C. UN FAIT SOCIAL MAJEUR
1. Une proportion appréciable de joueurs occasionnels ou réguliers
Les jeux
constituent une pratique très répandue qui touche, une fois par
an ou davantage, 62 % de la population (soit près de deux
Français sur trois).
Près d'un client sur deux du PMU (soit 6,5 % environ de la
population) parie au moins une fois par semaine.
Cette proportion de joueurs réguliers représente environ le tiers
de la clientèle de la Française des Jeux (donc 16,3 % des
Français) et, en saison, près de 40 % de celle des machines
à sous (mais il ne s'agit encore, pour le moment, que de 3 % de nos
concitoyens).
En prenant en considération l'effet statistique des multijoueurs on peut
estimer grosso modo à 20 % (soit un Français sur cinq) le
pourcentage de la population jouant régulièrement.
2. Un phénomène comparativement accentué
Le jeu
est donc un phénomène de société marquant dans
notre pays.
La France se place, du reste, en Europe :
- en deuxième position pour le volume de paris sur des courses de chevaux
- en première, concernant le produit brut des jeux de casinos, comme le
rappelle la Cour des Comptes dans son rapport annuel (ceci étant
cependant lié au monopole des établissements concernés sur
les machines à sous dans notre pays).
Pour sa part, la Française des Jeux se serait située, en 1999, au
cinquième rang des loteries dans le monde pour le total de ses
ventes
94(
*
)
.
Le passage d'une société de consommation à une
société de loisirs, privilégiant l'émotion par
rapport à la possession, a toute chance de perpétuer voire
d'accentuer l'engouement des Français pour les jeux.
*
* *
Il est étonnant qu'un secteur, dont le chiffre d'affaires dépasse celui de la SNCF, et la croissance celle de l'économie et qui intéresse 62 % de la population 95( * ) , soit si peu étudié et aussi mal connu, notamment des pouvoirs publics.