B. REPENSER LE RÔLE DE LA FRANCE DANS LA FRANCOPHONIE

Paradoxalement, alors qu'elle entretient depuis déjà longtemps ce sentiment de supériorité linguistique et culturelle, la France n'a jamais véritablement assumé de se poser en chef du clan francophone. Et pourtant, elle est attendue dans ce rôle, non pas comme ex-colonisatrice mais comme pays-berceau de la langue. S'attache à ce statut une exigence d'exemplarité en matière de défense et d'illustration de la langue française.

1. La France doit assumer son rôle au sein de la francophonie

À la création de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), le Général de Gaulle avait, avec sagesse, conservé quelques distances avec un organisme qui, s'il avait été piloté par la France, aurait pu être soupçonné d'être un instrument de néo-colonialisme. Mais la France a gardé ses distances et la Francophonie a été initialement voulue et bâtie par des « non-Français » : un Sénégalais (Léopold Sédar Senghor), un Ivoirien (Félix Houphouët-Boigny), un Tunisien (Habib Bourguiba), un Nigérien (Hamami Diori), un Cambodgien (Norodom Sihanouk). Comme le rappelait Boutros Boutros-Ghali, ancien premier secrétaire général de la Francophonie 44 ( * ) : « la Francophonie est née d'un désir ressenti hors de France ».

Aujourd'hui ces préventions et ces soupçons de néo-colonialisme rampant peuvent être laissés derrière nous : l'OIF est composée à plus de la moitié de membres qui n'ont jamais été colonisés, ni par la Belgique, ni par la France. La question de la colonisation ne doit pas être occultée, mais elle n'a plus à être prégnante dans le positionnement de la France à l'égard de la Francophonie. Cette relation historique que la France entretient avec ses anciennes colonies ne doit pas être jetée aux orties mais constituer un atout pour tous, pour la France comme pour les autres pays concernés.

Les autres pays membres de la Francophonie sont en attente, non pas d'une domination française, mais, à tout le moins, d'une exemplarité et d'une implication françaises dans les sujets linguistiques. La France doit assumer son statut de pays-berceau de la langue française et ce statut impose des responsabilités.

La France semble se préoccuper assez peu de la langue française, aux yeux d'autres pays francophones plus actifs voire résistants sur les sujets linguistiques (en particulier parce qu'ils sont eux-mêmes sur des lignes de faille linguistiques). L'élite française est même connue pour dédaigner le français au profit, bien souvent, de l'anglais, suscitant l'incompréhension chez nos amis francophones. Snobisme d'une élite mondialisée soucieuse de montrer « patte blanche » dans un monde dominé par l'anglo-américain ? Cette attitude est bien souvent regrettable et dommageable pour la défense de la langue française, en particulier, et du multilinguisme, en général.

Dans un numéro récent de la revue Critique 45 ( * ) , l'historien Philippe Roger évoquait cette attitude parfois paradoxale des Français à l'égard de leur langue maternelle, entre chagrin et passion : « Les Français ont la passion de leur langue, mais c'est une passion tourmentée et qui tourne aisément au chagrin, voire au dédain pour une reine qu'ils soupçonnent déchue ».

Vos co-rapporteurs en appellent aux élites françaises pour qu'elles s'approprient et défendent la langue française. Qu'elles en soient les fiers ambassadeurs dans le vaste monde.

Ø Proposition n° 7 : Rappeler aux élites françaises l'importance de l'usage du français comme langue de la modernité.

Au sein du ministère chargé des affaires étrangères, la francophonie semble plus considérée comme un enjeu d'influence un peu annexe que comme une véritable politique publique structurée. Le seul document d'orientation existant est le « Plan d'actions pour la Francophonie » d'octobre 2012.

Pourtant, Jacques Attali nous invite à faire de la francophonie un  axe structurant de notre action diplomatique : selon lui, il faudrait « redonner un élan à notre diplomatie culturelle, éducative et linguistique en considérant la francophonie comme un axe essentiel de notre politique étrangère » 46 ( * ) . Et Jérôme Clément 47 ( * ) , président de l'Alliance française, nous invite de son côté à faire de la francophonie « une grande cause nationale ».

« La France n'a ni vision, ni ambition francophone » 48 ( * ) : le constat de Michel Guillou, ancien recteur et professeur des universités, est peut-être dur mais il est malheureusement réel. Le titre du rapport de notre collègue député Pouria Amirshahi ne dit pas autre chose : « Pour une ambition francophone ». Rédigé en janvier 2014, ce rapport, riche de propositions, n'a malheureusement été que très peu suivi d'effets.

