E. LA REFORME DE LA POLITIQUE AUDIOVISUELLE EXTERIEURE
Le
ministère des affaires étrangères a engagé au
printemps 1998 la rénovation de sa politique audiovisuelle
extérieure.
Les subventions aux opérateurs de l'action audiovisuelle
extérieure s'établissent en 2000 à 1,065 milliard de
francs, en augmentation de 2,4 %.
La présidence commune de TV5 et de CFI permet la mise en oeuvre d'une
réforme de fond visant à mieux coordonner l'action et
privilégier la recherche de synergies entre les deux entreprises.
La refonte complète de la grille de programmation de TV5, et le
recentrage de l'activité de CFI sur sa mission de banque de programmes,
rend les deux entreprises complémentaires. La concurrence entre les deux
acteurs perdure en Afrique, où CFI dispose d'une chaîne
spécifique, CFI Chaîne, dont l'existence se justifie par le
fossé existant entre la demande et l'offre télévisuelle en
Afrique francophone. CFI Chaîne utilise les programmes de sa propre
banque, ce qui permet une meilleure utilisation des fonds publics. La refonte
des grilles de programmes a privilégié une programmation
complémentaire entre les deux chaînes, ce qui a
entraîné une forte croissance de l'audience de CFI.
TV5 a accru la place de l'information dans la grille et sa capacité
à couvrir l'information internationale 24 heures sur 24. Le
développement de la politique de sous-titrage permettra d'élargir
l'audience de la chaîne à un public francophile. La politique de
différenciation du contenu des programmes et des horaires de diffusion
selon les zones géographiques est également amplifiée.
Ainsi, les nouvelles grilles de programmes prévoient pour chacun des
signaux, la multidiffusion quotidienne (5 passages) d'une oeuvre de fiction,
permettant une croissance importante de l'audience pour un coût moindre.
Cette orientation stratégique est rendue possible par le
développement des technologies de diffusion numériques. La mise
en place d'un serveur numérique permettant d'envoyer cinq programmes
distincts dans le monde représente une économie de 25 millions de
francs par rapport à l'installation d'une régie analogique, et
une économie de fonctionnement de 5 millions de francs en
année pleine, liée à la disparition des frais de copie de
cassettes. Cette innovation permettra la poursuite de la régionalisation
des signaux, avec le découplement du signal Europe entre l'Europe
francophone et le reste du continent, entraînant l'amélioration
des programmes diffusés sur l'Europe, car de nombreux produits
récents sont indisponibles sur la zone francophone, qui constitue leur
marché principal.
TV5 effectue un effort de marketing important afin de rajeunir son image et
d'assurer une meilleure cohérence entre la programmation et les attentes
des différents publics. Le regroupement de CFI et de TV5 a permis de
dégager des synergies et des économies d'échelles pour le
marketing des produits à l'étranger.
L'introduction de la publicité en 1999 vise à moderniser et
dynamiser l'image de TV5, à offrir une visibilité à la
créativité francophone s'exprimant dans les messages
publicitaires, et à accroître les revenus de la chaîne par
une nouvelle source de financements. Ces ressources supplémentaires ne
pourront cependant représenter qu'un revenu marginal pour l'entreprise,
avec un objectif de 6 millions de francs en 1999 et de 12 millions pour 2000.
La réforme de TV5, seule télévision francophone
opérant sur le marché international, obtient des résultats
positifs, avec une extension de la diffusion des programmes et une croissance
importante de l'audience. Le repositionnement de TV5 renforce son
identité propre, qui est indispensable dans un marché où
le développement des technologies numériques provoque un
développement rapide du nombre de chaînes. Dans ce contexte
d'évolutions technologiques rapides, le développement des
collaborations avec les autres acteurs français de la politique
audiovisuelle de la France à l'étranger est poursuivi, notamment
avec Unifrance, en charge de la promotion du cinéma français
à l'étranger, et avec Radio France Internationale.