II. LES LACUNES DE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LE CANCER
Votre
rapporteur avait engagé l'an dernier un examen du financement de la
politique de lutte contre le cancer, dont il a récemment
présenté les conclusions (rapport d'information du sénat
n° 31-1998/1999). Ce travail lui a permis de constater les lacunes de
l'information financière relative à cette politique, qui souffre
par ailleurs d'un défaut d'organisation plus profond.
Sans reprendre tous les développements de ce rapport d'information, une
actualisation des chiffres relatifs au cancer, qui est en voie de devenir la
première cause de mortalité, apparaît opportune.
A. UNE CAUSE DE MORTALITÉ IMPORTANTE
Avec
147.721 décès en 1996, les cancers représentent la
deuxième cause de mortalité en France derrière les
affections cardio-vasculaire, soit environ 28 % des décès.
Depuis 1989, les cancers sont en France la première cause de
mortalité pour les hommes qui meurent 1,6 fois plus de cancer que
les femmes. En 1996, dernière année disponible, ils
représentent 89.194 décès (32 % de décès
masculins), et se placent avant les maladies cardio-vasculaires. Chez la femme,
les cancers sont responsables de 58.527 décès (23 % des
décès féminins) et constituent la seconde cause de
mortalité après les maladies cardio-vasculaires.
Le taux standardisé de mortalité par cancer pour 100.000
habitants, en 1995, est de 296 pour 100.000 chez les hommes et de 131 pour
100.000 chez les femmes.
Les cancers représentent en 1996 la première cause de
décès prématurée, avec 37 % de décès
avant 65 ans. Ainsi les APVP (Années Potentielles de Vie Perdues)
dues aux décès par cancer entre 1 et 64 ans
représentent, en 1996, 32 % du total des APVP, derrière les morts
accidentelles et violentes. Cette part a augmenté de près de 2 %
entre le début et la fin des années quatre-vingt.
La mortalité par cancer chez les hommes entre 0 et 64 ans a très
régulièrement augmenté depuis le début des
années soixante-dix jusqu'en 1985, date à laquelle la tendance a
commencé à s'inverser. Cette évolution a placé la
France en tête des pays de l'Union européenne. Par contre, la
mortalité pour les femmes a baisé régulièrement,
comme la moyenne communautaire et situe la France au quatrième rang des
pays de l'Union.