Certes, ce relatif désintérêt, voire dédain, de la France pour la francophonie ne date pas d'aujourd'hui. La France a déployé beaucoup d'énergie depuis les années 1960 autour de la construction européenne, y « sacrifiant » en partie son projet francophone. Mais, à l'heure de l'émergence de grandes zones géoculturelles (et, peut-être, aussi, d'un certain essoufflement de la construction européenne), il est temps pour nous de réinvestir la francophonie comme projet d'avenir. L'ambition de Jacques Attali qui propose de « créer à terme une Union économique francophone aussi intégrée que l'Union européenne » 49 ( * ) est immense à cet égard. Sans aller jusque-là, vos co-rapporteurs préconisent un rééquilibrage des priorités entre Europe et Francophonie, ainsi que la prise en compte de la dimension francophone dans la politique européenne 50 ( * ) .

La question du positionnement de la francophonie au sein du Gouvernement français est loin d'être anecdotique. Elle en dit souvent long sur l'importance accordée à cette thématique. Avec la personnalité choisie 51 ( * ) , elle est la condition d'une politique affirmée en direction de la francophonie.

Vos co-rapporteurs proposent de créer un ministre de plein exercice chargé des questions de francophonie. Ils tiennent à ce que ce ministre puisse s'appuyer sur le réseau des ambassadeurs, des instituts français mais qu'il ait également un lien étroit avec la Direction générale de la langue française et des langues de France rattachée au ministère de la culture et surtout qu'il développe des liens, aujourd'hui insuffisants, avec les services du ministère de l'éducation nationale qui doivent réinvestir la question de l'enseignement du et en français à l'étranger.

La nomination d'un membre du Gouvernement spécifiquement chargé de la thématique francophone devrait donc permettre d'améliorer l'inter-ministérialité actuellement défaillante sur ces problématiques.

Ø Proposition n° 8 : Nommer un ministre de plein exercice chargé de la francophonie.

Ne pas se poser en pays supérieur, c'est aussi sortir de la stratégie d'« influence » pour aborder une nouvelle ère, celle de la « confluence », où les pays traitent sur un pied d'égalité et acceptent les influences croisées. Il ne s'agit plus d'essayer d'imposer à l'autre notre façon de penser mais de promouvoir des espaces d'échange et de partage, équilibrés.

C'est le sens de l'une des propositions du rapport sénatorial sur l'Afrique 52 ( * ) qui propose de « définir la relation de la France aux pays africains d'abord en fonction de nos intérêts partagés ».

Ø Proposition n° 9 : Passer d'une « diplomatie d'influence » à une « diplomatie de confluence ».

2. La France doit assumer de mener une politique publique active de long terme en matière d'éducation du et en français

Durant des siècles, l'État français a conduit une politique linguistique pro-active visant à promouvoir et imposer la langue française, d'abord sur son territoire, puis (dans une moindre mesure) sur celui de ses colonies. Avec la décolonisation, l'appui au système éducatif s'est poursuivi avec la politique de coopération mais a lentement périclité et l'état des lieux, notamment en Afrique, est alarmant.

Au diapason de Jean-Pierre Cucq, président de la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF), vos co-rapporteurs estiment qu'aujourd'hui « l'enseignement et l'apprentissage du français constituent une priorité majeure pour le développement de l'espace francophone et pour le développement de la langue française dans le monde » 53 ( * ) .

Les sujets de préoccupation sont néanmoins nombreux, soulignés dans le Livre blanc de la FIPF 54 ( * ) :

- le départ en retraite de milliers d'enseignants de français langue maternelle ou étrangère programmé dans les prochaines années (principalement, mais pas seulement, en Afrique) 55 ( * ) ;

- la démocratisation de l'éducation dans les pays africains et donc, probablement, sa « massification » à laquelle l'offre d'enseignement devra s'adapter ;

- le désengagement continu des autorités éducatives 56 ( * ) dans le domaine de la formation continue des enseignants de français avec des inquiétudes naissantes sur le niveau linguistique des enseignants français.

La France doit contribuer à maintenir un enseignement de qualité du et en français dans les systèmes éducatifs et universitaires d'un certain nombre de pays francophones qui ne sont pas en capacité de relever ce défi seuls.

