CONCLUSION
Le
démembrement de l'URSS, en décembre 1991, est un
événement considérable, dont les conséquences se
manifestent non seulement sur les équilibres globaux de la
planète, mais aussi, et surtout, sur l'ancien territoire
soviétique.
Après le premier pas des Républiques d'Asie Centrale en tant
qu'Etats indépendants, celles-ci sont entrées dans une seconde
période de leur devenir post-soviétique.
Dans cette phase où nous nous trouvons aujourd'hui, les
caractères communs à l'ensemble de la zone sont encore nombreux,
mais les différences d'évolution s'accentuent, qu'il s'agisse des
données objectives, ou de la façon dont chacun est perçu
sur la scène internationale et -surtout- dont il se perçoit par
rapport à ses voisins.
Face aux problèmes d'enclavement qui les affectent, le Kazakhstan,
l'Ouzbékistan et le Turkménistan cherchent à
réorienter leurs flux d'échanges et à diversifier leurs
relations extérieures.
Deux événements survenus ces derniers mois peuvent permettre
à l'Asie Centrale de s'affranchir quelque peu de la double contrainte
que constitue l'enchevêtrement de leurs héritages et le poids de
la politique russe.
Le 5 janvier dernier, tout d'abord, les dirigeants des cinq Républiques
d'Asie Centrale se sont réunis à Achgabat. Ce forum
témoigne non seulement d'un rapprochement entre ces Etats, mais aussi de
leur volonté de développer une politique commune concernant de
futurs oléoducs et gazoducs, ainsi que les domaines des transports et
des télécommunications. A ce titre, il faut souligner
l'importance historique de la déclaration faite à l'issue de ce
sommet, où les participants ont exprimé leur intention de
réunir leurs forces pour acheminer leurs richesses en dehors du
territoire russe.
Le renforcement de cette coopération régionale, notamment sur le
plan économique, a été interprété comme
l'envoi d'un signal fort à la Russie.
Second événement marquant de la période récente,
les conclusions de la conférence internationale sur les voies
d'exportation du pétrole kazakhstanais -qui s'est tenue les 31 mars et
1er avril dernier- ont permis au Kazakhstan et la Russie d'envisager un accord
sur le statut de la Mer Caspienne.
Il est aujourd'hui prématuré de conclure à la
réussite de l'Asie Centrale, car les incertitudes ne manquent pas.
Ce qui est sûr, c'est que cette région du monde offre aux
entreprises françaises un vaste champ de développement, qu'elles
auraient grand tort d'ignorer ou de sous estimer.
Le capital de sympathie dont bénéficie la France dans cette zone
doit trouver, au delà de ses implications culturelles ou politiques, une
traduction économique à la hauteur des enjeux.
Une telle évolution suppose que la France comprenne dès
aujourd'hui les formidables opportunités que présente cette
région et qu'elle ait la volonté de développer, sans
tarder, un partenariat avec les Etats qui président, désormais,
à son avenir.