III. LA PRÉSENCE FRANÇAISE EN INDE
A. UNE COMMUNAUTÉ RÉDUITE EN NOMBRE
1. Mille expatriés pour un milliard d'Indiens
Au
1
er
janvier 1999, la communauté française en Inde
était forte de 9.190 immatriculés, en baisse sensible par
rapport aux années antérieures. Si l'on met à part les
8.146 ressortissants français de Pondichéry, le nombre
d'expatriés français en Inde n'est que d'un peu plus d'un
millier, chiffre fort modeste pour un pays peuplé de près d'un
milliard d'habitants.
L'implantation accrue depuis 1991 des entreprises françaises sur le
marché indien ne s'est donc pas traduite dans les chiffres de la
communauté française en Inde. Les familles de
détachés constituent les 9/10
ème
des
immatriculés de New Delhi et plus de 60 % de ceux de Bombay, qui
reste la capitale économique et financière de l'Inde.
En
raison du particularisme de Pondichéry, où l'on compte
6.500 inactifs, la communauté française en Inde
apparaît en retrait de la vie professionnelle : le nombre de
personnes actives n'est que de 2.403, soit à peine 25 % des
immatriculés.
Parmi les actifs, 2.000 appartiennent au secteur tertiaire et 212 au
secteur industriel, surtout des cadres (473) ou des membres des professions
intermédiaires. Les secteurs du bâtiment (41) et de l'agriculture
(29) restent très marginaux. Enfin, 55 religieux français
exercent leur ministère en Inde, dont plus de la moitié dans la
seule circonscription de Pondichéry.
Une autre particularité de l'Inde est la présence de marginaux
français, installés dans les ashrams en particulier, difficiles
à recenser et à chiffrer : le nombre des non
immatriculés est estimé à 1.600. Ces personnes vivent le
plus souvent d'expédients dans l'attente des subsides de leur famille.
Elles se situent fréquemment en marge de la légalité,
aussi bien française qu'indienne. Bien souvent, elles ignorent les
postes consulaires et ne s'adressent à eux qu'en situation
extrême. Certaines sont confrontées à de réels
problèmes de délinquance et de consommation de drogue, dans un
complet dénuement psychologique et matériel.
Les services sociaux des postes s'efforcent de leur porter assistance, mais le
plus souvent dans des conditions difficiles, après une arrestation ou
une hospitalisation. L'aide aux Français incarcérés
devient un domaine d'activité de plus en plus prenant, du fait de
l'augmentation du nombre de nos compatriotes détenus dans divers
établissements pénitentiaires au motif quasi unique d'inculpation
pour infraction à la législation sur les
stupéfiants.
2. Le cas particulier des Français de Pondichéry
Le
territoire de Pondichéry englobe les quatre villes de Karikal,
Mahé, Yanaon et Pondichéry. La population de Pondichéry
est d'environ 700.000 habitants. La relative prospérité des
retraités français y assure la majeure partie du flux
économique et commercial. La raison d'être de Pondichéry
c'est la France, dont les Pondichériens attendent des certificats de
nationalité qui mettent très longtemps à être
délivrés. De ce fait, le nombre exact de Français
binationaux de cette circonscription est incertain, en dehors des
immatriculés dont le nombre, lui, régresse lentement depuis 1970.
La communauté française de Pondichéry est marquée
par le vieillissement et tend, depuis quelques années, à diminuer
du fait d'un taux de naissance décroissant et du départ des
jeunes en France, afin de poursuivre leurs études et d'échapper
à la dégradation de la situation en Inde. Le nombre des
franco-pondichériens installés en métropole est
estimé à 70.000.
Néanmoins, cette tendance est partiellement compensée par
l'intérêt que portent de petits industriels et artisans
français de métropole à la région. En effet,
certains se sont déjà installés et d'autres envisagent de
le faire dans des secteurs aussi variés que la cuisine, la boulangerie,
le vin, le cuir, le bâtiment, l'aquaculture... La colonie
française de Pondichéry reste la plus importante
communauté étrangère de la circonscription. Relativement
bien intégrée, elle rencontre épisodiquement des
problèmes de sécurité ou d'ordre sanitaire.
B. LES PRINCIPAUX SECTEURS DE PRÉSENCE COMMERCIALE
Environ 150 entreprises françaises sont implantées en Inde, gérant 200 entités juridiques, le plus souvent sous forme de co-entreprises, mais aussi sous forme de filiales commerciales ou de bureaux de liaison. Elles emploient plus de 25.000 personnes.
