PREMIÈRE TABLE RONDE
LES ÉCONOMIES DES COLLECTIVITÉS FRANÇAISES DU PACIFIQUE
DANS LEUR BASSIN GÉOGRAPHIQUE : CONTRAINTES ET OPPORTUNITÉS

Première table ronde - Les économies des collectivités françaises du Pacifique dans leur bassin géographique : contraintes et opportunités

Introduction

Pierre Frogier, Sénateur de la Nouvelle-Calédonie

Je connais l'attention particulière qu'accorde Monsieur le président du Sénat aux outre-mer du Pacifique. Au sein de notre amicale gaulliste, nous considérons que la France est encore grande, au travers des océans. Je remercie donc le président de la délégation sénatoriale de nous avoir réunis ce jour. Je tiens également à saluer notre collègue Maurice Ponga, député européen, ainsi que mes collègues sénateurs de Wallis-et-Futuna et de Polynésie, Monsieur l'ambassadeur, ainsi que les personnes venues de loin, notamment de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie.

Nous sommes réunis pour améliorer la compréhension des contraintes de nos économies insulaires ainsi que de leurs spécificités, mais également pour mettre en évidence leurs potentiels exceptionnels. Le but de la première table ronde est de rappeler les contraintes structurelles qui s'imposent aux économies de nos territoires et de préciser les opportunités à saisir dans la région, en raison du basculement du centre de gravité du monde vers le Pacifique. Ce qui apparaît aujourd'hui comme une évidence ne l'a pas toujours été. Ainsi, les relations entre la France et les pays de la région ont longtemps été distantes, voire conflictuelles. Il a ainsi fallu attendre la fin des essais nucléaires, en 1996, pour que notre pays cesse progressivement d'être considéré comme indésirable dans la région. Les collectivités françaises du Pacifique sont à présent considérées comme membre à part entière de la grande famille océanienne, car la France est reconnue par l'Australie et la Nouvelle-Zélande comme une puissance régionale. La présence de la France est également admise comme naturelle, durable et souhaitable. Il s'agit en effet du seul État membre de l'Union européenne à être encore présent dans cette région, ainsi que le principal contributeur du Fonds européen de développement (FED). Il convient donc de prendre en compte cette nouvelle donne.

Jacques Chirac, Président de la République, indiquait en juillet 2003, à l'occasion du premier sommet France-Océanie, que « la France souhaite accompagner l'intégration de la Nouvelle-Calédonie, de Wallis-et-Futuna et de la Polynésie dans leur environnement régional. La France entend également engager avec les États insulaires un partenariat exemplaire dans le domaine économique et commercial, comme dans la coopération scientifique, culturelle et technique. À cette fin, j'ai souhaité que les exécutifs des collectivités françaises du Pacifique soient désormais vos interlocuteurs privilégiés » . Dix ans après, les collectivités insulaires françaises ont clairement manifesté leur volonté d'intégration régionale et ont développé leurs relations commerciales avec leur environnement. Malheureusement, cette région est restée le « parent pauvre » de la diplomatie française, par manque de visibilité et de lisibilité. Je crains que ce manque de volonté politique laisse penser, à tort, que la présence de la France en Océanie n'aurait qu'un caractère anecdotique. Puisse donc notre rendez-vous de ce jour faire en sorte que la volonté exprimée en 2003 par Jacques Chirac soit enfin entendue au Quai d'Orsay.

Christian Lechervy, Modérateur, Ambassadeur, Secrétaire permanent pour le Pacifique et Représentant permanent de la France auprès de la Communauté du Pacifique

Quatre enjeux majeurs seront abordés :

- le fonctionnement des économies insulaires ;

- la maîtrise du foncier ;

- les interconnexions numériques ;

- les enjeux de politique monétaire, alors que l'espace Pacifique se connecte de plus en plus avec les économies d'Asie du Nord-Est, du Sud-Est et d'Amérique latine.

Pour commencer, je donne la parole au professeur Géronimi, qui vient de publier une étude sur les contraintes spécifiques du développement durable des petites îles. Il nous fera part de son expérience de la Nouvelle-Calédonie, puisqu'il travaille actuellement sur la soutenabilité des trajectoires de développement du territoire.

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