2. Les statuts des personnels
A l'instar des compétences financières, les
statuts des personnels des opérateurs postaux occidentaux sont
marqués par des contrastes prononcés.
Partout, le secteur postal est un important pourvoyeur d'emplois. Sait-on qu'en
Europe, environ 1,4 million de personnes sont employées par les
opérateurs postaux publics ? La Poste compte, bien souvent, parmi
les premiers employeurs du pays. Ainsi, un Français sur 206 est
postier
34(
*
)
. C'est le cas pour
un Allemand sur 260, un Anglais sur 307, un Néerlandais sur 422 ou
un Espagnol sur 602.
Un mouvement se dessine cependant vers une stabilisation et assez souvent une
contraction plus ou moins importante des effectifs. Par ailleurs, quoique les
statuts de ces personnels soient très divers, on note une
évolution plus ou moins marquée vers des statuts
" mixtes " ou relevant du droit du travail.
a) Vers une stabilisation ou, assez souvent, une contraction des effectifs...
Tant la mécanisation du tri des lettres et objets que
l'irruption de la concurrence sur certains segments du marché postal,
ont incité ces postes à contenir, voire bien souvent à
réduire, leurs effectifs.
Certaines se sont contentées de les stabiliser. Tel est le cas, par
exemple, de la poste américaine qui, après avoir supprimé
brutalement 30.000 emplois, a dû faire marche arrière en
raison de dysfonctionnements liés à ces départs massifs.
Nombre d'autres ont opté pour une politique plus progressive de
réduction de leurs personnels qui -dans quasiment tous les cas- exclut
les licenciements.
La poste britannique a ainsi procédé à une contraction
limitée de ses personnels (de l'ordre de 1 % au cours des quatre
dernières années).
La poste allemande a, de son côté, engagé une politique de
rétrécissement de son périmètre d'effectifs, en
supprimant 19.000 emplois.
Pour accroître sa productivité et s'adapter à
l'évolution des besoins des consommateurs, la poste suédoise est
passée en six ans, de 65.000 à 42.000 personnes, soit
une diminution d'un tiers. Compte tenu des postes à temps partiel ou
saisonniers, le principal syndicat -qui regroupe 80 % des personnels-
estime que le nombre de suppressions d'emplois à plein temps est en
réalité plus proche de 10.000, compte tenu des emplois à
temps partiel. Dans tous les cas, il ne s'émeut nullement de cette
évolution, dont il considère qu'elle ne peut que favoriser
l'efficacité de l'économie nationale.