III. LE SOLDE D'EXÉCUTION DES LOIS DE FINANCES EN 1998
Fixé à 257,9 milliards de francs par la loi de
finances initiale, réduit à 254,6 milliards de francs en loi de
finances rectificative, le solde général (hors FMI) pour 1998
s'élève, en exécution, à - 247,8 milliards de
francs, soit une amélioration de 10 milliards de francs en
exécution par rapport à la prévision.
Ce solde s'établissait en 1997 à -266,9 milliards de francs et a
donc été réduit de 19 milliards de francs d'un
exercice à l'autre pour représenter 2,9 % du PIB en
1998
11(
*
)
.
Exprimé en terme de capacité ou de besoin de financement au sens
de la comptabilité nationale, l'Etat connaît en 1998 un besoin de
financement de 259,23 milliards de francs, soit 3 points de PIB. Compte tenu de
la capacité de financement des collectivités locales qui
s'élève à 28 milliards de francs (soit 0,3 point
du PIB), de l'amélioration du besoin de financement des administrations
de sécurité sociale qui est passé de 40,6 milliards de
francs en 1997 à 9,7 milliards de francs en 1998 (soit -0,1 point du
PIB), le besoin de financement des administrations publiques
12(
*
)
s'est établi en 1998 à
232,2 milliards de francs, soit 2,7 points du PIB.
Capacité de financement des administrations publiques en % du PIB
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Etat
|
-4,2
|
-3,7
|
-3,5
|
-3,0
|
Total |
-5,6% |
-4,2% |
-3,0% |
-2,7% |
Source : direction de la prévision (comptes
nationaux
en nouvelle base - SEC 95)
L'Etat est donc, à l'exception des administrations de
sécurité sociale pour des montants moindres, la seule
collectivité publique à se situer de façon durable et
importante en situation de déficit budgétaire.
Par voie de conséquence, eu égard au niveau du déficit
étatique, ainsi que le rappelle fort opportunément la Cour des
Comptes,
" les données publiées par la Commission
européenne indiquent qu'avec 2,9% le déficit public
français calculé en ancienne base est,
en 1998, le plus
élevé des Etats-membres de l'Union européenne.
Calculé en nouvelle base (2,7% du PIB), il le reste, rejoint toutefois
par l'Italie ".
Capacité de financement des administrations publiques dans l'Union européenne en % du PIB
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998 |
Allemagne
|
-
2,4
|
-3,3
|
-3,4
|
-2,7
|
-2,1
|
Source : Commission européenne avril 1999 (pour
la
France : comptes nationaux en ancienne base - SEC 79)
La France est, de ce fait, en 1998, le seul pays de l'Union
européenne dont la dette publique en proportion du PIB a continué
à augmenter, passant de 58 à 58,5% du PIB, soit + 0,5 point
contre
- 2,6 points pour la moyenne de l'Europe des 15.
Une
distinction opération budgétaire - opération de
trésorerie
toujours floue et incertaine.
Dans son
rapport sur l'exécution des lois de finances pour 1998,
la Cour des
Comptes indique que l'Etat a, en 1998, minoré artificiellement son
déficit budgétaire
en incluant dans ses recettes non fiscales
le remboursement du capital du prêt consenti par la Caisse des
dépôts et consignations à l'ACOSS en 1993 (à hauteur
de 5,76 milliards de francs), alors qu'il n'en a jamais supporté la
charge.
De telles pratiques affectent nécessairement la cohérence des
comptes de l'Etat.
Ainsi, votre rapporteur général a-t-il
interrogé la Cour des Comptes dans le cadre de l'examen du
présent projet de loi sur les voies permettant d'éviter de telles
confusions entre opérations budgétaires et opérations de
trésorerie.
Suivant les termes de la réponse faite à cette question
13(
*
)
, la Cour des Comptes indique que les
fondements de la distinction entre ces deux types d'opérations ne sont
pas intangibles et que celle-ci est mise en oeuvre de façon inconstante.
Elle souhaite ainsi que les contours de ces deux notions soient mieux
précisés et cela notamment en liaison avec les travaux
menés par votre commission des finances sur l'ordonnance organique du
2 janvier 1959 et sa nécessaire et inévitable modernisation.