B. LE PALAIS DE LA DÉCOUVERTE ET LA DIFFUSION SCIENTIFIQUE
Le Palais de la Découverte est incontestablement un acteur de la diffusion scientifique et technique 5 ( * ) . Celle-ci, plus que jamais, doit faire l'objet d'une attention accrue compte tenu de la désaffection des étudiants pour les filières scientifiques.
1. La désaffection des jeunes vis-à-vis des filières scientifiques
La France connaît depuis 1995 une baisse des effectifs étudiants dans les filières scientifiques à la fois en termes absolus et relatifs.
Ainsi, les filières scientifiques auraient connu une baisse de leurs effectifs de 6 % sur la période 1995-2000, et de 3 % sur la période 2000-2005. Ces tendances sont enregistrées alors même que la France fait face à une stabilisation des effectifs totaux des étudiants. Cette désaffection est marquée dans les filières universitaires du 1 er cycle, particulièrement en mathématiques et en sciences physiques. Elle témoigne de la préférence des étudiants pour les filières sélectives et professionalisantes, à effectifs réduits, mais avec un taux d'encadrement élevé et une bonne reconnaissance des diplômes.
Cette désaffection est préoccupante car dans une économie de la connaissance, le vivier de diplômés en sciences et technologie devient un enjeu majeur de la compétition internationale. Cette situation invite à réfléchir sur les actions à conduire en matière de diffusion scientifique.
2. La mission du Palais de la Découverte
Comme l'indique Emmanuel Hamelin dans son rapport sur la diffusion scientifique 6 ( * ) « le Palais de la Découverte a suscité et suscite encore un grand nombre de vocations et bon nombre des grands scientifiques d'aujourd'hui y ont été sensibilisés à l'aventure de la science. De plus, via les activités de médiation scientifique, un large public peut être initié aux grands phénomènes, ainsi qu'aux nouveaux champs de l'activité de recherche » .
Ainsi, 56 % des scientifiques parisiens de plus de 30 ans et 41 % des scientifiques parisiens de moins de 30 ans indiquent que le Palais de la Découverte a joué un rôle dans leur vocation scientifique .
M. François Goulard, alors ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche a souligné cet aspect : « ce qui fait la spécificité de cet établissement, c'est sa façon de montrer la science, qui conserve toute sa valeur. Des expériences sont réalisées devant le public, et chacun d'entre vous sait l'importance que cela peut avoir sur le jeune public, notamment pour les vocations scientifiques » . 7 ( * )
Rappelons enfin simplement la mission décrite par l'article 3 du décret n° 90-99 du 25 janvier 1990 portant organisation du Palais de la Découverte :
« Le Palais de la Découverte a pour mission de participer à la formation culturelle de toutes les catégories de la population dans le domaine des sciences et de leurs applications. Il est notamment chargé de familiariser, principalement par des expositions, l'ensemble du public avec les résultats et les méthodes de la recherche fondamentale, d'éveiller sa curiosité intellectuelle et de susciter des vocations en faveur de la science , de présenter les expériences qui sont à l'origine de ces recherches ou qui marquent leur aboutissement ».
A cet égard, il apparaît à votre rapporteur spécial que le Palais de la Découverte nécessite une attention accrue des pouvoirs publics compte tenu du potentiel de l'établissement, que ce soit en termes d'éveil aux sciences, de formation ou de relais de la communauté scientifique .
* 5 « Nous avons décidé de donner plus de cohérence et d'ambition à ce dispositif pour aboutir à un réseau de diffusion de la culture scientifique. Une articulation étroite sera mise en place entre la Cité des Sciences et de l'Industrie et le Palais de la Découverte pour en faire un pôle de référence .» Extrait de la communication en Conseil des ministres, Plan national pour la diffusion de la culture scientifique te technique, 2004.
* 6 Développement et diffusion de la culture scientifique et technique : un enjeu national. Emmanuel Hamelin, rapport au Premier ministre, La documentation française 2003.
* 7 Sénat, séance publique 1 er décembre 2006.