B. LA GESTION DES PARIS SUR LES COURSES
1. L'Histoire du PMU
En
France, le Pari Mutuel Urbain -service des Sociétés des Courses
organisant les paris mutuel hors des hippodromes- est un organisme collecteur
des paris sur les courses de chevaux hors des lieux où elles se tiennent
(cafés, brasseries, boutiques spécialisées, etc.).
Il se distingue ainsi du PMH, Pari Mutuel Hippodrome, qui collecte les enjeux
pris sur les champs de courses.
Il n'en n'a pas toujours été ainsi et les courses de chevaux et
les paris sont très anciens.
La première loi qui a traité le sujet, et qui est toujours en
vigueur, date du 2 juin 1891.
Elle légalise les paris sur les courses de chevaux et instaure le
principe de la mutualisation.
Ceci signifie que les parieurs jouent les uns contre les autres et se partagent
les gains une fois effectués les prélèvements
légaux prévus par la loi au profit de l'Etat et de l'institution
des courses.
Les paris étaient exclusivement réservés à la
mutualité des parieurs et ceci mit un terme à la pratique des
paris à la cote en vigueur jusque-là.
Seules étaient autorisées les courses de chevaux ayant pour
but exclusif l'amélioration de la race chevaline
.
Le Parlement dans ce texte avait créé le
prélèvement légal sur la valeur des paris et confié
l'organisation des courses aux Sociétés de Courses soumises
à un agrément du Ministère de l'Agriculture.
Le principe du PMU avait été inventé dans son principe par
le Français, né en Espagne Joseph Oller;la
postérité de cette invention est immense : la plupart des
organisations de courses de chevaux dans le monde ont adopté ce
système.
Le 16 avril 1930, une autre loi autorisa les Sociétés de courses
a enregistrer des paris en dehors des hippodromes qui étaient
jusqu'alors le siège exclusif des enjeux.
La distinction était établie entre PMU et PMH.
Le 3 mars 1931 : naissance du PMU à Paris, puis dans les grandes
villes de province.
On joue au « simple » et au « report ».
Le 22 janvier 1954 : invention du Tiercé par André Carrus.
Le 17 juin 1956 : première retransmission
télévisée du Tiercé. C'est une véritable
explosion et le Tiercé devient une passion française.
1968 : Premiers paris par téléphone; en 2000 il existe
100 000 comptes.
1976 : Création du Quarté
1983 : Le PMU prend la forme d'un G I E auquel, à l'époque
sont affiliées 43 sociétés membres (France galop, Cheval
Français, associations régionales etc.)
1985 : Début de l'automatisation
1986 : Création du Quarté +
1988 : Informatisation des points PMU
1989 : Naissance du Quinté +qui relaie le Tiercé
1993 : Création du 2 sur 4 qui réalise 2 milliards de francs
de chiffre d'affaires en 2000
1994 : Huit pays d'Afrique reçoivent les images de courses
françaises et jouent.
1997 : (décret du 5 mai) le statut du PMU fut doté de
structures de gestion renforcées pour renouveler le partenariat avec
l'Etat et les Sociétés de Courses
Le GIE est alors doté d'un conseil d'administration.
1999 : Déploiement de nouveaux systèmes d'informatisation
avec création de 12 000 nouveaux terminaux.
Naissance du site Internet pmu.fr
Equidia, chaîne thématique permettant de joueur aux courses chez
soi, voit le jour. Elle est diffusée, en 2001, sur Canal satellite, TPS
et sur le câble.
2. L'Entreprise PMU
A fin
décembre 2000
le GIE PMU comptait 54 membres
: France Galop,
le Cheval Français et 52 sociétés de courses.
Premier opérateur de pari mutuel européen, troisième
mondial, son chiffre d'affaires d'entreprise compte parmi les 50 plus
importants de France.
La tutelle de l'Etat
s'exerce par le truchement des ministères de
l'Agriculture et du Budget.
Statutairement,
l'Assemblée Générale nomme le PDG
pour quatre ans mais cette nomination doit recevoir l'agrément des
Ministères.
En réalité, l'Etat s'efforce de peser davantage sur cette
désignation. Dans cette démarche, il n'a pas toujours eu la main
heureuse dans le passé, au point de mécontenter le GIE et de se
heurter à une occasion à un refus très ferme. L'Etat a
dû renoncer et retirer son « candidat ».