1. Eau - Assainissement - Travaux publics
Le
groupe Suez-Lyonnaise est représenté dans ses principaux
métiers par différentes filiales. Dans le secteur de l'eau,
Degrémont est implanté par deux filiales à Delhi et
à Pune pour la fourniture d'équipements. Safège et sa
filiale Aquatechnique réalisent plusieurs projets de traitement et
d'assainissement d'eau. Dans le domaine de la construction, le groupe GTM est
implanté en partenariat avec le groupe Birla. La société
mixte représente commercialement les services d'Hydroplus,
ingénierie d'optimisation des retenues d'eau.
Le groupe Vivendi, présent en Inde par l'intermédiaire de sa
filiale d'ingénierie
Seureca
dans le secteur de l'eau,
étudie la possibilité de diversifier sa présence en Inde.
Le groupe EGIS (ingénierie de transport), suit plusieurs grands projets
routiers et sa filiale BCEOM a ouvert un bureau de représentation
à Delhi.
Le groupe Lafarge vient d'acquérir l'activité cimenterie du
groupe Tata, représentant un investissement de près de
800 millions de francs.
2. Télécommunications - Electronique - Informatique
Alcatel
occupe 20 % du marché des centraux
de
téléphonie fixe (60 % pour le numérique) à
travers sa joint-venture avec BK MDI, qui exploite une usine de
350 personnes d'une capacité de 800.000 lignes par an. Elle
est aussi opérateur de réseau GSM en association avec Koshika
pour 4 états du Nord, et fournisseur d'équipements de
téléphonie mobile.
France Telecom a une implantation commerciale permanente à travers
laquelle elle développe une coopération suivie avec le DOT,
l'opérateur public indien, et gère différents
projets-pilotes, en particulier de téléphonie publique. Elle est
aussi partenaire (15 %) de BPL, l'opérateur GSM de Bombay.
Thomson-CSF est représenté à travers une
délégation permanente couvrant l'ensemble des divisions du
groupe. Thomson multimédia produit des téléviseurs
couleurs dans une usine près de Madras. SGS-Thomson produit des
composants électroniques dans une usine de 190 personnes.
Bull, à travers sa filiale PSI-Data System (225 personnes à
Bangalore), développe des produits d'informatique bancaire. Sema Groupe
a créé une filiale de développement de software dans
l'Etat du Bengale occidental. Schlumberger, à travers différentes
filiales, emploie plus de 800 personnes et développe en
priorité les activités compteurs intelligents et cartes à
puce.
3. Pétrole - Chimie - Pharmacie - Cosmétiques
Le
groupe Elf est représenté à travers Elf Atochem,
implanté dans le Tamil Nadu en joint-venture avec le groupe indien
Sanmar (catalyseurs, amorceurs de polymérisation), Elf Antar
(lubrifiants) et Elf Sanofi pour les produits pharmaceutiques.
Le groupe Total est présent dans le domaine de l'exploration-production,
commercialise des lubrifiants, produit des encres d'imprimerie et
s'intéresse à des projets d'envergure dans le domaine du gaz
naturel liquéfié (accord avec le Groupe Tata, signé en
janvier 1998).
Les différentes divisions de Rhône-Poulenc sont également
actives, avec notamment la production de produits pharmaceutiques près
de Bombay, et emploient près de 1.200 personnes.
Geoenpro, filiale de Geopetrol, fait de l'exploration et de l'exploitation de
plus de 30 puits de pétrole près de la frontière
sino-birmane.
Air Liquide dispose de deux implantations pour la vente de gaz techniques et
l'installtion d'unités de gaz dans l'industrie.
L'Oreal fabrique et commercialise en Inde des produits capillaires, distribue
d'autres produits de la gamme du groupe, et a lancé récemment des
centres de formation à la coiffure.
4. Industrie électrique - Automobile - Aéronautique
Le
groupe Alstom emploie plus de 7.000 personnes dans 10 usines
produisant des équipements de haute, moyenne et basse tension
(disjoncteurs, fusibles, transformateurs, protection et contrôle). Il a
annoncé en 1996 un plan d'investissement de plusieurs milliards de
francs sur cinq ans dans le secteur de l'énergie et des transports.
Cegelec India, dont les activités électriques seront
rapatriées au sein de Alstom India, fabrique aussi près de Delhi
des éléments d'automation et de contrôle.
