3. les conséquences de la crise
La diminution de l'assistance technique et du temps de séjour conjuguée à l'imprécision des intentions du gouvernement sur l'avenir de l'assistance technique ont été les éléments constitutifs d'une crise dont le vieillissement des personnels apparaît comme l'une des manifestations les plus inquiétantes.
D'après le rapport Nemo, près de la moitié des effectifs présents dans les pays de l'ancien champ atteignent ou dépassent l'âge de 50 ans (60 % de plus de 45 ans, 40 % de plus de 50 ans), moins de 10 % ont moins de 35 ans.
Ces déséquilibres s'expliquent principalement par deux facteurs : d'une part, la déflation des effectifs aurait tari le recrutement à la base plutôt que provoqué le départ des coopérants les plus anciens. D'autre part, les incertitudes liées à la « carrière » d'un coopérant et les difficultés de réinsertion dans le milieu professionnel hexagonal ont aussi joué un rôle dissuasif.
a) Les vacances de poste
Cette crise de vocation permet, par ailleurs, de rendre compte de l'augmentation du nombre de postes vacants -quelque 350 postes n'ont pu ainsi être pourvus en 2000 faute de candidats. Cette situation, il faut le regretter, fournit souvent un argument à Bercy pour procéder à des suppressions supplémentaires d'effectifs.
b) Une crise de confiance
Au cours de ses déplacements, votre délégation a rencontré des coopérants motivés accomplissant un travail souvent remarquable et apprécié de nos partenaires. Il n'en reste pas moins que différents griefs ont été évoqués à plusieurs reprises :
- le manque de cohérence entre la mission confiée et la durée de séjour -souvent trop courte. Cette observation vaut également pour les assistants techniques militaires dont les contrats d'une durée de deux ans paraissent excessivement brefs pour mener à bien la tâche qui leur a été confiée ;
- les incertitudes sur les conditions de la réintégration au sein de l'administration centrale. L'expérience professionnelle à l'étranger n'est pas toujours perçue de manière positive, alors même qu'elle représente un capital précieux qui mériterait d'être valorisé ;
- une concertation insuffisante avec les pouvoirs publics.
A plusieurs reprises, de nombreuses voix se sont fait entendre au sein du Parlement, quelles que soient les sensibilités politiques, pour s'inquiéter du sort réservé à l'assistance technique. Ces inquiétudes ont été entendues. Une réflexion approfondie sur le rôle de l'assistance technique est désormais engagée. Votre délégation a pu obtenir des éclaircissements sur les objectifs des pouvoirs publics dans ce domaine crucial pour notre coopération, même si les incertitudes sont encore loin d'être toutes levées.