Certes, l'enseignement via le réseau de l'enseignement français à l'étranger est un atout remarquable de notre dispositif. Il existe une véritable demande d'enseignement français à l'étranger à laquelle nous nous devons de répondre par la diversification de l'offre (AEFE 57 ( * ) , MLF 58 ( * ) , LabelFrancÉducation, CNED 59 ( * ) , réseaux FLAM 60 ( * ) , etc.) 61 ( * ) .

Vos co-rapporteurs souhaitent qu'une réflexion puisse s'engager pour proposer, dans certains cas, une offre d'éducation francophone, intégrant d'autres pays francophones pourvoyeurs de services éducatifs et qui pourraient s'associer à cette politique française. La question des contenus de cet enseignement et des certifications sera probablement au centre des concertations.

Ø Proposition n° 10 : Engager une réflexion sur la création d'une offre d'« enseignement francophone » en lien avec d'autres pays francophones.

L'enseignement français à l'étranger ne saurait toutefois être la réponse unique en matière d'enseignement du et en français dans les pays francophones, en particulier d'Afrique. Ce sont avant tout les systèmes nationaux d'enseignement qui doivent faire une part à la langue française et l'expertise du Centre international d'études pédagogiques (CIEP) est majeure.

Le CIEP

Créé en 1945 , le CIEP est un opérateur du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Ses missions, qui s'inscrivent dans le cadre des priorités du Gouvernement en matière de coopération internationale, s'articulent autour de trois axes d'activité :

- la coopération dans les domaines de l'éducation , de la formation professionnelle et de la qualité de l'enseignement supérieur : le CIEP est l'opérateur public pour la coopération en éducation et formation du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Il mobilise l'expertise française et internationale dans le cadre de projets sectoriels, offre des formations aux côtés de ses partenaires et répond aux demandes émanant de commanditaires français et étrangers ;

- l' appui à la diffusion de la langue française dans le monde, par la formation de formateurs et de cadres éducatifs et par la délivrance de certifications en français ;

- la mobilité internationale des personnes, à travers des programmes d'échange d'assistants de langue et de professeurs ainsi que la délivrance d'attestations de comparabilité des diplômes étrangers.

Pour conduire ses actions, il s'appuie sur le savoir-faire d'une équipe de 250 personnes, ainsi que sur un réseau de plus de 1 000 experts et de partenaires nationaux et internationaux .

Source : http://www.ciep.fr

Il faut bien avoir à l'esprit que le retrait de l'aide française dans les systèmes éducatifs se fait, dans certaines zones et notamment au Sahel, au bénéfice de l'enseignement coranique. Dans le contexte de radicalisation religieuse que certains pays francophones connaissent, promouvoir la francophonie, le plurilinguisme et l'ouverture à l'autre, c'est aussi combattre le repli sur soi et la tentation du fanatisme.

Suivant la proposition de Jean-Michel Severino 62 ( * ) , vos co-rapporteurs souhaitent que l'éducation soit placée au coeur de la politique française de coopération au bénéfice de pays francophones car la France peut y apporter une véritable valeur ajoutée aux pays aidés.

Or, comme le montre le graphique ci-après, l'éducation est loin de représenter le premier poste sectoriel de notre coopération avec les pays francophones.

Source : AFD

Vos co-rapporteurs saluent les conclusions du dernier comité interministériel de la coopération internationale et du développement 63 ( * ) qui a acté l'augmentation des crédits accordés à l'AFD 64 ( * ) (360 millions d'euros supplémentaires pour 2017), la concentration de l'aide française, notamment sur l'Afrique, « continent émergent du XXI ème siècle » mais aussi l'affirmation du caractère « essentiel et prioritaire du secteur de l'éducation pour le développement ».

L'éducation du et en français à l'étranger est un investissement stratégique de long terme qui doit demeurer une priorité constante des gouvernements successifs.

Ø Proposition n° 11 : Faire des sujets d'éducation une des priorités budgétaires de notre politique de coopération.

Cette politique éducative doit être conduite en partenariat avec l'OIF dont c'est aussi la mission, comme le prouvent les très remarquables programmes IFADEM et ELAN 65 ( * ) .

Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM)

Lors du XI e Sommet de la Francophonie de Bucarest en 2006, les chefs d'États et de gouvernements ont demandé à l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et à l'OIF de mettre en commun les moyens dont elles disposent pour soutenir les politiques nationales de modernisation des systèmes éducatifs dans les pays membres. Cette demande a conduit l'AUF et l'OIF à développer l'IFADEM.

