IV. LA PRODUCTION
A. UNE DÉFINITION DIFFÉRENTE DE LA PRODUCTION INDÉPENDANTE EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS
•
Les pouvoirs publics en Europe et particulièrement en France, ont
constamment tenté de préserver et protéger le
développement de la production cinématographique
indépendante.
- De fait, la majorité des productions européennes sont
effectuées par des petits producteurs indépendants : 80% des
producteurs européens ne produisent qu'un seul film par an.
- Cependant, alors qu'en Europe le statut de producteur indépendant se
définit essentiellement par rapport aux diffuseurs, aux Etats-Unis cette
indépendance est réalisée par rapport aux
majors.
B. EUROPE : UNE PRODUCTION IMPORTANTE CONCENTRÉE SUR UN NOMBRE RESTREINT DE PAYS
•
En 1996, la France, le Royaume-Uni et l'Italie réalisent 57% des films
produits dans l'UE. La France est le principal producteur de films en Europe
(22%), avec une production deux fois supérieure à la production
allemande.
• Les budgets moyens par film sont très différents selon les
pays
- Le budget moyen par film en France (28 MF) est supérieur de 60% au
budget moyen par film en Europe (17,5 MF).
- L'Italie (13 MF) et l'Espagne (10 MF) ont des budgets moyens par film
inférieurs à la moyenne européenne.
- Cependant, on constate que le budget moyen par film au Royaume-Uni est
supérieur de 30% au budget moyen par film en France. La production
cinématographique anglaise est peu orientée vers les films
d'auteur à petit budget.
Production cinématographique dans l'Union européenne
1996 |
France |
R-U |
Italie |
Espagne |
Allemagne |
Autres |
U.E. |
Nombre de films |
134 |
111 |
99 |
91 |
63 |
212 |
610 |
% |
22% |
18% |
16% |
15% |
10% |
35% |
|
dont nationaux |
74 |
59 |
77 |
66 |
37 |
68 |
381 |
dont coproduction |
60 |
52 |
22 |
25 |
26 |
44 |
229 |
Investissement en production (MF) |
3 750 |
3 900 |
1 460 |
915 |
1 530 |
1 430 |
12 900 |
Budget moyen par film (MF) |
28 |
36 |
13 |
10 |
23 |
nc |
17,5 |
Sources : BIPE et Screen Digest
•
Un volume minimum de production, permettant un renouvellement des talents et la
création d'une offre diversifiée, semble indispensable à
un pays pour conserver une industrie cinématographique.
- On constate en effet, qu'une cinématographie nationale, pour les cinq
principaux pays de l'Union européenne, n'existe que si les sources de
financement permettent un volume minimum de production de 40 à 60 films
par an.
• On constate depuis quelques années la création de grands
groupes intégrés ayant pour vocation de produire des films
capables de viser les marchés internationaux.
- Les producteurs en Europe se concentrent sur la fonction de production et ne
se fondent pas, contrairement aux Etats-Unis dans une industrie
intégrée commercialement.
- Cependant, de grands groupes intégrés commencent à
développer des accords de partenariats avec des majors
américaines pour la diffusion ou l'exploitation de films
européens voire américains.
- C'est le cas en particulier des groupes, Canal+, Gaumont, Pathé, en
France et Sogepaq en Espagne (contrôlée en partie par Canal+),
ainsi que Polygram, filiale du groupe Philips jusqu'en mai 1998.
• Polygram a ainsi créé une structure
intégrée assez proche de la structure des majors
américaines, comprenant une structure de production dans plusieurs pays
européens et un réseau européen de distribution de films.
• De plus, Polygram a lancé depuis septembre 1997 une
activité de production et de distribution de films aux Etats-Unis et
développe plusieurs grosses productions américaines.
• Dans un grand nombre de pays de l'UE (hors France), la production est
progressivement intégrée par le secteur de la distribution
cinématographique.
- Les distributeurs accroissent leurs participations financières dans
la production et investissent dans l'achat de droits de films afin
d'intégrer la filière en amont.