UNE PRODUCTIVITÉ DE BON NIVEAU
Pour apprécier cet élément important du
niveau de compétitivité de notre opérateur public, votre
rapporteur a pris connaissance des résultats de quatre études
comparatives réalisées sur ce sujet au cours des trois
dernières années :
Une étude du
cabinet McKinsey,
éditée en
octobre 1992 et intitulée " Service sector productivity ".
Cette étude propose une méthode originale de calcul de la
productivité totale des entreprises de télécommunications
et fait apparaître qu'en 1991, par rapport à ses concurrents sur
le plan international (BT, Mercury, Deutsche Telekom, NTT, les baby's bells
américaines et AT&T), France Télécom était bien
placé en termes de productivité du travail, mais souffrait d'une
mauvaise productivité de ses immobilisations.
Une étude non publiée du
cabinet Sirius,
qui date
d'octobre 1994.
Ce document analyse en profondeur les différentes méthodes de
calcul de la productivité globale des entreprises de
télécommunications.
Les publications de 1994 et 1995 de
l'OMSYC
(Observatoire mondial des
systèmes de communication) " Chiffres clés et indicateurs
des télécommunications mondiales. "
Ces publications constituent une source de données brutes concernant les
télécommunications mondiales. Elles ne font aucun commentaire sur
ces données.
Parmi les indicateurs fournis, on trouve des indicateurs
" simples "
liés à la productivité des opérateurs, notamment le
nombre de lignes par employé, le chiffre d'affaires par employé,
le nombre de communications, etc.
Enfin, bien qu'ils ne constituent pas des études comparatives, les
rapports d'activité
des grands opérateurs mondiaux
fournissent souvent des indications précises sur leur
productivité et leur examen est source d'enseignement.
Il résulte de cet inventaire qu'il existe une multitude de
manières de mesurer la productivité des opérateurs de
télécommunications mais qu'en définitive, des indicateurs
sophistiqués, tels ceux inventés par Mc Kinsey, sont assez peu
didactiques. En revanche, des indicateurs simples, tels ceux retenus par
l'OMSYC, permettent d'avoir une représentation claire des ordres de
grandeur des grands opérateurs mondiaux.
QUELQUES INDICATEURS SIMPLES DE LA PRODUCTIVITÉ DU
TRAVAIL ET DE LA PRODUCTIVITÉ DU CAPITAL IMMOBILISÉ DES
OPÉRATEURS DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
Indicateurs |
Unités |
FT |
BT |
Telia |
DT |
Lignes par employé |
lignes |
207 |
171 |
181 |
174 |
Minutes de communications par employé |
x 1000 |
664 |
674 |
NC |
NC |
Valeur ajoutée par employé |
1000 F |
668 |
590 |
548 |
654 |
CA téléphonie par employé |
1000 F |
695 |
563 |
659 |
760 |
Valeur ajoutée/capital immobilisé |
% |
45 |
62 |
59 |
31 |
Source : OMSYC et rapport d'activité des grands
opérateurs mondiaux, données pour 1994.
Ces indicateurs, dont les valeurs sont aisément calculables, constituent
la base de la plupart des commentaires sur la productivité des
opérateurs de télécommunications.
Certes, les ratios en numéraire -chiffre d'affaires et valeur
ajoutée par employé- intègrent un effet prix qui
obère la réalité de la productivité des
opérateurs, en surévaluant la production d'un opérateur
comme Deutsche Telekom dont les tarifs sont très élevés.
Cependant, au vu de l'ensemble des indicateurs utilisés, on
s'aperçoit que France Télécom se situe dans la moyenne
supérieure du tableau, sa productivité d'ensemble étant
plus proche de celle de BT que de celle de Deutsche Telekom.
En outre, les travaux publiés par l'OMSYC en 1995 couvrent un champ plus
large d'opérateurs (incluant les 7 Baby's bells, ainsi que la SIP) et
mettent en avant un indicateur intéressant : le chiffre d'affaires
généré par un dollar de dépense en salaire.
Or, selon ce critère, la rentabilité économique des agents
employés par l'opérateur français figure au
deuxième rang -derrière la SIP- avec un chiffre d'affaires
supérieur à celui des Américains, bien que les effectifs
de ces derniers soient moindres. Cela laisse donc supposer, puisque les agents
de France Télécom sont plus nombreux, qu'ils sont aussi moins
payés que leurs collègues américains.