CHAPITRE V

CAPACITÉ DU DISPOSITIF DE SOUTIEN À S'ADAPTER AUX ÉVOLUTIONS DU SECTEUR

I. SYNTHÈSE DU CHAPITRE

• Les aides principales gérées par le CNC ont fait récemment l'objet de réformes importantes.

- La réforme de l'agrément qui concerne l'aide automatique à la production, apporte une meilleure transparence sur les critères d'éligibilité et recentre le soutien sur des critères de dépenses en France.

- Les modifications apportées au soutien automatique à l'exploitation permettent un rééquilibrage de l'aide au profit des grandes salles indépendantes.

- Les modifications en cours concernant l'avances sur recettes vont renforcer la sélectivité de l'aide.

• L'aide automatique à la production reste efficace et adaptée tandis que l'aide automatique à l'exploitation tend à générer des déséquilibres entre les types d'exploitants.

- L'aide automatique à la production apporte un réel soutien à la production indépendante et permet le maintien de la production à un niveau minimum tout en restant neutre par rapport au succès commercial obtenu, grâce à l'absence de plafonnement et de dégressivité du soutien.

- Cependant, le soutien automatique à la production tient encore insuffisamment compte de l'internationalisation de la production en ce qui concerne son degré d'ouverture aux investissements des producteurs non européens dans la production de films français.

- Le soutien automatique à l'exploitation tend à augmenter de façon importante, grâce à l'augmentation de la fréquentation en salles, favorisant le développement des multiplexes par ailleurs réglementé, et générant à terme un déséquilibre entre les exploitants.

• L'aide sélective à la production requiert des critères et des procédures transparentes afin d'assurer une réelle sélectivité. L'aide sélective à l'exploitation remplit bien ses objectifs.

- L'aide sélective à la production (avance sur recettes) reste en définitive une aide peu sélective car 35% à 40% des films d'initiatives françaises en bénéficient, diluant ainsi le montant moyen de l'aide. Le CNC prévoit des modifications afin d'assurer une meilleure sélectivité.

• Les critères actuels de sélection, compte tenu les difficultés liées à l'aspect culturel de la sélection, apparaissent insuffisamment transparents.

• L'accroissement de la sélectivité rend nécessaire une plus grande formalisation dans le processus de sélection. Ce dernier point concerne également l'aide à l'écriture.

- L'aide sélective à l'exploitation apporte un réel soutien et assure actuellement une bonne adéquation entre le nombre de salles actives aidées présentant un petit nombre d'écrans et le montant de l'aide.

• Les soutiens à l'exportation se heurtent à de nombreuses difficultés liées aux déséquilibres des politiques de soutien dans les différents pays européens ainsi qu'aux difficultés de gestion des soutiens sélectifs à la production dans un cadre multilatéral.

- Le dispositif français concentre ses moyens sur la promotion globale du cinéma français et non sur l'aide directe à l'exportation de films.

- Malgré les moyens consentis à Unifrance, les résultats concernant le développement des films français à l'export restent modestes sur les principaux marchés.

- Malgré la mise en place d'une aide à l'expansion des films français à l'étranger, on constate encore un intérêt faible des producteurs pour l'exportation.

- Le CNC participe activement à la définition et à la mise en place des politiques d'aides dans le cadre européen, mais rencontre des difficultés afin d'améliorer l'efficacité de ces aides.

• La mise en place des réformes permettant un meilleur fonctionnement d'Eurimages, bien que nécessaire, reste difficile à mettre en oeuvre dans un contexte multilatéral à 24 pays.

• Les initiatives du programme MEDIA de la Commission européenne en faveur de la distribution permettent de stimuler la distribution de films français en Europe, mais restent encore insuffisantes en terme budgétaire pour avoir un impact significatif.

• Existe-t-il un risque d'incompatibilité entre une politique de soutien à l'industrie et une politique culturelle ?

- On constate jusque dans les années 1980, une convergence d'intérêt entre politique culturelle et politique industrielle.

- Depuis la fin des années 1980, la politique industrielle doit prendre en considération l'internationalisation des flux d'investissement et des marchés. Cette dynamique plaide pour une réévaluation des objectifs d'une politique culturelle encore fondée sur des critères de nationalité.

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