POUR UNE NOUVELLE STRATÉGIE FRANÇAISE EN FRANCOPHONIE OUVERTE
I. POUR UNE NOUVELLE STRATÉGIE FRANÇAISE EN « FRANCOPHONIE OUVERTE »
La compétition de plus en plus acharnée que se livrent aujourd'hui les langues et les cultures, avec la prise en compte généralisée de l'importance du facteur linguistique dans les stratégies diplomatiques (en témoigne le développement des Instituts Confucius 13 ( * ) comme instrument de la diplomatie chinoise par exemple) doit amener la France à repenser sa stratégie de promotion de la langue française.
A. REPENSER LE STATUT DE LA LANGUE FRANÇAISE
Repenser notre stratégie de promotion de la langue française, c'est d'abord s'interroger sur ce « produit » que nous voulons vendre au reste du monde. Quelles sont ses caractéristiques propres ? Ses avantages comparatifs ? Quelle image voulons-nous promouvoir à travers lui ?
1. La francophonie, un manifeste pour la diversité des expressions culturelles
Tout d'abord, il faut rappeler avec clarté que promouvoir la place de la langue française dans le concert mondial ce n'est pas combattre l'anglophonie.
Le statut de langue mondiale de la langue anglaise est aujourd'hui incontestable. Ce statut n'est certes pas éternel, comme nous le prouve l'histoire des langues, mais c'est une donnée avec laquelle les chantres de la langue française doivent composer.
La promotion de la langue française ne se résume pas à un simple « face-à-face » avec l'anglais. Certes, l'anglais investit chaque jour plus de domaines de notre vie économique, intellectuelle et sociale : il domine dans les échanges commerciaux ; il s'introduit chaque jour un peu plus dans la publicité 14 ( * ) ; il bénéficie d'un quasi-monopole des publications en sciences exactes ; il progresse continuellement dans l'enseignement supérieur ; etc.
Mais la compétition linguistique mondiale n'est pas un ring de boxe où ne s'affronteraient que deux compétiteurs, c'est une course de fond sur laquelle s'alignent les 6 000 langues de la planète. L'anglais est loin devant, et aucune langue n'est aujourd'hui en capacité de ne serait-ce que le talonner. La langue française appartient au peloton qui suit et doit surveiller ses concurrents chinois, espagnol, portugais, arabe, peut-être hindi demain ...
Défendre la langue française, et c'était le sens de la Convention de 2005 sur la diversité culturelle négociée à l'initiative de la France 15 ( * ) , c'est avant tout défendre le multilinguisme, comme richesse culturelle mondiale. De nombreux membres de tous bords politiques de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, dont vos deux co-rapporteurs, ont eu l'occasion récemment de rappeler leur attachement à la préservation de la diversité des expressions culturelles 16 ( * ) .
La promotion du français participe de cette défense de la diversité des expressions culturelles, en s'opposant à l'uniformisation et à la globalisation par l'anglais et la culture américaine. Mais vanter la diversité des expressions culturelles, c'est bien entendu laisser leur place aux autres langues qui ne sont pas le français.
Auditionné très récemment par votre commission 17 ( * ) , Bruno Foucher, président de l'Institut français, l'exprimait avec beaucoup de clarté : « Il ne s'agit pas d'amener le monde à penser comme nous. Il ne s'agit pas de « soft power » comme je l'entends souvent dire, concept forgé pour exprimer l'épuisement des ressources du « hard power » et je le dis tout exprès en anglais. Il s'agit de mettre en relief l'apport que vaut à notre culture française le frottement avec l'étranger, une reconnaissance que le dialogue avec l'autre, proche et différent, que l'altérité est une source d'inspiration, de développement tout autant qu'une découverte ».
Ø Proposition n° 1 : Promouvoir la langue française et le multilinguisme. |
La promotion de la langue française a longtemps reposé sur un paradoxe : défense farouche du plurilinguisme au-delà des frontières, mais écrasement résolu de toute autre langue en-deçà des frontières 18 ( * ) ...
Il est peut-être temps aujourd'hui de dépasser ce paradoxe, la langue française n'est plus menacée sur le territoire français et peut accepter à ses côtés la promotion des langues régionales.
Cette attitude plus ouverte aux autres langues doit être également vraie en francophonie, et particulièrement en francophonie africaine, où le statut du français doit être examiné avec pragmatisme au regard notamment des langues locales ou nationales.
Dans la plupart des pays francophones d'Afrique subsaharienne, le français est à la fois langue officielle et langue de l'éducation 19 ( * ) .
