E. LE PARLEMENT, ET NOTAMMENT L'ASSEMBLÉE NATIONALE, TENU À L'ÉCART DE CES INFORMATIONS

Pendant près de six mois le gouvernement a non seulement nié l'ampleur de l'amélioration de la situation budgétaire mais également son principe même, au mépris de la nécessaire et légitime information de la représentation nationale.

Dans ce contexte, il est particulièrement savoureux de relever que le gouvernement a été contraint de reconnaître une telle dissimulation, tant dans son principe que dans son ampleur, devant le Sénat et non devant l'Assemblée nationale, nonobstant le rôle politique ou les prérogatives constitutionnelles et organiques de cette dernière en matière d'examen des projets de lois de finances.

A l'évidence un tel choix a bien été contraint par la nécessité, imposée au gouvernement par l'ampleur des surplus de recettes fiscales enregistrées dès juillet 1999 et non dicté par la raison ou le respect des prérogatives constitutionnelles et budgétaires de la représentation nationale.

1. Le 19 novembre 1999, le ministre de l'économie réfute officiellement le chiffrage de votre commission des finances sur la " cagnotte "

Dans un communiqué en date du 19 novembre 1999 21( * ) , le ministre de l'économie déclarait ainsi " Le rapport du Sénat sur le PLF 2000 se livre à un exercice de simulation sur les recettes fiscales 1999.

Le gouvernement a indiqué, à l'occasion de la présentation du projet de loi de finances pour 2000, que les surplus de recettes fiscales pour 1999 étaient évalués à 11,2 milliards de francs, dont la moitié serait rendue aux Français sous forme de baisses d'impôts dès le 15 septembre 1999 (mise en oeuvre du taux de TVA réduit à 5,5 % sur les travaux dans les logements, diminution des "frais de notaire"). Le reste sera utilisé en collectif, présenté le 24 novembre prochain, pour faire face à des dépenses supplémentaires comme l'UNEDIC.

Christian SAUTTER, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, confirme les prévisions présentées en septembre. Les chiffres du
rapport du Sénat ne sont pas fondés puisqu'ils ignorent en particulier les phénomènes calendaires ayant affecté les recouvrements d'impôt sur le revenu et d'impôt sur les sociétés " .

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