II. LE MONDE DU CHEVAL
A. L'INSTITUTION DES COURSES
Une annexe précise assez bien sa structure :
1. La tutelle de l'Etat et le Décret du 5 mai 1997
Les
quatre Ministères de l'Agriculture (Direction du Cheval, Direction de
l'espace rural et de la forêt), des Finances; de l'Intérieur et du
Budget, interviennent dans la législation, la réglementation, la
gestion, le contrôle des courses et des organismes aux quels elles sont
confiées.
Le Décret n° 97-456 du 5 ami 1997 signés des quatre
ministres et relatif aux Sociétés de courses de chevaux
constitue, en dépit de quelques critiques, une avancée
considérable pour l'Institution des courses.
Il dispose en effet que deux Sociétés dites mères, pour le
Galop et pour le Trot, sont agréées par le Ministre de
l'Agriculture et autorisées, pour un an (!), à organiser des
courses, que la parité est établie en leur sein entre les
socioprofessionnels et les membres des Sociétés etc.
Le décret précise également les structures des
organisations régionales et nationales et du PMU.
2. La Fédération Nationale des Courses Françaises
Association Loi 1901, instituée par le décret de
1997,
elle rassemble toutes les Sociétés de courses de France,
métropole et Outre mer et représente l'Institution des Courses.
La Présidence de la Fédération est tournante et
assurée alternativement par France galop et le Cheval français.
En 2001 la Présidence revient à Madame Head et le
Secrétariat Général à Monsieur Gilles Delloye
Le Conseil d'Administration comprend :
2 représentants de la Société Mère, France Galop,
dont son Président ;
2 représentants de la Société Mère des courses
au trot, dont son Président ;
2 représentants des sociétés régionales :Trot et
Galop.
Participent aussi avec voix consultative :
le chef du service des haras, des courses et de l'équitation,
le contrôleur d'Etat
le Président du PMU.
Le budget de fonctionnement, 28 MF par an, est financé à
parité par les Sociétés Mères.
La Fédération a pour objet :
- de définir la politique commune de l'institution ;
- de fixer, avec le Ministère, les orientations budgétaires
;
- de proposer les calendriers des courses.
Elle gère
le Fond commun de l'Élevage et des courses
.
Elle organise la lutte anti-dopage, applique le Protocole signé avec
l'État et gère les « centimes » qui
représentent des sommes énormes. L'Etat garde pour lui seul les
centimes des hippodromes de la région parisienne soit, pour
l'année 2000 : 139.288.000 F (!) et limite pour les
sociétés organisatrices de province leur part des centimes
à 200.000 F en instaurant le reversement de l'excédent à
la Fédération, pour affectation au budget de la lutte contre le
dopage.
Pour Michel Bodiguel, Président de l'Association de défense et
de promotion des courses de
province
, la parité,
instaurée par le décret de 1997, entre les Sociétés
et les Professionnels des courses, n' a pas eu que des effets positifs.
Les mentalités, les cultures des bénévoles des
Sociétés et des professionnels étant tout à fait
différentes, il y a beaucoup de difficultés au sein de la
Fédération à concilier les points de vue.
Les affrontements à propos des réclamations de professionnels
portant sur les équipements mis à leur disposition sur les champs
de courses, seraient constants.
L'Association redoute aussi que l'autorité des Commissaires se trouve
affaiblie par la pression des professionnels
« justiciables », de leur part, de sanctions en course et
dotés simultanément des qualités de membres de la
Fédération !...
Pourtant, le décret de 1997, voulu et mis en place par l'Etat, pour
mettre un terme aux retards et aux dissensions du monde des courses de chevaux,
a le mérite d'avoir largement modernisé ce secteur et de l'avoir
doté d'un nouveau statut plus clair et plus conforme aux
nécessités de l'heure.
Même ainsi, l'Institution des courses reste néanmoins une
structure très lourde, complexe et difficile à gérer.
3. Les Sociétés Mères
Généralités concernant le Galop et le
Trot
Le Décret de 1997, dans son titre I, dispose que les
Sociétés de courses (toutes les sociétés) sont
régies par
le statut d'association loi 1901
et que leur objet est
l'organisation de courses de chevaux et des activités liées.
Elles sont toutes soumises à un agrément du Ministère
de l'Agriculture
.