La prégnance et la préséance du français se constatent partout, même quand les langues maternelles sont considérées comme « passerelles entre la famille et l'école » à l'instar du Cameroun. Dans la plupart de ces pays, le français est vécu comme « ciment de la cohésion nationale » face à la multiplicité des ethnies, par exemple en Côte d'Ivoire.
Mais souvent le français occupe un statut ambivalent : il est parfois considéré plus comme « langue étrangère » que comme une véritable « langue seconde » 20 ( * ) . Même si le nombre de « parlants-français » augmente en valeur absolue, compte tenu des évolutions démographiques globales positives, l'usage de la langue française recule dans de nombreux pays africains en valeur relative. Il faut parfois être réaliste et développer, le cas échéant, des systèmes d'enseignement du français « langue étrangère » dans des pays où il est supposé être une « langue seconde » mais où, dans les faits, il est très peu ou très mal parlé 21 ( * ) .
Dans les pays du Maghreb, la langue de scolarisation est l'arabe mais le français y est enseigné dès le primaire, notamment au Maroc et en Tunisie. Le français y est surtout très présent dans l'enseignement privé dont il constitue l'un des arguments commerciaux de différenciation. Dans le secondaire, la situation varie selon que les matières ont été arabisées ou non. Mais c'est surtout au niveau de l'université, en particulier pour l'enseignement des matières scientifiques et techniques, que le français occupe une place de choix. L'enseignement professionnel est lui aussi très souvent francisé, notamment au Maroc où celui-ci se fait exclusivement en français.
À chaque fois que cela est possible, il faut donc rechercher des « cohabitations productives » entre langues locales et langue française selon le mot de Jean-Michel Severino, ancien directeur de l'Agence française de développement (AFD) 22 ( * ) . Il serait en effet absurde de mettre en concurrence la langue française avec, par exemple, dans le cas du Sénégal, le wolof 23 ( * ) . En revanche, aider à structurer une offre en français au Sénégal peut être bénéfique pour tous. Dans les pays du Maghreb, une clarification du statut de la langue française serait bienvenue afin d'établir un « rapport plus serein avec la langue arabe » 24 ( * ) .
Il faut, dans certains cas, sortir de l'illusion selon laquelle dans les pays officiellement francophones, le français est lu et parlé sans difficultés. Bien souvent, la situation est plus délicate et il faut l'admettre avec réalisme pour pouvoir développer une offre linguistique adaptée.
Le programme « École et langues nationales en Afrique » (ELAN) soutenu par l'AFD et coordonné par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) est à cet égard remarquable.
École et langues nationales en Afrique (ELAN) Elan-Afrique est une initiative qui vise la promotion et l'introduction progressive de l'enseignement bilingue articulant une langue africaine et la langue française au primaire, en particulier dans les écoles des zones rurales, pour remédier à l'échec scolaire dû à la difficulté d'acquisition de la langue française. Elle est née d'un partenariat entre l'OIF, maître d'oeuvre international du projet, l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), l'AFD et le ministère français des Affaires étrangères, et de la volonté des ministères de l'Éducation nationale du Bénin, du Burundi, du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Niger, de la République démocratique du Congo et du Sénégal de développer une éducation au primaire de qualité. Ce projet s'appuie sur les études menées entre 2007 et 2010 dans 6 pays dans le cadre du programme LASCOLAF (Langues de scolarisation dans l'enseignement fondamental en Afrique sub-saharienne francophone), qui ont montré l'efficacité de l'enseignement bilingue articulant langues africaines et langue française. Source : http://www.elan-afrique.org/ |
Le programme ELAN a bénéficié à plus de 100 000 élèves, 5 900 enseignants, 270 encadrants, dans 2 847 classes bilingues de huit pays, au bénéfice de 28 langues 25 ( * ) .
Ø Proposition n° 2 : Rechercher des « cohabitations productives » entre langues locales et langue française, notamment dans les pays africains francophones. |
2. Les Français, francophones parmi les autres ?
Longtemps, les Français ont considéré que la France était « propriétaire » de la langue française. Certes, notre pays en est le berceau, mais, aujourd'hui, cette langue est un bien partagé sur les cinq continents et la France n'a pas le monopole du « bon parler français ». La langue française vit et se transforme avec autant de légitimité à Paris, à Dakar, à Montréal, etc.
Il existe aujourd'hui « des » français , dont aucun n'est a priori plus légitime que l'autre et tous doivent être également respectés et contribuer à la francophonie. Rappelons, à cet égard, qu'en cinquante ans le dictionnaire de l'Académie française est passé de 40 000 à 60 000 mots, preuve s'il en est de la vitalité de notre langue.