Le Conseil d'administration
compte 10 membres : le
Président, le Directeur Général
délégué, deux représentants de France Galop, deux
du Cheval français, le Sous directeur du Budget, le Sous-directeur de la
Comptabilité Publique, le Sous directeur du Cheval du Ministère
de l'Agriculture, un Ingénieur Général du GREF.
Assistent également aux Conseils : le Directeur des affaires
financières et économiques du Ministère de l'Agriculture
qui assume le rôle de Commissaire du Gouvernement auprès du GIE,
le Chef de la Mission de contrôle et un Contrôleur d'État.
On le constate : sur treize personnes, l'Etat n'a placé pas moins de
sept de ses représentants !
La Mission du GIE PMU est d'organiser, promouvoir, commercialiser et traiter
les paris sur les courses de chevaux.
365 jours par an le PMU assure l'enregistrement des
« paris », le calcul des « rapports »,
et le paiement des gains aux parieurs, sur une moyenne de 14 courses hippiques
par jour.
Après déduction des sommes affectées aux
gains des
parieurs
et aux
prélèvements publics
et couverture des
frais de
gestion du PMU
, les sommes restant disponibles constituent la
«
marge nette » pour les Sociétés de
Courses
.
Elles en disposent pour leurs propres dépenses de gestion, les prix des
courses et l'entretien des hippodromes et des Centres d'Entraînements.
On le verra plus en détail dans la suite du rapport, mais il
apparaît déjà très clairement que le GIE PMU est au
coeur d'un vaste financement du secteur Cheval. Dans l'économie des
courses de chevaux, l'Institution des Courses organise les courses et le PMU
organise les paris.
3. Le réseau du PMU
L'organisation du PMU est complexe ; on lui demande d'assurer
au
profit des parieurs la sûreté, les performances et la transparence
d'un système fonctionnant en continu.
Après une récente restructuration géographique de son
réseau, le PMU s'appuie en 2000 sur 5
Directions
régionales
(7 en 1997) et sur
27 agences
(37 en 1997)
un service central informatique
qui reçoit, traite les
données des Serveurs PLR et ALR et redistribue les informations.
Conformément au projet d'entreprise 1997 - 2002, les Directions
régionales sont en charge maintenant de négocier des contrats
commerciaux avec objectifs chiffrés à la clef.
Le Système PEGASE
après des débuts laborieux et
terriblement coûteux, semble maintenant donner satisfaction.
Le réseau comporte plus de
8 000 points de vente
dont
la rémunération atteint 656,7 MF en 2000 soit 1,78 % des enjeux.
7 779 points de vente ALR (avant la réunion) le matin dans les
cafés, tabacs, débits de boisson et 424 points PLR (pendant la
réunion) en relation directe avec les hippodromes.
14 000 terminaux informatiques équipent les points.
Les paris peuvent être enregistrés aussi par
Téléphone, par Minitel, sur la chaîne
télévisée
thématique EQUIDIA, et sur
INTERNET
.
Un progrès très sensible a été marqué par la
création des
Cafés-courses
, (1998) où le parieur
bénéficie de l'instantanéité ALR et PLR et touche
ses gains dès la fin de la course sur Equidia.
La progression sensible du chiffre d'affaires du PMU en 2000 serait à
mettre au compte de ces 344 cafés courses : l'objectif pour 2001 est
d'en compter 500 à fin décembre.
En dépit de la stratégie affichée de réduction des
effectifs prévue dans le Projet d'Entreprise, le nombre des
salariés n'a pas sensiblement diminué : passant de 1.488 en 1999
à 1.460 en 2000.
La gamme des produits du PMU passe pour être la plus étendue du
monde et reflète assez bien le désir de l'entreprise de
répondre à la diversité des attentes de sa
clientèle.
Le tableau ci-après détaille les résultats de dix grands
jeux proposés.
Jeu |
Mise de base |
Chiffre d'affaires (en MdF) |
% |
Pari simple |
10 F |
4,65 |
12,2 |
Pari couplé |
10 F |
4,72 |
12,44 |
Pari jumelé |
10 F |
3,94 |
10,39 |
Trio urbain |
6 F |
0,810 |
2,13 |
Trio hippodrome |
10 F |
1,47 |
3,8 |
Trio report |
20 F |
0,569 |
1,5 |
2 sur 4 |
20 F |
2,16 |
5,7 |
Tiercé |
6 F |
3,4 |
9,0 |
Quarté + |
8 F |
3,8 |
10,0 |
Quinté + |
10 F |
12,4 |
32,7 |
Déjà en 1995, le Rapport Péri critiquait « une trop grande complexité des jeux » et disait « la gamme des produits de PMU est trop large ».