Dans chacune des spécialités, Trot et Galop, une
société est agréée comme Société
Mère de courses de chevaux.
Y sont regroupés les membres socioprofessionnels : propriétaires,
éleveurs, entraîneurs, jockeys et drivers
à
parité
de nombre avec des membres compétents et les
présidents (ou vice présidents) de chacune des
fédérations régionales de courses.
L'autorisation d'organiser les courses est accordée pour un an et
constamment soumise, pour ses renouvellements, aux décisions du
Ministère.
La même parité se retrouve dans la composition de
l'
Assemblée générale dite
« comité
» : 25 socioprofessionnels, 25
délégués des sociétés.
Les Conseils d'Administration comptent
12 membres au maximum.
Toutes les fonctions sont gratuites
.
Le décret de 1997 institue auprès des deux Sociétés
Mères, un Comité Régional constitué uniquement des
délégués des Socioprofessionnels.
Les missions des deux Sociétés Mères sont
identiques
:
- Exercer leurs responsabilités sur l'ensemble de la filière
de leur spécialité ;
- Proposer au Ministère leur Code des courses ;
- Veiller au respect de ceux ci ;
- Organiser les courses ;
- Délivrer, seules, après enquêtes du Ministère
de l'Intérieur, les autorisations de faire courir, d'entraîner, de
monter et de driver ;
- Etablir les projets de calendriers à l'intention de la
Fédération des courses ;
- Etablir les programmes des courses soumis au Ministère de
l'Agriculture ;
- Proposer à la Commission nationale du Fonds commun les conditions
d'attribution et les taux de primes aux éleveurs ;
- Etablir la répartition des subventions pour prix de courses
concourrant aux activités Techniques, sociales et de formation
professionnelle.
- Les Commissaires et les Juges sont agréés par le
Ministère de l'Agriculture.
Elles ont le pouvoir disciplinaire
et, dans le cadre de la lutte
anti-dopage, elles appliquent les sanctions quand un dossier de fraude leur
parvient de la Fédération Nationale gestionnaire du Laboratoire
spécialisé.
Elles ont acquis le privilège d'édicter un règlement
applicable à tous les hippodromes et à l'égard de tous les
intervenants. C'est un caractère très particulier à ces
associations que de pouvoir étendre leur autorité à
l'égard de tiers.
La Société Mère France Galop
France Galop est l'avatar 2001 de la Société d'encouragement des
races de chevaux (1933) de la société de steeple-chase, de celle
des courses d'obstacles, de la société sportive d'encouragement
et de la société sportive de France.
Elle a été créée en 1995 sous la pression de Bercy
et dans le cadre d'une séparation d'avec le Trot.
L'ensemble de ses structures est identique à celui du Cheval
Français.
Elle a le pouvoir disciplinaire
et, dans le cadre de la lutte
anti-dopage, elle applique les sanctions quand un dossier de fraude lui
parvient de la Fédération Nationale gestionnaire du Laboratoire
spécialisé.
En tant que Société de courses, France galop gère aussi
les six hippodromes et les centres d'entraînement de la région
parisienne c'est à dire :
Auteuil (trot), Longchamp (plat), Saint-Cloud (plat), Chantilly + centre
d'entraînement (2.500 chevaux), Maisons-Laffitte + centre
(800 chevaux), Deauville + centre (300 chevaux).
Ceci représente 200 réunions, 48 % du chiffre d'affaires du PMU.
France galop emploie 445 salariés dont 300 sur les hippodromes et les
centres d'entraînement.
La Société Mère le Cheval Français :
L'Association dite « Société d'encouragement à
l'élevage du Cheval Français » (SECF) gère le
Trot, répond aux mêmes critères et assure les mêmes
missions que France Galop.
Son « Comité »comporte :
- 16 délégués socioprofessionnels (5
propriétaires, 3 propriétaires-entraîneurs, 5
éleveurs, 2 entraîneurs public et privé,1
représentant du collège jockeys et drivers ;
- les 9 présidents des Comités régionaux du Trot
(socioprofessionnels) ;
- les 9 présidents, ou vice-présidents, des
Fédérations Régionales des courses ;
- 16 délégués compétents des
Sociétés de courses.
