2. Les données structurelles de notre spécialisation
En
effet, si l'on examine la situation en tendance, on peut souligner deux
phénomènes, qui amènent à nuancer cette
appréciation globalement favorable :
en fait,
sur le long terme, les dépenses croissent plus vite que les
recettes.
Il faut voir dans cette tendance un
phénomène
structurel de rattrapage
, nos compatriotes ayant tendance à
s'aligner sur les habitudes des autres pays d'Europe, où la proportion
des voyages à l'étranger est beaucoup plus importante :
seulement 10 % des séjours des Français ont lieu à
l'étranger, alors que cette proportion est sensiblement plus importante
dans les autres pays développés ;
structurellement la France a tendance à être surtout
un pays
de transit
du fait de sa situation centrale en Europe. Cette limite peut se
révéler aussi un atout : le développement de notre
réseau autoroutier, celui du TGV comme la baisse sensible des tarifs
aériens, font de notre pays une destination idéale pour des
courts séjours thématiques, à caractère culturel ou
naturel, par opposition à l'Italie et l'Espagne à qui leur
position climatique permet de bénéficier de durées
moyennes de séjours doubles des nôtres ;
enfin, on peut craindre un certain vieillissement des infrastructures
touristiques françaises, qui, pour une part, datent des années
soixante et des années soixante-dix.
Bref, notre pays ne doit pas considérer ses succès comme des
acquis. Même s'il s'est montré capable de prolonger et dans une
certaine mesure de réitérer l'effet coupe du monde par
l'organisation de grands événements festifs comme la grande
Armada ou l'éclipse du 11 août, la concurrence a des chances
de se faire beaucoup plus rude.