III. LES CRÉDITS DE POLITIQUE DE SANTÉ PUBLIQUE : 2,45 MILLIARDS DE FRANCS
Les dépenses consacrées à la politique de santé publique augmentent de 186,5 millions de francs (8,2 %), pour s'établir à 2,45 milliards de francs pour2000, soit 2,7 % du budget de la santé et de la solidarité (2,8 % en 1999).
A. LES ÉTABLISSEMENTS NATIONAUX À CARACTÈRE SANITAIRE
Les crédits consacrés aux établissements nationaux à caractère sanitaire (chapitre 36-81) augmentent de 156,4 millions de francs pour atteindre 495,2 millions de francs en 2000, soit une progression de 46 % par rapport à 1999. Tous les établissements voient ainsi leur dotation augmenter sauf l'Agence française du sang :
Subventions aux établissements nationaux à caractère sanitaire (chapitre 36-81)
(en millions de francs)
|
Crédits demandés pour 2000 |
1999 / 2000 |
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé |
175,3 |
+ 55,4 |
Agence française de sécurité sanitaire des aliments |
22,8 |
+ 14,8 |
Agence française du sang |
29,7 |
- |
Office de protection contre les rayonnements ionisants |
84,7 |
+ 29,1 |
Etablissement français des greffes |
28,1 |
+ 2,5 |
Institut de veille sanitaire |
101,1 |
+ 38,6 |
Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé |
53,5 |
+ 16 |
Total |
495,2 |
+ 156,4 |
L'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de
santé (AFSSAPS) est née de la transformation de l'agence du
médicament en mars 1999. Ses missions concernent tous les produits de
santé : médicaments, dispositifs médicaux,
cosmétiques etc. Elle a repris les moyens humains et financiers de son
prédécesseur et le budget 2000 lui permet d'assurer sa
montée en charge. Elle disposera de 819 emplois en 2000.
Créée en 1992, l'Agence française du sang (AFS) assure la
satisfaction des besoins des malades en produits sanguins labiles
présentant le meilleur degré de sécurité et
facilite l'adaptation de la transfusion sanguine aux évolutions
scientifiques et techniques dans le respect des règles
éthiques : non lucrativité, bénévolat,
anonymat du don. Ses missions de sécurité et de veille sanitaire
ont été transférées à l'AFSSAPS lors de sa
création. Son budget est alimenté par une subvention de
l'État et une dotation en provenance de l'assurance maladie : il a
atteint, en 1999, 131,53 millions de francs, dont 29,69 millions de subvention
de l'État, contre 30,73 en 1998. L'agence disposait de 89 emplois en
1999.
La loi du 1er juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et
au contrôle de la sécurité sanitaire des produits
destinés à l'homme prévoit notamment une
réorganisation du service public transfusionnel, avec la création
d'un établissement public opérateur unique de la transfusion
sanguine. L'Établissement français du sang (EFS) deviendra le
gestionnaire du service public transfusionnel. Dans ce cadre, les
établissements de transfusion sanguine perdent la personnalité
morale mais auront une large délégation. Le budget prévoit
néanmoins la reconduction de la subvention accordée en 1999
à l'AFS dans l'hypothèse où l'EFS ne pourrait être
créé au 1er janvier 2000.
L'OPRI a pour vocation de prévenir les risques dus aux rayonnements
ionisants, et de limiter les effets qui leur seraient imputables. Son budget
s'élevait en 1999 à 112,6 millions de francs dont 55,5 millions
en provenance du budget de la santé et de la solidarité. La
hausse de 29,1 millions de francs est destinée à la
création de 19 emplois, à la remise à niveau des moyens de
fonctionnement et au renforcement des investissements selon un plan à
trois ans.
L'EFG, créé en 1994, est chargé de promouvoir le don
d'organes et de tissus, d'enregistrer l'inscription des patients en attente de
greffe sur une liste nationale, de gérer cette liste, d'attribuer les
greffons, prélevés ou non sur le territoire français en
fonction de règles de répartition homologuées par le
ministre, de préparer des règles de bonnes pratiques dans le
domaine des greffes, d'évaluer les résultats des greffes, de
participer à l'enseignement et à la recherche dans son domaine de
compétences. Son budget provient de l'Etat et de l'assurance maladie. Il
s'élevait en 1999 à 80,4 millions de francs (dont 25,6 millions
de francs de subvention de l'Etat) et l'établissement disposait de 107
emplois. En 2000, la part Etat de la dotation de l'EFG sera de
28,12 millions, en hausse de 10%. Cette augmentation correspond notamment
à la création de quatre postes afin d'accompagner l'actualisation
du schéma directeur informatique de l'établissement ainsi que la
mise en oeuvre d'un contrat d'objectifs et de moyens actuellement en cours
d'élaboration.
L'ANAES, créée par l'ordonnance du 24 avril 1996 portant
réforme de l'hospitalisation publique et privée, reprend, en les
élargissant, les missions de l'Agence nationale pour le
développement de l'évaluation médicale. Au titre de
l'évaluation, elle est chargée d'élaborer ou de valider
des recommandations de bonne pratique clinique et des références
médicales ou professionnelles en matière de prévention, de
diagnostic ou de thérapeutique, des méthodes d'évaluation,
et des études d'évaluation technologique. Elle peut
également évaluer des actions et programmes de santé
publique. L'agence donne un avis sur les actes, prestations, fournitures avant
leur prise en charge ou leur remboursement par l'assurance maladie, à
l'exception du médicament. Au titre de l'accréditation, elle est
chargée de l'élaboration et de la validation des
référentiels de qualité des soins et des pratiques
professionnelles ainsi que de la mise en oeuvre de la procédure
d'accréditation des établissements de santé et des
réseaux de soins et groupements de coopération sanitaire.
Ses recettes proviennent essentiellement d'une subvention de l'Etat et d'une
dotation de l'assurance maladie. Son budget pour 1999 était de
134,37 millions de francs. En 2000, il est prévu une augmentation
de la subvention de l'Etat (16 millions de francs) et de la dotation de
l'assurance maladie, pour le financement de sa mission d'évaluation des
pratiques professionnelles et le renforcement de son pôle administratif
et informatique. Elle disposait effectivement en 1999 de 99 personnes (contre
128 emplois prévus) à cause de sa difficulté à
recruter certains profils spécifiques. L'agence devra assurer
l'accréditation des 3.700 établissements de santé d'ici
à avril 2001. Déjà 40 l'ont été et 200 sont
en cours.
L'IVS a succédé en 1999 au Réseau national de santé
public et a été doté en 1999 de 65,6 millions de francs
qui seront portés à 101,2 millions en 2000, soit 60 % du budget
de l'institut. Cette progression permettra l'embauche de 40 personnes (18
millions de francs) et de financer de nouveaux programmes notamment en
matière de surveillance européenne du SIDA et de la tuberculose.
L'IVS employait 100 personnes en 1999 et devrait voir son effectif passer
à 140 en 2000.
L'AFSSA a été créée en 1999. La subvention du
budget de la santé et de la solidarité s'élevait en 1999
à 8 millions de francs de francs sur un budget total de 350 millions de
francs. En 2000, cette subvention passera à près de
23 millions (en incluant un report de crédits exceptionnels de 1999
de 8,7 millions) pour assurer la création de 18 emplois non
budgétaires. Elle emploiera au total 657 personnes.