Le Président du Cheval Français est élu pour quatre ans et
rééligible ; en 2001 la présidence est assurée par
M. Dominique de Bellaigues.
Le Conseil d'Administration comporte douze membres au maximum.
Dans chacune des neuf Régions, un Conseil; tous les Conseils
régionaux sont membres de la Fédération nationale des
courses.
Comme pour France Galop, un Comité Régional du Trot rassemble les
Socioprofessionnels.
Les Commissaires de la Société, pris en dehors des membres
élus du Comité, au nombre de trois minimum, élus pour
quatre ans et rééligibles, sont en charge de l'application du
Code des courses.
Les Commissaires de Courses sont désignés à chaque
réunion.
Il existe une Commission Supérieure devant laquelle peuvent être
déferrées les décisions des Commissaires de la
Société, des courses et les Juges des courses.
On notera au passage que lors de la Conférence mondiale du trot à
Sydney en 1999, le trot français a affirmé son hostilité
à la priorité donnée aux techniques au détriment
des méthodes de l'élevage traditionnel, aux transferts d'embryons
et au clonage.
Les effectifs du Cheval français sont de 211 salariés : 79 au
siège et 132 sur les hippodromes et les centres d'entraînement.
4. Les Dix Fédérations Régionales de courses
Chaque
Fédération Régionale dispose d'un Conseil d'Administration
comportant un Président et un vice-président Trot et Galop.
Chacune est assistée d'un Conseil Régional Trot et d'un Conseil
Régional Galop eux-mêmes composés à 50 % par les
sociétés de courses et à 50 % par les socioprofessionnels.
Leur rôle est de transmettre les calendriers aux Sociétés
Mères, de donner un avis sur les aides à apporter aux
sociétés, et les propositions de classification des
hippodromes.
5. Les Sociétés de courses de province
Elles
sont 248,
plus nombreuses que dans le reste de l'Europe des Quinze
,
réunies au sein de la fédération nationale des Courses
Françaises.
Elles ont pour mission d'organiser les courses locales (16.400 en 1999 dont
4.944 supports de paris PMU).
Seules les secondes dégagent un solde de gestion positif pour les
Sociétés qui luttent pied à pied pour en obtenir le
bénéfice : l'organisation d'un Quinté (+) sauve le budget
d'une société.
L'exemple de la Société des courses de Nantes est
démonstratif : en 2000 la Société a organisé, pour
un chiffre d'affaires de 255 MF, 32 réunions dont 28 ont
été déficitaires ; résultat : la
Société n'a recueilli que 0,59% du chiffre d'affaires !
La situation des Sociétés de courses de province est
très loin d'être florissante
car outre la charge des
réunions elles ont aussi celle d'entretenir les hippodromes et elles
n'ont pas les moyens de le faire de manière satisfaisante.
Conséquences : d'une part, nombre d'hippodromes de province ne sont
plus aux normes requises de sécurité et de confort et d'autre
part les professionnels des courses protestent contre cet état de fait
et réclament des travaux.
On cerne là le problème actuel :
cohabitent dans les courses
de chevaux deux cultures, deux mentalités.
Les professionnels préoccupés par leurs finances exigent de
meilleurs installations.
Les bénévoles des Sociétés font de leur mieux mais
n'ont pas les moyens.
Michel BODIGUEL, Président de l'Association de défense et de
promotion des courses de province
(172 sociétés sur
248) :
« il y a risque de démobilisation des
dirigeants des Sociétés de province car un malaise diffus affecte
leur moral par ce que la complexité croissante de la gestion et la
multiplication des risques juridiques, sont de moins en moins compatibles avec
leur statut de bénévole. Le malaise, s'il persiste, menace tout
le dispositif des courses de province ».
Le Président Bodiguel a consulté ses adhérents :
75 % des Sociétés ne disposent pas des moyens suffisants pour les
réunions ;
92 % ont obligatoirement recours à des sponsors pour
« boucler » leurs budgets ;
91 % souhaitent que la « subvention d'ouverture
d'hippodrome » (aide apportée par la Fédération
Nationale des Courses françaises)soit modulée pour tenir compte
du coût plus élevé du Galop ;
85 % sont inquiètes pour leur avenir ;
37 % ont des problèmes relationnels avec les professionnels ;
56 % sont présidées par un élu communal,
départemental, régional ou national ;
(Attention aux gestions de fait !!)
