B. DES RÉSULTATS EN AUGMENTATION
1. Sur le long terme, une progression inégale
a) présentation d'ensemble
Le graphique ci-après témoigne d'une évolution différente, sur dix ans, des résultats des trois principaux secteurs de jeux.
Le
chiffre d'affaires des casinos est calculé en se basant sur le PBJ et un
taux de redistribution moyen estimé à 85 %.
- La croissance des casinos est très forte, grâce aux
machines à sous.
- Celle de la Française des jeux a connu deux phases
d'accélération : 1991-1992 sous l'effet de la
réussite du lancement du Millionnaire, puis 1999-2000, en raison de la
progression soutenue des jeux informatisés et d'une cession d'actifs
exceptionnelle (voir plus loin).
- Le PMU a retrouvé un dynamisme lui ayant permis, depuis 1997,
d'améliorer ses résultats qui rejoignent et dépassent
légèrement le niveau du début de la deuxième
décennie.
b) la forte expansion des casinos
Le tableau qui suit, extrait du rapport précité de M. Migaud, rend compte de la très forte progression des résultats des activités des casinos et en fournit des éléments d'explication.
La
croissance, très soutenue et régulière du produit des
machines à sous, contraste avec les résultats dans l'ensemble
déclinant (sauf en 1997-1998, du fait de la percée du
stud-poker ?) des jeux traditionnels.
Ces derniers ne représentent plus que 10 % du produit brut total
des jeux de casinos en 2000, contre 90 % pour les machines à sous.
Les résultats de ces dernières explosent littéralement
alors que leur nombre, du fait d'une politique dans l'ensemble restrictive du
ministère de l'intérieur, n'augmente que faiblement d'une
année sur l'autre (sauf durant les trois premières années
de la décennie 1990).
C'est que la rentabilité de ces appareils est proprement
stupéfiante : elles ne coûtent, selon M.
Bégin
88(
*
)
, qu'environ
50.000 F à l'achat et ne peuvent rapporter de l'ordre de
700.000 F par an.
Pour les groupes intéressés, souligne Le Monde² , le
métier de casino est beaucoup plus rentable que l'hôtellerie. Le
rapport serait de 1 à 3, voire de 1 à 5.
La rentabilité des capitaux employés est ainsi, pour Accor, de 16
à 17 % concernant les casinos, alors qu'elle n'atteint que
11,6 % s'agissant de l'ensemble des activités de l'entreprise.
Le même groupe espère un retour à l'investissement à
l'année de 4 ou 5 s'il obtient l'autorisation d'exploiter des jeux
automatiques à Bordeaux en 2002.
Dans ces conditions, l'hebdomadaire Valeurs actuelles
89(
*
)
pouvait conseiller à ses
lecteurs, l'été dernier, de « jouer les
casinos » dont les valeurs, dans un environnement boursier morose,
lui paraissaient comporter un fort potentiel de croissance.
Les machines à sous, soulignait l'article, sont au coeur des profits des
groupes cotés, notamment de l'Européenne de Casinos qui
présentait, à l'époque, la plus forte marge
opérationnelle du secteur en raison de la prééminence des
machines à sous dans ses activités.
2. Les dernières données disponibles sont dans l'ensemble satisfaisantes pour les trois branches
a) une croissance supérieure à la moyenne
La croissance des trois principaux secteurs de jeux en 2000 a continué à être inégale, tout en dépassant cependant nettement celle de l'économie dans son ensemble.
|
Evolution du chiffre d'affaires en 2000 (1) |
FDJ |
+ 13,2 % |
PMU |
+ 6,5 % |
CASINOS |
+ 10,2 % |
(1) Sources : rapports d'activité et, pour les casinos, service Marketing du PMU
b) une manne pour l'Etat
En
conséquence, les estimations relatives à l'augmentation du
produit des prélèvements non fiscaux (largement majoritaires
parmi les recettes que procurent les jeux à l'Etat) ont
été revues en hausse d'un point pour 2001 (+ 7,1 % au
lieu de + 6,1 %), après un accroissement de 13,9 % en
2000.
La somme de 15 milliards de francs aurait été
dépassée en 2001.
Une progression de + 7,9 % a été escomptée pour
2002.
c) les effets du dynamisme des opérateurs
Chaque
secteur a ses « locomotives » :
- les machines à sous, dont le produit brut a crû de
10,2 % en 2000, pour les casinos ;
- les paris
90(
*
)
pendant la
réunion (PLR) pour le PMU (+ 24,2 % de progression du chiffre
d'affaires durant cette même année) ;
- les jeux informatisés (+ 16,2 %), dont la part approche
la moitié du chiffre d'affaires, et instantanés
(+ 10,7 %, 52 % des mises totales), pour la Française des
jeux.
Le PMU, qui a enregistré en 2000 la croissance la plus forte de ces
dernières années, encaisse les bénéfices de sa
politique de développement des cafés-courses et de paris par
satellite.
Pour la FDJ, dont le loto, lancé il y a 25 ans, reste le produit
phare
91(
*
)
, il est
intéressant de noter le rôle moteur de deux jeux à
fort
taux de redistribution
(+ 13,3 % en 2000) : Rapido et Vegas.
Il semble que ce facteur, qui contribue par son effet attractif à
élargir la clientèle de chaque produit, joue, avec la
publicité
92(
*
)
et le
renouvellement de l'offre, un rôle stratégique essentiel.
Le rapport d'activité pour 2000 note cependant une diminution du
résultat net de la société et un résultat
exceptionnel négatif, du fait d'un recul de l'incidence positive d'une
cession d'actifs
93(
*
)
et souligne
l'augmentation de trésorerie due à cette opération, ainsi
qu'à la constitution d'une provision en raison de l'arrivée
à échéance, en 2008, de la convention signée avec
l'Etat.
La structure de bilan est, enfin, affectée par la cession, fin 1999, du
contrat confiant au GIE Prélo l'exploitation de la loterie
instantanée.