II. PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR
Traditionnellement, les rapports budgétaires sont l'occasion de rappeler
les données les plus récentes relatives à la contribution
du tourisme à l'économie française. C'est ainsi que :
• la
consommation touristique représenterait en 1998
7,3 % du PIB
, soit à peu près 12 fois la
consommation de biens d'équipement ménagers, mais aussi
1,5 fois leur consommation de produits énergétiques et
près des trois quarts de celles des produits issus de
l'agriculture ;
• si
l'emploi total,
direct et indirect, est
évalué à
2 millions de personnes
, des chiffres
plus précis sont disponibles pour les activités
d'hébergement et de restauration : en 1997, on comptait près
de
600.000 salariés et plus de 185.000 non salariés,
ce dernier chiffre obtenu par sondage, reste encore largement approximatif,
ce qui est l'occasion d'attirer l'attention sur les lacunes de notre appareil
statistique en matière de tourisme ;
• en termes de flux, il faut souligner le grand dynamisme du secteur
et notamment, de
l'hôtellerie restauration
: c'est ainsi que
ce secteur a créé presque
20.000 emplois entre mars 1998
et mars 1999
.
Mais le tourisme n'est pas une simple activité économique, c'est
aussi un mode de réalisation de la personne. Aussi, participe-t-il, au
même titre que le travail, de ces droits concrets que la
société doit s'efforcer de conférer aux individus qui la
compose.
Cette dimension sociale du tourisme est un aspect essentiel dans la
détermination des priorités de l'action gouvernementale.
A. DES SUCCÈS À CONFORTER
Le
poste " voyage " est le
premier excédent de la balance des
services
. Cette performance ne doit pas être considérée
comme naturelle : les effets de la conjoncture comme certaines tendances
à moyen terme, pourraient, si l'on n'y prend garde, éroder la
compétitivité du produit " France ".
En outre, le secteur touristique vit aussi largement de la clientèle
nationale et, à ce titre, les habitudes des Français sont un
facteur important de ses perspectives de développement à long
terme. De ce point de vue, on a constaté en 1998, la poursuite des
tendances antérieures
: raccourcissement de la durée des
séjours,
qui atteignent 11,9 jours contre 14,4 jours en
1990, prédominance des hébergements non marchands - famille et
amis résidences secondaires - qui représentent 52 % des
nuitées.
1. 1999 : d'excellents résultats en perspective
Avec
70 millions d'arrivées touristiques internationales, la France
confirme, en 1998, sa place de première destination touristique.
Les effets du championnat du monde de football, qui ont permis d'augmenter de
3 millions le nombre d'arrivées sur notre territoire, continuent de se
faire sentir en 1999 : on prévoit actuellement que le record de
1998 sera dépassé, si l'on en juge au solde positif du poste
voyage en hausse pour les premiers mois de l'année de 17 % par
rapport à la même période de 1998.
Sur le plan régional, la situation se présente de la façon
suivante :
•
en juillet, la plupart des régions
françaises ont enregistré des résultats en hausse à
l'exception de la Bretagne des régions intérieures du Sud-Ouest,
de Rhône-Alpes, de l'Alsace et du Nord - Pas-de-Calais ;
• en août, la fréquentation a été en
hausse dans la majorité des régions, sauf dans l'Ouest et dans le
massif alpin, tandis que la fréquentation s'est stabilisée en
Ile-de-France après la pointe de 1998 due à la coupe du monde.
En termes de recettes touristiques
, la position de notre pays reste
moins favorable :
la France
, loin derrière les
États-Unis qui arrivent en tête avec 17 % du marché
mondial, reste
troisième derrière,
selon les
années, l'Espagne ou l'Italie.
Ces données montrent qu'en dépit de performances remarquables,
le tourisme français présente des faiblesses.