B. LA MENACE IRANIENNE ET LA NORMALISATION DES RELATIONS AVEC LES PAYS ARABES SONT LES PRIORITÉS STRATÉGIQUES D'ISRAËL
La conviction des principales formations politiques de la Knesset est que la principale menace sur l'existence de l'État d'Israël est l'Iran, de par son programme nucléaire et balistique ainsi que ses ramifications au Liban via le Hezbollah et dans les territoires palestiniens (Hamas, Jihad islamique). C'est pourquoi, contrairement à la France qui s'est engagée à restaurer le JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) pour prévenir le risque nucléaire iranien, Israël n'a jamais soutenu le JCPOA, ne croyant pas à la volonté iranienne de négocier un renoncement au nucléaire militaire.
Cette menace iranienne conditionne aussi la politique de défense du territoire de l'armée israélienne aux frontières Nord avec le Liban et Sud au pourtour de Gaza, qu'il s'agisse de construction de tunnels sous la « ligne bleue » ou de fourniture d'armes.
Les préoccupations exprimées par les représentants des forces de défense israéliennes lors de la visite du camp militaire de Biranit concernent d'une part la capacité de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à assurer sa propre sécurité et à accomplir ses missions le long la ligne de démarcation entre Liban et Israël, d'autre part l'installation le long de la frontière de dizaines de conteneurs par l'organisation non gouvernementale « Green Without Borders », lesquels abriteraient des éléments du Hezbollah.
La sécurité d'Israël aux frontières Nord et Sud |
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Ligne bleue (frontière nord avec le Liban) |
Tunnel du Hezbollah sous la frontière Nord |
Mur d'enceinte autour de la bande de Gaza |
Abri « MAMAD » (moshav de Netif Ha'Asara) |
La menace iranienne conditionne également la politique étrangère israélienne en faveur d'une normalisation avec de nouveaux pays arabes, outre l'Égypte et la Jordanie qui ont reconnu l'État d'Israël respectivement en 1979 et en 1994.
Le 15 septembre 2020, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et Israël ont signé les accords d'Abraham, instaurant des relations officielles entre les deux émirats et Israël, rejoints par le Maroc et le Soudan. Ce mouvement s'est accompagné d'un volet de sécurité et de défense en mars 2022 à l'occasion du sommet du Néguev entre Israël, l'Égypte, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis et le Maroc, afin de constituer au Moyen-Orient une première alliance d'intérêts face aux menées agressives de l'Iran par groupes armés interposés, en Irak ou au Yémen.
Cependant, ni la Jordanie, ni l'Autorité palestinienne n'y ont participé, considérant que la question palestinienne, pourtant essentielle sur le plan sécuritaire, n'y était pas traitée. De fait, l'appui américain aux accords d'Abraham s'accompagne d'une mise en retrait de leur rôle dans le processus de paix israélo-palestinien.