Schneider Electrique a investi dans une usine de production de
mini-disjoncteurs près de Delhi. Legrand a repris, depuis 1996, le
fabricant de disjoncteurs MDS près de Bombay. Framatome Connectors
International a une filiale de production de câbles isolés basse
tension.
Le groupe PSA s'est retiré du marché indien, suite à
l'échec de sa joint-venture avec Premier, dans le Maharashta pour la
fabrication de 309. Mais, les équipementiers Bertrand Faure et Valeo
sont implantés en production.
Airbus a une représentation commerciale et une implantation d'assistance
technique en Inde, compte tenu des marchés remportés dans le
passé avec les deux compagnies nationales indiennes (11 appareils
pour Air India et 40 pour Indian Airlines) et des campagnes d'achat
à venir. Aérospatiale,
Dassault International sont
également représentés. La SNECMA fournit les moteurs
équipant les Boeing dont sont dotées toutes les compagnies
aériennes indiennes, et notamment la compagnie privée Jet Airways
qui connaît un développement remarquable.
ATR dispose également d'une représentation permanente, tout comme
Snecma-CFM 56. Le consortium franco-italien poursuit un important
programme de coopération industrielle avec le constructeur national HAL,
pour la production conjointe de 120 appareils sur 10 ans.
Eurocopter est représenté par la délégation
permanente de la SOFEMA, qui représente aussi Sagem et les
équipements du GIFAS. Plus de 400 hélicoptères
fabriqués en Inde sous licence Aérospatiale équipent les
forces aériennes indiennes.
5. Agriculture et agro-alimentaire
Le
Groupe Danone, grâce à sa participation dans Britannia, est le
premier biscuitier du pays et débute sa diversification, en partenariat,
dans la fabrication de fromages fondus et en direct dans la distribution d'eau
minérale, de sauces alimentaires et d'autres denrées de sa gamme.
Rémy Cointreau et Pernod Ricard, en partenariat industriel avec des
sociétés indiennes, commencent la production de spiritueux.
IMV, présent depuis 1993, détient une place prédominante
sur le marché des équipements et consommables en
génétique-élevage (insémination
artificielle).
6. Services financiers
Les
banques françaises sont orientées en Inde vers la banque
d'affaires. La BNP
est la banque française la mieux
implantée, avec six agences. Elle est présente dans ce pays
depuis 1860 et oriente son activité vers les grandes entreprises
indiennes, les sociétés multinationales.
La même stratégie est suivie par la Société
générale, avec trois agences, le Crédit lyonnais, avec
deux agences, et Indosuez. Paribas
,
le CCF et, depuis peu, le CIC, ont
des bureaux de représentation et se consacrent notamment au
crédit export sur de grands projets.
Le secteur de l'assurance reste le monopole des deux compagnies nationales.
AXA-UAP est intéressée par le marché indien et attend
l'ouverture annoncée de ce secteur.
C. LA PRÉSENCE CULTURELLE FRANÇAISE
1. Le cinéma : des possibilités de coopération importantes
Le
cinéma est l'un des fleurons de la culture, de l'industrie et de
l'identité nationale de l'Inde qui produit annuellement près de
800 films, diffusés en plusieurs langues dans 40.000 salles de
cinéma, ce qui correspond à plus de 5 milliards de
spectateurs.
L'immense succès de productions populaires laissant une large place
à la musique et à la danse a consacré la ville de Bombay,
qui a gagné le surnom de " Bollywood ". Néanmoins, ce
phénomène tend à s'essouffler : la production de
films aurait baissé de moitié en 1998 et d'autres centres de
production comme Madras, Calcutta et surtout Hyderabad se développent
très rapidement.
Dans le contexte particulièrement favorable de cet énorme
marché du cinéma, 150 films étrangers, principalement
américains, sont distribués chaque année et
réalisent près de 40 % des recettes.
Aujourd'hui, de nombreux distributeurs locaux s'engagent dans la construction
de multisalles, dont la première a vu le jour en avril 1997
à Delhi, en partenariat avec le groupe australien The Village Roadshow.
La multiplication de ces salles modernes et d'une capacité d'accueil
plus réduite pourraient fournir un débouché aux
productions françaises qui sont, pour le moment, peu présentes
sur le marché indien.
Les grosses productions américaines, en version originale ou
sous-titrée en hindi et en langues régionales,
bénéficient localement de bureaux de représentation et de
distribution implantés par les " major companies " dont
manquent cruellement les productions françaises, qui attirent
néanmoins un public considérable lorsqu'elles sont
présentées dans les ciné-clubs.
