodiffusion et de télédiffusion en France
métropolitaine et dans les DOM-TOM.
VTCOM
se situe sur le marché des services à valeur
ajoutée de l'audiovisuel, au carrefour des
télécommunications et de l'image. Elle intervient dans
l'élaboration des images analogiques, numériques et dans le
domaine de la Télévision Haute-Définition (TVHD). Son
offre commerciale dans ce domaine concerne l'ensemble des prestations
liées à la TVHD : prises de vue, montage, réception,
transmission...
France Télécom Câble
a été
créée en 1992 à la suite de prises de participations
majoritaires dans le capital de diverses sociétés commerciales
d'exploitation. Ces sociétés exploitent une douzaine de
réseaux câblés de télévision. FT Câble
place France Télécom au quatrième rang des
câblo-opérateurs français ".
Pour l'exercice 1994, le chiffre d'affaires consolidé des filiales
était de 20,2 milliards de francs. Par grands domaines
d'activité, ce chiffre d'affaires se décomposait comme suit :
|
Chiffre d'affaires 1994 |
% du CA |
Activités des réseaux |
9.282 MF |
46 % |
Audiovisuel et multimédia |
4.496 MF |
22 % |
Mobiles et terminaux |
3.859 MF |
19 % |
Logiciels et services |
2.602 MF |
13 % |
En 1994, le résultat net consolidé -part du groupe- de la Cogecom s'est élevé à 210 millions de francs.
Des participations financières très hétérogènes
France Télécom utilise certaines de ses filiales
détenues à 100 % -telles France Télécom
Financière Internationale- pour prendre des participations dans le
capital de certains de ses partenaires étrangers.
Ainsi, à la fin de 1990, elle a été amenée à
prendre une participation de 5 %, pour un montant de plus de 2 milliards de
francs, dans l'opérateur de télécommunications mexicain
Telmex, à la suite de la privatisation de ce dernier.
Cependant, de la date de sa transformation en exploitant autonome à
début 1993, elle a aussi été conduite à s'engager,
à l'instigation du Gouvernement, dans le capital de
sociétés ayant peu, voire rien à voir avec sa logique
d'activités. En deux ans, elle a investi quelque 2 milliards de francs
dans des entreprises publiques des secteurs de l'assurance, de la banque et de
l'électronique (Bull, Thomson).
Rien qu'au début de 1993, elle a soutenu 3 opérations de ce type.
Elle a pris une participation dans les groupes publics d'assurances AGF (2,5 %,
pour un montant de 754 millions de francs) et UAP (0,5 %, pour un montant
de 292 millions de francs). Il lui a également été
demandé d'acheter à l'État des titres THOMSON SA pour un
montant de 379 millions de francs. Via deux holdings créées
avec CEA-Industries et THOMSON-CSF, France Télécom s'est enfin vu
instiguée de participer, à hauteur de 11,7 %, au capital du
fabricant franco-italien de semi-conducteurs SGS-THOMSON (346 millions de
francs).
Il serait pour le moins audacieux de prétendre que ce rôle de
" factotum " d'une politique industrielle défaillante lui
ait
permis de développer ses compétences. Ceci doit être
gardé en mémoire lorsqu'il s'agira d'examiner les moyens de
préparer l'avenir, afin d'éviter toute reproduction de tels
errements.
Il n'en reste pas moins vrai que l'intégration du groupe
constitué par France Télécom et ses filiales tend à
s'accentuer. Depuis l'an dernier Cogecom a cessé de produire un rapport
financier spécifique et France Télécom publie des comptes
consolidés incluant ceux de Cogecom.