B. UNE MESURE D'ÉQUITÉ QUI TEND À RÉDUIRE LES DISPARITÉS DE TRAITEMENT EN MATIÈRE D'AIDE AUX CHÔMEURS DE 55 ANS ET PLUS

La France est l'un des pays de l'OCDE qui fait le moins participer au marché du travail sa population des plus de 55 ans , en particulier des hommes.

Ainsi, le taux d'inactivité des personnes de 55 à 64 ans est-il de 58,5 % en France contre 45,5 % en Allemagne, 37,5 % au Royaume-Uni et 34 % aux Etats-Unis.

Cela est largement dû à la montée en puissance, jusqu'en 1984, des dispositifs de préretraite. Il est a noter également qu'à compter de juillet 1985, les allocataires du régime d'assurance chômage ont pu, à partir de 57 ans et demi, demander à être dispensés de recherche d'emploi tout en conservant leurs indemnités.

Selon le rapport précité du Commissariat général au Plan, au 1 er janvier 1996, sur une population de 2,8 millions de personnes de 55 à 59 ans, 467.000 était retirées du marché du travail -dont 200.000 dans le cadre d'un mécanisme de préretraite- 125.000 étaient au chômage 4( * ) et 1,5 millions restaient en activité.

Il reste que, parmi les personnes âgées encore en âge de travailler, il existe de fortes disparités de traitement.

Dans le cadre des conventions UNEDIC, des mesures protectrices ont été prises en faveur des personnes ayant cotisé 160 trimestres dans le cadre de l'assurance chômage.

Par ailleurs, il n'est pas inutile de rappeler que la loi de finances pour 1995 a mis en place un dispositif spécifique d'allocation de préparation à la retraite réservé aux anciens combattants d'Afrique du Nord en raison des services rendus à la Nation.

1. L'allocation de remplacement pour l'emploi (ARPE)

L'accord UNEDIC du 6 septembre 1995 a permis la mise en place d'un mécanisme original " d'activation des dépenses passives du chômage ".

Cet accord permet aux salariés qui ont cotisé 40 ans et plus à la sécurité sociale de mettre fin à leur activité professionnelle et de bénéficier de l'ARPE égale à 65 % de leur salaire de référence, sous réserve de l'engagement de leur entreprise de procéder à des embauches en contrepartie . L'accord précité a été reconduit successivement en décembre 1996, puis en décembre 1997.

Le bénéfice de l'ARPE est ouvert aux salariés nés en 1940, c'est-à-dire de 58 ans et plus, remplissant certaines conditions : justifier de 160 trimestres validés par l'assurance vieillesse ; faire état d'un an d'ancienneté chez le dernier employeur ; justifier de 12 ans d'appartenance au régime d'assurance chômage.

Toutefois, les personnes qui totalisent au moins 172 trimestres de cotisations à l'assurance vieillesse sont admises au bénéfice de l'ARPE sans condition d'âge.

L'employeur doit procéder à l'embauche d'un demandeur d'emploi dans un délai de trois mois à compter du départ du salarié ayant cessé son activité en maintenant le volume des heures de travail de celui-ci.

L'ARPE garantit à son bénéficiaire un revenu égal à 65 % du salaire antérieur de référence jusqu'à son 60 ème anniversaire. Cette allocation est soumise à la CRDS de 0,5 %, à une cotisation sociale de 5,5 % et à la CSG.

Depuis l'entrée en vigueur du dispositif, 90.657 décisions d'admission ont été prononcées dans le dispositif de l'ARPE. 65.318 dossiers étaient en cours fin novembre 1997.

Le coût net du dispositif de l'ARPE (compte des économies d'indemnisation du chômage au titre des embauches compensatrices et du différentiel de salaire) est évalué globalement par l'UNEDIC à 17,5 milliards de francs depuis la création du dispositif.

Il reste que le dispositif de l'ARPE ne peut s'appliquer qu'aux salariés actuellement en activité pour lesquels l'entreprise entre dans le dispositif de l'embauche compensatrice . Il ne concerne pas les personnes qui sont actuellement au chômage.

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