La grande question des « centimes »
Il s'agit de la différence entre la cote réelle et celle
payée aux joueurs, ou plus précisément des centimes au
dernier franc entre le rapport théorique d'un gain (exemple 10 F 47
centimes) et ce qui sera versé au gagnant
(10 F 40 centimes) = 7 centimes restants.
Plus la cote est basse plus le nombre des centimes augmente du fait du quotient
multiplicateur.
Le cumul de ces centimes restants atteint des sommes considérables.
Exemple : le règlement de la réunion PMU du 1
er
juillet 2000 à Nantes :
Sommes engagées au PMU 123 173 427 F
Bénéfice des centimes HT 675 635 F
TVA (à régler par la Société) 132 424 F
Bénéfices centimes > 200 000 F 475 635 F
TVA (à récupérer par la Société) 93
224 F
Qui bénéficie de cette manne ?
Initialement c'étaient toutes les Sociétés de courses :
Galop, Trot et Sociétés de province.
Aujourd'hui, le sujet est particulièrement épineux car l'Etat, un
jour, a accaparé la totalité des centimes sur toutes les courses
parisiennes, faisant, par la même occasion, main basse sur le fonds de
réserve des centimes qui se montait à quelques centaines de
millions de francs.
Le Trésor Public reçoit donc les centimes pour toutes les
réunions organisées par les Sociétés Mères
sur les hippodromes parisiens.
Par ailleurs, dans un premier temps, il a laissé « leurs
centimes » aux courses de province pour leur permettre d'entretenir
leurs hippodromes mais, quand l'Association a obtenu la mutualisation du
système pour mettre un terme aux disparités de traitement entre
petites et grandes sociétés, en échange de son accord, il
a imposé de plafonner cette ressource à 200 000 F par an et par
société, le surplus étant versé à la
Fédération et affecté au Fond de contrôle du dopage.
Conséquence
: 1/3 des centimes va aux
sociétés, 2/3 à la lutte contre le dopage.
De nos jours les Sociétés de province ne peuvent utiliser leurs
centimes que pour combler les déficits financiers de l'organisation de
leurs réunions et le problème de l'entretien des hippodromes
reste entier.
Dans cette affaire le comportement de l'Etat à l'égard de
l'Institution est révélateur de la main-mise de fait qu'il exerce
sur les courses, de son appétit constant à se procurer des
ressources dites « de poche » et de l'étroitesse de
la marge de manoeuvre dont disposent les Sociétés de courses.
6. Hippodromes et réunions de courses
Les
hippodromes français sont nombreux, très nombreux (trop nombreux)
?
Ils étaient au nombre de 450 en 1900, 400 en 1950; ils sont 264
aujourd'hui, 47 de première catégorie (voir la carte en annexe)
et 217 de 2°, 3° et 4° catégorie.
Avec ce stock, la France dispose d'autant de champs de courses que les quatorze
autres pays d'Europe.
Alors richesse ou handicap ?
Les responsables de l'Institution des courses répondent
« richesse ».
Si l'on parle aménagement du territoire, valorisation du terroir,
respect de l'environnement et animations locales, les hippodromes
représentent une richesse incontestable.
Si l'on s'inquiète de la rentabilité, des équilibres de
gestion, du niveau technique des équipements : la réponse sera,
peut être, plus nuancée.
Au total, les champs de courses français accueillaient 2.180
réunions et 5 millions de spectateurs en 1990.
Une analyse détaillée montre une véritable faiblesse :
seuls quelques cinquante hippodromes accueillent plus de dix réunions
par an.
21 sociétés organisent plus de 20 réunions par an ;
27 sociétés organisent de 11 à 20 réunions par
an ;
154 sociétés organisent de 2 à 10 réunions par an
;
62 sociétés organisent une seule réunion par an.
Sur le plan géographique, 60 % des hippodromes sont situés dans
cinq régions :
La Normandie, l'Anjou, le Maine, la Bretagne et les Pays de Loire.
Dans un tiers des cas, le champ de courses est propriété de la
Société, un tiers appartient à des propriétaires
privés, un autre tiers aux communes.
Maître François Forcioli-Conti, président de la
Société Hippique de la Cote d'Azur, paye un centime par an de
loyer (!) pour le magnifique hippodrome de 70 hectares en pleine ville mis
à sa disposition par le Syndicat intercommunal Nice Cagnes.
