II. LA PRÉSENTATION DES CRÉDITS DEMANDÉS POUR 1999
A. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Les
crédits demandés pour le budget 1999 des Services
généraux (dépenses ordinaires et crédits de
paiement) s'élèvent à
4,038 milliards de francs, en
quasi-stabilité (- 0,81 %)
par rapport aux crédits
votés pour 1998.
Le montant global de ce budget, semble a priori très stable depuis
trois ans, autour de 4 milliards de francs, comme le montre le tableau
ci-après.
Montants des crédits votés et évolution
:
(en milliards de francs)
1997 |
1998 |
Evolution 98/97 (%) |
1999 6( * ) |
Evolution 99/98 (%) |
4,049 |
4,071 |
- 0,5 % |
4,038 |
- 0,8 % |
Cette
stabilité apparente recouvre en réalité de nombreuses
modifications de périmètre budgétaire, qui ont lieu tous
les ans et qui rendent difficile la lecture de ce budget.
En particulier, il faut remarquer en 1999 :
. le transfert du service central de la sécurité des
systèmes d'information, vers le Secrétariat général
de la défense nationale (SGDN) ;
. le transfert de la mission interministérielle sur l'effet de serre, en
provenance du ministère de l'environnement ;
. le transfert des dépenses de gros entretien et d'équipement des
cités administratives, en provenance des charges communes.
ð
A structure constante, ce budget connaît une hausse de 1,3
%.
Le tableau suivant fournit le détail des évolutions des
crédits par titre. Il faut y remarquer un fort contraste
entre :
1- d'une part, la diminution des dépenses ordinaires ;
2- et d'autre part, la très forte augmentation des dépenses en
capital.
Montants des crédits par titre et évolution : (en millions de francs) |
||||
|
Crédits votés pour 1998 |
Crédits demandés
|
Évolution
|
|
Dépenses ordinaires (DO)
Titre III -
Moyens des services
Total
DO
Titre V - Investissements exécutés par l'Etat Total CP |
3473,9
|
3252,5
|
- 6,37 %
|
|
Total DO + CP |
4071,3 |
4038,4 |
- 0,81 % |
|
Autorisations de programme (AP) Titre V - Investissements exécutés par l'Etat Total AP |
17,0
|
431,0
|
+
2435,29 %
|
Le
tableau ci-après donne le détail de l'évolution de ce
budget par agrégat. Il convient de rappeler que les agrégats
02,04 et 05 font l'objet d'un examen détaillé dans les rapports
budgétaires consacrés aux crédits de la fonction publique
(agrégat 02) et à ceux de la communication audiovisuelle et de la
presse (agrégats 04 et 05). Le présent rapport relatif aux
services généraux du Premier ministre s'attache à l'examen
des
crédits de l'agrégat 01, Administration
générale, qui augmente en 1999 de 9,15 %.
Evolution du budget des services généraux du Premier ministre
par agrégat
: (en millions de
francs)
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Evolution (%) |
Agrégat 01 - Administration générale |
1 323,1 |
1 444,1 |
+ 9,15 % |
Agrégat 02 - Fonction publique |
1 414,7 |
1 412,0 |
- 0,19 % |
Agrégat 04 - Politique de la communication |
1 130,1 |
975,5 |
- 13,68 % |
Agrégat 05 - Conseil supérieur de l'audiovisuel |
203,4 |
206,7 |
+ 1,62 % |
TOTAL |
4 071,3 |
4 038,5 |
- 0,81 % |
B. PRÉSENTATION DÉTAILLÉE
Les
principales caractéristiques de ce budget pour 1999 sont :
1-
des dépenses ordinaires en baisse (- 9,62 %)
: les
moyens des services diminuent d'environ - 6 % et les dépenses
d'intervention accusent une baisse de plus de 30 % ;
2- des dépenses de capital en forte hausse
: leur montant
est multiplié par plus de 8 en raison principalement des transferts
8(
*
)
et de l'inscription dans
le titre V de crédits destinés à l'action sociale (255
millions de francs).
1. Des dépenses ordinaires en nette diminution
Les
dépenses ordinaires de ce budget pour 1999 s'établissent
à 3,64 milliards de francs, en baisse de plus de 9 %
par rapport
à 1998
9(
*
)
.
Cette diminution résulte de la baisse des deux titres
concernés :
- diminution de plus de 6 % du Titre III (Moyens des services) qui
représente 89 % du montant global des dépenses ordinaires ;
- diminution de plus de 30 % du Titre IV (Interventions publiques) qui
représente 11 % du montant global des dépenses
ordinaires.
a) Une diminution des moyens des services (- 6,37 %)
Le
présent projet de loi de finances prévoit une
diminution des
crédits du titre III de 6,37 %
par rapport aux dotations
votées en 1998.