On peut envisager de mutualiser des actions culturelles ou éducatives de la France à l'étranger avec d'autres pays sous un label francophone, voire de mutualiser aussi nos implantations physiques.
Notre collègue député Pouria Amirshahi faisait une proposition similaire : « Ouvrir notre réseau (Instituts français, IFRE 26 ( * ) ,...) aux autres nations francophones pour décupler nos forces » 27 ( * ) .
Cette coopération francophone pourrait se développer sur le modèle de ce qui s'est fait à Marrakech pour la Maison Denise Masson et que votre commission a pu étudier lors de son déplacement d'avril 2015, sous la forme non pas « d'une coopération franco-marocaine mais Francophonie-Maroc, au service de nos intérêts et de notre patrimoine commun » 28 ( * ) .
Ø Proposition n° 3 : Mutualiser nos actions voire nos implantations culturelles et linguistiques (Instituts français, Alliances françaises, etc.) avec d'autres pays francophones. |
« Francophone ». Le terme même est bien souvent écarté par les Français qui ne se l'appliquent pas à eux-mêmes et considèrent aisément qu'est francophone toute personne non française parlant néanmoins français...
Il faut rappeler sans cesse que la France fait partie intégrante de la francophonie et que les habitants de notre pays sont aussi, à quelques exceptions près, des francophones. La question de la défense de la francophonie sur le territoire français n'est pour autant pas vaine.
Même si elle ne constitue pas le coeur d'étude du présent rapport, cette dimension mériterait aussi d'être examinée :
- au regard des langues régionales en métropole,
- au regard de situations de multilinguismes dans les outre-mer 29 ( * ) ,
- au regard de l'apprentissage du français par les populations immigrantes 30 ( * ) .
L'apprentissage de la langue française pour les enfants immigrants La France a mis en place une politique d'intégration scolaire des « élèves allophones nouvellement arrivés » qui repose sur l'accueil au sein de classes spécifiques, les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A), devant mener vers une inclusion rapide dans les classes ordinaires. Par ailleurs, la langue d'origine peut être prise en compte grâce aux « enseignements de langue et culture d'origine » (ELCO) dans le cadre de partenariats signés avec certains pays. La Belgique a également mis en place des cours intégrés dits d'« ouverture aux langues et aux cultures » (OLC). Quant au Québec , il a instauré une politique d'intégration scolaire des élèves immigrants et d'éducation interculturelle. Source : données issues du Livre blanc de la Fédération internationale des professeurs de français, op.cit. |
Cette question de l'intégration par la langue française a été bien décrite par notre collègue Guy-Dominique Kennel dans son rapport sur le droit des étrangers de 2015 31 ( * ) . Il y parlait à juste titre d'« apprentissage de la langue française, clé d'une intégration réussie ». Le Premier ministre a en outre, dans une communication récente 32 ( * ) , rappelé l'importance de la maîtrise de la langue française pour la cohésion sociale.
Ø Proposition n° 4 : Soutenir l'apprentissage du français par les populations immigrantes dans un objectif d'insertion. |
L'appropriation de la francophonie par la population française, c'est aussi la place qui est faite à la francophonie dans les programmes scolaires (présentation de la diversité des littératures francophones en cours de français et du monde francophone comme l'un des espaces de solidarité de la France dans le monde en cours d'histoire ou de géographie).
Le « Livre blanc de la Fédération internationale des professeurs de français » 33 ( * ) souligne en la matière un certain retard français, contrairement à la Suisse, au Québec et en Belgique où la prise en compte de la francophonie dans les programmes scolaires fait l'objet d'une « incitation claire ». D'où la sa proposition d' « ouvrir les curricula aux littératures francophones, aux différents patrimoines nationaux, aux variations linguistiques et culturelles et plus largement à la francophonie » 34 ( * ) .
Cette situation nous a été confirmée lors de l'audition d'un membre du Conseil supérieur des programmes : ce n'est qu'en 2015 que le concept de « littératures francophones » a été introduit dans les programmes de français mais les éditeurs de manuels scolaires n'ont pas encore emboîté le pas et cette ouverture est probablement restée lettre morte à ce stade.
Ø Proposition n° 5 : Intégrer les littératures francophones dans les programmes scolaires français. |
Par leur situation géographique, par leur histoire, nos territoires d'outre-mer sont naturellement travaillés par de multiples interrogations sur leur identité, culturelle ou linguistique. Ils sont le lieu idéal pour comprendre que l'on peut parler la langue française, la défendre et la servir, sans rattachement autre que symbolique au berceau historique de cette langue de France.
