B. POUR L'ÉLABORATION DE NOUVELLES CONVENTIONS ENVIRONNEMENTALES
Deux
problèmes environnementaux majeurs ne sont aujourd'hui couverts par
aucun accord multilatéral : il s'agit des phénomènes
de
déforestation
et
d'épuisement des ressources
halieutiques
.
• La déforestation, en effet, ne donne aucun signe de
ralentissement, malgré les avertissements lancés lors de la
Conférence de Rio. La disparition du couvert forestier menace la survie
de nombreuses espèces animales et végétales. Elle
complique aussi la lutte contre le réchauffement climatique : avec
presque 40 % du total du carbone stocké, les forêts sont en
effet le principal puit à carbone de la planète. Le timide
mouvement de reforestation observé dans les pays
développés ne compense pas la rapide déforestation
observée au Sud (
cf
. diagramme).
Source : Institut des ressources mondiales (WRI)
Une
convention internationale sur les forêts pourrait s'inspirer de la
Convention sur la désertification. Les Etats s'engageraient à
mettre en oeuvre des politiques nationales de préservation des
forêts, en fonction d'objectifs définis collectivement ; les
pays du Sud pourraient recevoir une assistance financière et technique
pour la réalisation de leurs programmes de préservation. Des
espaces pourraient être tenus à l'écart de toute
exploitation économique lorsque les impératifs de la
biodiversité l'exigent. Des filières d'exploitation
forestière « soutenable » devraient être mises
en place, ce qui implique que l'exploitation des ressources soit compatible
avec leur rythme de reconstitution.
• L'épuisement des ressources halieutiques est un autre sujet de
préoccupation. La surexploitation des réserves de poissons,
crustacés, et autres organismes marins est une réalité
dans toutes les parties du globe. En 1999, l'Organisation des Nations-Unies
pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié une étude
indiquant que 28 % des réserves de poissons étaient
surexploitées ou épuisées. 47 % des réserves
sont pleinement exploitées, ce qui signifie que toute augmentation des
prélèvements ferait entrer ces stocks dans une phase de
décroissance.
Les ressources halieutiques présentant les caractéristiques d'un
bien commun, une gestion satisfaisante de ces ressources suppose la
définition d'un régime d'exploitation international. La
négociation d'une
Convention internationale pour une pêche
écologiquement responsable
apparaît donc nécessaire.
Cette convention pourrait s'inspirer des orientations retenues au niveau
communautaire pour une gestion durable des stocks. D'une analyse de
l'état des stocks devrait découler la définition de quotas
de pêche par zones géographiques. Cela supposerait, dans certains
cas, de recalibrer le tonnage des flottes de pêche nationales, et
d'améliorer les procédures administratives de contrôle.
Les difficultés rencontrées au niveau européen pour
parvenir à un accord sur la pêche laissent présager de la
complexité d'une négociation internationale sur le sujet. Il est
toutefois urgent, vu les menaces qui pèsent sur le renouvellement des
stocks de produits marins, d'engager le débat au niveau
international.