4. Les parieurs du PMU en France et à l'étranger
Les
parieurs français
Depuis 1999, les parieurs sont au nombre de six millions avec 1,1 milliard
de tickets validés (valeur moyenne :24, 60 F).
Dans les 8.145 points de vente leur auront été reversés
27,5 milliards de gains (sur un total d'enjeux de 39,5 MdF).
En 1999, 209 gagnants millionnaires contre 160 en 1998.
Sur les 6 millions de parieurs (14 % de la population française de plus
de 18 ans) 1,6 à 2 millions jouent au moins une fois par semaine.
28 % sont des femmes.
55 % sont des clients réguliers : ils connaissent les courses,
apprécient la convivialité du PMU ce sont des joueurs du week-end.
40 % sont des joueurs occasionnels attirés par les grands
événements hippiques : ils jouent une fois par mois et au
Quinté +.
5 % sont des passionnés, lecteurs assidus de la presse hippique, ils
jouent plusieurs fois par semaine.
Il est tout à fait surprenant que, d'année en année, dans
sa documentation particulièrement soignée et complète, le
PMU ne consacre pas une ligne aux joueurs en difficulté, aux joueurs
compulsifs, aux grands blessés du jeu.
Parlant d'abondance de ses millions de clients, qu'il parait bien
connaître, il semble ne consacrer aucune attention particulière
à celles et ceux pour qui la passion du jeu constitue une
calamité familiale, professionnelle et sociale.
La dernière campagne de promotion commerciale du PMU fait appel aux
« émotions » dans un style très racoleur : on
ne devrait pas oublier, et passer sous silence, que ces
« émotions » ont des aspects négatifs graves.
Le rapport reviendra sur ce problème qui se révèle
très choquant surtout quand l'industriel des jeux (PMU, Française
des jeux ou Casinos) qui expose avec complaisance sa réussite
professionnelle entretient avec l'Etat, moralisateur à bon compte, des
liens extrêmement étroits aussi bien sur le plan juridique que sur
dans le domaine financier.
Les parieurs étrangers
Le PMU a développé de nombreux partenariats en s'appuyant sur son
savoir faire, ses capacités d'expertise qui sont grandes et reconnues
dans le monde.
Le PMU peut ainsi, en expert technique, intervenir dans des pays
désireux de se doter d'un système de pari mutuel sur les courses
qui se déroulent en France ou sur leurs propres courses.
Des 1986 le PMU a travaillé sur trois axes :
1 - La mise au point de prise de paris « en masse commune »
par des terminaux situé à l'étranger et directement
reliés au réseau PMU.
Ainsi les enjeux Monégasques ou Suisses sont regroupés avec les
enjeux français ce qui est avantageux pour ces étrangers.
2 - L'assistance technique et la création de réseaux, mais
toujours sur les courses françaises, à Madagascar, au
Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon,
Guinée, Mali, Niger, Sénégal et... Roumanie.
3 - La vente de programmes, de résultats et d'images en
différé ou en direct qui permet d'organiser à
l'étranger (onze pays, Djibouti, Allemagne, Autriche) des paris en
« masses distinctes ».
En 2001 le PMU marque un point satisfaisant en enlevant l'appel d'offres des
Hippodromes de l'Andalousie et en s'implantant à Madrid.
5. Statistiques et comptes du PMU - pour l'année 2000
5 073
courses encouragées par le PMU contre 4 944 en 1999
8 619 points de vente en France et à l'Etranger 8145
6 millions de parieurs. 6 millions
1,2 milliard de tickets validé 1,1 milliard
25,10 F de valeur moyenne du ticket 24,60 F
187 gagnants millionnaires 209
Audience d'Equidia (7j/7 et 24h/24) x par 3 : 50 000 comptes et 305 MF de
Chiffre.