De surcroît, les contacts qu'ils offrent avec d'autres continents, d'autres aires culturelles et linguistiques, sont sources de richesses et font prendre conscience, dans les outre-mer souvent mieux qu'en métropole, des forces et des fragilités des langues. Pour ne considérer que la situation dans l'océan Indien, on parle français et créole à La Réunion, français, shimaoré et shibushi à Mayotte, français, créole, anglais et hindi à Maurice, français et malgache à Madagascar, shikomor, français et arabe aux Comores, français, anglais et créole aux Seychelles.
Le positionnement des outre-mer sur les lignes de faille linguistiques mondiales justifie donc qu'ils puissent prendre toute leur place dans la défense et l'illustration de la francophonie, comme « têtes de pont » d'une stratégie structurée de promotion de la langue française sur les cinq continents. C'est le cas par exemple de la Guyane, tête de pont naturelle de la francophonie dans le nord de l'Amérique du Sud.
Les outre-mer dans la francophonie Présents sur trois océans, les outre-mer français, riches de leur trois millions de citoyens, constituent des bases avancées dans les ensembles géopolitiques environnants, développant des interactions croissantes dans l'Atlantique Nord, le bassin caribéen et l'Amérique centrale, l'océan Indien et l'Afrique australe, et dans le Pacifique, avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie. « Têtes de pont » potentielles du rayonnement de la langue française, les outre-mer partagent avec les pays de la francophonie du Sud des contextes socioculturels souvent très comparables et donc une communauté d'intérêts qui se manifeste notamment dans les problématiques de développement culturel et engage à une circulation facilitée des expertises. Exploiter la dimension océanique de la France en intégrant plus largement les outre-mer aux actions et politiques de la Francophonie permettrait de favoriser l'échange de pratiques professionnelles et le partage d'expériences, de savoirs et de savoir-faire, notamment dans le domaine de la formation des acteurs culturels. Source : OIF, 2014, La langue française dans le monde, op.cit. |
En réponse à un questionnaire de vos co-rapporteurs adressé à l'ensemble de leurs collègues sénateurs ultra-marins, notre collègue Didier Robert, sénateur de La Réunion, rappelle que sa région « revendique que sa place en tant qu'acteur de la francophonie dans la zone océan Indien soit pleinement reconnue. La francophonie gagnerait à ce que La Réunion soit partie prenante de la politique de la francophonie de la France dans l'océan Indien en donnant la possibilité à la Région Réunion de conduire les délégations françaises dans la zone, mais aussi d'assurer la présidence de la COI 35 ( * ) ».
La toute récente loi du 5 décembre 2016 « relative à l'action extérieure des collectivités territoriales et à la coopération des outre-mer dans leur environnement régional » 36 ( * ) a utilement rappelé que l'outre-mer est un interlocuteur incontournable des États de leur voisinage. Elle a ainsi simplifié les dispositions du code général des collectivités territoriales issues de la loi d'orientation sur l'outre-mer de 2000 37 ( * ) pour donner à l'action des collectivités d'outre-mer une plus grande lisibilité et une pertinence accrue dans leur environnement international. Vos co-rapporteurs s'en félicitent.
Ø Proposition n° 6 : Faire des outre-mer des « têtes de pont » de la politique française en faveur de la francophonie. |
3. La langue française est-elle porteuse de valeurs universelles ?
« Le français est porteur de valeurs universelles ». Combien de fois vos co-rapporteurs n'ont-ils pas entendu cette affirmation ?
Mais une langue est-elle, par elle-même, porteuse de valeurs ? A fortiori de valeurs « universelles » ?
Comme nous l'a clairement exposé l'anthropologue Jean Tardif en audition 38 ( * ) , une civilisation, une culture sont porteuses de valeurs 39 ( * ) . Une langue est, d'abord, un moyen de communication. Elle peut être porteuse d'une certaine « façon de penser » 40 ( * ) selon qu'il existe tel ou tel mot dans une langue, telle ou telle subtilité, la représentation du monde qui sera donnée à travers cette langue ne sera pas tout à fait la même que celle donnée par une autre langue. Mais dire d'une langue qu'elle est porteuse de valeurs, c'est sous-entendre que le simple fait de parler français nous rangerait d'office du côté des défenseurs de la liberté (pour ne reprendre que l'une de ces « valeurs universelles », la plus souvent associée la langue française).
Selon vos co-rapporteurs, sont associées à la langue française moins des valeurs que des « images », issues, comme nous l'avons rappelé en introduction, de l'histoire (de France en particulier) ou plus exactement de diverses représentations de l'histoire de France. Sont ainsi souvent associées à la langue française des images positives, et ce sont parfois des valeurs (de « modernité », de « liberté de penser et de s'exprimer » 41 ( * ) ), mais aussi parfois négatives (« colonisation », « oppression des peuples », « torture » 42 ( * ) ).