L'action de nos services culturels en Inde consiste à présenter
au public indien et aux professionnels le meilleur du cinéma
français dans le cadre de manifestations telles que le festival du film
francophone organisé en mars 1998, le festival Alain Delon de juin 1998
ou le festival de court-métrage d'août 1998.
Des hommages aux grands noms du cinéma français (Robert Bresson,
François Truffaut) sont régulièrement organisés
dans un grand nombre de villes indiennes par le service culturel, en
collaboration avec les alliances françaises, les écoles du
cinéma, les fédération de ciné-clubs et les
organisateurs de festival. L'an dernier, les films français ont ainsi
bénéficié de 4.000 projections dans le pays.
La coopération entre les deux pays se traduit également par la
dotation de films français aux archives nationales du film de Poona, par
la présence régulière d'étudiants indiens boursiers
du Gouvernement français et par un soutien financier du ministère
des affaires étrangères à la production de
longs-métrages indiens.
Des manifestations d'importance sont aussi organisées chaque
année en France en faveur du cinéma indien telle
" Indomania ", ou plus de 200 films récents furent
présentés à Paris en 1996.
Cette coopération reste donc axée, de part et d'autre, sur le
cinéma " d'auteur ". Ce choix de la qualité est
légitime, mais il serait dommage de négliger complètement
le cinéma populaire indien, qui représente l'essentiel de la
production et la grande masse des spectateurs.
Certes, il semble difficile d'intéresser le public français
à ces films assez stéréotypés. Toutefois, la France
pourrait accueillir plus systématiquement les équipes de tournage
indiennes, un grand nombre des productions concernées comportant
rituellement des scènes situées en Europe.
2. Audiovisuel : des programmes français encore confidentiels
Le
secteur de la radio est encore pour l'essentiel en Inde un monopole d'Etat. La
radio publique All India Radio (AIR) couvre la quasi-totalité du
territoire, et diffuse ses programmes en 24 langues et 146 dialectes.
Depuis quatre ans, AIR a partiellement ouvert son espace FM à des
opérateurs privés en leur accordant 36 licences dans les
grandes villes. La future loi audiovisuelle devrait permettre aux
opérateurs privés de démarrer leur propre station FM,
grâce au principe d'attribution des fréquences.
AIR et les principaux réseau FM privés, comme Times FM,
diffusent de la chanson française qui leur est fournie par RFI. En 1996
et 1997, le service culturel a organisé au niveau national un concours
de la chanson française, appelé " French nightingale ",
avec l'appui de Times FM, afin de sensibiliser le public indien aux
créations françaises.
Mais, en raison de sa faible couverture du territoire, RFI ne jouit pas de
l'audience qui devrait être la sienne, dans un pays où près
de 300.000 jeunes étudient le français,
Le paysage de la télévision en Inde a connu de profondes
transformations en quelques années : d'une seule chaîne en
1991, le téléspectateur indien est aujourd'hui en mesure de
choisir parmi plus de quarante chaînes via le satellite et le
câble.
Le projet de loi audiovisuelle, depuis longtemps à l'étude,
prévoit la limitation de la participation étrangère
à 49 % dans le capital des chaînes diffusant en Inde et la
création d'une haute autorité indépendante, Broadcasting
Authority, qui délivrerait les licences indispensables aux chaînes
pour émettre sur le territoire.
La chaîne musicale MCM, disponible en numérique et en clair sur le
satellite Asiasat 2, est actuellement reprise : sur une partie du
réseau câblé de BITV à Bombay, New-Delhi, Hyderabad
et Madras, soit un million d'abonnés déclarés ; sur
le réseau câblé Firststar à Madras, soit
40.000 abonnés ; sur les réseaux câblés
Home Cable (4.000 abonnés) et Video Spectrum
(5.000 abonnés) à Delhi.
Ces réseaux câblés ont été dotés
gracieusement par MCM de décodeurs numériques indispensables
à la reprise du signal. Il convient de noter qu'un grand nombre
d'opérateurs, et notamment le principal réseau indien,
Incablenet, qui dispose de 40 têtes de réseaux dans les
principales villes, ont ajouté MCM aux multiples chaînes qu'ils
proposent.
Par ailleurs, les différents groupes qui constituent actuellement leurs
plates-formes numériques (MODI Entertainement Group, MEASAT,
STAR TV, ZEE TV) se sont montrés intéressés par la
chaîne.
