CHAPITRE QUATRE
AUTRES CADRES ET PRATIQUES LUDIQUES
I. LES CERCLES ET MAISONS DE JEUX
A. HISTORIQUE
1. Jeux de cartes
Ont-elle
été inventées en 1120 pour distraire les concubines de
l'empereur de Chine Houai Tsong ?
Sont-elles d'origine indienne ou perse en raison de certaines similitudes
entre les jeux de cartes et ceux d'échecs ?
Quoiqu'il en soit, elles ont été ramenées par les
explorateurs des 13
ème
et 14
ème
siècles à Venise, capitale du commerce de l'époque.
Pour sa part, Bertrand du Guesclin les découvre au cours de la campagne
d'Italie en 1350.
Depuis quelle vogue et quelles évolutions !
Les portraits figurant sur les cartes suivront les époques, les modes et
les goûts.
En France, elles furent successivement : chevaleresques sous
François I°, antiques sous Henri III, chasseresses sous
Charles IX, guerrières sous Henri IV, aimables au début
du siècle de Louis XIV, gastronomiques à la fin,
philosophiques pendant la Révolution, napoléoniennes sous
l'Empire et républicaines, après s'adaptant à tous les
pouvoirs ...comme les individus !
De nos jours, prenant des distances avec les puissances, nul ne s'avise de
fabriquer des cartes portant le visage d'un Président de la
République, d'un Premier ministre ou d'une courtisane de l'Etat moderne
et nul ne s'en plaint !
Jusqu'en 1945, l'Etat a conservé le monopole de
leur fabrication par
des "maîtres cartiers
" agréés .
Grimaud bénéficiera d'un véritable monopole jusqu'en 1945.
En 1945, Jean-Marie Simon lance la "Ducale " et rachète Grimaud en 1961.
En 1963, le Maître Cartier prend le nom de " Française des
cartes " entreprise florissante.
Depuis 1350, la passion pour les cartes n'a jamais faibli comme nous le prouve
de nos jours à côté des jeux traditionnels, Internet, les
jeux vidéo et les machines à sous, légales ou
clandestines, à base d'images de cartes à jouer.
2. Jeux populaires et mondains contemporains
Le
bridge depuis toujours a occupé, dans les jeux de cartes, d'argent et de
loisirs, une place à part. Inventé par les britanniques,
accepté par toutes les « bonnes
sociétés », démocratisé récemment
mais en profondeur, il rend d'immenses services comme ses confrères les
jeux de cartes populaires. Ecole de bridge, clubs, tournois nationaux ou
internationaux, championnats et compétitions locales diverses sont
innombrables et l'informatique a apporté au bridge le confort de la
gestion instantanée des compétitions et des classements.
La France compte des centaines de milliers de pratiquants de tous niveaux.
La belote en est l'équivalent populaire, comme suivant les
régions, le rami ou les tarots.
Les jeux de cartes sont omniprésents dans les bars, les cafés
mais aussi dans tous les lieux d'attente et de désoeuvrement.
Si le bridge « intéresse » parfois ses parties et si
les compétitions et tournois offrent des prix en espèces, le tout
reste dans les limites très modestes.
Seuls les pokers « entre amis ! » trouvent leur place
dans la hiérarchie des jeux de hasard et d'argent mais les conditions de
leur organisation, l'improvisation, l'usage du domicile rendent insaisissable
la connaissance de données statistiques.
Cela existe et n'est sûrement pas négligeable.
Les industries et les commerces des matériels et fournitures (tables de
jeux, tapis, gadgets, jeux de cartes, dés, etc. représentent sans
aucun doute un secteur économique très substantiel.
Les plaisirs de la table (de jeux) trouvent leur origine dans une foule de
détails liés au matériel utilisé, au jeu
lui-même, à la convivialité qui se développe durant
ces instants de loisirs partagés.
Il peut, mais c'est facultatif, s'y ajouter parfois un piment
supplémentaire si l'argent entre en jeu. Mais est-ce si
fréquent ?
3. Histoire et législation des cercles et Maisons de jeux
Des
1810, le Code Pénal (art. 410) prohibe en France tous les jeux
d'argent et sanctionne ceux « qui auront tenu une maison de jeux de
hasard (pris au sens le plus large du mot) ou auront tenu des loteries non
autorisée ».
Pourtant, à cette époque et tout au long du
19
ème
siècle, les maisons de jeux fonctionnent,
alimentant d'ailleurs les budgets de la Police de l'Etat et de la Ville de
Paris !
La loi du 15 Juin 1907 autorise les casinos dans les stations thermales,
balnéaires et climatiques et exclut Paris.
La loi de finances du 31 juillet 1920 confirme l'exclusion de Paris,
pourtant sous le couvert du cadre associatif 1901, les cercles fonctionnent
dans la capitale.
La loi de finances du 30 juin 1923 légalise enfin les Cercles
régis par la loi de 1901, soumet à autorisation révocable
du ministère de l'Intérieur la pratique des jeux de hasard et
instaure les prélèvements sur le produit brut des jeux (PBJ).
De nos jours, le cadre réglementaire dans lequel évoluent les
cercles et maisons de jeux est toujours fixé par le décret du
5 mai 1947 et l'instruction du 15 juillet 1947.
Les Cercles de Commerce (voir plus bas) font une
déclaration
d'existence
(art. 2 de l'instruction ci-dessus) et en adressent copie
à la Recette des impôts au titre de la taxe sur les spectacles
(art. 1565 du CGI art. 121 et 146 de l'annexe IV au CGI ).
Les Cercles de Jeux de Hasard, outre ce qui précède, sont tenus
d'adresser à la Recette des impôts une copie de leurs statuts et
la liste des membres de leur comité des jeux.
Il y a à Paris, 9 Cercles : A.C.I.C.,Cercle Anglais, Cercle Aviation
Club de France (1907), Cercle Central (ancien Cercle des Arts et des Lettres),
Cercle Clichy-Montmartre, A.E.C. Eldo, Cercle Gaillon, Cercle Haussmann, Cercle
Wagram (1946).
En Province, le Cercle des Pyrénées à Toulouse, à
Reims, le César Palace, etc.