Comptes d'Exploitation (en MdF)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Chiffre d'affaires (enjeux) |
34,566 |
34,976
|
35,612
|
37,930
|
Gains des parieurs |
23,992 |
24,153 |
24,627 |
26,386 |
soit du CA |
69,4 % |
69,0 % |
69,15 % |
69,57 % |
Prélèvements publics |
6,0 |
6,102 |
6,041 |
6,255 |
soit du CA |
17,3 % |
17,4 % |
17,0 % |
16,5 % |
Marge brute |
4,482 |
4,609 |
4,698 |
5,080
|
Charges de fonctionnement |
2,192 |
2,346 |
2,544 |
2,656
|
Solde pour les sociétés de courses |
2,289 |
2,263 |
2154 |
2,424 |
Le
chiffre d'affaires 2000/1999 a augmenté de : +6,5 %
Le chiffre d'affaires à l'international de : + 135,5 %.
Au bilan
:
les immobilisations corporelles sont de 1,234 MdF
les immobilisations incorporelles de 0,374 MdF
les immobilisations financières de 0,017 MdF
l'actif immobilisé total est de 1,626 MdF contre 1,450 en 1998
les dettes sont de 2,428 MdF contre 2,104 en 1998
La présence du PMU à l'étranger apporte au GIE un chiffre
d'affaires appréciable mais y a t'il une progression de ce secteur ? Ce
n'est évident ni en chiffre, ni en pourcentage des enjeux totaux.
Les enjeux collectés à l'étranger représentaient
:
en 1996 |
0,436 milliard de francs de CA |
soit 1,26 % des enjeux totaux |
en 1997 |
0,389 milliard de francs de CA |
soit 1,14 % des enjeux totaux |
en 1998 |
0,382 milliard de francs de CA |
soit 1,11 % des enjeux totaux |
en 1999 |
0,404 milliard de francs de CA |
soit 1,15 % des enjeux totaux |
en 2000 |
0,440 milliard de francs de CA |
soit 1, 08 % des enjeux totaux |
6. Répartition des produits des paris en 1999 et en 2000
La
répartition s'établit de la manière suivante :
(1)
Montant total des enjeux en 1999 et en 2000
PMH |
1 634 921 090 F soit 4,3 % |
(contre 1 581 371 568 F) |
PMU |
35 612 137 185 F soit 95,7 % |
(contre 37 930 109 633 F) |
Total |
37 247 058 275 F |
(contre 39 511 481 201 F) |
(2)
Parieurs gagnants
69,34 % soit 25 827361 021 F
(3)
Prélèvement légal
30,66 % soit 11 419 697 254 F
Le prélèvement légal prend trois destinations :
(4)
Part de l'Etat hors secteur cheval
15,04 % soit 5 602 968 622 F
(4.1) Etat prélèvement et taxes 13,32 % soit 4 961 465 010 F
(4.2) Prélèvement à l'étranger 0,32 % soit 117
997 671 F
Total Etat 5 079 452 681 F
(4.3) Fonds National d'adduction d'eau 1,25 % soit 464 519 355 F
(4.4) Fonds National vie associative 0,10 % soit 37 857 954 F
(4.5) F N développement du sport 0,06 % soit 21 128 632 F
(5)
Fonds National des haras et des activités hippiques
:
2,07 % soit 770 654 427 F
(5.1)
Service des haras lui même 0,67 % soit 247 885 719 F
(5.2) Contribution au fonds commun 1,40 % soit 522 768 708 F
(6)
Part revenant directement aux Sociétés de courses et
à la FNCF
13,55 % soit 5 046 074 205 F
La
contribution (5.2) s'ajoute à la part (6) pour donner la part totale
revenant aux courses (7)
(7) 14,95 % soit 5 568 842 913 F
Une fois soustraits de cette part :
(8) les 7,14% destinés aux frais de gestion du PMU,
(9) les 2,34 % destinés à ceux des courses,
il reste (10) 5,47 % affectés aux encouragements soit 2 037 870 374 F
En résumé :
Sur 100 F d'enjeux :
69,34 % reviennent aux parieurs gagnants
15,04 % restent à l'Etat hors secteur cheval.
15,62 % vont directement ou non aux courses et au cheval
se décomposant en :
7,14 % pour la gestion du GIE PMU
2,34 % pour la gestion des courses
5,47 % pour les encouragements soit 2 MdF
1(
*
)
0,67 %pour les haras et les activités hippiques.