Ces images le plus souvent positives créent un appétit pour l'apprentissage du français et justifient parfois le choix du français comme langue d'expression 43 ( * ) ou même langue de résistance. Ce sont donc d'indéniables atouts qu'il faut savoir entretenir et faire perdurer.
Mais affirmer que ces valeurs universelles sont portées par la langue française n'est-ce pas dans le même temps risquer de minorer les autres langues ? Cette stratégie peut être contre-productive dans certains situations où une « arrogance à la française » n'est pas toujours bienvenue.
* 12 Tunisie, Algérie, Maroc.
* 13 En novembre 2016 on comptait 510 Instituts Confucius, établis dans 140 pays.
* 14 Une très récente publicité de la SNCF vous incite à faire voyager « vos kids » pour 10 euros seulement ...
* 15 Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) du 20 octobre 2005.
* 16 Proposition de résolution européenne n° 522 (2012-2013) relative au respect de l'exception culturelle et de la diversité des expressions culturelles.
* 17 Audition du mercredi 7 février 2017.
* 18 Voir la lutte contre l'anglais et les anglicismes mas surtout la longue confrontation qui a opposé le français aux langues régionales pour assurer son affirmation comme langue nationale ( cf. premier alinéa de l'article 2 de la Constitution : « La langue de la République est le français »).
* 19 Avec toutefois l'anglais pour le Cameroun et l'arabe pour le Tchad. L'ensemble des données reprises dans cette partie est issu des données du Livre blanc de la FIPF, op.cit.
* 20 Sauf au Gabon où le français a le statut de langue seconde. À noter qu'au Cameroun, les langues camerounaises sont elles aussi considérées comme « langues étrangères ».
* 21 C'est un constat également fait par le Livre Blanc, s'agissant du Maghreb, op.cit.
* 22 Audition du 17 janvier 2017.
* 23 Le français, langue de l'État, n'est pas devenu la langue véhiculaire espérée (seul un quart des Sénégalais lisent et écrivent le français ; 30 % des parlementaires ne parlent pas français et refusent de l'apprendre) et c'est le wolof, langue maternelle d'environ 40 % de la population sénégalaise, qui a en partie pris cette place.
* 24 Livre blanc, op.cit.
* 25 Chiffres OIF.
* 26 Instituts français de recherche à l'étranger.
* 27 Op.cit.
* 28 « France et Maroc : un partenariat stratégique pour la jeunesse », Rapport d'information n° 439 de Catherine Morin-Desailly, fait au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, mars 2016, op.cit ., p. 26.
* 29 Dans son rapport sur la francophonie économique, Jacques Attali nous enjoint, dans les outre-mer, de « favoriser l'apprentissage du français. Seuls 60 % des mahorais parlent et comprennent le français. (...) De même, Saint-Martin et la Guyane sont dans une situation de multilinguisme (...) » ( op.cit .).
* 30 Il existe une douzaine d'Alliances françaises opérationnelles sur le territoire français qui pourraient utilement participer à l'accueil des étrangers allophones en France.
* 31 Rapport pour avis sur le projet de loi relatif au droit des étrangers en France, n° 2 (2015-2016), fait au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat.
* 32 Communication sur la politique en faveur de la langue française pour la cohésion sociale présentée en Conseil des ministres le 15 février 2017.
* 33 Op.cit .
* 34 Op.cit. p. 30
* 35 Commission de l'Océan Indien.
* 36 Loi n° 2016-1657.
* 37 Loi n° 2000-1207 du 13 décembre 2000.
* 38 Audition du 20 septembre 2016 et op.cit.
* 39 Cette analyse a été relayée par Henri Lopes, ambassadeur du Congo en France de 1998 à 2015 qui s'exprime ainsi lors d'un colloque au Sénat d'avril 2006 consacré à la francophonie : « Je n'adhère pas au discours qui prétend que le français véhicule des valeurs démocratiques (...). Aucune langue ne porte en elle des valeurs propres. Seules les cultures et les civilisations le peuvent . », op.cit, p. 56.
* 40 Des auteurs comme Humboldt, Sapir et Whorf, stipulent que la structure de la langue détermine non seulement la pensée, mais la perception et la culture (cité par Xavier North « Shiak, silures et métaplasmes », in Revue Critique, op.cit .).
* 41 Voir Livre blanc, op.cit.
* 42 Ibid.