L'IFADEM propose un dispositif de formation en partie à distance, adapté aux besoins de chaque pays, utilisant les technologies de l'information et de la communication, conçu et mis en oeuvre conjointement avec le ministère en charge de l'éducation de base.

Pays participants : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Comores, Côte d'Ivoire, Haïti, Liban, Madagascar, Mali, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Togo, Tchad.

Source : https://www.ifadem.org/fr

IFADEM a permis de dispenser près de 2,5 millions d'heures de formation, à plus de 10 000 enseignants avec un taux moyen de réussite de 88 % 66 ( * ) .

Vos co-rapporteurs tiennent également à souligner l'apport du programme « 100 000 professeurs pour l'Afrique » qui a pour objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement du et en français sur le continent africain. Lancé le 20 mars 2014 à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, ce programme vise à assurer le renouvellement des enseignants africains - une population largement vieillissante - et à améliorer leur niveau de formation.

L'action des Alliances françaises et des Instituts français qui dispensent des cours de français langue étrangère doit également être rappelée et soulignée. Ils sont parfois le substitut à un système scolaire défaillant en matière d'apprentissage de la langue française et constituent un formidable réseau que nous devons maintenir et soutenir (notamment là où le niveau moyen du pouvoir d'achat ne permet pas l'autofinancement des cours de français).

Cet apprentissage de la langue française doit se faire, dans l'idéal, selon un continuum du préscolaire (lorsque cela est envisageable) jusqu'à l'enseignement supérieur.

Le français en Afrique francophone est le plus souvent introduit dès le préscolaire (lorsque celui-ci existe) et presque systématiquement en primaire . Il semble fondamental à vos co-rapporteurs de maintenir ces introductions précoces lorsque cela est possible afin d'ancrer la langue dans la mémoire des enfants et de garantir ainsi un meilleur niveau de langue pour la suite.

Au cours de sa mission d'information au Maroc en 2015, votre commission avait pu observer que si les élèves marocains « apprennent le français dès la deuxième année de l'école primaire, de l'aveu des responsables rencontrés par la délégation, à la fin du cursus scolaire, après douze années d'études, la majorité d'entre eux ne possèdent qu'un niveau très faible. Pourtant, c'est en français que continuent d'être enseignées les matières scientifiques dans l'enseignement supérieur » 67 ( * ) . À l'occasion d'un récent colloque 68 ( * ) tenu au Sénat, Rachid Belmokhtar, ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle au Maroc, a présenté l'ambitieuse réforme éducative actuellement menée dans le royaume chérifien qui rend l'apprentissage de la langue française obligatoire dès la première année du primaire. Vos co-rapporteurs ne peuvent que s'en féliciter.

Ø Proposition n° 12 : Lorsque cela est possible, assurer un enseignement précoce de la langue française.

Aujourd'hui, les systèmes éducatifs africains connaissent souvent d'importantes difficultés de fonctionnement. Schématiquement, une petite fraction de la population africaine francophone a accès à l'enseignement français à l'étranger (grâce aux établissements de l'AEFE et de la MLF) mais l'offre publique ouverte au reste de la population est de qualité parfois médiocre. Pour répondre à la demande des parents, un secteur privé se développe mais de qualité très variable. Ce secteur mérite structuration et financement.

Il existe un immense besoin de structures éducatives de bonne qualité accessibles aux classes moyennes africaines. L'exemple d'ENKO Éducation, cité par Jean-Michel Severino lors de son audition 69 ( * ) , est remarquable. Il n'est pas besoin exclusivement de fonds publics pour développer de telles initiatives, elles se financent sur fonds privés avec un simple effet de levier des fonds publics. La création d'un fonds d'investissement pour développer l'éducation francophone, suggérée par Jean-Michel Severino, pourrait être un moyen de développer et de structurer cette offre complémentaire aux systèmes d'éducation nationaux.

Ø Proposition n° 13 : Créer un fonds d'investissement pour développer l'éducation en francophonie.

Autre exemple de formation en français : le « français langue militaire »

« (...) Depuis bientôt un siècle, l'enseignement du français aux militaires allophones constitue un axe important du rayonnement du français à travers le monde, en participant activement à son expansion. Aucune estimation officielle et précise n'a jamais été établie, mais il n'est pas saugrenu de penser que pas moins de 15 000 militaires sont formés chaque année, à des niveaux de compétences très variés, sur tous les continents, au maniement du français, et plus particulièrement du français langue militaire (FLMi) ».

