4. La mise en oeuvre de politiques publique appropriées est la clé de la réduction de la pollution
Il est
important de préciser que l'hypothèse de la courbe
environnementale de Kuznets ne postule pas que l'augmentation du revenu
conduira
automatiquement
à une baisse de la pollution. Ce
résultat est conditionné à la mise en oeuvre de politiques
appropriées par les pouvoirs publics. Il faut donc que ces derniers
répondent aux changements des préférences exprimées
par les citoyens.
L'existence d'institutions démocratiques offre, en principe, la garantie
que les gouvernants suivront les préférences exprimées par
les citoyens. Dans les régimes autoritaires, les gouvernements,
n'étant pas comptables de leurs actes, risquent en revanche de ne pas
conduire les politiques environnementales nécessaires. De graves
dégradations écologiques se sont ainsi produites dans les pays de
l'ancien bloc de l'Est.
Dans certains cas, comme la lutte contre les émissions de
CO
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, la notion de volontarisme politique retrouve également
tout son sens. En effet, si les citoyens ne sont pas encore sensibles à
un problème environnemental, alors que les données scientifiques
montrent qu'il est urgent d'agir, il appartient aux responsables politiques
d'imposer le sujet dans le débat public, et de défendre les
mesures nécessaires. Si le bien environnemental menacé
présente les caractéristiques d'un bien public mondial, une
action internationale coordonnée est en outre requise.
*
* *
Cette
seconde partie a montré qu'il n'y avait pas d'opposition
irréductible entre mondialisation et qualité de l'environnement.
Le phénomène de « dumping environnemental »
semble plus limité qu'il n'est parfois allégué, et il est
possible que la spécialisation internationale joue plutôt en
faveur de la lutte contre la pollution.
Par ailleurs, à long terme, seule l'élévation des niveaux
de vie, que favorise la mondialisation, permettra de dégager les
ressources suffisantes pour la protection de l'environnement, et permettra de
faire de cet objectif une priorité de nos politiques publiques.
Mais le bilan de la mondialisation en matière d'environnement
dépend,
in fine
, beaucoup de la mise en oeuvre de bonnes
politiques environnementales, au niveau national, pour les dégradations
localisées, et au niveau multilatéral, pour les problèmes
environnementaux globaux. Le manque d'action concertée donne prise aux
craintes de délocalisations industrielles, et décourage les
initiatives nationales ; c'est pourquoi l'amélioration de la
gouvernance mondiale environnementale est un enjeu central pour le
siècle qui s'ouvre. Ce thème fera l'objet de la troisième
et dernière partie de ce rapport.