II. DES RELATIONS ÉCONOMIQUES QUI NE SONT PAS À LA HAUTEUR DU POTENTIEL DES ÉCONOMIES FRANÇAISE ET MEXICAINE.
A. DES ÉCHANGES COMMERCIAUX BILATÉRAUX TROP MODESTES MALGRÉ LES PROGRÈS ENREGISTRÉS.
1. Les données globales
a) Une part de marché française réduite et soumise à des fluctuations récentes
La
part de marché française au Mexique
ne dépasse
guère 1 % (
1,2 % en 1997
), soulignant clairement que les
relations économiques bilatérales ne sont pas à la hauteur
de la dimension économique et commerciale des deux pays. Elles ne
correspondent en rien au potentiel du Mexique qui, par sa taille, son
rôle régional -porte d'entrée sur le marché nord
américain- et son dynamisme commercial -premier exportateur
d'Amérique- mérite de se voir accorder une place
particulière. Elles ne sont pas davantage conformes à la
vitalité du commerce extérieur de notre pays qui est -faut-il le
rappeler- le quatrième exportateur mondial.
Le Mexique ne constitue ainsi que
notre 36è client mondial
et la
France est seulement le
8è fournisseur du Mexique
, loin
derrière le Japon, le Canada ou la Corée -sans même parler
des Etats-Unis-, mais aussi après d'autres pays européens, comme
l'Allemagne et l'Italie.
Les
exportations françaises
au Mexique -6 310 millions de francs
en 1997- font de surcroît l'objet d'
importantes fluctuations
,
ainsi que l'illustre le tableau ci-dessous :
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998* |
Exportations françaises |
6037 |
6803 |
4688 |
7526 |
4479 |
4389 |
6310 |
4285 |
Importations françaises |
3615 |
3708 |
2720 |
3007 |
2557 |
2592 |
2980 |
1870 |
Bal. commerciale bilatérale |
+ 2422 |
+ 3095 |
+ 1966 |
+ 4519 |
+ 1922 |
+ 1797 |
+ 3330 |
+ 2415 |
(* sur les 7 premiers mois de l'année) (en millions de francs) |
Alors
que le Mexique constituait notre premier client en Amérique latine
jusqu'en 1994 -année où nos exportations ont
dépassé 7,5 milliards de francs-, il a régressé
depuis 1995 au troisième rang,
après le Brésil et
même un peu après l'Argentine
. Nos échanges ont
diminué de 33 % sur la seule année 1995. Malgré une forte
reprise en 1997-1998, notre part de marché reste donc extrêmement
modeste.
Ce coup d'arrêt aux échanges bilatéraux en 1994-1995
s'explique essentiellement par la conjonction de deux facteurs : d'une
part, la crise financière qu'a connue le Mexique et, d'autre part,
l'entrée en vigueur de l'ALENA (accord de libre-échange
nord-américain) le 1
er
janvier 1994.
Après deux années de contractions, les échanges
bilatéraux ont néanmoins repris en 1997 pour retrouver en 1998 un
niveau, comparable à celui de 1994, plus conforme aux
possibilités des deux pays. Les exportations françaises ont aussi
progressé en 1997 de 44 % tandis que les importations en provenance du
Mexique -3 milliards de francs- augmentaient de 15 %. Ces tendances ont
été confirmées en 1998.