2. Une bibliothèque de référence
Le deuxième volet de la réflexion concerne la
création d'une bibliothèque de référence en
matière d'histoire de l'art
.
La bibliothèque de l'institut devrait développer, d'une part,
des collections d'ouvrages de référence pour l'art et
l'archéologie, couvrant le champ encyclopédique qui
s'étend de la préhistoire à nos jours, toutes
civilisations confondues ; et, d'autre part, elle deviendra le centre de
ressources majeur pour l'art occidental, de l'antiquité classique
à nos jours, domaine pour lequel, architecture et urbanisme compris,
elle tendra à l'exhaustivité.
Cette bibliothèque devrait donc être constituée
à partir de quatre des fonds les plus riches en France
, à la
fois cohérents et complémentaires, qui seront regroupés
sur le site Richelieu et réorganisés :
·
la Bibliothèque d'art et d'archéologie - Jacques
Doucet
: Bibliothèque interuniversitaire de recherche, service
commun des universités de Paris I et Paris IV, c'est la plus importante
bibliothèque française en histoire de l'art. Centre d'acquisition
et de diffusion de l'information scientifique et technique (CADIST) en histoire
de l'art et en archéologie, elle est, depuis 1993, majoritairement
implantée sur le site Richelieu (480.000 monographies, 6000
périodiques).
· la Bibliothèque centrale des Musées nationaux
:
Bibliothèque spécialisée rattachée à la
Direction des musées de France, sa mission est de pourvoir aux besoins
de la recherche menée dans les musées nationaux (150.000
monographies, 2000 périodiques).
· la Bibliothèque de l'École nationale supérieure
des beaux-arts
: distincte de la médiathèque récemment
ouverte sur le site de l'École nationale supérieure des
beaux-arts, et vouée à la documentation courante des
étudiants, la bibliothèque conserve des collections qui
représentent un ensemble majeur pour l'étude de l'architecture et
de l'art en général, y compris un remarquable fonds de dessins de
ma»tres (75.000 monographies, 1000 périodiques).
· la Bibliothèque de l'École nationale des chartes
:
Bibliothèque de recherche étroitement liée aux
enseignements dispensés par l'établissement public auquel elle
est rattachée, elle apportera d'importantes collections
consacrées aux disciplines historiques nécessaires à
l'étude de l'histoire de l'art et à l'archéologie (150.000
monographies, 750 périodiques).
Les
documents graphiques
représentent un demi-million de
pièces. Ils sont particulièrement riches dans deux des quatre
bibliothèques : la Bibliothèque d'art et d'archéologie,
qui conserve 250 000 photographies, 18.500 estampes, 800 recueils de gravures,
700 manuscrits et autographes, et celle de l'École des beaux-arts, qui
contient des fonds uniques en architecture : 100 000 estampes, 70 000
photographies, 7 000 plans d'architecture, 1.500 manuscrits, ainsi qu'un fonds
remarquable de dessins originaux (35.000 dessins d'architecture et d'ornement,
16 000 dessins de ma»tres).
En outre,
les bibliothèques de l'institut
rassemblent
déjà des archives importantes sur des artistes ou des historiens
de l'art
. Ainsi, le fonds Focillon-Baltrusaitis viendra rejoindre le riche
ensemble de manuscrits de la Bibliothèque d'art et d'archéologie;
la Bibliothèque centrale des musées nationaux entretient
régulièrement un fonds d'autographes et la bibliothèque de
l'École nationale supérieure des beaux-arts possède des
documents sur de nombreux architectes.
Une des missions de l'institut sera d'éviter l'hémorragie
d'archives fondamentales pour l'histoire de l'art français (telles
celles de la galerie d'art Boussod-Valadon, naguère achetées par
le Getty Trust faute de propositions françaises) et d'en favoriser
l'acquisition par la France, en étroite concertation avec la direction
du livre et de la lecture, la direction des archives de France, la
Bibliothèque nationale de France, les Archives de la critique d'art
à Rennes et la documentation du Musée national d'art moderne.
Ces collections, pour importantes qu'elles soient, ne sauraient cependant
constituer en l'état la collection nationale de référence
en histoire de l'art, et une
remise à niveau
d'ici à
l'ouverture de l'institut, suivie d'une politique d'acquisitions
concertée et propre à assurer une couverture efficace de la
production éditoriale internationale comparable à celle
qu'atteignent ses homologues étrangers (National Art Library du Victoria
and Albert Museum à Londres par exemple), sera indispensable.