4. L'indispensable renforcement de l'évaluation
L'accent mis sur l'évaluation constitue l'un des aspects positifs de la réforme de la coopération.
Le CICID doit examiner chaque année un rapport d'évaluation de la coopération française. Un groupe de travail a été institué à cette fin. Son président, M. Claude Villain, inspecteur général des finances, a indiqué à vos rapporteurs que les travaux porteraient d'abord sur l'évaluation de la coopération administrative internationale. Un comité de pilotage interministériel a d'ores et déjà finalisé les termes de référence de cette évaluation (champ de l'étude, objectifs, problématiques, modalités, expertises...). Il aura également pour mission de suivre le déroulement de l'étude, d'assister les experts, de valider le rapport, d'en prendre en compte les recommandations dans les politiques conduites.
Parallèlement, au sein de la DGCID , le bureau de l'évaluation organise à l'aide d'une expertise externe, des évaluations rétrospectives -relatives à la coopération avec un pays ou dans un domaine déterminé, à un instrument de notre coopération ou encore à un projet ou programme important. Un programme d'une quarantaine d'évaluations a ainsi été approuvé sur la période 2000-2002 par la Comité des évaluations du 7 avril 2000 -où sont représentés l'Inspection générale des affaires étrangères, le Trésor et l'Agence française de développement. Ce programme, s'agissant des pays de la ZSP, représente un montant de 10 millions de francs.
La plupart de ces évaluations sont rendues publiques ; citons à titre d'exemple, l'évaluation des relations avec les partenaires multilatéraux, l'évaluation dans le secteur de la santé au Cambodge, l'évaluation rétrospective des systèmes financiers décentralisés ou encore l'aide française en Côte d'Ivoire (évaluation pays, 1989-1998).
L' AFD dispose également de son propre dispositif d'évaluation rétrospective afin de s'assurer de la conformité du déroulement de ses interventions aux objectifs et d'apprécier l'impact des projets sur les plans institutionnels, techniques, environnementaux et économiques. Une trentaine d'évaluations sont ainsi conduites chaque année.
Les enseignements des évaluations mises en oeuvre à ce jour mettent en exergue la difficulté d'assurer la pérennité de nos projets . Conférer aux bénéficiaires de notre aide l' autonomie nécessaire pour assurer dans la durée la continuité d'action de développement représente à coup sûr une véritable gageure.
Pour vos rapporteurs, l'utilité de ces évaluations ne fait pas de doute, même si elles donnent parfois le sentiment d'un certain foisonnement. Une double préoccupation doit cependant être mise en avant : d'abord, il importe de systématiser l'évaluation pour tous les projets d'aide au développement (telle semble la voie retenue pour les projets du Fonds de solidarité prioritaire qui devraient faire l'objet d'une évaluation à mi-parcours et finale, de préférence externe) ; ensuite, il est impératif de lier évaluation et orientation de notre aide de sorte que les leçons de l'expérience puissent être mises à profit dans les choix de notre politique de coopération.
L'évaluation est avant tout une aide à la décision . Or, il n'est pas sûr, comme l'a reconnu l'un des interlocuteurs de votre délégation, que la « substance » des rapports d'évaluation et le regard critique extérieur soient aujourd'hui toujours pris en compte.