ANNEXE II - ADOPTION D'UN NOUVEL ACCORD SUR LES BOIS TROPICAUX (COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA CNUCED DU 21 JANVIER 2006)
Le nouvel accord comporte de nouvelles dispositions sur la promotion d'une gestion durable des forêts, le reboisement, l'abattage illégal, ainsi que l'échange d'informations sur des mécanismes facultatifs tels que la certification du bois d'oeuvre provenant de forêts gérées de façon durable
Le texte de l'accord qui remplace l'Accord international de 1994 sur les bois tropicaux a été adopté en début de soirée après deux semaines d'intenses négociations; c'était la quatrième fois que les participants se réunissaient à Genève pour négocier un nouvel accord.
Le nouvel accord prévoit, en particulier dans la section consacrée aux "objectifs", des dispositions en matière de gestion durable des forêts tropicales, sujet qui suscite une attention croissante dans la mesure où ces forêts continuent de disparaître au rythme de 15 millions d'hectares par an et où l'opinion internationale s'inquiète de plus en plus du réchauffement planétaire, que la végétation tropicale contribue à limiter.
Le texte appelle à améliorer "la connaissance des caractéristiques structurelles des marchés internationaux, notamment les tendances à long terme de la consommation et de la production ... ainsi que des conditions conduisant à des prix qui intègrent les coûts d'une gestion durable des forêts". Il appelle également à renforcer la capacité des États membres "d'améliorer l'application du droit forestier ... et de lutter contre l'abattage illégal de bois tropicaux et le commerce lié".
L'accord encourage les États membres "à soutenir et à développer des activités de reboisement en bois tropicaux, ainsi que la remise en état et la restauration des terres forestières dégradées, compte dûment tenu des intérêts des communautés locales qui dépendent des ressources forestières". Il encourage également "l'échange d'informations dans le but de mieux comprendre des mécanismes facultatifs tels que, notamment, la certification, afin de promouvoir la gestion durable des forêts tropicales, et [appuie] les efforts que les membres déploient dans ce domaine...".
"Certification" peut s'entendre d'une labellisation des produits forestiers garantissant aux consommateurs que ces produits proviennent de forêts gérées de façon durable.
L'accord dispose également que "l'atténuation de la pauvreté" devrait être un objectif de l'exploitation et du commerce des bois tropicaux. La totalité des 33 pays producteurs qui sont membres de l'accord actuel sont des pays en développement. Les ventes mondiales de bois tropicaux rapportent globalement à ces pays en moyenne 10 milliards de dollars des États-Unis par an.
Des solutions ont été trouvées à diverses difficultés au cours des négociations, concernant la répartition des droits de vote au sein de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), dont le siège est à Yokohama et qui administre l'accord, ainsi que des questions financières.
L'Accord de 1994 a été prorogé par deux fois d'une période de trois ans, pendant que les pays s'efforçaient de concilier les préoccupations des producteurs et des consommateurs dans le cadre d'un nouvel accord. Ces dernières années, la diminution de la diversité biologique et d'autres atteintes à l'environnement causées par la destruction des forêts tropicales ont suscité des préoccupations et des inquiétudes croissantes. En outre, une plus grande valeur est accordée au rôle de la biomasse tropicale en tant que puits "naturel" de photosynthèse pour la réduction du dioxyde de carbone, principal "gaz à effet de serre" responsable du réchauffement climatique. Moins de forêts tropicales signifient plus de dioxyde de carbone injecté dans l'atmosphère par des activités humaines telles que l'utilisation des automobiles et la consommation industrielle de pétrole et de charbon.
Avant cette dernière série de négociations, on pouvait craindre que les pourparlers n'échouent et ne laissent à la fin de l'année les pays sans le moindre accord international sur les bois tropicaux.
Cet accord est l'un des accords internationaux sur des produits de base négociés sous les auspices de la CNUCED. D'autres accords concernent le cacao, le coton, les céréales, le sucre et l'huile d'olive et les olives de table. Ces accords ont pour objectif de créer des instances de consultation entre pays producteurs et pays consommateurs, d'accroître la transparence du marché par l'échange de statistiques et d'autres données pertinentes, et d'aider les pays en développement à tirer le meilleur parti de leur secteur des produits de base dans leurs efforts pour se doter d'une économie viable. À l'instar de l'OIBT, des organismes internationaux de produit ont été créés pour administrer les différents accords de produit.