La chaîne francophone TV5, également disponible sur
Asiasat 2, est actuellement reprise à Delhi, sur l'une des
têtes de réseau des groupes Incablenet
(90.000 abonnés) et Siticable (35.000 abonnés), ainsi
que sur trois réseaux câblés indépendants
(30.000 abonnés) ; à Bombay sur deux têtes de
réseau du groupe BITV (500.000 abonnés), le réseau
câblé Seven Star (400.000 abonnés) et le réseau
Sri Bwani (125.000 abonnés) ; à Madras sur le
réseau First Star (60.000 abonnés) et plusieurs
réseaux indépendants (50.000 abonnés) ; à
Pondichéry par quatre câblo opérateurs
(13.000 abonnés) ; à Calcutta sur le réseau RPG
(150.000 abonnés).
Par ailleurs, le signal de TV5 est également repris dans un certain
nombre d'hôtels de classe internationale à Delhi, Bombay, Madras,
Bangalore et Cochin, ainsi que dans un nombre important d'alliances
françaises que TV5 a bien voulu doter gracieusement de décodeurs.
Disponible en numérique et en clair à partir du satellite
Intelsat 704, CFI est encore très peu reprise en Inde en raison des
restrictions sur l'importation des décodeurs numériques. Par
ailleurs, l'arrêt de la diffusion de ses programmes en analogique depuis
le satellite Arabsat a contraint nombre de câblo-opérateurs et de
particuliers à cesser d'en reprendre les émissions.
La place des programmes français sur les chaînes indiennes reste
donc modeste. Toutefois, l'intérêt de la télévision
nationale Doordarshan pour nos programmes s'est éveillé à
l'occasion de la Coupe du Monde de football, et des séries sur les
villes françaises accueillant les rencontres ont été
diffusées sur cette chaîne.
Son directeur général adjoint s'est rendu en France à la
fin de 1998 afin de rencontrer les principaux opérateurs de TV5, CFI et
MCM, ainsi que les sociétés exportatrices de programmes. On peut
espérer dans un avenir proche la diffusion de séries comme
" Cousteau " ou " Le comte de Monte-Cristo " sur les
antennes de la première chaîne au monde en terme
d'audience.
3. Une priorité : la promotion de l'enseignement supérieur français
L'Inde
est très présente, en tant que cliente, sur le marché
mondial de la formation supérieure. On estime le nombre des
étudiants indiens à 33.000 aux Etats-Unis, 4.700 a u Royaume-Uni,
4.200 en Australie, 300 au Canada, et 160 seulement en France.
Ces chiffres parlent d'eux-mêmes : l'offre française
d'enseignement supérieur est aujourd'hui méconnue en Inde, qui
doit être l'un des pays prioritaires pour l'action d'Edufrance.
Constituée en 1998 sous la forme d'un GIP réunissant le
ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la
technologie, le ministère des affaires étrangères, et les
établissements d'enseignement supérieur souhaitant y participer,
l'agence Edufrance a une triple mission :
- promouvoir à l'étranger l'offre éducative
française en s'appuyant sur des stratégies de type commercial et
en développant des liens avec les entreprises ;
- coordonner la réponse aux appels d'offres internationaux en
matière de coopération éducative ;
- construire une prestation globale portant sur l'accueil et le séjour
des étudiants étrangers (visa, autorisation de travail,
logement...).
En novembre et décembre 1998, Edufrance a organisé des forums
d'information à New Delhi, Bombay et Bangalore. Ces premières
manifestations ont soulevé un intérêt certain auprès
des étudiants indiens, qui connaissaient mal les diplômes
français, notamment pour les formations en ingénierie et en
gestion du tourisme. Cette prise de contacts encourageante doit toutefois
encore être prolongée par le travail du Bureau de
coopération linguistique et éducative (BCLE) de notre ambassade
en Inde, relayé par les Alliances françaises, avant que l'on
puisse en tirer un premier bilan.
Le principal obstacle à l'accroissement du nombre d'étudiants
étrangers en France est plus d'ordre linguistique que financier. En
effet, les Indiens candidats aux études à l'étranger sont
prêts à payer pour cela, la Banque centrale indienne les
autorisant à transférer jusqu'à 30.000 dollars par an
à ce titre. En revanche, force est d'admettre que bien peu d'entre eux
sont prêts à consacrer un an entier à l'apprentissage d'une
langue " rare ", de leur point de vue, comme le français.