Quatre hippodromes ne sont utilisables qu'à marée basse.... quand
la plage émerge !
Il n'y a nulle part de redevance versée aux collectivités locales.
Leur surface moyenne est de 25 hectares ; ils comportent une ou plusieurs
pistes, de 1.000 à 2.000 mètres ou plus, des tribunes plus ou
moins spacieuses et de nombreux bâtiments techniques.
L'espace hippique, c'est 10.000 hectares affectés aux courses et si les
noms des hippodromes parisiens célèbres sont sur toutes les
lèvres : Chantilly, Longchamp, Auteuil, Vincennes, Evry, chaque champ de
courses, fut-il le plus modeste, constitue, pour la commune ou le
département, une richesse patrimoniale incontestable.
Pour l'urbaniste (et pour nous) l'hippodrome est un théâtre
végétal grandiose, une zone de verdure privilégiée
mais aussi de calme et de beauté au service des loisirs, du tourisme et
de l'animation.
Mais l'Hippodrome perd ses spectateurs selon un rythme alarmant et, à ce
compte, beaucoup de champs de courses risquent de disparaître, car les
possibilités de jouer dans d'excellentes conditions SANS avoir besoin de
fréquenter le champ de course se multiplient : Téléphone,
Minitel, Equidia, Cafés courses, Internet ...
En 2000, les onze hippodromes parisiens ont totalisé
1.076.781 entrées, dont 37 % gratuites, pour 447
réunions soit 2.409 en moyenne par réunion.
Or ce ratio était de 2.796 en 1997, de 2.702 en 1998 et de 2.576 en
1999, soit une diminution de 13,8 % en quatre ans. Alors même que le
redressement des courses et des enjeux était bien engagé
après la crise de 1995.
Cette étude souligne bien la désaffection dont souffrent les
champs de courses.
D'ailleurs, pendant cette crise, la fermeture de Maisons-Laffitte et de
Chantilly n'avait-elle pas été envisagée : seule
l'intervention des collectivités locales l'avait évité.
Le Rapport PERI G Picardie de novembre 1995 ne disait-il pas que
« France galop ne pourra pas, à terme, conserver la gestion de
tous les hippodromes et des courses » et que « seul
motivait les Sociétés mères le désir de maintenir
le vivier des joueurs de province par ce qu'ils jouaient sur Paris ».
Quoiqu'il en soit,
si les Sociétés ne trouvent pas les
moyens de maintenir, voire de recréer, l'attractivité des
hippodromes, les parieurs potentiels se satisferont de ces moyens modernes, bon
marché et pratiques, évoqués plus haut.
La convivialité y perdrait beaucoup.
D'où la nécessité impérieuse pour les
Sociétés de créer, dans ces magnifiques cadres, festifs
par définition, des événements, des animations
associées (ou non) aux courses de chevaux. Comme salons d'antiquaires ou
de motos, Floralies, practices de golf, parcours de footing, etc.
Mais ce n'est pas simple surtout si les Services fiscaux donnent suite à
leur intention d'assujettir ces manifestations à la TVA.
On a vu récemment des rapprochements hippodromes et casinos sur des
projets de créations ou de transferts de casinos dans l'enceinte
même des courses.
Le Ministère de l'Intérieur semble pour l'instant plus que
réticent devant ces perspectives.
Rien de surprenant à constater la pression croissante de l'Institution
sur les collectivités locales pour les amener à participer plus
largement aux investissements indispensables.
A Cagnes-sur-Mer, le dernier investissement en date, la piste en
sable-fibré, a bénéficié d'une aide importante (60
%) du Conseil régional, du Conseil général et de France
galop.
Réunions avec ou sans événement PMU (2000)
Une
société hippique de province ne peut survivre et jouer son
rôle d'animation locale que si elle obtient l'organisation d'un ou
plusieurs
réunions PMU avec événement, quinté
+
de préférence.
Ainsi la Société hippique de Toulouse réalise en une
journée 149 MF de chiffre d'affaires net et celle de Strasbourg 70 MF
par ce que leurs réunions ont bénéficié
d'événements PMU.
A l'inverse, sans événements, Fontainebleau ne réalise que
28,7 MF et Amiens 8,3 MF !.