En 1999, ces 15,62 % représentaient 5 816 728 632 F
7. Les prélèvements de l'Etat
Sur la masse totale des paris engagés par les turfistes sur les courses de chevaux en France sur le PMU (95,6 %) et le PMH (4,4 %) la première répartition est la suivante :
Les parieurs gagnants |
70 % |
69,15 %en 1999 |
69,57 % en 2000 |
L'Etat |
18 % |
16,96 % en 1999 |
16,49 % en 2000 |
Les courses |
12 % |
|
13,61 % en 2000 |
Les prélèvements de l'Etat sont proportionnels au montant des enjeux :
|
Droit de timbre |
3,7 % |
|
TVA |
2,7 % |
|
CSG |
1,03 % |
|
CRDS |
0,35 % |
|
Sur les enjeux suisses |
0,01 % |
|
Pré sup progressif |
4,84 % |
|
Bénéfice centimes |
0,36 % |
Mais aussi |
Pour les haras |
2,04 % |
|
Pour l'adduction d'eau |
1,25 % |
|
Pour le FNDS |
0,05 % |
|
Pour le FNDVA |
0,1 % |
|
Total des prélèvements |
16,49 % |
Par
comparaison avec ceux des pays européens qui ont communiqué leurs
chiffres :
|
Angleterre |
Italie |
Allemagne |
France |
|
% |
% |
% |
% |
Parieurs |
83,05 |
71,4 |
74 |
70 |
Etat |
6,75 |
18,6 |
0,7 |
18 |
Bookmakers |
9 |
Interdits |
Interdits |
Interdits |
Courses |
1,2 |
10 |
27,3 |
12 |
8. La presse hippique - les médias
La
presse spécialisée française pour ce qui concerne les
courses de chevaux est abondante.
Paris-turf
, seul quotidien français, a été
créé en 1972 par le journal l'Aurore, possédé par
Boussac, puis le groupe Hersant. En 1997, il mettait en avant une
capitalisation de 500 MF. Il est en situation de monopole, tire à
150 000 exemplaires avec des pointes à 280 000, coûte
7 francs (7,50 francs le dimanche) mais il connaît aujourd'hui
de grosses difficultés en raison de la concurrence de
tiercé
magazine
et de
tous les journaux qui ont plus ou moins une rubrique
hippique
(
Le Parisien
tire 4 à 8 pages de cette rubrique).
Week-end est un journal du tiercé.
Tous les hebdomadaires ou presque,
aussi
.
Il faut citer le trimestriel
Turf magazine
.
Dans une documentation abondante, on retiendra la « Grande
encyclopédie du PMU », le service de pronostics 3615 SELZ,
l'édition de nombreuses fiches pratiques d'initiation aux courses et
l'existence à Paris d'un centre de documentation des courses hippiques.
Une interrogation : comment se fait-il que l'
Equipe
qui couvre avec
excellence tous les sports français et de nombreux sports
étrangers, ne consacre pas une ligne aux Courses de chevaux ? Le
rapporteur s'interroge : y a-t-il moins d'argent qui circule dans le
football, le tennis, le basket ?
N'y a-t-il pas de concours de pronostics en France et en Europe sur les
résultats de certains sports majeurs ?
Paris Turf
emploie 150 salariés, (la plupart de ses
journalistes sont pronostiqueurs) et possède une banque de
données historiques considérables avec les pedigrees, les
performances des chevaux, etc...
La rédaction travaille en coordination avec 12 rédactions
régionaux et des correspondants locaux qui sont souvent les pigistes de
la presse locale.
Le talon d'Achille de Paris Turf : il ne fait pas de publicité.
Pour M. Guy Delabrosse, président des journalistes hippiques, l'avenir
de cette presse est sombre car les espoirs placés dans le
développement des chaînes TV (Canal +) et de la chaîne
satellite Equidia, ne correspondent peut être pas à des
avancées pour la presse écrite.
Les relations entre le PMU, France 2 et Canal + et la chaîne
thématique Equidia sont traitées dans le chapitre consacré
au PMU.
Les attentes du public
Elles sont précises, n'ont jamais beaucoup varié dans le temps et
s'adressent à tous les médias :
Annonces des courses et des chevaux « partants »
Informations sur les coures « avec événement »
Un traitement correct des courses sans événement
Des pronostics
Des conseils de jeux (plus rarement)
Les résultats et les rapports
D'une manière générale, les professionnels de la course et
de la filière cheval estiment que cette information est bien faite.