Source : Brice Poulot, Le français langue militaire, instrument de la profondeur stratégique de la francophonie, in Études de l'IRSEM, n° 26, 2013.

Ces quelques propositions de vos co-rapporteurs sont complémentaires d'un déjà grand nombre de propositions sur l'enseignement du et en français, parues dans des rapports récents :

- le rapport Attali 70 ( * ) propose d'« augmenter l'offre d'enseignement du et en français, en France et partout dans le monde », de « favoriser la formation de professeurs dans le monde entier », de « développer un programme ambitieux d'enseignement en ligne en français » et de « favoriser le développement par le privé du réseau actuel des écoles et des lycées français de l'étranger afin de répondre à la demande gigantesque d'enseignement en français » ;

- le rapport du Sénat « L'Afrique est notre avenir » 71 ( * ) propose de « promouvoir des partenariats public-privé en faveur du développement de systèmes de formation professionnelle en Afrique », de « créer une université francophone pilote à l'image de la Sorbonne Abou Dhabi », d'« encourager le développement de thèses en cotutelle franco-africaine » et de « développer des universités numériques en coordination avec les partenaires francophones » ;

- le rapport de notre collègue député Pouria Amirshahi 72 ( * ) propose de « promouvoir les cotutelles de thèses, les codiplomations et les brevets en langue française », de « renforcer l'aide à la scolarisation », d'« organiser le bilinguisme à l'école primaire dans les pays francophones plurilingues », d' « enseigner les langues locales dans les établissements français à l'étranger » et de « traiter comme enjeu prioritaire la question de la formation des professeurs de français et de leur renouvellement », etc.

Les propositions sont légion. Elles témoignent du caractère central de cette question éducative pour la francophonie du 21 e siècle.


* 43 C'est le cas notamment de certaines auteures maghrébines contemporaines qui choisissent délibérément le français plutôt que l'arabe. Cela fut également le cas de nombreux autres grands auteurs qui n'avaient pas le français comme langue maternelle mais qui l'ont choisi comme langue d'écriture : Samuel Beckett, Emil Cioran, Julien Green, Jorge Semprun, etc.

* 44 Cité par notre collègue député Yves Tavernier dans son rapport, op.cit.

* 45 Op.cit.

* 46 Op.cit.

* 47 Audition du 28 octobre 2016.

* 48 Auditionné à l'Assemblée nationale le 22 janvier 2014.

* 49 Op.cit.

* 50 Cf. infra.

* 51 Comme on l'a vu par exemple avec la nomination d'Alain Decaux, ministre délégué à la Francophonie du 28 juin 1988 au 16 mai 1991.

* 52 Op.cit.

* 53 Op.cit.

* 54 Op.cit.

* 55 On compte aujourd'hui 900 000 enseignants de français dans le monde. L'UNESCO estime que l'Afrique subsaharienne devra recruter 2 millions de nouveaux professeurs de français d'ici 2030.

* 56 Le français est une langue d'enseignement dans 32 États et gouvernements dans le monde.

* 57 Agence pour l'enseignement français à l'étranger.

* 58 Mission Laïque Française.

* 59 Centre national d'enseignement à distance.

* 60 Français Langue Maternelle.

* 61 Pour une présentation plus détaillée de cette offre d'enseignement du et en français voir les rapports budgétaires successifs de votre co-rapporteur Louis Duvernois, faits au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat.

* 62 Audition du 17 janvier 2017.

* 63 CICID du 30 novembre 2016.

* 64 Pour mémoire et ainsi qu'il a été rappelé à vos co-rapporteurs au cours de l'audition du 7 décembre 2016, l'AFD consacre chaque année grosso modo 50 % de ses autorisations d'engagement à des pays francophones (2,9 milliards d'euros en 2015 sur un montant total de 6,7 milliards d'euros d'autorisations).

* 65 Cf. infra.

* 66 Chiffres OIF.

* 67 « France et Maroc : un partenariat stratégique pour la jeunesse », Rapport d'information n° 439 de Catherine Morin-Desailly, fait au nom de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat, mars 2016, op.cit. , p. 12.

* 68 « Relever ensemble les défis contemporains : L'éducation et la culture au coeur du développement de la relation France-Maroc », colloque organisé au Sénat le 14 février 2017 à l'initiative de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat en collaboration avec l'ambassade du Maroc en France.

* 69 Audition du 17 janvier 2017.

* 70 Op.cit.

* 71 Op.cit.

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