Les principales diminutions de crédits concernent :
- le service central de la sécurité et des systèmes
d'information qui est transféré au budget du Secrétariat
général à la défense nationale (SGDN) ;
- le commissariat à la réforme de l'Etat qui devient la
délégation interministérielle à la réforme
de l'Etat et dont les crédits ne sont plus individualisés dans
des lignes budgétaires spécifiques ;
- les " opérations d'action sociale " (action sociale
interministérielle) dont la ligne est supprimée dans le titre
III, pour être transférées au titre V ;
- le service d'information du Gouvernement (SIG)
10(
*
)
dont les " Dépenses
diverses " sont supprimées . Cette suppression apparente de
16,7 millions de francs correspond en réalité à la
répartition de ces crédits entre deux autres chapitres
existants : le chapitre 37-10 pour les dépenses liées aux
actions d'information du SIG et le chapitre 34-98 pour les dépenses de
fonctionnement du service, gérées dorénavant par les
services centraux ;
- le fonds pour la réforme de l'Etat dont les crédits
prévus pour les opérations à caractère national et
local diminuent respectivement de 200 000 francs (- 0,53 %) et 2 millions de
francs (- 2,67 %) ; il faut toutefois noter que les crédits du fonds
inscrits en titre V augmentent de 5 millions ;
- les fonds spéciaux qui diminuent d'1 million de francs (- 0,25 %).
Les
effectifs budgétaires
s'élèvent, au 31
décembre 1998, à 1.432 emplois. Compte tenu de la suppression de
30 emplois, l'effectif budgétaire au 31 décembre 1999
s'établira à 1.402 emplois.
Cette diminution s'explique par la suppression du commissariat à la
réforme de l'Etat (17 emplois supprimés), le transfert du service
central de la sécurité des systèmes d'information (36
emplois transférés), la suppression d'un emploi à la
Documentation française et de la création de 17 emplois à
la direction générale de l'administration et de la fonction
publique et de 7 emplois dans les services centraux.
Tableau récapitulatif du nombre des emplois :
Catégories d'emplois |
Effectifs fin 97 |
Effectifs fin 98 |
Effectifs fin 99 |
Différence 99/98 |
Titulaires |
1.032 |
1.035 |
1.033 |
-2 |
Contractuels |
394 |
393 |
365 |
-28 |
Militaires |
4 |
4 |
4 |
- |
Totaux |
1.430 |
1.432 |
1.402 |
-30 |
Les
rémunérations d'activité s'établissent pour 1999
à 320,6 millions de francs, en hausse de + 2,1 % par rapport à
1998 (hors CSA, cette progression est ramenée à 1,7 %).
D'importantes mesures concernant les rémunérations publiques
expliquent cette évolution, notamment l'accord salarial conclu le 10
février 1998 portant sur la revalorisation générale des
traitements des personnels civils de l'Etat ; d'autres efforts ont
été faits en direction des personnels des établissements
publics et dans le domaine social interministériel.
b) Les dépenses d'intervention diminuent très fortement ( - 30,04 %)
Les
dépenses ordinaires du Titre IV sont en forte diminution, de plus de 30
% par rapport aux crédits votés en 1998.
Cette diminution s'explique principalement par la réduction très
forte des crédits inscrits au chapitre 46-01 "
Contribution
forfaitaire de l'Etat au financement des exonérations de redevances de
télévision
" qui passent, par mesure d'économie,
de 295,1 à 122,52 millions de francs, soit une
diminution de - 58,5
%
par rapport à 1998 ; cette diminution devrait être
compensée par l'augmentation du produit de la redevance de près
de 5 %
11(
*
)
. Ce chapitre a
fait, par le passé, l'objet de dotations erratiques qui ne favorisent
pas la bonne lisibilité de ce titre.
Montants de crédits votés et évolution
:
(en millions de francs)
1996 |
1997 |
Evolution 97/96 (%) |
1998 |
Evolution 98/97 (%) |
1999 12( * ) |
Evolution 99/98 (%) |
804,7 |
117,9 |
- 85 % |
295,1 |
+ 150 % |
122,5 |
- 58 % |
Cette forte baisse des crédits d'un chapitre qui représentait en 1998 plus de 53 % du titre IV, n'est que légèrement compensée par l'augmentation de crédits des autres chapitres, notamment les mesures de soutien à la presse qui augmentent de + 2,15 % (+ 18 millions de francs).
2. Des dépenses en capital en forte hausse
Les
dépenses en capital pour 1999 sont multipliées par plus de
8 : elles passent de 45,2 millions de francs votés en 1998 à
399,6 millions de francs demandés pour 1999. Cette augmentation
importante s'explique principalement par des mesures de transferts.
Les principaux chapitres concernés sont :
- le fonds pour la réforme de l'Etat, qui bénéficie
de 5 millions de francs de crédits supplémentaires (à
comparer aux 2,2 millions de francs qui lui sont retirés dans le Titre
III) ;
- l'action sociale interministérielle, avec l'ouverture de 255
millions de francs de crédits supplémentaires, en provenance du
titre III (dont la reconduction d'une enveloppe exceptionnelle de 230 millions
de francs) ;
- la mission interministérielle de l'effet de serre,
rattachée aux services du Premier ministre en juin 1998 ;
- les moyens affectés aux cités administratives, qui
étaient préalablement inscrits aux " charges communes ".