Appartenance politique :
Membre du Groupe Communiste
État civil :
Né le 19 juillet 1911
Décédé le 24 décembre 2004
Profession :
Inspecteur central des Impôts
Département :
Guadeloupe
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GARGAR (Marcel)

Né le 19 juillet 1911 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)

Décédé le 24 décembre 2004 à Pointe-à-Pitre

Sénateur de la Guadeloupe de 1968 à 1986

Marcel Gargar voit le jour le 19 juillet 1911 à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Issu d'une famille modeste, il étudie à l'École normale d'instituteurs de Pointe-à-Pitre puis à celle des Contributions. Il devient ainsi inspecteur central des impôts en 1929.

Militant syndical, il s'engage aussi en politique. Proche du Parti communiste guadeloupéen fondé en 1958, formation indépendante du Parti communiste français, il obtient son premier mandat électif en mars 1959 : il est élu conseiller municipal de Pointe-à-Pitre. Puis il en devient adjoint au maire après l'élection d'Henri Bangou en 1965 et premier adjoint en 1971.

Il se présente également aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968 avec le soutien du Parti communiste français bien qu'il n'en soit pas membre. Il n'arrive qu'en cinquième position à l'issue du premier tour en ne réunissant que 149 des 556 suffrages exprimés. Mais grâce à un bon report des voix des grands électeurs de gauche, il est élu sénateur de la Guadeloupe au second tour avec 277 des 587 suffrages exprimés. Il conserve ensuite son mandat lors des élections du 25 septembre 1977 : à la tête d'une liste sans titre, il est réélu dès le premier tour avec 315 des 662 suffrages exprimés. Son colistier, le président du conseil général et maire du Lamentin Georges Dagonia, est alors également élu au premier tour avec 343 voix. A partir de 1976, Marcel Gargar siège aussi au conseil régional de la Guadeloupe. Il préside même l'assemblée régionale d'avril 1982 à mars 1983.

Au Palais du Luxembourg, il s'apparente au groupe communiste. Membre de la commission des affaires économiques de 1968 à 1973, il siège ensuite à celle des affaires sociales de 1973 à 1986 et effectue un bref passage au sein de celle des lois en 1986. Il est aussi membre de la commission nationale de planification à partir de 1982. Il vice-préside deux groupes sénatoriaux d'amitié, France-Australie à partir de 1980 et France-URSS à partir de 1981.

Il consacre toute son action au Sénat à la Guadeloupe et aux départements d'outre-mer (DOM). Il dépose plusieurs propositions de loi qui leur sont consacrés : sur le rappel d'office de fonctionnaires de l'État en service dans les DOM (1968 et 1972), sur l'aide aux travailleurs qui y sont privés d'emploi (1979) et sur le rôle des sociétés nationalisées pour l'industrialisation de ces territoires (1983). Il présente également des rapports sur la modification du code des douanes (1971), la résiliation du contrat liant le marin à l'armateur (1977) et la protection sociale à la Réunion (1982).

Il n'a plus particulièrement de cesse d'exprimer ses inquiétudes au Sénat sur le retard économique et social de la Guadeloupe et de l'ensemble des départements d'outre-mer. Qualifiant ceux-ci de « pays sous-développés économiquement et socialement », il fustige la faible part du budget de l'Etat qui leur est consacrée. En 1975, il alerte le ministre du Travail Michel Durafour sur la situation alarmante de l'emploi dans les DOM. En 1976, il met en avant les facteurs qui déterminent « la situation désastreuse de la Guadeloupe », à savoir l'inflation, le retard industriel et l'importance du chômage. En 1979, il dénonce pêle-mêle, parmi les causes des difficultés des DOM, « l'autoritarisme gouvernemental », « l'intégration forcée de la Guadeloupe dans le marché européen » et « l'aggravation de la fiscalité ». À ces différents maux économiques, il propose plusieurs remèdes. Il demande d'abord que les efforts budgétaires portent principalement sur l'agriculture, et plus particulièrement sur la canne à sucre, mais également sur l'industrie. Il milite aussi en 1970 en faveur d'une exemption totale de la taxe sur la valeur ajoutée pour la Guadeloupe et les autres DOM.

Il souligne également les retards sociaux des départements d'outre-mer. Il déplore par exemple l'état sanitaire « désastreux » de leur population en 1975. Aussi se bat-il inlassablement à la Haute Assemblée en faveur de la réduction des très importantes disparités sociales entre la métropole et les départements d'outre-mer. Il demande ainsi régulièrement l'application en Guadeloupe et dans les DOM des prestations sociales accordées en métropole. Il juge en effet que « davantage qu'ailleurs les familles des DOM ont besoin de protection et d'une distribution de ressources complémentaires » (1975). Il plaide plus particulièrement pour l'extension de l'allocation logement. Il fustige en outre en 1975 le « désert culturel » dans lequel vivent les DOM et dénonce le manque d'équipements tant culturels que scolaires.

Suivant la ligne du Parti communiste guadeloupéen, il défend l'autonomie de son île et de l'ensemble des départements d'outre-mer. Il soutient une décentralisation accrue au cours des discussions relatives à l'organisation des régions de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique et de la Réunion en 1982 et 1984. Il affirme ainsi en 1984 « l'aspiration des DOM à une diminution de la dépendance économique, sociale et culturelle » à l'égard de la métropole.

Il prend aussi part aux scrutins publics, votant à l'image du groupe communiste. Il se prononce pour la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982. Il vote contre la loi portant création et organisation des régions en 1972, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980. Il s'abstient sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973 et la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982.

Après dix-huit années de présence au Palais du Luxembourg, il décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales du 28 septembre 1986. Retiré de la vie politique, il succombe à une crise cardiaque le 24 décembre 2004 à Pointe-à-Pitre à l'âge de quatre-vingt-treize ans.

Elu le 22 septembre 1968
Réélu le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 1er octobre 1986 (ne se représente pas)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe Communiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Marcel GARGAR

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