Pour les 76 courses régionales à enregistrement national,
avec une moyenne d'enjeux de 1.298.864 F, les écarts sont extrêmes
entre Lisieux (9 avril) 2,557 MF et le Lion d'Angers (19 juin) avec 0,350
MF.
Autres exemples en PMU Régional :
Toulon avec 20 courses réalise 1,675 MF de moyenne par réunion.
Pompadour avec une course, 0,122 MF.
Il existe donc de très grandes disparités de sort pour les
sociétés de province dont en outre les
taux de gestion du
PMH
sont trop variables d'un champ de course à l'autre.
Genets avec une réunion par an 30,65 %
Clairefontaine avec 17 réunions 4,48 %
Moyenne générale pour 1735 réunions 8,76 %
Moyenne générale en 1999 pour 1734 : 9,12 %
Le docteur Roland Laquière, Président de la société
de Toulon-Hyères : « Les sociétés qui ne
bénéficient pas de quartés ou de quintés
régionaux ne peuvent marcher et il faut se battre pour se voir attribuer
le titre de pôle régional ».
On le voit bien, le prix de l'Arc de Triomphe, joyau des courses
françaises, ne peut être retenu comme prototype de réunion
avec ses 400 millions de téléspectateurs dans 170 pays,
ses 650 journalistes invités et 50 000 turfistes à
Lonchamp.
7. Les organismes chargés de la formation et de l'action sociale
L'Association de Formation et d'Action Sociale des Ecuries
de
Courses
(
AFASEC)
est chargée de la formation initiale des
jeunes personnels aux métiers spécifiques : jockeys, lads, cadres
des écuries, maréchaux ferrant, selliers etc, et dispose de
5
Centres de formation.
Ces centres accueillent chaque année 650 élèves, pour 3
à 4 ans et délivrent 200 diplômes par an. Mais force est de
constater qu'un quart seulement des jeunes formés restera dans les
courses, ce qui représente une perte considérable d'argent et
d'énergie.
On trouvera plus loin quelques explications à ce phénomène
préoccupant.
Autre difficulté, et de taille : depuis toujours le financement de la
formation et de l'action sociale était assuré par les
« impayés des courses
» c'est à dire
les tickets gagnants non réclamés En effet, il s'agit de sommes
absolument considérables de l'ordre de 200 MF par an, 0,5 % du chiffre
d'affaires des paris !????
Or, avec les progrès de l'informatisation à tous les stades de
ceux-ci, le nombre des « impayés »
décroît rapidement et va continuer à le faire.
D'ores et déjà, l'AFASEC est déficitaire et les deux
Sociétés Mères équilibrent son budget.
L'action sociale
s'appuie sur 10 foyers d'hébergement et
assure la protection sociale et les reconversions.
Pour ces deux actions, l'AFASEC ne dispose, sauf erreur, que du financement
apporté par le Fonds des gains non réclamés qui
représente 0,5 % du Chiffre d'affaires des paris.
L'AFPPICC
pour la formation Professionnelle des personnels de
l'Institution
L'ORPESC
organisme de retraite et de prévoyance de
l'Institution.
8. Les Encouragements : prix et primes distribuées
Les
encouragements distribués sur les hippodromes, sont financés par
le prélèvement légal effectué sur les paris
mutuels.
La masse essentielle est issue d'une partie de ce prélèvement
(13,55 % des enjeux), directement versée aux Sociétés de
courses et à la Fédération Nationale des courses.
Une autre part, plus réduite, s'ajoute à la première et
provient, elle aussi, du prélèvement mais transite par le Fonds
des Haras et des activités hippiques (1,4 % des enjeux) sous la forme
d'une contribution à la dotation du Fonds commun de l'élevage et
des courses.
Pour 1999, la première part représente 5,046 MdF, la
deuxième 0,522 MdF; leur addition donne 5,568 MdF dont 2,037
sont affectés aux encouragements.
Comparaison :
*
Encouragements
: 2,037 MdF soit 17,85 % du
prélèvement.
* Frais de gestion du PM 2,660 MdF soit 23,30 %
* Frais de gestion hippodromes 0,870 MdF soit 7,62 %
Comparaison 2
Encouragements
5,47 % des enjeux.
