II Influence de la date de décision sur les programmes menés
au
CEA
L'ensemble des programmes accompagnant directement ou
indirectement
le projet EPR peut être classé en trois catégories (cf.
supra) :
• un " fond continu " de R & D visant à affiner
les connaissances, perfectionner les modèles physiques et qualifier des
outils de conception et d'analyse toujours au meilleur niveau
international ;
• des actions ciblées sur les options spécifiques retenues
par le Projet, pour en démontrer la validité, notamment en ce qui
concerne la sûreté renforcée qui caractérise
EPR ;
• les études d'options avancées, non retenues à ce
stade, mais dont certaines pourront être incorporées, en fonction
du calendrier, dans le démonstrateur, puis dans le premier palier, voire
dans des paliers suivants, conformément à l'expérience
passée. Ces améliorations pourront aussi, peut-être,
être introduites à l'occasion de mises à niveau
générales.
A) Amélioration continue des connaissances et des outils
Par nature, ces améliorations bénéficieront au projet EPR, quelle que soit la date de la première réalisation. Il ne fait pas de doute, en revanche, qu'une réalisation proche constitue une motivation importante pour les équipes de R & D elles-mêmes, et pour l'intérêt qu'y portent les partenaires industriels du projet.
1 - Développement de méthodes et de logiciels
Dans le
domaine des logiciels nécessaires aux études de conception, le
CEA doit maintenir au meilleur niveau les logiciels et les données de
base entrant dans les systèmes de calcul de ses partenaires industriels
EDF et FRAMATOME.
On peut schématiquement distinguer deux grands axes :
Þ l'étude de problèmes complexes, pour le fonctionnement
normal et en situation accidentelle, des réacteurs de nouvelle
génération, conduisant à la nécessité de
coupler de grands logiciels spécialisés dans les
différents domaines de la physique des réacteurs. La
stratégie adoptée vise à doter l'ensemble des logiciels
d'une architecture commune afin de faciliter le couplage de différentes
disciplines (neutronique, thermique, hydraulique, mécanique). Le nouveau
système devrait être opérationnel en 2005 ;
Þ le lancement, en collaboration avec les partenaires, du
développement des outils de la génération suivante avec la
création de nouvelles plates-formes logicielles.
2 - Comportement des matériaux
L'objectif de durée de vie de l'EPR est de 60 ans.
Le
projet EPR pourra donc bénéficier des études entreprises
actuellement pour prolonger la durée de vie du parc actuel, ayant pour
objectif de mieux comprendre les mécanismes de vieillissement des
matériaux de structure dans les conditions de service (irradiation,
température, corrosion) afin de pouvoir prédire
l'évolution de leur comportement dans le temps et, le cas
échéant, de pouvoir apporter les mesures correctives
nécessaires.
Le domaine du comportement dans le temps des matériaux irradiés
est celui qui comporte le plus d'incertitudes. En effet, les expériences
ne peuvent pas totalement rendre compte du vieillissement des matériaux.
Or, aujourd'hui, les Américains parlent, pour certaines centrales, d'une
durée de vie de 60 ans. Il est clair que l'allongement de la
durée de vie prévisible des centrales nucléaires constitue
la principale épée de Damoclès qui pèse sur le
projet EPR.
3 - Combustibles
L'augmentation du taux de combustion des combustibles à l'oxyde d'uranium et des combustibles MOX est un enjeu important pour augmenter la compétitivité du nucléaire dans les années à venir. Les études actuelles visent à accroître ces taux pour les réacteurs du parc existant, contribuant de façon évidente à progresser vers les objectifs du projet EPR.