2. Un développement spectaculaire en Espagne
Pour ce
qui concerne la cogénération, la puissance totale
installée était, fin 1997, de 4.400 MW, soit l'équivalent
de 4 centrales nucléaires, réparties entre plus de 1000 centrales
et 500 propriétaire. Parmi elles, une trentaine ont une capacité
supérieure à 20MW et appartiennent à de grandes
entreprises. Cinq années ont suffi pour multiplier par 4 le nombre de
kilowatt-heures cogénérés : la production annuelle
est ainsi passée de 3.600 GWh en 1990 à 15.670 GWh en 1996.
La croissance a été si spectaculaire en 1995 que les objectifs de
production d'électricité cogénérée
prévus par le Plan Energétique National pour la période
1991-2000 ont déjà été atteints.
Au total,
près de 9 % de l'électricité produite en
Espagne provient directement de l'industrie et non des entreprises
d'électricité
. L'industrie auto-produit 16 % de
l'électricité qu'elle consomme. L'industrie du raffinage
génère à elle seule 39 % de
l'électricité auto-produite, suivie par l'industrie du papier
avec 14 %, la chimie avec 12 % et le verre avec 8,7 %.
Notons que si les producteurs électriques s'intéressent à
ce marché, ils n'y sont pas systématiquement favorables dans la
mesure où ils sont obligés d'acquérir les excédents
générés par ces nouveaux concurrents à un prix de
rachat bien supérieur au prix national.
Aussi, la nouvelle loi du secteur électrique a-t-elle distingué
les autoproducteurs dont la puissance installée est comprise entre
25 MW et 50 MW, et ceux dont la puissance est inférieure
à 25 MW. Les installations comprises entre 25 et 50 MW ne
pourront plus prétendre au régime d'aide et devront consommer au
minimum 50 % de leur production. Les installations inférieures
à 25 MW devront consommer au minimum 30 % de leur production
et pourront bénéficier de primes modulées en fonction de
la puissance (selon que celle-ci est inférieure ou supérieure
à 10 MW) et du type d'énergie renouvelable (solaire,
hydraulique, biomasse).
Le nouveau régime devrait freiner le développement de la
cogénération et favoriser les petites structures
(inférieures à 25 MW).