II. LES RELATIONS PRIVILÉGIÉES ENTRE LA FRANCE ET LE GABON
A. UNE ÉCONOMIE FRAGILISÉE PAR LE POIDS DOMINANT DES RESSOURCES PÉTROLIÈRES
Comme de nombreux pays qui tirent l'essentiel de leurs revenus d'une mono-production, le Gabon n'a pas toujours su utiliser les revenus financiers découlant du pactole obtenu grâce aux hausses importantes des cours du brut dans les années 1970 pour diversifier ses productions, renforcer ses infrastructures publiques, et développer des cultures de substitution aux importations.
Les quelque 1.200.000 Gabonais, dont 80 % sont concentrés en zone urbaine, bénéficiaient en 2000 d'un PIB total d'environ 7,7 milliards de dollars US, soit à peu près 6.240 dollars par habitant, ce qui constitue un ratio théorique élevé pour l'Afrique.
Cependant, la croissance économique stagne depuis 2001, alors que l'importante dette extérieure, évaluée à 4 milliards de dollars, absorbe pour son service 600 millions de dollars chaque année.
Un redressement progressif a été observé depuis l'accord conclu avec le FMI en octobre 2000. Pour sa part, la Banque mondiale soutient la poursuite des privatisations, dont les revenus devraient contribuer à desserrer l'étau financier où se trouve le Gabon.
B. UN PAYS CLÉ POUR LE MAINTIEN DE LA STABILITÉ EN AFRIQUE CENTRALE
La stabilité politique de ce pays a, jusqu'à présent, mis à l'abri des difficultés rencontrées ailleurs sur le continent ceux de nos compatriotes qui y résident et y travaillent, mais des exemples récents nous ont démontré qu'aucun pays n'est totalement préservé d'une évolution brutale. Or, la présence française est importante au Gabon , même si elle a diminué ces dernières années : on y comptait 19 053 immatriculés en 1984, et 8 288 en 2001 . Cette réduction est, pour une large partie, due à la diminution des effectifs de coopérants.
Par ailleurs, 5 496 Gabonais étaient, en 2002, titulaires d'un permis de séjour en France , contre 4 655 en 1997.
Au-delà de la stabilité juridique que cet accord renforcera dans les relations entre les deux pays, et dans la situation des ressortissants de l'un établis dans l'autre, sa conclusion est également la manifestation des relations privilégiées que la France entretient avec le Gabon.
Ce pays dispose de ressources naturelles (bois, pétrole), que les entreprises françaises contribuent à valoriser ; il constitue, de surcroît, un élément-clé pour le maintien d'une relative stabilité en Afrique centrale. La gestion habile du pouvoir par le Président Bongo, qui associe au pouvoir les principales composantes politiques du pays, lui ont permis de prévenir les ressentiments ethniques ou religieux qui constituent les principaux foyers de contestation dans les pays alentour.
Par ailleurs, sa longévité au pouvoir -il est à la tête du Gabon depuis 1967-, qui comporte certains aspects négatifs, lui confère une autorité morale incontestée dans les négociations inter-africaines, où il s'implique avec détermination. Il s'agit là d'un atout appréciable, dans une région gagnée par l'instabilité.
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Au vu de l'ensemble de ces éléments, votre rapporteur a invité la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées à adopter le projet de loi approuvant la présente convention.