9. Les perspectives
a) une amélioration progressive
Après plusieurs années très difficiles, la
situation du PMU s'améliore progressivement et nettement sous la
direction efficace et sérieuse de l'équipe dirigeante actuelle.
Pendant sept ans, de 1990 à 1997, tandis que le PIB des Français
augmentait de 7 %, le chiffre d'affaires du PMU baissait de 12 %.
Le projet d'entreprise 1997-2002 comporte de louables efforts de gestion et en
particulier une incontournable réduction des effectifs qui a fait
l'objet d'un plan social discuté avec les employés.
Mais il affiche aussi un vaste objectif interne entièrement conçu
avec les salariés et tournés vers eux.
Sous le titre « Les salariés acteurs du changement »
le projet veut :
Développer les compétences, l'autonomie et les
responsabilités
Construire des cursus de métiers
Individualiser les parcours
Optimiser l'animation et l'encadrement
Consacrer à la formation des ressources nouvelles :
+ 7 % en 1999, + 12 % en 2000.
85 548 heures de formation dispensées en 1999.
Réorganiser le réseau, améliorer la productivité,
soutenir la croissance.
Les résultats semblent au rendez-vous : le chiffre d'affaires a
repris sa croissance : + 12 % en 1998, + 1,8 % en 1999,
+ 6,5 % en 2000.
Y ont contribué incontestablement, le fonctionnement de Pégase
enfin sorti des douleurs de l'accouchement, le traitement des paris par Cap
Gémini, le raccourcissement des délais de prise de paris avant la
réunion, l'utilisation des cartes bancaires et des bornes interactives
dans les lieux publics, le développement d'Equidia, pôle TV
multimédia, etc.
Ces bons résultats demandent à être soutenus car la
concurrence étrangère est dure, principalement appuyée sur
des disparités fiscales qui avantagent énormément les
autres pays où ces activités sont beaucoup moins imposées.
Pour autant, le PMU surveille de près les performances et les
résultats de ses concurrents français, la Française des
Jeux et les Casinos.
b) bientôt un pari mutuel sur la pelote basque dans les hippodromes ?
La
Fédération nationale de la pelote basque (FNPB) qui date de 1921
compte 18 000 licenciés, 320 clubs, 11 ligues
régionales et 60 000 pratiquants de loisir.
Même si la région où elle s'est historiquement
développée est réduite, la Fédération
n'organise pas moins de 90 championnats (hommes, femmes et enfants)
couvrant les 22 spécialités de ce beau sport. Le
professionnalisme existe aux USA (Floride et Connecticut), il est réduit
en Espagne, mais il est absent en France.
Ce jeu ne permet à aucun de nos 25 meilleurs joueurs d'en vivre.
Tout au plus, quelques-uns encaissent-ils quelques primes (15 000 F
pour le vainqueur d'un des grands tournois de l'année).
Il sont qualifiés par leur Fédération
d'« amateurs indépendants », connus comme tels de
l'Urssaf et leurs gains sont déclarés par les organisateurs de
tournois. Tous les autres joueurs sont des « amateurs ».
Depuis longtemps, la FNPB tente d'obtenir l'autorisation d'organiser des paris
selon les règles suivies par le PMU pour les courses de chevaux.
Après une proposition de loi (17-11-1998), un amendement à une
loi de finances du 12 avril 1996, la parution le
1
er
avril 1997 du décret n° 97-309 a
consacré l'autorisation d'un pari mutuel, mais l'arrêté
fixant le règlement de ce pari mutuel n'était pas encore paru...
Les élections ayant l'étrange propriété
d'accélérer la sortie de certains textes, il vient d'être
publié
2(
*
)
un
arrêté qui permettra d'assurer une promotion nationale et une
couverture médiatique dignes de ce sport spectaculaire et de
qualité.
La FNPB en attend les moyens de financer les équipements, frontons,
trinquets et Jaï Alaï, d'organiser enfin le professionnalisme, de
protéger les amateurs et de conforter les résultats
internationaux déjà brillants.
Les conditions d'agrément exigées sont les suivantes :
L'Egide du PMU
Une gestion assurée par une société à objectif
sportif
L'installation des frontons dans l'enceinte des hippodromes
La gestion des paris par les sociétés de courses avec les
mêmes règles
Un déroulement des parties selon le code des Jaï Alaï
Des grands projets sont déjà bien avancés à Pau et
Auteuil.