CONCLUSION

L'Inde n'apparaît fragile que dans la mesure où elle affiche sa diversité ethnique, sociale et religieuse afin de mieux maîtriser, par le jeu démocratique, les tensions qui peuvent en résulter. En fait, elle est sans doute plus stable et unie que beaucoup d'autres pays asiatiques dotés de régimes autoritaires.

Le récent regain de tension avec le Pakistan est d'autant plus préoccupant que ce sont désormais deux puissances nucléaires officielles qui s'affrontent. Mais le caractère maîtrisé des combats au Cachemire a démontré que l'Inde, dont les forces armées restent strictement subordonnées au pouvoir civil, sait ne pas se laisser entraîner dans un conflit qu'elle ne souhaite pas.

La faible longévité des gouvernements de coalition qui se succèdent depuis la fin de l'hégémonie du parti du Congrès ne nuit pas à la continuité des politiques menées, et notamment à la libéralisation économique et à l'ouverture aux investissements étrangers.

Par ses dimensions et son potentiel de développement, l'Inde mérite de constituer un lieu privilégié d'implantation en Asie pour les entreprises françaises. A l'appui de cette ambition commerciale, la France y dispose d'un capital de sympathie fondé sur des affinités politiques, une coopération scientifique de haut niveau et des relations culturelles anciennes.

A l'issue de sa mission, votre rapporteur a le sentiment que les services du ministère des affaires étrangères en Inde remplissent de manière satisfaisante leurs missions avec des moyens somme toute modestes.

Il estime toutefois que certaines modalités de la politique d'économies du ministère des affaires étrangères, dont le budget décroît depuis 1993, présentent plus d'inconvénients que d'avantages.

Outre la décision erronée de fermer la Chancellerie détachée de Calcutta, cette recherche d'économies à tout prix se traduit en Inde par le maintien de la rémunération des personnels recrutés locaux en-deçà du niveau garantissant leur qualité et leur fidélité.

Ces économies peu pertinentes sont d'autant plus regrettables que des marges de manoeuvre budgétaires auraient vraisemblablement pu être dégagées par une gestion plus prévoyante des aspects immobiliers.

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