F. LES DEFIS DE L'ENSEIGNEMENT FRANÇAIS À L'ETRANGER
L'enseignement français à l'étranger est
un
élément essentiel du rayonnement de la France dans le monde. Les
268 établissements du réseau de l'Association pour l'Enseignement
du Français à l'Etranger (AEFE) recensés à la
rentrée 1998/99 ont scolarisé 67.128 élèves
français et 92.866 élèves étrangers. Ce
réseau éducatif contribue à la vitalité de la
francophonie et est une condition du renforcement de la présence
économique française à l'étranger.
L'effort d'investissement pour la rénovation et l'entretien des locaux
est pris en charge par l'Etat pour les établissements en gestion
directe. La dotation correspondante marque la volonté de l'Etat de
rénover le parc immobilier des établissements éducatifs,
puisqu'elle s'élève à 58 millions de francs en
crédits de paiement pour 2000, soit un doublement par rapport à
1999.
Votre rapporteur souligne depuis plusieurs années le mauvais
état de certains lycées français à
l'étranger, et ne peut que se féliciter de cette augmentation
.
Les crédits de paiement destinés à la " construction,
la réhabilitation et l'entretien des établissements appartenant
à l'Etat " pour 2000 seront en grande partie consacrés
à l'extension du lycée français de Milan et à la
construction du lycée français de Francfort. Les travaux afin de
mettre aux normes de sécurité le lycée français de
Bangkok seront également poursuivis. La forte croissance des
autorisations de programme est due à de nombreux projets, notamment
l'aménagement du lycée français de Moscou, la construction
d'un lycée français au Caire, l'extension du lycée
français de Tokyo et de Rome. La reprise des investissements en faveur
des lycées français à l'étranger est liée
aux moindre besoins de construction d'ambassades, qui permet de dégager
de nouvelles ressources.
Pour les établissements simplement conventionnés avec l'AEFE, le
coût des investissements reste pour l'essentiel à la charge des
comités locaux de gestion. Ce mode de financement est structurellement
inadapté, car il aboutit à faire décider et supporter des
dépenses lourdes engageant l'avenir par des parents
d'élèves présents dans le pays pour des durées
limitées. Il en résulte parfois des situations de blocage, des
opérations urgentes se trouvant indéfiniment repoussées.
Les contributions des grandes entreprises françaises, qui ont un
intérêt permanent au développement d'établissements
d'enseignement de qualité pour l'accueil des enfants de leur personnel
expatrié, pourraient être développées.
La hausse constante des droits d'écolage
est en partie une
conséquence du mode de financement des investissements. Ces droits
peuvent atteindre 30.000 à 40.000 francs par an dans certains
établissements. Il en résulte une sélection par l'argent
des élites locales désireuses de scolariser leurs enfants dans
les établissements français, ainsi que l'exclusion des familles
d'expatriés qui ne disposent pas du soutien d'une grande entreprise.
En compensation de la hausse régulière des droits
d'écolage, une mise à niveau des bourses a été
engagée. L'augmentation de la dotation de 15 millions de francs en
2000 permet une hausse de 47 millions de francs au cours des trois
dernières années, soit 25 % de la dotation des bourses (les
crédits sont passés de 185 millions de francs en 1997
à 232 millions en 2000). Le nombre de bourses distribuée
passe de 18.000 à 17.500 en 2000. Les dotations en faveur du programme
de bourses d'excellence " Eiffel " sont également
dotées de 35 millions de francs, et la subvention accordée
à Edufrance est augmentée de 5 millions de francs.