D. PRÉPARONS L'AVENIR : LE TIMBRE ÉLECTRONIQUE
Le courrier électronique tend de plus en plus à
se substituer au courrier papier.
Or, la sécurité des échanges électroniques n'est
guère assurée. La Poste peut jouer le rôle de garant en la
matière. Qui plus est, pourquoi ne pas se projeter dans l'avenir et
inventer le bureau virtuel de demain ?
1. La sécurité des échanges électroniques n'est pas assurée
Nous sommes entrés dans l'ère du
" web " mais ayons conscience que nous n'en découvrons
encore
que les premiers balbutiements, en nous rappelant que l'on comptait
65 millions
155(
*
)
d'Internautes sur la planète début 1997 et que ce chiffre
pourrait atteindre 300 millions dès l'an 2000.
156(
*
)
Avec Internet, le courrier électronique explose. Or, alors que les
échanges physiques de courrier offrent toutes les garanties
d'authenticité et de certification -ne dit-on pas que "
le
timbre postal
fait foi
"
?-
, le courrier
électronique n'en offre encore aucune : ni la date de son
émission, ni son contenu, ni son signataire ne sont authentifiés.
C'est d'ailleurs une des principales vulnérabilités d'Internet.
Les échanges écrits de la vie quotidienne -du courrier d'un
particulier à son notaire ou son avocat, à la lettre
recommandée signifiant de nouvelles conditions à son locataire-
n'étant pas assez sécurisés, n'y a-t-il pas là un
frein naturel à leur translation électronique ? Pire, les
entreprises, de l'achat d'un logiciel à la vente des produits de son
catalogue sur Internet, ne pourront se satisfaire d'une situation qui menacera
la sécurité de leurs contrats commerciaux. Dans ces conditions,
n'y a-t-il pas un marché porteur à conquérir pour La Poste
?
2. Le timbre électronique postal fera foi
a) Le courrier électronique : une chance pour La Poste
Le développement du courrier électronique
pourrait devenir une véritable chance pour La Poste, si elle sait se
projeter dans l'avenir et se positionner sur ce marché, le plus
menaçant pour ses activités courrier traditionnelles.
En
d'autres termes, elle pourrait faire d'une menace un atout
.
La Poste devrait valoriser son expérience en la matière, en
procédant, par exemple, à l'adaptation électronique du
service des lettres recommandées, dotées ou non d'accusés
de réception. Son service
Télépost
propose
déjà ce type de produit, avec un abonnement au courrier
électronique assorti d'un mode sécurisé permettant de
recevoir un accusé de réception des messages émis, pouvant
être complété par une fonction d'authentification.
Au-delà, ne pourrait-on imaginer qu'elle devienne l'organisme de
certification des courriers électroniques ?
Pourquoi ne pas envisager la création d'un véritable timbre
électronique faisant foi -tout comme le timbre à l'effigie de
Marianne- pour l'ensemble des transactions électroniques ?
Certes, la nature ayant horreur du vide, le secteur privé s'attache
lui-même à trouver des procédures d'habilitation
suffisamment fiables. Mais, peut-on laisser au seul marché, à la
seule logique commerciale et financière, le soin de régir la
sécurisation et la fiabilité des transactions ?