B) La CFDT
La CFDT
m'a adressé une contribution dont le texte est annexé au
présent rapport.
Cette organisation apporte très clairement son soutien à la
réalisation du projet EPR.
Les priorités de la politique énergétique doivent
s'articuler autour des axes suivants :
• la maîtrise de l'énergie,
• l'accroissement de la flexibilité,
• la mise en oeuvre d'une politique européenne,
• le bouclage du cycle nucléaire,
• une prise en charge plus démocratique des problèmes.
Il est nécessaire de prendre en compte également le fait que la
lutte contre l'effet de serre est devenue une priorité, et que
l'ouverture du marché de l'énergie ainsi que le changement de
comportement de la population ont modifié les données de base.
Dans cette perspective, le renouvellement du parc ne doit pas obérer la
nécessité de laisser ouverts les choix énergétiques
jusqu'en 2030 et il est nécessaire d'éviter les réactions
au coup par coup telles que la fermeture précipitée de
Superphénix.
Dans ce contexte, mes interlocuteurs m'ont indiqué qu'ils souhaitaient
voir installer l'EPR sur un site existant et non sur un terrain nouveau.
Toutefois, mes interlocuteurs ont souligné que le saut qualitatif
réalisé en matière de sûreté par l'EPR risque
de faire apparaître le parc actuel comme moins sûr.
Pour la CFDT, si le Gouvernement doit traiter le prolongement de la
durée de vie, le renouvellement du parc sera l'occasion de
rééquilibrer les sources d'énergie, ce qui impliquera
probablement une diminution du parc nucléaire.
Mais il est terriblement important que nos compétences soient
maintenues, ce qui rend nécessaire des investissements permanents sur le
parc nucléaire.
Mes interlocuteurs se sont également montrés circonspects
vis-à-vis des lobbies industriels et ont insisté sur la
nécessité, dans le domaine nucléaire, de maintenir
l'autorité des pouvoirs publics.
Ils redoutent également que Framatome ne se désengage des
activités nucléaires au profit du secteur classique.
C) Force Ouvrière
Les
représentants de cette organisation ont particulièrement
insisté auprès de moi sur la nécessité
d'éviter que survienne un trou de dix ans dans le plan de charge des
entreprises, qui entraînerait une perte de compétence
irrattrapable.
Pour eux, cette situation pourrait être évitée si un
premier béton était engagé vers 2003 pour que soit
achevée une tête de série vers 2010 avec une mise en
service vers 2012, permettant d'engager vers 2017 des tranches en
bénéficiant d'un retour d'expérience.
Ils m'ont fait part de leur préoccupation face à une
stratégie de Framatome perçue par eux comme obscure et surtout
face aux directives européennes d'ouverture du marché et à
un développement de la cogénération
considéré comme déloyal, problème qui ne fait pas
l'objet de ce rapport mais, pour eux, la recherche de l'indépendance
énergétique demeure un objectif majeur et il faut que la Nation
définisse rapidement ses objectifs.