Part de l'Etat hors secteur cheval 15,04 %
Gestion PM 7,14 %
Gestion hippodrome et CE 2,34 %.
Gestion des Haras 0,67 %
Les parieurs 69,34 %
Comparaison 3
Parieurs et Etat 84,38 %
Filière cheval
15,62 %
Sous quelles formes ces encouragements sont-ils distribués ?
*
Prix et allocations aux Propriétaires
des gagnants (1°) et
placés (2°,3°,4° et 5°)
Pour 1999 ces prix ont atteint :
Total pour le Trot 0,864 MdF
Total pour l'Obstacle 0,269 MdF
Total pour le Plat 0,421 MdF
Total :1,556 Mdf soit 76,35 % des encouragements.
*
Surprimes aux Propriétaires
de chevaux nés et
élevés en France gagnants et placés dans les courses
ouvertes aux chevaux nés et élevés l'étranger
Total : 0,145 MdF soit 7,15 % des encouragements
*
Entrées (engagements et forfaits) versés par les
propriétaires:
Total : 0,063 MdF soit 3,10 % des encouragements
*
Primes aux Eleveurs
Total : 0,219 MdF soit 10,78 % des encouragements
*
Contributions diverses des Sociétés de courses
Total : 0,052 MdF soit 2,65 % des encouragements.
A l'intérieur de chacune de ces rubriques, le système de
répartition entre les bénéficiaires est compliqué
à l'extrême : il est impossible de le détailler ici.
Retenons, pour illustrer la réputation de la France d'avoir des courses
mieux dotées qu'ailleurs, une statistique donnant la place de la France
selon trois critères :
|
Prix |
Courses |
Allocation moyenne par course |
Courses de Plat |
5° |
1° |
11° |
Courses d'Obstacles |
1° |
2° |
3° |
Courses de trot |
2° |
5° |
1° |
Les chiffres clef des courses de chevaux en France (2000)
Parieurs |
6 millions |
|
|||
Propriétaires de chevaux de course |
11 000 |
|
|||
Sociétés de courses y compris les sociétés mères |
250 |
|
|||
Chevaux participants |
68 290 |
(1999 : 68 164) |
|||
Nombre moyens de chevaux par course |
10,85 |
(1999 : 10,55) |
|||
Chevaux à l'entraînement |
10 603 |
|
|||
Nombre de courses et hippodromes |
6 384/177 |
(1999 : 6 325) |
|||
Chiffre d'affaires France Galop |
2358,2
M euros
|
||||
Chiffre d'affaires de ventes Galop |
|||||
dont ventes de yearlings |
38,5 M euros |
||||
Entrée aux hippodromes |
459 838 M euros |
||||
|
Trot |
Plat |
Obstacle |
||
Nombre moyen de chevaux par course |
10,14 |
5,14 |
4,38 |
||
Courses organisées en % |
61,07 |
25,94 |
12,99 |
||
Dotations en MF |
996,89 |
705,31 |
335,66 |
||
Pourcentage des dotations |
48,92 |
34,6 |
16,47 |
9. L'Association des Élus locaux et nationaux pour la promotion de l'activité hippique
Sous la
houlette de son Président, le député maire de
Maisons-Laffitte Jacques MYARD, elle regroupe 79 membres couvrant tout
l'éventail politique du pays et jouissant d'une grande
notoriété.
Son but est de promouvoir les activités hippiques, faire
reconnaître l'importance économique de ces activités et des
courses et défendre les intérêts de la filière
cheval.
10. Le Groupe d'études Cheval du Sénat
Au
Sénat, le groupe d'études sur le Cheval, créé et
présidé par le Sénateur du Calvados, M. Ambroise Dupont,
assume un très important travail en rassemblant de nombreux
sénateurs intéressés par la vie des différents
secteurs de la Filière Cheval.
Le groupe d'études assure une liaison permanente avec le PMU, les
sociétés hippiques et tous les professionnels concernés.
Il joue un rôle majeur de sensibilisation auprès des
ministères.
Au fil du temps, il a été à l'origine de nombre de
propositions, toutes utiles, à l'amélioration de la race
chevaline et à la prospérité de la filière.
Votre rapporteur remercie de grand coeur le Président Ambroise Dupont
pour l'aide qu'il lui a apportée dans la conduite de ce travail.